"Selon Jean" d'après la Passion selon Saint-Jean de J.S. Bach

  • il y a 12 ans
- Selon Jean -
D'après La Passion selon Saint-Jean
de Johann Sebastian Bach (1685-1750)

Création le 19 mai 2012 à l'Eglise d'Arques-la-Bataille

Alexandra RÜBNER, l’Évangéliste

Camille POUL, soprano
Jean-Christophe CLAIR, alto
Bruno BOTERF, ténor
François FAUCHÉ, basse
(Solistes de l’ensemble Ludus Modalis)

CHOEUR DE CHAMBRE DE ROUEN

CAFÉ ZIMMERMANN

Freddy EICHELBERGER, grand orgue

Daniel BARGIER, direction

Au départ simple lecture de l’Evangile, le temps de la Semaine Sainte prit progressivement, dans le monde luthérien germanique, une dimension originale, joignant deux éléments essentiels d’expression de la spiritualité, le Verbe et la musique.

En prenant ses fonctions à Leipzig en 1723, Bach dut prendre en compte cette tradition en assurant chaque année la direction d’une Passion exécutée dans le cadre du culte. Cette obligation ne fut jamais pour lui une contrainte, puisqu’elle rejoignait clairement les convictions religieuses intimes du compositeur. Il y trouva même sans doute matière à rendre compte du contenu dramatique du texte évangélique, quitte à se voir reprocher par les théologiens les plus orthodoxes de Leipzig une théâtralité proscrite au temple.

Première du genre, la Passion selon Saint Jean fut exécutée à différentes reprises, dans des versions remaniées par le compositeur. Pour ce dernier, comme pour les auditeurs de son temps, il ne s’agissait en aucun cas d’une œuvre d’art visant à procurer une satisfaction esthétique. Comment imaginer trouver le Beau dans le récit des souffrances et de la mort du Christ ? Seul comptait le sens, à travers la compréhension du texte de l’Evangile. Seule comptait la dimension spirituelle, à travers la méditation collective que constitue le chant du choral par l’assemblée.

Aujourd’hui, comment rester fidèle à cette primauté du sens, sans tomber ni dans une reconstitution artificielle, ni dans un simulacre religieux ?

A travers sa programmation, et cela depuis sa création, l’Académie Bach cherche à rendre perceptible le lien étroit qui unit, chez Bach, la Parole et la musique. C’est pour cette raison que cette Johannes Passion, que nous souhaitions vous proposer depuis longtemps, est devenue finalement, après bien des réflexions, Selon Jean, expérience artistique d’un type très particulier.

L’Evangile de Saint Jean, lu par Alexandra Rübner dans la traduction de Louis-Isaac Lemaistre de Sacy, dite de Port-Royal, tiendra lieu de récitatif, en alternance avec les airs, chœurs et chorals composés par Bach.

Trahison de l’œuvre originale ?

Ou, au contraire, grâce à l’immersion dans la crudité du texte évangélique, retour à la quête de sens voulue par le compositeur ?

Jean-Paul Combet

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