mercredi 20 décembre 2006, 23h36
Irak: Bush prévient les Américains de se préparer à de nouveaux "sacrifices"
Par Laurent LOZANO
WASHINGTON (AFP) - Le président George W. Bush a reconnu mercredi que les Américains n'avaient pas la victoire en main en Irak et leur a dit de se préparer à de nouveaux "sacrifices" en 2007.
M. Bush a dressé ce qui pourrait être le tableau le plus sombre des réalités irakiennes de sa part à ce jour. Il a cependant refusé un désengagement, malgré la pression exercée par l'opinion au moment où il prépare une nouvelle stratégie pour un pays au bord de la guerre civile.
"Je ne vais pas faire de prédictions pour 2007 en Irak - si ce n'est qu'il va falloir faire des choix difficiles et des sacrifices supplémentaires, parce que l'ennemi est violent et sans pitié", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Dans un entretien accordé au Washington Post, il s'est gardé d'assurer que les Américains étaient en train de l'emporter en Irak, et a au contraire repris pour la première fois à son compte les mots d'un de ses généraux: "Nous ne gagnons pas, nous ne perdons pas".
"Nous ne réussissons pas tout à fait aussi vite que je le souhaitais", a-t-il expliqué en conférence de presse.
Il a admis que "2006 (avait été) une année difficile pour nos soldats et pour le peuple irakien". Se voulant "lucide", il a même reconnu le "succès" des ennemis dans leurs tentatives de déstabilisation.
"Mon coeur se brise (...) régulièrement" à l'annonce des morts américaines (plus de 2.900), a-t-il dit.
Il a toutefois affirmé sa confiance dans la victoire: "Je crois que nous allons gagner (...) Voilà ce que vous devez savoir. Nous allons réussir".
Le jour où le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, resurgissait dans une vidéo pour prédire que les Américains seraient forcés de négocier avec les extrémistes islamistes, M. Bush a refusé de "battre en retraite" dans le combat contre le terrorisme, dont l'Irak serait le premier "front".
"Ils pensent que ce n'est qu'une question de temps pour que l'Amérique se lasse et s'en aille, qu'elle abandonne les Irakiens par exemple. Cela n'arrivera pas", a-t-il dit.
M. Bush a dû se résigner à un changement de cap en Irak après la défaite électorale des siens, à laquelle la guerre a fortement contribué.
Il a sacrifié son secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, et son successeur, Robert Gates, était en Irak mercredi, deux jours seulement après avoir prêté serment, pour préparer une nouvelle stratégie.
Au côté de M. Gates, le général John Abizaid, plus haut commandant pour le Proche-Orient, a annoncé son prochain départ à la retraite, confortant la suspicion que de nouveaux hommes pourraient être chargés d'une nouvelle politique.
M. Bush devrait annoncer celle-ci en janvier.
"Laissez-moi vous dire que nous considérons toutes les options", a-t-il dit.
MM. Bush et Gates ont confirmé que l'une d'elles consistait dans l'envoi de troupes supplémentaires, malgré la réprobation qu'elle risque de rencontrer dans l'opinion américaine et la nouvelle majorité démocrate.
M. Bush a cependant assuré ne pas avoir encore pris de décision sur la question cruciale des effectifs.
Mais il a confirmé son intention d'augmenter la taille de l'armée de terre et du corps des Marines.
Il a de nouveau opposé une fin de non-recevoir à l'une des idées qui lui est soumise avec le plus d'insistance: l'ouverture de discussions, sans autre préalable, avec les deux bêtes noires des Etats-Unis dans la région, l'Iran et la Syrie, pour les associer à la stabilisation de leur voisin irakien.
La majorité démocrate qui s'installera au parlement en janvier a signifié qu'elle préparait une cohabitation difficile à M. Bush. Son futur chef au Sénat, Harry Reid, a réclamé un début de retrait des troupes. "Il est troublant de voir que (M. Bush) ne comprend toujours pas la nécessité d'un changement urgent en Irak".
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mercredi 20 décembre 2006, 22h15
Le Pentagone veut une rallonge de 100 milliards de dollars pour ses opérations en Irak et Afghanistan
WASHINGTON (AP) - Le Pentagone cherche à obtenir une rallonge budgétaire de 99,7 milliards de dollars (75,5 milliards d'euros) pour financer ses opérations militaires en Irak et Afghanistan, selon des informations obtenues mercredi par l'Associated Press.
Si cette requête du département américain de la Défense est appuyée par le président George W. Bush et approuvée par le Congrès, le budget consacré par les Etats-Unis à ces deux conflits serait porté à environ 170 milliards de dollars (128,7 milliards d'euros) pour l'année.
Depuis l'invasion de mars 2003, la guerre en Irak, à elle seule, a déjà coûté au total quelque 350 milliards de dollars (266 milliards d'euros) aux Etats-Unis. Si l'on y ajoute les dépenses relatives au conflit en Afghanistan et à la lutte contre le terrorisme à travers le monde, le coût total pour le contribuable américain dépasse les 500 milliards de dollars (378,7 milliards d'euros), selon les calculs établis par le Service de recherche du Congrès, un organisme qui regroupe des républicains et des démocrates.
Si la nouvelle enveloppe réclamée par le département de la Défense est approuvée, les dépenses consacrées cette année à la guerre en Irak atteindraient un niveau sans précédent, avec 50 milliards de dollars (37,8 milliards d'euros) de plus que le précédent record de l'an dernier. En septembre, le Congrès avait approuvé une enveloppe initiale de 70 milliards de dollars (53 milliards d'euros), sur l'exercice budgétaire en cours, pour les opérations en Irak.
Ces informations concernant la demande du Pentagone ont été transmises à l'Associated Press par une source qui a réclamé l'anonymat car n'étant pas autorisée à les communiquer.
Cette requête des experts de l'armée américaine intervient alors que le président Bush étudie de nouvelles stratégies pour la guerre en Irak, dont l'une prévoit d'envoyer rapidement des milliers de troupes américaines supplémentaires en Irak. AP
Irak: Bush prévient les Américains de se préparer à de nouveaux "sacrifices"
Par Laurent LOZANO
WASHINGTON (AFP) - Le président George W. Bush a reconnu mercredi que les Américains n'avaient pas la victoire en main en Irak et leur a dit de se préparer à de nouveaux "sacrifices" en 2007.
M. Bush a dressé ce qui pourrait être le tableau le plus sombre des réalités irakiennes de sa part à ce jour. Il a cependant refusé un désengagement, malgré la pression exercée par l'opinion au moment où il prépare une nouvelle stratégie pour un pays au bord de la guerre civile.
"Je ne vais pas faire de prédictions pour 2007 en Irak - si ce n'est qu'il va falloir faire des choix difficiles et des sacrifices supplémentaires, parce que l'ennemi est violent et sans pitié", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Dans un entretien accordé au Washington Post, il s'est gardé d'assurer que les Américains étaient en train de l'emporter en Irak, et a au contraire repris pour la première fois à son compte les mots d'un de ses généraux: "Nous ne gagnons pas, nous ne perdons pas".
"Nous ne réussissons pas tout à fait aussi vite que je le souhaitais", a-t-il expliqué en conférence de presse.
Il a admis que "2006 (avait été) une année difficile pour nos soldats et pour le peuple irakien". Se voulant "lucide", il a même reconnu le "succès" des ennemis dans leurs tentatives de déstabilisation.
"Mon coeur se brise (...) régulièrement" à l'annonce des morts américaines (plus de 2.900), a-t-il dit.
Il a toutefois affirmé sa confiance dans la victoire: "Je crois que nous allons gagner (...) Voilà ce que vous devez savoir. Nous allons réussir".
Le jour où le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, resurgissait dans une vidéo pour prédire que les Américains seraient forcés de négocier avec les extrémistes islamistes, M. Bush a refusé de "battre en retraite" dans le combat contre le terrorisme, dont l'Irak serait le premier "front".
"Ils pensent que ce n'est qu'une question de temps pour que l'Amérique se lasse et s'en aille, qu'elle abandonne les Irakiens par exemple. Cela n'arrivera pas", a-t-il dit.
M. Bush a dû se résigner à un changement de cap en Irak après la défaite électorale des siens, à laquelle la guerre a fortement contribué.
Il a sacrifié son secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, et son successeur, Robert Gates, était en Irak mercredi, deux jours seulement après avoir prêté serment, pour préparer une nouvelle stratégie.
Au côté de M. Gates, le général John Abizaid, plus haut commandant pour le Proche-Orient, a annoncé son prochain départ à la retraite, confortant la suspicion que de nouveaux hommes pourraient être chargés d'une nouvelle politique.
M. Bush devrait annoncer celle-ci en janvier.
"Laissez-moi vous dire que nous considérons toutes les options", a-t-il dit.
MM. Bush et Gates ont confirmé que l'une d'elles consistait dans l'envoi de troupes supplémentaires, malgré la réprobation qu'elle risque de rencontrer dans l'opinion américaine et la nouvelle majorité démocrate.
M. Bush a cependant assuré ne pas avoir encore pris de décision sur la question cruciale des effectifs.
Mais il a confirmé son intention d'augmenter la taille de l'armée de terre et du corps des Marines.
Il a de nouveau opposé une fin de non-recevoir à l'une des idées qui lui est soumise avec le plus d'insistance: l'ouverture de discussions, sans autre préalable, avec les deux bêtes noires des Etats-Unis dans la région, l'Iran et la Syrie, pour les associer à la stabilisation de leur voisin irakien.
La majorité démocrate qui s'installera au parlement en janvier a signifié qu'elle préparait une cohabitation difficile à M. Bush. Son futur chef au Sénat, Harry Reid, a réclamé un début de retrait des troupes. "Il est troublant de voir que (M. Bush) ne comprend toujours pas la nécessité d'un changement urgent en Irak".
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mercredi 20 décembre 2006, 22h15
Le Pentagone veut une rallonge de 100 milliards de dollars pour ses opérations en Irak et Afghanistan
WASHINGTON (AP) - Le Pentagone cherche à obtenir une rallonge budgétaire de 99,7 milliards de dollars (75,5 milliards d'euros) pour financer ses opérations militaires en Irak et Afghanistan, selon des informations obtenues mercredi par l'Associated Press.
Si cette requête du département américain de la Défense est appuyée par le président George W. Bush et approuvée par le Congrès, le budget consacré par les Etats-Unis à ces deux conflits serait porté à environ 170 milliards de dollars (128,7 milliards d'euros) pour l'année.
Depuis l'invasion de mars 2003, la guerre en Irak, à elle seule, a déjà coûté au total quelque 350 milliards de dollars (266 milliards d'euros) aux Etats-Unis. Si l'on y ajoute les dépenses relatives au conflit en Afghanistan et à la lutte contre le terrorisme à travers le monde, le coût total pour le contribuable américain dépasse les 500 milliards de dollars (378,7 milliards d'euros), selon les calculs établis par le Service de recherche du Congrès, un organisme qui regroupe des républicains et des démocrates.
Si la nouvelle enveloppe réclamée par le département de la Défense est approuvée, les dépenses consacrées cette année à la guerre en Irak atteindraient un niveau sans précédent, avec 50 milliards de dollars (37,8 milliards d'euros) de plus que le précédent record de l'an dernier. En septembre, le Congrès avait approuvé une enveloppe initiale de 70 milliards de dollars (53 milliards d'euros), sur l'exercice budgétaire en cours, pour les opérations en Irak.
Ces informations concernant la demande du Pentagone ont été transmises à l'Associated Press par une source qui a réclamé l'anonymat car n'étant pas autorisée à les communiquer.
Cette requête des experts de l'armée américaine intervient alors que le président Bush étudie de nouvelles stratégies pour la guerre en Irak, dont l'une prévoit d'envoyer rapidement des milliers de troupes américaines supplémentaires en Irak. AP
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