On entend souvent ce dicton "il faut savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va". Mais d'où nous vient cette obsession de regarder toujours derrière nous pour essayer de mieux nous comprendre et est-ce que c’est vraiment utile ? Aujourd’hui j’avais envie de faire une vidéo sous forme de flot de pensées, et de mettre à l'honneur des livres, auteurs et autrices qui parle d'identité.
Cette vidéo est réalisée en collaboration commerciale avec les éditions Buchet-Chastel.
✨📖 Découvrez Dire Babylone de Safiya Sinclair : https://buchetchastel.fr/catalogue/dire-babylone/
Cette vidéo est réalisée en collaboration commerciale avec les éditions Buchet-Chastel.
✨📖 Découvrez Dire Babylone de Safiya Sinclair : https://buchetchastel.fr/catalogue/dire-babylone/
Catégorie
🦄
Art et designTranscription
00:00Vous avez très probablement déjà entendu ce fameux dicton,
00:03il faut savoir d'où on vient pour savoir où on va.
00:06Mais d'où vient cette obsession à toujours regarder derrière nous,
00:09et est-ce que c'est vraiment utile ?
00:10Bonjour et bienvenue, ici votre beau vieux Jeannot.
00:13Avant de rentrer dans le vif du sujet, ma team Jeannot, je fais une petite annonce.
00:17Je sais que certains d'entre vous aiment m'écouter,
00:19que ce soit aux toilettes, j'ai déjà reçu des messages qui me disaient ça,
00:23oui oui oui, en faisant le ménage ou quoi que ce soit.
00:25Mais la vidéo, ça pollue pas mal,
00:27du coup je vais mettre mes vidéos longues à partir de maintenant en podcast,
00:30comme ça vous pourrez les écouter.
00:32Voilà, j'espère que vous allez pas tous partir quand même,
00:35mais je me dis que c'est quelque chose que je peux faire à mon échelle.
00:38Aujourd'hui j'avais envie de vous faire une vidéo un petit peu plus flot de pensée,
00:41que ce soit aussi une vidéo participative,
00:44je vous l'expliquerai un petit peu plus tard,
00:46et qu'on puisse en discuter dans les commentaires,
00:48parce qu'il y a plein de choses qui m'ont traversée suite à la lecture d'un livre,
00:51dont je vous ai déjà parlé un petit peu,
00:53à la fois sur Instagram et sur Youtube.
00:55N'hésitez pas à me suivre sur les deux réseaux, ça fait plaisir.
00:57Et le livre en question, c'est Dire Babylone de Zafia Sinclair,
01:01et j'ai la chance que les éditions Bûcher-Chastel sponsorisent cette vidéo,
01:05donc on va avoir l'occasion d'en parler très longtemps de ce livre,
01:08je suis très contente.
01:09Oh là là, il y a des pages cornées.
01:10Alors déjà, il faut savoir que les éditions Bûcher-Chastel,
01:13moi je les aime d'amour, ça fait longtemps que je les yote.
01:16Je sais pas si vous vous souvenez,
01:17c'était eux qui avaient publié Les parts oubliées de Charmaine Wilkerson,
01:20donc forcément, moi je les aime.
01:22Donc j'étais très contente qu'ils me proposent de collaborer là pour cette rentrée.
01:26Ils m'ont en gros envoyé plusieurs de leurs livres,
01:28et ils m'ont dit, bah s'il y en a un qui te plaît,
01:30un en particulier dont t'as envie de parler, bah fonce,
01:32c'est celui-ci.
01:34C'est une autobiographie,
01:35même si je l'ai captée au bout de la moitié du livre.
01:38Ce qui est bon signe, ça veut dire que ça se lit comme un roman,
01:40mais il y a vraiment eu ce moment où je dis,
01:42c'est marrant quand même,
01:43le personnage principal a le même nom que l'autrice.
01:45Voilà, et après ça va monter jusqu'au cerveau.
01:47Mais pour vous expliquer rapidement,
01:49ce beau bébé qui fait un peu plus de 500 pages,
01:53que franchement, j'ai pas réussi à lâcher.
01:55Safia, elle va nous raconter son histoire,
01:56où elle est née en Jamaïque,
01:58et où c'est son père qui a toujours eu beaucoup d'autorité dans la famille,
02:02et du jour au lendemain,
02:03on sait pas trop pourquoi,
02:04il va s'intéresser à la culture Rastafari,
02:07et toutes ses règles,
02:09tous ses préceptes,
02:10et l'imposer petit à petit à sa famille.
02:12Donc par exemple, les enfants avoir des dreadlocks,
02:15alors que c'est très mal vu par les autres à l'école, etc.
02:18La culture Rastafari, en fait, est assez mal vue à cette époque.
02:21Plus le temps passe,
02:21et plus Safia, ça lui pèse, sa famille aussi.
02:24La mère ne dit pas grand chose,
02:25elle arrive pas à récupérer de l'autorité,
02:27et en fait, on sent que son père,
02:28il est très énervé par ce qu'il appelle Babylone,
02:31qui est en fait la royauté britannique,
02:33la colonisation, les violences policières.
02:35Donc sujet qui paraît pas si fun que ça à l'origine,
02:37et en fait, c'est surtout un livre qui va nous parler d'émancipation,
02:40comment Safia, quand elle est petite,
02:41bah elle a pas trop le choix,
02:42elle suit un peu les règles de sa famille.
02:45Oh, il y a une trop belle photo, regardez !
02:47Oh my god !
02:48Regardez comme elle renvoie une confiance en elle.
02:50On adore !
02:51C'est son histoire d'émancipation,
02:52donc voilà, j'ai adoré ce livre,
02:54et elle va réussir à faire cet exercice
02:56qui peut être difficile, je trouve,
02:58entre arriver à s'émanciper,
03:01et garder aussi une partie de son héritage,
03:02et ce qui lui va, et ce qui lui va pas,
03:04le mettre de côté et lui se dire
03:05ça, ça ne m'appartient pas.
03:06Et donc dans cette vidéo,
03:07ça va travailler un peu cette question
03:09de l'héritage de notre histoire
03:11à chacun et chacune
03:13qui est très différente,
03:14et de
03:14est-ce qu'on a besoin de tout savoir
03:17pour avancer dans la vie ?
03:19Sachant que c'est pas toujours possible.
03:20Alors quand j'ai commencé ma vidéo,
03:21je me suis dit
03:22ouais, est-ce que c'est par un égo trip,
03:23ce truc de regarder vers le passé,
03:26regarder toujours dans le rétro,
03:27alors que moi je suis du genre
03:28aimer aller de l'avant,
03:29je me dis quel intérêt
03:30de regarder en arrière,
03:32et puis après je me suis rappelé
03:34que j'ai eu des cours d'histoire
03:35et que c'est quand même bien
03:36de connaître son histoire
03:37et l'histoire de manière générale,
03:39et du coup ça m'a fait aller
03:40un peu dans différentes directions,
03:41que ce soit sociologique,
03:43psychologique, historique,
03:44et si j'avais un avis
03:45un petit peu négatif,
03:47on va dire à la base,
03:48c'est parce que,
03:49vous savez,
03:49je pensais beaucoup
03:50aux tests ADN
03:50qui sont devenus graves à la mode
03:52ces dernières années,
03:54où tout le monde veut savoir
03:55un peu s'ils ont,
03:57je sais pas,
03:57genre des connexions
03:58avec d'autres personnes,
03:59d'autres familles
04:00qu'ils auraient perdues,
04:01etc.,
04:02moi j'en ai jamais fait,
04:03en toute honnêteté,
04:04je trouvais ça un peu genre,
04:06je sais pas si j'ai envie
04:06d'aller fouiller là-bas,
04:07peut-être par peur,
04:08moi j'ai vu un peu
04:09ce genre de truc
04:09où il y a aussi
04:10un égo trip
04:11où les gens espèrent,
04:12je sais pas,
04:12descendre de quelqu'un de connu
04:14ou quoi,
04:14genre, je sais pas,
04:15il y a un truc
04:15qui me met un peu mal à l'aise
04:16par rapport à ça,
04:17et j'ai lu un article de Slate
04:18qui est trop intéressant
04:19sur le sujet,
04:20que je vous mettrais
04:20pareil comme d'abond
04:21en barre d'infos,
04:22et il y a une phrase
04:23en particulier
04:23que j'ai trouvée
04:24hyper intéressante
04:25que je voulais vous lire,
04:25cet engouement
04:26pour la recherche
04:27de ses racines,
04:28confirme Guillaume de Morand,
04:29journaliste spécialisé
04:30et généalogiste,
04:31s'explique par le fait
04:32que l'on vit dans un monde
04:33de plus en plus individualiste,
04:35alors que la société
04:36s'est construite
04:36sur un grand collectivisme,
04:38les gens ont besoin
04:38de se retrouver
04:39dans des appartenances communes,
04:40et donc finalement
04:41c'est pas si délirant
04:42que ça que les nouvelles
04:42générations s'intéressent
04:44de plus en plus
04:44à la généalogie,
04:45alors qu'avant
04:46on avait un peu le cliché
04:47que si tu t'intéressais
04:49à ça,
04:49t'étais une personne
04:50un peu âgée,
04:50etc.
04:51C'est pas moi qui le dis,
04:52c'est l'article dans
04:53Sleight,
04:53attention,
04:53ben faites pas dire
04:54ce que j'ai pas dit,
04:55en tout cas c'est devenu
04:55un vrai marché fleurissant
04:57et qui rapporte
04:58beaucoup d'argent
04:59et je trouve ça pose aussi
05:00vachement cette question
05:01de trouver son identité
05:03où parfois
05:03on sait pas trop
05:04où on en est dans notre vie,
05:06on sait pas trop
05:06qui on est
05:07et on se dit
05:07que peut-être
05:08qu'en allant regarder
05:09les gens qui nous ont précédés,
05:11ça va nous aider un petit peu.
05:12C'est comme si
05:12pour se connaître soi-même
05:14on avait besoin
05:14de regarder
05:15notre appartenance
05:16à notre famille,
05:17comprendre nos jeunes
05:18mais c'est pas seulement ça
05:19qui va construire notre identité.
05:20Mais quand même
05:21je trouve que c'est un sujet
05:21assez fascinant
05:22et je m'attendais pas
05:23à pouvoir vous citer
05:24autant d'auteurs
05:25et d'autrices
05:26qui ont fait des trucs
05:26sur le sujet.
05:27Je pense à deux autrices
05:28en particulier,
05:29à Annie Ernaud
05:30et Amélie Nothomb
05:31qui ont beaucoup
05:32à travailler sur le sujet
05:33aussi bien en autobiographie
05:35qu'en roman
05:36et avec des sujets
05:37qui tournent beaucoup
05:38beaucoup autour de la famille.
05:39C'est vraiment quelque chose
05:40qui passionne
05:40au point où moi je me dis
05:41si un jour j'écris un livre
05:43pas tout de suite Calvando !
05:44Si j'écris un roman
05:45je pense qu'il y aura forcément
05:46un truc par rapport
05:47à la famille
05:48parce que c'est un sujet
05:49qui moi-même me passionne.
05:50Faire un test ADN et tout
05:51là, aller fouiller un peu
05:52dans sa généalogie
05:53c'est pas toujours
05:54une très bonne idée.
05:56Ah, et voilà.
05:57Malheureusement
05:57on n'a pas tous
05:58des ancêtres très glorieux.
05:59Ça par exemple
06:00était le cas d'un généalogiste
06:01qui en faisant des recherches
06:02s'est rendu compte
06:02que son grand-oncle
06:03avait été un espion
06:04pour l'état soviétique
06:05pendant les années 20 et 30
06:06alors qu'il était en charge
06:07de la sécurité britannique
06:09et en fait
06:09il a tout vendu aux Russes.
06:10Alors forcément
06:10le premier axe
06:11que moi j'ai envie
06:12dont j'ai envie de vous parler
06:13c'est le côté un peu psychologique
06:15parce que c'est celui
06:17qui me parle le plus
06:18d'un point de vue perso
06:19c'est la question
06:20des traumas générationnels.
06:23En fait
06:23en général
06:23ce qui se passe
06:24c'est que
06:24s'il y a un truc
06:25qui va pas bien chez vous
06:26en général
06:27ça peut être des conséquences
06:29liées aux générations d'avant
06:31et en fait
06:31souvent
06:32ça s'empile un peu
06:33je vous fais un beau mime
06:35de couche de famille
06:37en fait
06:37ça se met
06:39de génération en génération
06:41ça descend
06:42ça descend
06:42ça descend
06:42et s'il n'y a personne
06:44pour casser un peu
06:44le trauma générationnel
06:46en fait
06:46il y a toujours des conséquences
06:47par rapport
06:49à la génération du dessus
06:50je suis pas psy
06:51je suis pas historienne
06:52donc je vous le dis
06:53avec mes mots
06:54en ce détail
06:55par exemple
06:56je sais pas
06:56il y a la génération
06:57qui a connu la guerre
06:58eux ils vont avoir
06:58plutôt des troubles
06:59post-traumatiques
07:00ce genre de choses
07:01la génération du dessous
07:02en général
07:03ça va être plutôt
07:04dépression
07:05et celle d'encore en dessous
07:06la nôtre
07:07on a une génération
07:08très anxieuse
07:09et puis aussi
07:09parce que la planète
07:10est en train
07:11de cramer
07:11voilà
07:12excellent
07:12en fait parfois
07:13on a besoin
07:13d'aller chercher
07:14dans notre propre famille
07:16pour comprendre
07:17il y a certains troubles
07:18par exemple
07:18que j'ai
07:19que ce soit
07:20la dépression
07:21et les problèmes
07:22de sommeil
07:23et mes problèmes
07:25un peu liés
07:26avec l'alcool
07:26c'est clairement génétique
07:29il y a vraiment un gène
07:30pour tout ce qui est
07:31de l'alcool
07:31si vous avez des gens
07:32dans votre famille
07:33qui sont alcooliques
07:35ça se transmet
07:36voilà
07:37on choisit pas
07:37notre famille
07:38et il y a des choses
07:40comme ça
07:40qui peuvent se transmettre
07:41et de pouvoir en parler
07:42avec les générations
07:42du dessus
07:43ça peut aider
07:44souvent moi
07:45ma psy m'a dit
07:45ça faudrait que t'en parle
07:47avec ton père
07:47ça faudrait que t'en parle
07:48avec ta mère
07:49etc
07:49et en fait
07:51moi j'ai ce côté
07:51où dans ma famille
07:52il y a quand même
07:53pas mal de secrets
07:54on ne se parle pas
07:55on se dit pas les choses
07:56et du coup
07:57c'est très compliqué
07:57de travailler sur soi-même
07:58quand on sait
07:59qu'il y a des trucs
07:59où on a notre part
08:00de responsabilité
08:01mais où en fait
08:02ça aiderait de ouf
08:03de se dire
08:04ok je suis pas toute seule
08:05je comprends mieux
08:05d'où ça vient
08:06etc
08:06et de pouvoir raccrocher
08:07les wagons surtout
08:08Tazola il en parle
08:09par exemple
08:09dans les rougons-macars
08:11il parle de déterminisme social
08:13et de prédisposition
08:14et sur le fait
08:15qu'il y ait des choses
08:15qui soient ancrées en nous
08:16dans notre identité
08:18dans nos gènes
08:18il y a un livre justement
08:20qui en parle très bien
08:21c'est de Delphine Vigan
08:22Rien ne s'oppose à ma nuit
08:23et suite au suicide de sa mère
08:25elle a voulu écrire un roman
08:26en plusieurs parties
08:27d'abord l'enfance de Lucille
08:29le nom de sa mère
08:30après sa vie d'adulte
08:31qui va jusqu'à la naissance
08:32de Delphine
08:33l'autrice donc
08:34et puis elle alterne le récit
08:35par des chapitres
08:35où elle va nous raconter
08:36la vie de sa maman
08:37où elle va décrire
08:38ses propres recherches
08:39son désarroi
08:40et tenter d'achever
08:41ce projet qui l'obsède
08:42l'autrice ça va nous parler
08:43de la bipolarité de sa mère
08:44par exemple
08:44et moi je sais que
08:46typiquement
08:47il y a une maladie
08:48dans ma famille
08:49et ça me fait peur
08:50et je sais que c'est dans les gènes
08:51cette vidéo est très brosse
08:52d'un coup
08:53c'est la maladie d'Alzheimer
08:55je sais que mon grand-père l'a eu
08:57donc j'ai très très peur de ça
08:59et il y a des choses
09:00malheureusement
09:00on choisit pas
09:01il y a deux autres livres
09:02dont j'avais envie de vous parler
09:03pour le côté un petit peu psychologique
09:05alors on a déjà
09:06Les enfants endormis
09:07d'Anthony Passeron
09:08ou 40 ans après la mort
09:10de son oncle Désiré
09:11il va s'interroger
09:12sur le passé familial
09:13il va commencer
09:13en nous parlant
09:14de l'ascension de ses grands-parents
09:15qui sont devenus bouchers
09:16pendant les Trente Glorieuses
09:18puis le fossé
09:18qui va se créer entre eux
09:19et la génération de leurs enfants
09:21et il va croiser
09:21plusieurs histoires
09:22telles de l'apparition du sida
09:24dans une partie de la famille
09:25la sienne
09:26et la lutte de la maladie
09:27et puis en histoire romancée
09:29on a aussi
09:29La promesse de l'aube
09:30de Romain Garry
09:31où il va nous parler
09:32de sa maman
09:33de sa jeunesse
09:34c'est une ancienne actrice russe
09:36elle est convaincue
09:36que son fils il a un ton
09:38etc
09:39donc c'est un livre
09:40avec beaucoup d'humour
09:40et tendresse
09:41qui raconte vraiment
09:42la lutte de cette maman
09:43pour déjà faire
09:44tout ce qu'elle peut
09:45pour élever son fils toute seule
09:46une fois que j'ai dépassé
09:47tous mes vieux préjugés
09:48j'ai pensé aussi
09:49au côté historique
09:50comment parfois
09:51on a besoin
09:53de relier
09:54avec notre histoire
09:55ce qui m'a fait penser
09:57c'est un ancien copain
09:59qui est d'origine algérienne
10:02et où en fait
10:03son grand-père
10:04son père pardon
10:05et quand il est arrivé en France
10:07on lui a foutu
10:08un peu des papiers d'identité
10:09comme ça
10:09on a beaucoup francisé
10:10leur nom juste avant
10:11l'indépendance
10:12pour rendre les recherches
10:13encore plus compliquées
10:14en termes d'identité
10:15et ça m'a fait penser
10:16à un livre qui s'appelle
10:17L'art de perdre
10:18d'Alice Zenitier
10:19c'est un roman
10:19qui va nous raconter
10:20l'histoire de Naïma
10:21où en fait l'Algérie
10:23elle en est originaire
10:24mais pour elle
10:24ça a souvent été quelque chose
10:26un peu en toile de fond
10:27sans grand intérêt
10:27où on ne lui a jamais
10:28vraiment parlé de l'Algérie
10:29mais pourtant dans ce livre
10:30on va nous parler
10:31de toutes ces questions identitaires
10:32qui la traversent
10:33et tout ce qui semble
10:34la renvoyer à ses origines
10:35quel lien est-ce qu'elle
10:36pourrait avoir avec
10:37son histoire familiale
10:38qu'on ne lui a jamais raconté
10:39par exemple son grand-père Ali
10:40un montagnard kabile
10:42qui malheureusement
10:42est décédé
10:43avant d'avoir pu lui raconter
10:44son histoire de Harki
10:46Yéma
10:47qui pourrait répondre
10:47à ces questions
10:48mais qui ne parle pas
10:48la même langue que Naïma
10:50et son père
10:50arrivant en France
10:51en 1962
10:52il ne parle plus
10:53de l'Algérie
10:53de son enfance
10:54et le sujet justement
10:55de ce qui va se passer
10:55sur les générations d'avant
10:57surtout si elles ne connaissent
10:57pas vraiment leur histoire
10:58et qu'il y a eu une envie
11:01entre guillemets
11:01de s'intégrer
11:02ça c'est un sujet
11:04qui est très bien évoqué
11:05dans la discrétion
11:06de Faris Zaghen
11:07on adore cette autrice
11:08où en fait
11:09on va nous parler
11:09de toute une famille
11:10avec d'abord Yamina
11:11elle est née
11:12en Algérie colonisée
11:13et à l'adolescence
11:14elle brandit
11:15le drapeau de la liberté
11:16et puis on la retrouve
11:1740 ans plus tard
11:18à Aubervilliers
11:18où elle vit dans la discrétion
11:20et où l'idée pour elle
11:22c'est de ne pas déranger
11:23c'est pas faire de bruit
11:24et en fait
11:24c'est sa manière de résister
11:25mais la génération du dessus
11:27du dessus
11:28du dessous
11:29elle ne comprend pas ça
11:30elle est en colère
11:30elle a envie de dire
11:31mais arrête de te faire
11:32toute petite
11:33arrête de
11:34de ne pas vouloir montrer
11:36qui tu es
11:36etc
11:37et en fait
11:38c'est très beau
11:39et c'est très bien écrit
11:39dans le livre
11:40comment les différentes générations
11:42s'emparent de ce sujet là
11:44si mes souvenirs sont bons
11:46il y a une des personnes
11:47dans la génération du bas
11:49qui a le somme
11:50de ne pas connaître
11:51sa langue maternelle
11:52et qui dit
11:52mais en fait
11:53j'aurais voulu
11:53la connaître cette langue
11:55mais c'était une manière
11:56de s'intégrer aussi
11:57pareil pour les prénoms
11:58il y a plein de familles
11:59d'immigrés
11:59qui ont choisi
12:00des prénoms
12:01francisés
12:01entre guillemets
12:02pour se dire
12:02bon bah mes enfants
12:03vont avoir une meilleure chance
12:05que moi
12:05etc
12:06et en fait
12:06malheureusement
12:07on perd
12:07un héritage
12:09une culture
12:10et c'est vrai qu'en France
12:11il y a un vrai truc
12:11autour du fait
12:12d'avoir deux identités
12:13deux cultures
12:14il faudrait qu'on puisse
12:15en avoir une seule
12:16sauf que c'est pas possible
12:17on est un mélange
12:19de tant de trucs
12:19même moi
12:21je suis une meuf blanche
12:21je me considère pas
12:22comme avoir une seule identité
12:24c'est pas possible
12:25si je fais le mélange
12:27de ma famille
12:27du côté de ma maman
12:29et mon papa
12:29déjà on est sur des identités
12:32après moi
12:32ça me crée des accents bizarres
12:34avec le patois
12:35du limousin
12:36de mon papa
12:36et le fait d'avoir grandi
12:38à ce vrai
12:38d'avoir un accent un peu strict
12:39de temps en temps
12:39on s'y retrouve pas vraiment
12:41je vous donne ça comme exemple
12:42un petit peu léger
12:43voilà c'est juste une petite blagueounette
12:44et il y a un autre livre
12:45que personnellement
12:46j'ai pas lu
12:46mais que vous m'avez recommandé
12:47pas mal
12:47d'où le fait que je vous disais
12:49que c'était participatif
12:50de cette vidéo
12:50c'est la carte postale
12:52d'Anne Berest
12:53où en janvier 2023
12:55dans sa boîte aux lettres
12:56elle va recevoir
12:57une carte
12:57qui n'est pas signée
12:58au milieu de toutes les cartes de vœux
13:00et en fait
13:01elle connait pas grand chose
13:02elle de sa famille
13:02du côté de sa maman
13:03un petit peu
13:04elle a les prénoms
13:08à Auschwitz
13:09en 1942
13:10et donc 20 ans plus tard
13:11elle va se plonger
13:12dans une enquête
13:12pour savoir
13:13qui a envoyé
13:14cette fameuse lettre
13:15elle va faire ça
13:15à l'aide de sa mère
13:16elles vont engager
13:17un détective privé
13:18un criminologue
13:19parler à tous les habitants
13:21du village
13:21où sa famille a été arrêtée
13:23et elle va remuer
13:24ciel et terre
13:24afin de comprendre
13:25pourquoi sa grand-mère
13:26Myriam
13:27est la seule
13:27qui a réussi à échapper
13:28à la déportation
13:29et en lisant le résumé
13:30de ce livre
13:30ça m'a fait immédiatement
13:32penser à un autre livre
13:33que j'ai lu il y a très longtemps
13:34je crois que je l'avais pas très bien noté
13:35sur Godreides
13:36mais vous savez
13:36c'est les livres
13:37où il y a plusieurs perspectives
13:38maintenant ça va mieux
13:39je suis en train de vraiment
13:40gagner un petit peu
13:42en concentration
13:43mais à l'époque
13:43c'était dur
13:44oh là là
13:44et donc ce livre
13:45c'est No Hope
13:47de Yah Gyasi
13:48qui est en forme de roman aussi
13:49c'est l'histoire de Maa
13:51elle est esclave à Chantilly
13:52elle s'enfuit de la maison
13:53de ses maîtres
13:54pendant un incendie
13:55et elle va laisser derrière elle
13:56son bébé
13:57Efia
13:57et puis un petit peu plus tard
13:59elle va épouser
14:00un Achantilly
14:01et donner naissance
14:02à une autre fille
14:03et c'est comme ça
14:03que va commencer l'histoire
14:04de ses demi-soeurs
14:05on va les retrouver plus tard
14:06elles sont toutes les données
14:07dans des villages du Ghana
14:08à l'époque du commerce triangulaire
14:10au 18e siècle
14:11Efia la première
14:12va épouser un Anglais
14:13et mener une existence
14:14assez confortable
14:15par contre
14:16ici
14:17elle va être enfermée
14:18dans les cachots du fort
14:19et être vendue
14:20avec des centaines d'autres victimes
14:21du commerce d'esclaves
14:22on va donc nous raconter leurs histoires
14:24j'ai un doute
14:24si elles se retrouvent à la fin
14:26mais ça me fait beaucoup penser
14:27à ces histoires
14:27vous savez
14:28de frères et sœurs
14:30ou de jumeaux
14:30qu'on lit parfois dans la presse
14:31qui se retrouvent des années plus tard
14:33enfin c'est toujours des histoires assez dingues
14:35mais en tout cas
14:36on a leurs deux perspectives
14:37et c'est un livre aussi
14:39un peu sous forme de roman historique
14:41qui nous retrace
14:42tout ce qui se passe à l'époque
14:43et au moment où j'étais en train
14:44de travailler sur cette vidéo
14:45je suis allée voir un documentaire
14:46qui a complètement résonné
14:47avec cette vidéo
14:49ce documentaire
14:50il s'appelle
14:50Daomé
14:51et en fait
14:51il va nous raconter
14:52comment
14:53en France
14:54vraiment dans nos musées
14:55il n'y a pas grand chose
14:56qui nous appartient
14:57ma maman
14:57et ce documentaire
14:58il va nous parler précisément
15:00du Bénin
15:00et de certaines œuvres
15:01qui vont être rendues au pays
15:03il y en a 26
15:04sachant qu'en tout
15:05il y en a 7000
15:06donc c'est déjà
15:07pas beaucoup
15:07mais il y a quand même
15:08une célébration
15:09au niveau de la ville
15:10etc
15:11tout le monde est très content
15:12de recevoir ces œuvres
15:13et je vous spoil rien
15:14mais dans le documentaire
15:16il y a un moment
15:16un peu de débat aussi
15:18de discussion etc
15:19et il y a une phrase
15:20qui m'a marquée
15:20c'est une jeune femme
15:21qui dit
15:22moi j'ai appris mon histoire
15:24dans une langue
15:25le français
15:26qui n'est pas la mienne
15:27et je ne sais pas pourquoi
15:28c'est la phrase
15:29qui m'a le plus marquée
15:29qui m'est le plus restée en tête
15:31les jours d'après
15:32et j'en ai parlé
15:33avec une copine
15:34qui s'appelle Elvire
15:35et elle m'a dit
15:35mais ça me fait trop penser
15:36à un auteur algérien
15:39que je ne connaissais pas
15:39qui s'appelle
15:41Kamel Daoud
15:42et qui
15:43est un peu obligée
15:44d'écrire en français
15:45et pas en arabe
15:45et du coup
15:46je suis allée regarder
15:46une petite interview
15:48et il le dit lui-même
15:49la langue arabe
15:50est piégée par le sacré
15:51par les idéologies dominantes
15:53on est fétichisé
15:54politisé
15:54idéologisé
15:55cette langue
15:56et ça a grave résonné
15:57avec un autre livre
15:59que j'ai eu
15:59d'une sociologue
16:00que j'adore
16:00qui est Kautar Archie
16:01ce livre
16:03il s'appelle
16:03Je n'ai qu'une langue
16:04ce n'est pas la mienne
16:05et je vais vous lire
16:06juste le résumé
16:07parce que vraiment
16:08je ne pourrais pas faire
16:09aussi bien qu'elle
16:09elle dit
16:10à tous ceux qui écrivent
16:11en français
16:11sans appartenir
16:12à la nation française
16:14l'institution littéraire
16:15rappelle de façon
16:16parfois violente
16:17que la littérature
16:18est une expression nationale
16:20les écrivains francophones
16:21ont la langue
16:22française en partage
16:23mais ce partage
16:24n'est le plus souvent reconnu
16:25que par exotisme
16:26folklorisme
16:27créant des sous-ensembles
16:28touristiques
16:29de la littérature française
16:30cette ambivalence
16:31les écrivains algériens
16:32en font
16:33et continuent
16:33d'en faire l'expérience
16:34jusqu'au paroxysme
16:35parce qu'à la différence
16:36de la Côte d'Ivoire
16:37du Maroc
16:38du Liban
16:38mais aussi du Canada
16:39de la Suisse
16:40de la Belgique
16:41l'Algérie fut française
16:42et c'est donc pour ça
16:43que c'est important
16:44aussi que les histoires
16:45soient écrites
16:46et qu'on garde
16:47des livres littéralement
16:49où les gens racontent
16:50leur histoire
16:50et ça me fait penser
16:51à plusieurs auteurs
16:53où je me dis
16:54trop cool qu'ils aient écrit
16:55le premier
16:57c'est Amadou
16:58Impatéba
16:59j'espère que je le prononce bien
17:00ça fait hyper longtemps
17:01que je veux lire ses livres
17:02ses autobiographies
17:03qui nous racontent
17:03sa petite enfance
17:04son adolescence
17:05et l'époque où le Mali
17:06du XXe siècle
17:07s'initiait
17:08aux traditions ancestrales
17:09lui il fréquentait
17:10l'école française
17:11en même temps que la coranique
17:12il découvrait le colonialisme
17:13et il s'apprêtait à devenir
17:14l'un des plus grands dépositaires
17:16d'une civilisation orale
17:17en pleine mutation
17:18et bien sûr
17:18l'autre livre auquel j'ai pensé
17:20c'est
17:20Petits Pays de Gaël Faye
17:21qui résonne avec
17:22tellement de gens
17:23là aussi
17:24c'est autobiographique
17:25c'est l'histoire
17:25de Gabriel
17:26il y a 10 ans
17:27il vit au Burundi
17:28son père il est français
17:30et sa mère
17:30elle est rwandaise
17:31ils vivent tous ensemble
17:32dans un joli quartier
17:34avec sa soeur Anna
17:35jusqu'au moment
17:36où une guerre civile éclate
17:38suivie du drame rwandais
17:39et le quartier
17:40bouleversé par des vacues
17:41successives de violences
17:42Gabriel qui était juste enfant
17:43va en fait se découvrir métis
17:45à la fois Tutsi
17:45et français
17:46j'ai d'ailleurs vu
17:47qu'il avait sorti
17:47un nouveau livre
17:48n'hésitez pas à me dire
17:49dans les commentaires
17:50si vous l'avez vu
17:50j'ai vu une chronique déjà
17:52et ça a l'air
17:52vraiment très bien
17:53mais sur ces questions
17:54identitaires en tout cas
17:55je pense qu'il y a des auteurs
17:56avec qui vous pourrez
17:57pas mal raisonner
17:58je pense à Aimé Césaire
18:00à Marie Scondé
18:01qu'on a perdue
18:01il y a pas assez longtemps
18:02et à Laila Slimani
18:03qui en parle aussi un petit peu
18:04est-ce qu'on a entendu
18:05mon ventre gargouillé ?
18:06je pense que non
18:07raconter son histoire
18:08c'est bien
18:08mais raconter les gens aussi
18:10je pense par exemple
18:10à une BD qui retrace
18:12la vie de Gisèle Abdelimi
18:13qui s'appelle
18:13Une farouche liberté
18:14elle va nous parler
18:15de son enfance en Tunisie
18:17le fait qu'on lui refuse
18:18de devenir avocate
18:18parce que c'est une femme
18:19mais elle
18:20elle va quand même
18:21continuer dans cette voie
18:22elle va défendre
18:23des militants
18:24des indépendances tunisiennes
18:25et algériennes
18:25soumis à la torture
18:26l'association
18:27choisir les femmes
18:28et bien sûr
18:29les combats
18:30pour le droit à l'abortement
18:31la répression du viol
18:32la parité etc
18:34ça rappelle à quel point
18:35c'est important d'écrire
18:36de raconter son histoire
18:37parce que ça se transmet
18:38comme on peut
18:39quand il n'y a pas de traces écrites
18:40en tout cas
18:41ça se déforme
18:42et puis parfois
18:43malheureusement ça se perd
18:43je vais pas vous assommer
18:45de tonnes et de tonnes d'oeuvres
18:47même si j'en ai bien envie
18:49mais après je reçois des messages
18:50qui me disent
18:50Jeannot à cause de toi
18:52je suis encore allée à la librairie
18:53après si je suis votre excuse
18:55pour aller à la librairie
18:56je vous l'offre
18:57avec grand plaisir
18:58vous pouvez dire que c'est de ma faute
18:59je vais m'arrêter là
19:00pour les recommandations
19:01mais en tout cas
19:02ça m'a fait voir les choses
19:03sous un nouveau prisme
19:04cette vidéo je vous l'avoue
19:05et ça me fait beaucoup penser
19:06à mon papa
19:07qui lui a fait vachement ce travail
19:09d'essayer de trouver
19:11les générations du dessus etc
19:12il a vraiment passé des heures
19:14et des heures à faire ça
19:15même on lui avait acheté
19:16un logiciel pour son anniversaire
19:17je me souviens
19:18et c'est à l'époque
19:19où on vivait encore ensemble
19:20à Sevran
19:21et il avait une cabane
19:22dans le jardin
19:22avec un ordinateur et tout
19:24et il passait des heures
19:26à essayer de chercher
19:27et j'avoue
19:28je comprenais pas
19:29genre même en plein hiver
19:30il y allait
19:31je comprenais pas
19:32et en fait
19:32maintenant je comprends un petit peu mieux
19:34et ça me donne envie
19:35d'avoir une conversation avec lui
19:36et d'en discuter
19:37c'est donc tout ce que j'avais pour vous
19:38aujourd'hui Mathime Jeannot
19:39merci beaucoup d'avoir regardé
19:41cette vidéo
19:41comme je vous l'ai dit
19:42elle était collaborative
19:44puisque je vous avais demandé
19:45sur Instagram
19:45est-ce que ça vous dit quelque chose
19:47des auteurs qui ont cherché
19:48autour de leur identité
19:49etc
19:49et vous m'avez envoyé
19:50plein de réponses
19:52dont certaines qui étaient coincées
19:53très très loin dans mon cerveau
19:54comme j'avais la tête dans le coton
19:55donc merci beaucoup à vous
19:57c'est en tout cas les quelques réflexions
19:58que ça m'a inspiré
19:59n'hésitez pas à mettre les vôtres
20:00en commentaire
20:01et à lire
20:03Dire Pabylone
20:04de Safia Sinclair
20:05si il vous tente
20:05je vous mets tout ça en barre d'infos
20:07et il y a un cheveu à moi qui traîne
20:08un énorme merci
20:09aux éditions Bûcher Chastel
20:11sans qui on n'aurait pas pu avoir cette vidéo
20:13voilà un petit peu discussion
20:14que j'aime beaucoup
20:16et moi je vous dis à très vite
20:17dans une prochaine vidéo
20:18allez salut
20:19ciao
20:21ciao
20:22ciao