Paysages en exil

  • il y a 14 ans
PAYSAGES EN EXIL cherche à créer, le long de l’hôpital de la Grave, un voyage expérimental dans lequel le visiteur est invité à explorer un paysage improbable, condensation de climats, mélange de Natures du monde entier. Le projet trouve sa genèse dans la description du phénomène des plantes vagabondes par Gilles Clément :

“Les plantes voyagent. Les herbes surtout. Elles se déplacent en silence à la façon des vents. On ne peut rien contre le vent. En moissonnant les nuages, on serait surpris de récolter d’impondérables semences mêlées de loess, poussières fertiles. Dans le ciel déjà se dessinent d’imprévisibles paysages. Le hasard organise les détails, utilise tous les vecteurs possibles pour la distribution des espèces. Tout convient au transport, des courants marins aux semelles des chaussures. L’essentiel du voyage revient aux animaux. La nature affrète les oiseaux consommateurs de baies, les fourmis jardinières, les moutons calmes, subversifs, dont la toison contient des champs et des champs de graines. Et puis l’homme. Animal agité en mouvements incessants, libre échangeur de la diversité.”

Dans un espace d’acclimatation, une longue serre agricole, sont préparées des jeunes pousses de plantes médicinales venues des cinq continents. Après en avoir choisie l’une d’elle « a l’aveuglette », le visiteur poursuit son parcours et pénètre dans un épais nuage, une fine brume née de la pulvérisation de la Garonne, sur la passerelle Viguerie. Au sortir de ce sentier vaporeux, un jardin l’accueille afin de planter la jeune plante qu’il a transportée jusqu’ici.