L'Insomnie - Film complet

  • il y a 14 ans
L'insomnie. Film complet

Réalisé par Franck Stella .

Un jeune boxeur , capricieux et violent , voit sont univers basculer a la mort de son frere .
Réalisé par Franck Stella .
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Film Complet

Œuvre très personnelle et originale, «L'Insomnie» nous emmène dans le monde de la boxe où les pulsions agressives les plus primaires, exaltées par le manque de sommeil et surtout par un entraîneur à la limite du fascisme, conduisent un jeune écorché vif aux frontières de l'animalité. Aux antipodes de la philosophie des arts martiaux, la déchéance croissante de cette bête humaine lui tient lieu de parcours et l'entraîne vers une oblitération de toute conscience, vers la violence gratuite et l'inceste...

Tout entier composé d'une succession de touches impressionnistes, le film ne répond pas aux critères scénaristiques habituels mais veut, sans doute un peu dans l'esprit du « théâtre de la violence» auquel aspirait Antonin Artaud, confronter le spectateur à l'abjection d'un univers peuplé de personnages si frustres que les dialogues se bornent à un échange d'invectives infantiles, récurrentes ad nauseam.

Dans une atmosphère finalement assez proche de Zola, on accompagne donc cette petite brute dans des errements urbains et périurbains qui, depuis " La Haine " de Mathieu Kassovitz, commencent à être donnés à voir à un public malgré tout encore assez peu ouvert aux réalités sociales de cet ordre. Car c'est une forme de nudité obscène de l'âme moderne, au plus haut point dérangeante, qu'ose nous montrer l'auteur ; une âme violente, une âme meurtrière à force d'égoïsme et d'avidité maladive. Le jeune Francky est évidemment un prédateur comme les autres, assoiffé d'argent et de sexe. Mais, incapable de combattre sur le ring de la finance ou de la politique, il ne lui reste que ses poings pour se faire connaître, violer et assassiner.

Dans «Je ne suis pas là pour être aimé», de Stéphane Brizé, on partage au contraire l'existence de gens effacés, de ceux que l'inhumanité de la société a écrasés, et qui ne parviennent plus, après de longs moments de silence gêné, qu'à échanger trois banalités météorologiques en guise de communication avec l'être aimé. Eux sont «calmes» mais, comme l'a si bien écrit Viviane Forester, ce calme cache une violence sans nom.
Comparée à cette «violence du calme», à cette violence domestiquée, la violence sauvage de Francky, ce clone frankensteinien de Franck Stella, est plus franche. En dernière analyse, ne nous confessent-ils pas tous deux, à travers cette franchise qu'ils affichent dans leur prénom, la raison de leur souffrance, à savoir l'impression tenace, partagée par tant de nos contemporains, de «n'être pas là pour être aimé» ?

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