• il y a 14 ans
Extrait de la vidéo "Autopsie" d'une durée totale de 28 mn.
Depuis 7 années je fais vivre diverses aventures à un être hybride mi femme mi poule que j’ai nommé Paula Orpington.
Au travers de performances ou de vidéos j’ai relaté et vécu de l’intérieur les errances de ce personnage tiraillé entre son côté animal et humain, entre rejet et compassion, entre clownerie et profondeur.
Le projet « autopsie »présente la fin de ce travail plastique, la fin de mon excursion en Paula.
A présent Paula est morte et son autopsie sera réalisée au cours de cette performance.
Lors de cette performance les médecins légistes extraient, examinent les organes de cet être et découvrent la présence de nombreux corps étrangers.
Les corps étrangers en question sont toujours en relation avec la féminité (je pousse ici le principe de l’hybridation jusqu’à l’absurde) et pointent cette impossible humanité/féminité à laquelle Paula n’a pu accéder. Il est ici vraisemblable que Paula ait tenté de s’accaparer une identité en ingurgitant des objets qui pour elle symbolisait cette féminité. Bien évidemment cela nous renvoie de manière critique à nos propres habitudes de consommateur et à la manière dont nos propres identités se constituent ou se jaugent par rapport à ces modes de consommation.
Cette performance et l’installation en découlant doivent être comprises au-delà de l’aspect narratif de la vie de cet être hybride qu’est Paula.
Paula est un prétexte et ses préoccupations sont toujours en échos des nôtres. Une mise en abîme où l’être confronté nous porte à nous interroger sur ce que nous avons de spécifique. L’« Autopsie » de Paula devient alors une réflexion sur la manière dont nous constituons notre identité par mimétisme à un groupe social donné où toute différence de comportement est montrée du doigt, où un défaut plastique signifie l’exclusion et où le progrès est compris comme la capacité de consommer d’avantage.