Tunisie p1 double peine

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Association Internationale de Soutien aux Prisonniers Politiques
33 rue Mokhtar Atya, 1001, Tunis
Tel : 71 340 860, Fax : 71 351 831

Tunis, le 14.10.05

1) Messieurs Hamadi Jebali, Abdelhamid Jelassi, Hedi Ghali, Bouraoui Makhlouf, Mohammed Salah Gsouma, Zine El Abidine Snoussi et Chedly Naccache, détenus à la prison de Mehdia, poursuivent leur grève de la faim pour le vingt huitième jour, afin d’exiger leur libération. Ils effectuent une peine de longue durée en isolement, privés de tout contact avec le monde extérieur (journaux, TV) et de matériel d’écriture et de lecture.

2) L’AISPP a appris que le prisonnier politique Mohammed Akrout, incarcéré dans le pavillon d’isolement de la prison de Sfax, poursuit la grève de la faim qu’il a commencée le 29.08.05, pour réclamer un régime alimentaire et des médicaments, et que lui soit transmis son courrier, et enfin, pour sa libération.

3) Le prisonnier politique Maher Khalsi continue sa grève de la faim à la prison de sinistre réputation de Borj El Amri, pour protester contre l’état dégradé de cette dernière, l’interdiction qui lui est faite de lire, d’écrire et de sortir pour la promenade. Il demande aussi le réexamen des affaires dans lesquelles il a été condamné, qui n’ont pas été jointes alors qu’il a été condamné à plusieurs reprises pour les mêmes faits.

4) L’AISPP a appris que le prisonnier politique Taoufik Saïdi, a commencé une grève de la faim à la prison de Bulla Regia le 20 septembre pour exiger la jonction de ses affaires et sa libération. Il effectue une peine de vingt ans en vertu de jugements à répétition prononcés par la Cour d’Appel du Kef.

5) L’AISPP a appris que le prisonnier politique Mohammed Hedhili poursuit depuis vingt deux jours sa grève de la faim à la prison de Borj El Amri pour exiger la jonction de ses affaires. Il a été condamné à deux reprises pour la même accusation d’appartenance à une association non reconnue.

6) L’AISPP a appris que le prisonnier politique Mohammed Bouazza continue à la prison de Borj Er Roumi sa grève de la faim pour le vingt sixième jour, pour réclamer sa libération, la révision de ses affaires qui n’ont pas respecté le principe de la jonction, alors qu’elles concernent les mêmes faits.

7) L’AISPP a appris que Mahmoud Balti est en grève de la faim depuis le 9 octobre 2005 à la prison de Borj Er Roumi pour exiger la confusion des peines. Il a écrit depuis la prison et sa famille a fait de même pour attirer l’attention et faire lever cette injustice.

8) L’AISPP a appris que le prisonnier politique Habib Abdeljelil est en grève de la faim à la prison de Messaadine depuis le 25 septembre 2005 pour exiger sa libération. Il effectue une peine de longue durée (21 ans) prononcée à la suite d’un procès inéquitable. Sa famille a dit ne pas avoir été autorisée à lui rendre visite pendant deux semaines d’affilée sans recevoir d’explications de la part de l’administration.

9) Le père du prisonnier politique Abdellatif Bouhjila a dit avoir pu rendre visite à son fils à la prison civile de Tunis après en avoir été empêché pendant six semaines consécutives, mais la visite n’a guère duré, les agents ayant évacué le prisonnier qui lançait un appel au secours et se plaignait de l’agression perpétrée contre lui par le directeur de la prison et des agents qui l’avaient immobilisé. Le directeur l’avait alors frappé et lui avait donné des coups de poings sur l’oreille - il n’entend plus- et ils l’avaient abreuvé de coups sur tout le corps. Il a demandé à son père de porter plainte auprès du procureur de la République. M. Abdelmajid Bouhjila, membre fondateur de l’association et père du prisonnier politique Abdellatif Bouhjila, n’a pu rendre visite à son fils à la prison civile de Tunis le 10 octobre. Bien qu’il soit resté des heures à attendre dans la cour de la prison et qu’il ait demandé des explications sur cette interdiction, l’administration ne lui en a fourni aucune.

10) L’AISPP a appris que le prisonnier politique Nasser Bejaoui, écroué à la prison de Borj Er Roumi sous le matricule 49750, est en grève de la faim depuis le 16 septembre 2005 pour que soit réglée sa situation, et que ses affaires puissent être jointes. Il effectue une peine de privation de liberté de 19 ans et 2 mois, prononcée à l’issue de plusieurs affaires pour les mêmes faits : appartenance à une association non reconnue. Bien que la jonction des affaires ait été demandée et que les jugements aient été présentés par son avocat, des condamnations faisant double emploi ont été prononcées à l’issue de procès inéquitables.

L’AISPP a su aussi que le prisonnier Nasser Bejaoui avait été violemment agressé, enchaîné et mis au cachot le 7 octobre 2005, ce qui l’a incité à porter plainte auprès du Procureur de la République de Bizerte contre le directeur de la prison, Imed Ajmi et toute personne qui serait identifiée par l’enquête.

11) L’AISPP a appris que l’ex prisonnier politique Adel Thabti avait suspendu la grève de la faim qu’il avait commencée le 5 septembre pour pouvoir poursuivre ses études, revenir à l’université pour y obtenir le diplôme de professeur d’histoire, le droit à l’enseignement étant garanti par la constitution et des conventions internationales.

12) Le 20 octobre 2005, l’ex prisonnier politique Badreddine Chelbia sera déféré devant la Cour d’Appel de Tunis pour être jugé dans l’affaire n°6796 pour appartenance à une association non reconnue. Cette affaire est renvoyée par la Cour de Cassation après que le parquet soit revenu sur un jugement de non lieu pour jonction des affaires.

13) L’AISPP annonce le décès de deux ex prisonniers politiques, El Hajj Mouldi Bilel et Habib Ghiloufi, à la suite d’un accident de la circulation survenu le 5 octobre 2005. Ils avaient été condamnés pour appartenance au mouvement de la Nahdha et avaient effectué l’entièreté de leur peine.

Pour l’association

La secrétaire générale

Saïda Akremi

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

source : www.tunezine.com

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