• il y a 14 ans
Un personnage change de peau aux trois arrêts(trois actes)successifs de la ligne zéro.
Avec lui, la peau des personnages qui l'entourent ou l'accompagnent change aussi et bien souvent s'inverse. La double personnalité voire la multiple personnalité de l'être sont pour moi un fait incontournable et inéluctable dont est seule redevable la complexité psychologique de l'humain.
Le champ d'activité de cette multiplicité se manifeste dans les rêves, les visions qui sont ramifiés à une source unique : le réel. Le réel est donc notre référence commune sur laquelle interagissent les rêves, les songes, les visions etc...
Toute ce qui n'est pas directement réel est cependant l'outil idéal de compréhension et de critique de ce dernier: du déphasage naissent de subtiles nuances et tel principe équivaut par transposition à celui qu'utilisent les physiciens dans le domaine de la recherche sur le comportement des particules.
Rêves imbriqués en d'autres rêves, réalités subverties, patchwork d'une réalité cependant authentique, telle est construite en conséquence la ligne zéro.
On comprendra encore combien chercher à donner des noms aux personnages me parut déplacé.
Les personnages de cette pièce sont désincarnés: ils sont des vecteurs de passions, de sentiments, de contradictions, de désirs, de conflits, de symboles, d'entités etc...
En outre, le burlesque, la parodie, la dérision sont les dénominateurs communs de la ligne zéro.
Enfin, je tiens à citer une forte source d'inspiration: l'unique opéra de György LIGETI intitulé « le Grand Macabre », un immense et inégalable chef d'œuvre à mes yeux !
Rémy Dumont