• il y a 18 ans
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Avec une participation historique de 180 558 votants, Ségolène Royal a été investie à la présidentielle par les militants socialistes avec une large majorité.
Ségolène Royal remporte 108 807 voix soit 60,65 % des suffrages, Dominique Strauss-Kahn obtient 37 118 voix soit 20,69 % des suffrages et Laurent Fabius 33 487 voix soit 18,66 % des suffrages.

Ségolène Royal a remporté la primaire socialiste avec 60,62% des suffrages, selon les résultats définitifs communiqués vendredi par le directeur de cabinet du Premier secrétaire du PS François Hollande, Stéphane Le Foll.
Dominique Strauss-Kahn a recueilli 20,83% des suffrages et Laurent Fabius 18,54%, a-t-il précisé depuis le siège du PS à Paris.
Le taux de participation a atteint 82,04%, "un chiffre jamais atteint, historique" pour le PS, selon M. Le Foll. "C'est une grande satisfaction pour le Parti socialiste et son Premier secrétaire", s'est félicité M. Hollande depuis sa circonscription de Tulle (Corrèze), selon M. Le Foll.
Seuls les résultats de Guadeloupe, Guyane et Martinique étaient encore attendus. Ces petites fédérations ne devraient toutefois pas remettre en cause ce résultat.

Les partis de centre-gauche de toute l'Europe ont salué vendredi la victoire de Ségolène Royal lors de la primaire socialiste pour la présidentielle française de 2007, évoquant une femme visionnaire et lui souhaitant bonne chance pour l'an prochain.
La présidente de la région Poitou-Charentes a recueilli 60,62% des suffrages, selon les résultats définitifs communiqués dans la nuit de jeudi à vendredi. Dominique Strauss-Kahn a recueilli 20,83% des suffrages et Laurent Fabius 18,54%.
"Nous nous réjouissons qu'une femme représente désormais les espoirs et les chances de la gauche lors de la prochaine élection présidentielle française", se félicite dans un communiqué le Parti socialiste suisse. "Ses chances de l'emporter sont réelles et le PS (suisse, NDLR) y voit une nouvelle preuve de l'irrésistible mouvement qui voit les femmes progressivement s'imposer aux plus hautes responsabilités politiques".
"En choisissant une femme qui est visionnaire et déterminée, les militants du Parti socialiste ont choisi une candidate pour l'avenir de la France, et ils ont mis toutes les chances de leur côté pour battre la droite en 2007", a réagi l'ancien Premier ministre danois Poul Nyrup Rasmussen, président du Parti des socialistes européens.
Les adversaires de la candidate socialiste lui reprochent de mener une politique basée sur le populisme, et non sur des convictions personnelles, et s'interrogent sur sa capacité à diriger une puissance mondiale économique et nucléaire.
"Un nouveau chapitre s'est ouvert dans l'histoire politique de la France", a poursuivi Poul Nyrup Rasmussen, observant que Ségolène Royal représentait à la fois la "modernité et les valeurs traditionnelles". La candidate investie est en effet mère de quatre enfants, mais n'a jamais épousé son compagnon François Hollande.
Le Parti suédois social-démocrate, qui a perdu le pouvoir en septembre après avoir gouverné pendant douze ans, a félicité la candidate des socialistes français. "Je lui souhaite bonne chance, et j'espère qu'elle gravira toutes les marches et deviendra la première femme élue présidente en France", a souligné la secrétaire générale du parti, Marita Ulvskog.
Le chef des sociaux-démocrates allemands, Kurt Beck, a pour sa part estimé que sa victoire était le résultat d'une campagne "engagée et courageuse". "Je suis sûr que l'élan qui en découlera apportera à l'ensemble du parti la force et la détermination dans les prochains mois", a-t-il ajouté dans un message adressé à la candidate socialiste.
Selon le porte-parole de Ségolène Royal, Gilles Savary, la députée des Deux-Sèvres va reprendre sa tournée des capitales européennes, qu'elle avait déjà entamée en septembre dernier avec Madrid, Rome ou encore Bruxelles. "Ca va se faire assez vite, avant la fin décembre", a-t-il indiqué à l'Associated Press.
"Elle souhaite faire la tournée des 25 capitales européennes pour voir avec ces pays quels seront le rôle et la place de la France dans l'Europe", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, "elle ira probablement au Proche-Orient, c'est une idée qui est en cours", et "probablement aux Etats-Unis" mais "le programme n'est pas arrêté" et "la décision n'est pas complètement prise", a-t-il dit.


Très vite dans la soirée du jeudi 16 novembre, les "sections-tests" sélectionnées par la direction du Parti socialiste dans sept départements, Alpes-de -Haute-Provence, Creuse, Yvelines, Maine-et-Loire, etc., ont donné la tendance. "Enorme pour SR", annonçaient les textos envoyés sur les téléphones portables par les scrutateurs. Dès le premier tour du vote des militants, Ségolène Royal a en effet gagné haut la main l'investiture du PS à l'élection présidentielle de 2007.

Le choix est net puisque seuls 1 121 bulletins blanc ou nuls (0,6 % des suffrages exprimés) ont été comptabilisés. La participation s'est révélée exceptionnelle : sur 216 969 adhérents inscrits, 178 632 (82,3 %) sont venus voter, selon les résultats fournis vendredi matin au Monde par les fédérations du PS. Seul le référendum interne au PS sur la Constitution européenne, le 1er décembre 2004, avait atteint un tel niveau de participation (83,13 %), mais avec beaucoup moins d'adhérents. Mme Royal avait lancé des appels à lui "donner un élan". Elle a été entendue au-delà de ses espérances.

Hormis la Seine-Maritime, la Haute-Corse et Mayotte, restées fidèles à M. Fabius, Mme Royal est arrivée en tête dans toutes les autres fédérations, y compris dans le Val-d'Oise, fief de M. Strauss-Kahn. Malgré un bon score à Paris (37,25 %), "DSK" n'arrive premier dans aucun département.

Pour les deux rivaux de Mme Royal qui ont, jusqu'au bout, tenté d'arracher un second tour après six semaines de campagne, trois débats télévisés et trois meetings communs en province, le coup est rude. Il l'est particulièrement pour M. Fabius, qui avait tout misé sur une ligne "résolument à gauche" et s'était fait le champion du projet du PS. Dans des fédérations acquises de longue date à sa cause, comme la Gironde ou la Seine Saint-Denis, il s'est effondré. Et, globalement, M. Fabius ne retrouve pas le niveau des suffrages (21,17 %) qu'il avait obtenus au congrès du Mans, en 2005.

La dernière polémique liée à la diffusion d'une vidéo montrant Mme Royal évoquant le temps de travail des enseignants n'a donc eu aucun effet. Elle pourrait même s'être retournée contre les amis de M. Strauss-Kahn, soupçonnés de l'avoir diffusée. Nulle part, l'ancien ministre de l'économie n'a imposé sa vision d'une social-démocratie à la française. Lui aussi a perdu des bastions supposés acquis comme le Puy-de-Dôme ou les Yvelines.

Mme Royal a réalisé ses plus gros scores à la Réunion, où elle s'était rendue pendant la campagne, et en Lozère - le département où elle avait prôné la réforme de la carte scolaire. La Corrèze, département cher à Jacques Chirac mais surtout attaché, côté socialiste, à François Hollande, constitue son troisième meilleur score devant son département électoral, les Deux-Sèvres.

Le raz-de-marée pro-Royal est particulièrement manifeste dans les fédérations rurales, où le vote prend parfois des allures de plébiscite. Par comparaison, Paris représente un mauvais score : elle arrive en tête, mais n'y obtient pas la majorité.

Autre enseignement : Mme Royal obtient de très bons résultats dans les sections des quartiers populaires, comme à Clichy-sous-Bois. Dans cette ville de Seine-Saint-Denis où avaient commencé les émeutes de banlieue, en novembre 2005, elle supplante le favori, Laurent Fabius.

Elle peut aussi se prévaloir de rassembler au-delà du oui et du non à la Consitution européenne. En Basse-Normandie, terre fabiusienne où le non l'avait emporté avec 55 % des voix lors du référendum interne du PS, personne n'avait imaginé que Mme Royal l'emporterait. "C'est un phénomène politique et sociétal majeur. Ici comme ailleurs, le vote a bouleversé les repères habituels ; nous n'avons pas fini d'en mesurer les conséquences", a commenté Philippe Duron, président du conseil général.

"Une histoire nouvelle au PS est en train de s'écrire. Le PS de Mitterrand-Jospin-Fabius est bien mort. Personne, absolument personne ne pouvait arrêter sa progression", assuraient des militants royalistes, adhérents à 20 euros. Mme Royal dépasse ainsi les scores du courant majoritaire emmené par François Hollande au congrès du Mans (53,63 %) avec le soutien, alors, de M. Strauss-Kahn...

Enfin, la condamnation par Mme Royal des propos racistes de Georges Frêche, figure dominante de l'Hérault ralliée à sa candidature, n'a pas eu de coût électoral. Dans cette fédération, près de trois socialistes sur quatre ont voté pour elle.

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