Tour de France 2012 - ÉTAPE.8 - Belfort-->Porrentruy 157.5.km(6)

  • 12 years ago
08 Iulie 2012;
Le traité de Grandvillars et la Charte d'affranchissement de la ville;
La première mention du château de Belfort a été faite dans le traité de GrandvillarsE 2, le 15 mai 1226E 3. Le traité avait pour but de régler un conflit de territoire entre Richard III de Montfaucon et Frédéric Ier de Ferrette. Le château de Belfort est un relais du pouvoir des comtes de Montbéliard et devient progressivement un centre de gravité d'autres seigneuries environnantes, l'ensemble est alors nommé « Terre de Belfort »E 4. En mai 1307, le petit-fils de Richard III, Renaud de Bourgogne, comte de Belfort affranchit la ville de toute corvée et tout servage. L'ensemble est consigné dans la charte de mai 1307E 5. Les lettres d'affranchissement sont cher payées par les habitants du bourg : 1 000 livres estèvenantes, sachant qu'un cheval à l'époque en coûtait 6E 6. Cependant cette franchise ne s'accorde qu'à un espace précis : le château, le bourg et la ville et aux seules personnes présentes lors de la remise de la charte et à ceux que les Belfortains accepteront dans leur communauté. Cela exclut les autres territoires de la « Terre de Belfort » et les paysans qui y sont rattachésE 7. Elle prévoit également un conseil de neuf membres, le « Conseil des Neuf », à qui est confié le gouvernement et le pouvoir judiciaireE 8. Cette « zone franche » nouvellement créée a une incidence sur le développement de la ville. Artisans, marchands ou hommes de tout corps de métier affluent et s'installent en ville. Bien que leurs origines soient incertaines, ils semblent venir de régions assez proches à l'exception du comté de Montbéliard, clause de la charteE 9. La seule exception fut un affranchissement d'un couple par Alix, marquise de Bade en 1362E 10. La grande épidémie de peste noire, qui frappe l'Europe de 1347 à 1349, touche également les campagnes environnantesE 11, réduit d'un tiers le nombre de serfs environnantsE 12 et accentue l'essor relatif de Belfort. En 1342, l'église de Saint-Denis est transformée en collégiale de 12 chanoines de 8 prêtres et 4 clercs. Ces douze lettrés donnent une réelle stature institutionnelle à la ville malgré sa petitesseE 13.
Possession autrichienne des Habsbourg;
La ville devient par la suite une possession autrichienne. Alix (marquise de Bade) qui a hérité du château après la mort de sa mère, Jeanne de Montbéliard en 1350, lègue son héritage en 1373 ou 1375 à son neveu Léopold III de Habsbourg qui devient alors seigneur de la villeE 13. En pleine guerre de Cent Ans, Philippe III de Bourgogne dit Philippe le Bon, cherche une entrée dans le Nord Franche-Comté pour faire diversion et reprendre la Lorraine. Antoine de Vergy, alors maréchal de France, engage une attaque avec 4 000 soldats contre Belfort. L'armée met la ville à feu et à sang en juin-juillet 1431E 14. La paix sera retrouvée pour deux ans grâce à la médiation des clercs de Bâle, alors ville de la chrétienté très activeE 15. Cependant les tensions restent vivaces avec les Bourguignons. En 1433, la ville subit plusieurs violentes attaques bourguignonnes. Cependant la ville se positionne dans un réseau de communication liée à l'Autriche et jouit aussi de la solidarité des seigneuries locales telles que celles de Thann, Delle, Masevaux, Altkirch et Ferrette à la suite de l'appel de Jean Fouquet de Soppe, bailli de la ville pour la maison d' Autriche. Des travaux de renforcement des défenses sont aussi engagésE 16 ce qu'il lui permet de résister aux attaques. La menace pèse toujours et pousse l'Autriche à fédérer ses quinze villes alsaciennes en unissant les bourgeois des villes et les chevaliers nobles. L'Union des bonnes villes est scellée le 20 août 1433 par la fondation de deux ordres : le Landschaft ou Communauté de pays, et la Société de l'écu de Saint-Georges. Il s'agit d'une première volonté des gouvernés d'être associés à la vie politique les concernant. En 1435, la paix d'Arras est signée entre Charles VII du Saint-Empire et Philippe le Bon et minimisent provisoirement la menace bourguignonneE 17. Les assemblées entre villes et chevalerie deviennent de plus en plus fréquentes. En 1436, le Landtag ou diète se réunit régulièrement et intégrera les prélats, le corps religieuxE 18. Entre 1439 et 1445, les Écorcheurs de Charles VII de France, conduits par le Dauphin de France, Louis XI, ravagent l'Alsace. La ville est occupée. Les Bourguignons (1424 à 1431), puis les confédérés suisses (1468) feront encore de nouvelles intrusions dans la Porte d'Alsace.
En 1469, les Habsbourg et le Duché de Bourgogne concluent le Traité de Saint-Omer qui mentionnent l’abandon des territoires de la Haute-Alsace (dont fait partie Belfort) et de la Forêt-Noire contre une certaine somme d’argent de la part des Bourguignons. Ce rattachement n'est que provisoire puisque la Haute-Alsace est rachetée, contre 76 000 florins, par les villes de la « ligue Alémanique » (Berne, Bâle, Strasbourg, et Mulhouse) au duc de Bourgogne.

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