Idjil, la cité du fer

  • il y a 13 ans
À la pointe ouest de l'Afrique, entre l'océan et le Sahara, la Mauritanie. Son sol est particulièrement riche en fer. C'est là que s'est jouée une des parties les plus passionnantes de développement industriel des jeunes indépendances.
L'aventure humaine et industrielle d'un entreprise minière saharienne.

Ailleurs et autrement...

J'avais 12 ans et lorsque, à l'époque, je parlais à mes petits camarades de la Mauritanie, cela leur paraissait aussi lointain et aussi abstrait que le Birobidjan de nos jours.
Je paraissais être un extra-terrestre descendu d'une autre planète. Aucune imagination permettait de visualiser ce que représentait cette ville chimérique perdue au milieu du Sahara répondant au nom si exotique de Zouérate. (Je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, ça ne soit pas la même chose !)

C'est dans le dessein d'expliquer et de montrer que l'on pouvait vivre ailleurs et autrement que j'ai fait ce film.

On disait "cinéma amateur", c'était mon mode d'expression, même si véritablement je n'en avais pas pris conscience, et j'utilisais ma petite caméra Instamatic Kodak Super 8 comme d'autre un stylo.
Durant mes années de jeune école, j'ai eu l'occasion de projeter régulièrement ce film, le présentant comme un exposé (est-il besoin de préciser que l'initiative scolaire audiovisuelle n'était pas de coutume à ce moment-là..).

Aujourd'hui ce film a valeur de mémoire. il présente, à travers le regard de l'enfant que j'étais, mon bout du monde. Là où une poignée de Français rêvant d'aventure avaient choisi de vivre.
Je regrette seulement de n'avoir pas plus filmé le monde Mauritanien qui nous côtoyait.
Mais à cette époque, en ce début des années soixante-dix, la situation d'apartheid était état de fait, il ne pouvait en être autrement du haut de mes 12 ans.