Faire payer les riches

  • il y a 12 ans
La crise est la conséquence directe de l’offensive néo-libérale menée depuis des années contre le salariat au profit du capitalisme financier transnational. C’est une crise de la répartition des revenus et du libre-échange dont on ne pourra pas sortir sans inverser la logique qui nous y a conduits, sans changer de système.

En Europe, on tente de faire payer cette crise aux citoyens avec davantage de libéralisme, en imposant des politiques d’ajustement structurel : plan de rigueur, règle d’or budgétaire, modération salariale... On réduit les dépenses publiques d’investissement pendant que des cadeaux fiscaux sont distribués aux plus riches qui spéculent alors sur l’endettement de l’état. On empêche ainsi les peuples de relancer l’économie et on donne les pleins pouvoirs aux marchés financiers.

L’argent qu’on gaspille en cadeaux fiscaux pour les riches, il faut au contraire l’investir là où on en a besoin pour sortir de la crise, c’est à dire dans l’économie réelle, les services publics et les revenus du travail. Les socialistes proposent une réforme fiscale qui rendra l’impôt plus progressif et permettra de taxer davantage le capital. Une banque publique d’investissement permettra de mener une politique industrielle génératrice d’emplois. Mais la question centrale, celle qui est à l’origine de la crise, c’est celle des salaires qu’il faut impérativement augmenter.

On ne peut pas à la fois s’endetter pour sauver les banques et les laisser spéculer sur la dette. Il faut se réarmer politiquement pour défendre le principe démocratique de souveraineté populaire contre les pressions du marché. L’Europe doit pouvoir emprunter et se doter d’un budget pour que la banque centrale finance directement les états. L’harmonisation sociale et la mise en place d’un protectionnisme européen permettront de lutter contre les délocalisations et d’imposer un juste échange au profit des travailleurs de tous les pays.