Baignade Interdite - "Il était une noyade"

  • il y a 14 ans
Voici le résultat de la récolte de regards que j'ai mené ces derniers temps. J'ai essayé de le faire sans que ce soit trop pédant, mais je suis pas sûr d'avoir réussi ;) La bande sonne me convient pas trop, mais je n'ai pas trop le temps de trouver mieux. Merci à toutes celles et ceux qui se sont laissé capturer le regard.

#### Le Texte ####

Camille a des yeux bleu profond dans lesquels on plonge, sans s’en rendre compte tant leur intensité vous vrille les pupilles ; et régulièrement elle doit rappeler à celles et ceux perdus dans ses iris qu’ils n’ont pas spécialement été invités à s’y baigner.

Un regard c’est furtif,
ça s’appuie,
ou ça se pose,
ou ça s’impose,
ça scrute,
ça perce,
ça se perd à l’horizon.

Des regards qui étouffent,
qui s’immiscent,
qui flottent dans le vague,

Des regards qui bouillonnent,
qui glissent,
qui vous foudroient
qui caressent, ou qui enlacent.

Des regards de métro,
noyés dans la masse des flots de visages accolés,
tous étanches.

Des regards qui débordent et qui vous offrent tout l’univers en partage,
et d’autres qui ne cherchent que leur propre reflet à la surface de vos globes oculaires.

...Et Méduse, la Gorgone à la chevelure de serpents qui vous pétrifie d’un battement de cils.

Des yeux qui se voilent (de larmes),
qui se maquillent,
qui se dévoilent,
qui déshabillent,
des regards vicieux, en coins ou de travers,
des regards qui accusent,
Des yeux de braise, des yeux de glace,
Des regards qui pèsent,
ou qui apaisent,
Des regards qui vous font taire,
des regards qui en disent long,
Qui vous abreuvent, ou qui vous saoulent,
...des yeux aux mensonges délicieux.

De ces regards du quotidiens qui vous accompagnent et où on a une place, quelle qu’elle soit.
Des regards qui vous attribuent une petite boite pour l’éternité et vous y rangent.
Des regards qui dérangent.

Des regards qui se cherchent, se croisent et se fuient pour se guetter encore, discrètement depuis les recoins de leurs timidités.

Des yeux qui trahissent leur propriétaire,
Des yeux qui hurlent de douleur, de colère, de désespoir, de détresse,
Des yeux résignés,
des regards vides, hagards, dépassés

Des yeux qui ne voient que ce qui les arrangent,
perdus dans des chimères paranoïaques,
totalitaires, fanatiques, imbéciles et terrifiantes.

De ces regards particuliers,
de ces regards qui nous font voir le monde sous un jour nouveau : ces regards qui affutent les nôtres et qui fondent et refondent sans cesse nos univers.

De ces regards qui vous transportent, qui vous transforment, qui vous emmènent et qui vous perdent.

Comme le regard grisant de cette sirène dans lequel j’ai bien failli me noyer.

Et il m’en aura fallut des vôtres, de regards,
pour m’aider à reprendre pied,
pour que je puisse retourner me baigner,
seul,
dans ces flots scintillants et fugaces.

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