Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des finances, était l’invité du Face-à-Face de ce lundi 21 avril sur RMC et BFMTV. Il a été interrogé sur plusieurs sujets, notamment la visite d'Emmanuel Macron à Mayotte, quatre mois après le passage du cyclone Chido. Il a été interrogé également sur le budget 2026 et la recherche du gouvernement de 40 milliards d'euros d'économie d'ici le 14 juillet. Ou encore sur la délégation d'élus français interdite en Israël.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Bonjour à tous, bienvenue. Il est 8h32, vous êtes bien sur RMC et BFM TV.
00:14Mon invité ce matin, Éric Coquerel, député de la France Insoumise,
00:18président de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale.
00:20Merci d'être notre invité. Dans un instant, on va bien sûr se pencher sur ce casse-tête du gouvernement
00:26qui cherche à trouver 40 milliards d'euros d'économie pour le budget de l'an prochain en 2026.
00:32Mais d'abord, cette image du chef de l'État qui vient d'arriver, il y a tout juste un peu plus d'une heure,
00:37à Mayotte, quatre mois après le cyclone qui avait fait 40 morts et près de 3,5 milliards de dégâts.
00:43Il estime, au pied justement de l'avion qui vient de l'amener sur place,
00:47que le gouvernement, je cite, a répondu à l'urgence extrême et qu'il va falloir désormais donner un coup d'accélérateur.
00:53Il va dévoiler une loi spéciale pour la reconstruction de Mayotte
00:57avec notamment des nouvelles mesures de lutte contre l'immigration clandestine.
01:02Est-ce que c'est à la hauteur, selon vous ?
01:04Non. Et alors, sur les mesures d'urgence qui auraient été au rendez-vous,
01:09permettez-moi d'en douter un peu.
01:10D'après les échos et les informations qui nous viennent de Mayotte,
01:14ça ne correspond pas tout à fait à la réalité.
01:16Pourquoi ?
01:16Parce que Mayotte n'est pas rétablie.
01:20J'allais dire, mesures d'urgence, ça veut dire qu'on remet Mayotte dans un état où elle était avant la catastrophe.
01:26Donc, on n'en est pas là.
01:27Il avait même dit que Mayotte serait plus belle qu'avant le cyclone.
01:30Donc, on n'en est pas là.
01:31Donc, c'est des mots.
01:32Et deuxièmement, pourquoi ce n'est pas au niveau ?
01:34Parce que cette question migratoire, c'est un peu un leurre pour ne pas toucher le problème fondamental de Mayotte.
01:40Pourquoi c'est un leurre ?
01:41Le problème fondamental de Mayotte, c'est que c'est un département qui fait partie du pays, de la France.
01:45C'est assez dissonant, mais qui ne bénéficie pas du tout, j'allais dire, de ce dont, par exemple, profitent des départements dans l'Hexagone,
01:54en termes de services publics, en termes financiers.
01:58Donc, c'est ça, d'abord, le problème de Mayotte.
02:00Et c'est là où l'État doit être au rendez-vous.
02:03La question migratoire, et notamment la question du droit du sol, ça, on s'est précipité pour remettre en question le droit du sol,
02:07qui, très sincèrement, parce que déjà, ça avait été largement ébréché, ne correspond pas au problème de fond que vivent aujourd'hui les maurais.
02:16Il y a une proposition de loi des Républicains qui a été adoptée, qui prévoit qu'il faudra désormais que les deux parents résident depuis au moins un an sur le territoire
02:23pour que l'enfant soit français.
02:25Ça doit encore être examiné par le Conseil constitutionnel.
02:27Donc, c'est surtout là-dessus qu'on a réagi.
02:30Alors, outre le fait que ça pose un problème, parce que moi, je ne suis pas d'accord que l'acquisition de la nationalité à Mayotte soit différente du reste de la France,
02:39qu'on sait que Mayotte est en France, et qu'à partir de là, ça doit être la même façon d'envisager une citoyenneté...
02:44Il n'y a pas de problème migratoire à Mayotte ?
02:45Attendez, je vous parle déjà du droit du sol, qui est la question qui n'est que minoritaire, en réalité, si on regarde les chiffres, réellement, par rapport à la question migratoire.
02:56Il y a une question migratoire à Mayotte, mais qui, d'abord, est à prendre dans un contexte,
03:01et c'est peut-être une réflexion qu'on devrait avoir la France, parce qu'on a des responsabilités régionales,
03:06que le contexte, vous le savez très bien, c'est Comores, et Comores estime que Mayotte n'est pas français.
03:11L'ONU, de ce point de vue-là, n'a pas tranché la question, est-ce qu'elle n'est pas en faveur de la France ?
03:16Donc, on a une question régionale, et la France devrait avoir une préoccupation, j'allais dire, du développement de la région,
03:22parce que, justement, elle est partie intégrante de cette région.
03:24Pour vous, Mayotte est français ?
03:26Oui, Mayotte est français, les habitants ont voulu...
03:28Mais ce n'est pas parce que vous avez un territoire français dans un contexte qui, lui, ne l'est pas,
03:34que vous ne devez pas vous préoccuper du développement régional.
03:36Voilà, la France a des responsabilités, justement, parce qu'elle est dans ses mers, dans ses océans-là.
03:42Troisièmement, au niveau migratoire, moi, je demande à ce que, immédiatement, les conditions d'obtention de visa quand vous arrivez à Mayotte puissent vous permettre de partir en métropole, ce qui n'est pas le cas.
03:53La pression migratoire sur Mayotte, si elle était répartie dans tout le pays, si les gens pouvaient aller ensuite en France, elle serait bien moindre pour Mayotte.
04:02Appel d'air migratoire vont vous répondre aux adversaires.
04:05Oui, c'est ça. Écoutez, arrêtons les chiffres.
04:08Regardez les chiffres de gens qui arrivent à Mayotte, ça ne sera jamais suffisant pour faire un appel d'air qui, quelque part, poserait un problème sur l'Hexagone, au milieu de 65 millions d'habitants.
04:18Donc, je vous dis, ça serait sûr.
04:19Mais surtout, c'est une façon de ne pas parler du problème fondamental.
04:22Le problème fondamental, c'est les services publics.
04:24Le problème fondamental, c'est les équipements en eau.
04:26Ça fait longtemps, même avant le cyclone à Mayotte, qu'il y avait des problèmes d'eau, d'ailleurs, qui se posent dans d'autres départements et territoires d'outre-mer.
04:32Donc, voilà, permettons qu'il y ait l'égalité républicaine dans ces territoires et ne nous servons pas de la question migratoire comme à l'heure pour, en réalité, ne rien faire.
04:41Alors, justement, cette question financière et économique que vous évoquez, elle est au cœur, on le disait, de ce casse-tête du gouvernement qui cherche à trouver 40 milliards d'euros d'économie pour l'an prochain.
04:50Ça y est, les ministres commencent à dévoiler certaines pistes ou, en tout cas, à ne pas en écarter certaines.
04:56Amélie de Montchalin, hier, chez nos confrères du Parisien, évoque l'abattement fiscal de 10% pour les retraités.
05:02Qui pourrait, effectivement, être supprimé ? C'est un peu plus de 4 milliards d'euros par an, je crois.
05:07Il y a 8 400 000 personnes qui pourraient être concernées.
05:12D'après les études, ça pourrait faire rentrer 500 000 nouvelles personnes dans, justement, l'impôt sur le revenu.
05:17Supprimer cet abattement fiscal, est-ce que vous y êtes favorable ?
05:20Je vais y venir, mais j'ai l'impression que le gouvernement, à travers l'abattement fiscal, puis la question des niches, on va y venir, je sais, c'est un des sujets de l'interview,
05:27essaye d'éviter le problème. Le problème, c'est quoi ? C'est que, par an, maintenant, il y a 60 milliards de recettes qui sont perdues du fait d'avoir fait des cadeaux fiscaux aux plus riches,
05:37et notamment aux plus riches détenteurs de capitaux. C'est ça qui nous manque aujourd'hui, notamment par rapport au déficit.
05:42Donc ça, pour y toucher à hauteur de plusieurs dizaines de milliards, il faut supprimer la flat tax, c'est ce bouclier du capital.
05:50Il faut rétablir l'ISF, etc. Là, c'est des dizaines de milliards en jeu.
05:53Pour ne pas toucher à ça, j'ai l'impression que, finalement, on prend des cibles bien commodes.
05:58Et les retraités sont des cibles bien commodes, parce que les 10% d'abattement, je vais vous dire pourquoi je suis contre,
06:03c'est que les retraités ont 10% d'abattement parce qu'on considère qu'en réalité, un,
06:09le revenu de retraités est inférieur à ce qu'ils avaient en tant que salariés,
06:14donc c'est la raison pour laquelle on a poursuivi ces 10% d'abattement,
06:18et deux, parce que c'est moins, comment dire, explicable, c'est la réalité.
06:23On pense que quand vous êtes retraités, que vous avez un revenu fixe,
06:25en gros, vous pouvez moins contourner l'impôt ou jouer avec l'impôt que d'autres personnes.
06:29C'est pour ça qu'il y a ces 10%.
06:30Est-ce que l'urgence, aujourd'hui, c'est de toucher les retraités dont la très grande majorité
06:35ne font pas partie des privilégiés de ce pays, ni même, j'allais dire,
06:38de ceux qui, justement, chaque année, coûtent des dizaines de milliards d'euros à l'impôt ?
06:41Je ne pense pas.
06:42Et en plus, il y aurait un autre désavantage, c'est que ça touche à la consommation populaire.
06:45Il y a un risque pour la consommation, vous pensez ?
06:47Pour la ?
06:48Consommation ?
06:48Bien sûr.
06:49Je veux dire, quand vous touchez, j'allais dire, les revenus, notamment, des retraités,
06:55vous touchez la question de la consommation populaire.
06:57Et je rappelle, pour ceux qui nous écoutent, parce que les gens se disent,
07:00oui, d'accord, mais 10% quand vous êtes extrêmement riches, est-ce que c'est normal ?
07:03Il y a un plafond.
07:04Il y a un plafond par foyer fiscal, qui est de 4 321 euros.
07:07Donc, c'est déjà plafonné.
07:09Je dirais, moi, si demain, on veut, comme nous, nous souhaitons remettre l'impôt sur le revenu,
07:15sur la planche, c'est-à-dire avec 14 tranches, plus équitable, plus redistributif,
07:22il n'y a pas de problème.
07:22Dans ces cas-là, on pourra revoir l'ensemble des abattements.
07:25Pourquoi pas celui des journalistes à 20% par exemple ?
07:28Mais tant que ce n'est pas ça, je ne suis pas pour toucher.
07:31Et comme par hasard, c'est toujours les retraités qu'on vise.
07:33Je suis contre ça.
07:34Alors, il y a, dans le viseur de la ministre, une autre thématique qui est évoquée,
07:38c'est celui des arrêts maladiens.
07:40Un boom des arrêts maladies, dit Amélie de Montchalin.
07:42Plus 25%, dit-elle, depuis 2021.
07:45Sanctionner plus sévèrement les fraudeurs comme elle le souhaite.
07:47Est-ce que vous seriez d'accord avec cela ?
07:49Voilà.
07:50Donc, il faudrait peut-être s'interroger pourquoi les gens sont plus malades, déjà.
07:52Peut-être la première interrogation, parce qu'il y a un boom.
07:54C'est peut-être les problèmes de management, c'est peut-être les problèmes de santé en France,
07:58dont on sait que pour une grande partie de nos concitoyens, ça devient difficile au niveau accès.
08:04C'est peut-être parce qu'au niveau du travail, il y a, j'allais dire, des stress, des choses comme ça.
08:09On devrait s'interroger là-dessus.
08:11Au lieu de ça, qu'est-ce qu'on dit ?
08:12On dit qu'en gros, il faut réduire les congés maladies.
08:14Comme par hasard, ça attaque toujours les mêmes, c'est-à-dire les salariés, ceux qui travaillent.
08:18Donc là aussi, je ne pense pas que ça soit le bon gisement.
08:20Et encore une fois, ça fait partie de ces leurs que vous mettez sur la table.
08:23On dit aux gens, vous vous rendez compte, quand même, c'est scandaleux.
08:26Votre voisin à côté, il a encangé, m'a dit, est-ce que c'est normal ?
08:29Et ça permet d'éviter de regarder tous ceux qui, chaque année, gagnent des dizaines de milliards d'euros grâce à...
08:35Très concrètement, regardez, et il y a une autre mesure très concrète qui concerne les Français.
08:39Le fait, par exemple, de ne pas indexer pendant un an les prestations sociales sur l'inflation.
08:43Ça ne semble pas exclu par le gouvernement.
08:45La ministre juge que ce n'est pas la même chose de le faire quand l'inflation est à 4%,
08:50comme ça a parfois pu être le cas, ou un 1,5, comme elle dit, comme en ce moment.
08:54Sous-entendu, ce serait plus un dollar.
08:56Ça, pourquoi pas ?
08:57On attaque toujours les mêmes.
08:59Alors là, maintenant, c'est les prestations sociales.
09:01À défaut d'attaquer...
09:02Vous l'avez lu ?
09:02Oui, d'accord, mais à défaut.
09:04Non, mais ce n'est pas vous qui...
09:04Est-ce que ce n'est pas moins un dollar ?
09:07Non, mais ce n'est pas le problème d'être un dollar.
09:08Est-ce que c'est juste ?
09:09Est-ce que, économiquement, c'est rentable ?
09:11Est-ce que c'est rentable de baisser les prestations sociales de gens qui, par définition,
09:15parce que c'est des prestations, je veux dire, qui touchent la plupart du temps des populations qui n'ont pas de quoi épargner,
09:20vont, en général, la consommer ?
09:22Est-ce qu'on pense que ça va jouer ou pas sur un aspect récessif par rapport à l'économie ?
09:26Bien évidemment que, nous, ce genre de mesure n'est pas bonne.
09:29Vous savez que la baisse des dépenses publiques à 40 milliards,
09:32si on ne le fait pas sur les recettes, ça a un aspect...
09:34Un coût récessif, allez, on va dire de 0,6 à 0,8 points du PIB l'an prochain.
09:38C'est-à-dire autant de recettes en moins.
09:41Donc ça, ce n'est pas des bonnes pistes.
09:42Il faut arrêter de viser ceux qui travaillent,
09:45ceux qui ont des revenus qui dépendent de leur travail, comme les retraités.
09:49Je pense que ce n'est pas là-dessus qu'il faut aller.
09:51Dans la tribune dimanche au ministre de l'Économie,
09:52Eric Lombard a appelé au patriotisme les patrons.
09:55Est-ce que vous êtes satisfait de la prise de position du ministre de l'Économie ?
10:00Écoutez, satisfait, ça ne sert à rien, quoi.
10:03Voilà, c'est tout.
10:04Je veux dire, il appelle...
10:05Bruno Le Maire en appelait ou pas...
10:09Je ne sais plus quelle était la phrase de Bruno Le Maire.
10:10Enfin, à chaque fois, c'est...
10:11Vous aviez mimé Bruno Souhait, je crois.
10:14Voilà, c'est ça.
10:14Bruno réclame.
10:15Et maintenant, Eric Lombard appelle.
10:18Écoutez, on sait très bien que ça, ça n'a eu aucun effet.
10:21Voilà.
10:21Ce n'est pas la question du patriotisme.
10:23La question, c'est que le capitalisme, tel qu'il est développé aujourd'hui,
10:26c'est un capitalisme qui essaye de produire le plus de bénéfices possibles
10:29pour nourrir les actionnaires.
10:30Je parle des très grandes entreprises.
10:32Je parle de ce qui domine l'économie.
10:34Je ne parle pas des PME, des PME, etc.
10:37Donc, penser qu'ils vont changer leur comportement sans règles, sans loi, etc.
10:41Eh bien, ça ne marchera pas.
10:43Vous avez du mal à y croire.
10:43Ça n'a pas marché depuis 2017, d'ailleurs.
10:45Eric Lombard a des mesures très concrètes qui concernent plus largement aussi, dit-il,
10:49ce qui se passe, on le voit avec les Américains.
10:51Par les mesures qu'il met en avant, il y a le fait de vouloir taxer désormais,
10:54vous savez, tous ces petits colis qui viennent d'un certain nombre de sites chinois.
10:59Moi, aujourd'hui, en dessous de 150 euros, c'est exonéré de droits de douane en Europe.
11:04Est-ce que vous dites, d'accord, il faut taxer ces...
11:06Il faut regarder, nous, on est prêts à aller vite.
11:08Sur toute la question, aujourd'hui, posée par les Etats-Unis, même si là,
11:11comme je remarque, c'est les Etats-Unis qui posent après, c'est les Chinois.
11:13Beaucoup de gens qui...
11:14Peut-être vous, peut-être moi, qui commandons parfois des colis comme cela.
11:18C'est vrai que pour les commerçants en France, c'est vrai que pour ceux qui n'ont pas ces avantages-là en France,
11:22c'est une concurrence déloyale.
11:23Donc, je ne suis pas contre le fait de regarder...
11:25Nous, nous sommes pour un protectionniste solidaire.
11:27C'est-à-dire, ce qui est fabriqué à des coûts sociaux et écologiques
11:29qui font une concurrence déloyale en France,
11:33on est pour regarder à l'avenir comment on fait en sorte de s'en protéger
11:37et de permettre de relocalisation industrielle.
11:39Maintenant, la question qui là est posée, excusez-moi, c'est pas aujourd'hui...
11:43L'urgence, c'est pas la Chine.
11:44L'urgence, c'est aujourd'hui les Etats-Unis qui nous disent,
11:47même s'ils ont fait une pause par rapport à l'Europe,
11:49le temps que l'Europe baisse la tête et accepte les contraintes de Trump,
11:53qu'ils nous disent, on peut augmenter les tarifs douaniers.
11:55Moi, je suis plus pour taxer les capitaux.
11:57Par exemple, prenons les Etats-Unis, je serais plus pour les taxer les GAFAM,
12:01les services, les entreprises financières américaines,
12:03que d'aller taxer les produits que, du coup, les gens vont payer plus cher
12:07et ça va faire beaucoup de mal à leur pouvoir d'achat.
12:09Vous évoquez, justement, la stratégie vis-à-vis de Donald Trump.
12:12Est-ce que ça veut dire que la bonne stratégie, pour vous,
12:15c'est plutôt d'aller au bras de fer, comme la Chine,
12:17qui a décidé de surtaxer les produits américains à 125%
12:20ou ce que fait l'Europe de négocier ?
12:22Quelle est la bonne stratégie ?
12:23Ni l'une ni l'autre.
12:24Pour l'Europe, ni l'une ni l'autre.
12:25C'est-à-dire taxer de manière globale les produits américains de la même manière,
12:29je vous le dis, ça va faire que les gens vont acheter plus cher ici les produits
12:33et donc l'inflation va remonter et ça sera mauvais pour notre économie.
12:37Donc, je vous le dis, je suis plutôt pour aller faire des choses
12:39qui sont indolores pour le consommateur français,
12:42mais qui sont douloureux pour le capitalisme américain, pour aller vite.
12:45D'où les taxes dont je vous ai parlé tout à l'heure.
12:47Par contre, il faut mettre en place, avec l'Europe si c'est possible,
12:52et avec les pays européens qui le souhaiteront,
12:54si l'Europe ne le veut pas dans sa globalité,
12:57il faut mettre en place à l'avenir ce que j'appelle un protectionnisme solidaire,
13:00de façon justement à pouvoir, à un moment donné, éviter les désavantages
13:04du libre-échange, de ce grand déménagement du monde,
13:07de cette concurrence entre les peuples qui est faite.
13:09Mais dans l'instant, allons plutôt taxer les GAFAM,
13:12allons plutôt taxer ces entreprises.
13:13On a évoqué les différentes mesures.
13:15L'Europe, je vais vous dire pourquoi je pense que la solution,
13:19il ne faut pas dépendre seulement de ce que fera l'Union Européenne.
13:21C'est que j'ai peur qu'ils négocient.
13:23Et j'ai peur qu'ils acceptent finalement les conditions de Trump,
13:26qui est de dire, on vous augmente moins les tarifs douaniers,
13:28mais vous nous achetez notre énergie, vous nous achetez nos armes,
13:31vous nous achetez nos produits, parce que c'est ça qu'il met sur la table.
13:34Et là, je ne suis pas d'accord non plus.
13:35On évoque ces propositions, que ce soit au niveau international
13:37ou au niveau français, pour le budget.
13:39Le Premier ministre a dit, rendez-vous avant le 14 juillet.
13:41Pour faire le point, concrètement, avant le 14 juillet,
13:43est-ce que ça veut dire qu'à ce moment-là, vous lui promettez la censure ?
13:47Il est génial, parce qu'il fait d'une chose normale et constitutionnelle, une nouveauté.
13:52Le 14 juillet, ça s'appelle le tir à part.
13:54Normalement, c'est les grandes lignes du budget.
13:56Normalement, on le reçoit tous les ans.
13:57Mais est-ce que déjà, vous lui promettez une motion de censure avant le 14 juillet ?
14:04Avant le 14 juillet, moi, je le souhaiterais.
14:06Parce que je pense qu'il va y avoir des rendez-vous.
14:08Notamment, on va s'apercevoir qu'en réalité, la réforme borne est prolongée sur les retraites.
14:12Donc, il y aurait déjà des sujets.
14:13Mais comme vous le savez, par exemple, des groupes nous ont manqué.
14:18Notamment, un groupe qui est le groupe socialiste.
14:19Alors, très concrètement...
14:20Donc, si toute la gauche est prête à faire une motion de censure, nous, on sera à ce moment-là prêts...
14:24Qu'est-ce que vous dites ce matin, justement, aux socialistes ?
14:26Parce que pour que cette motion de censure soit votée, il faut que l'ERN la vote.
14:30Ce n'est pas le plus improbable.
14:31Mais qu'est-ce que vous dites aux socialistes, à Olivier Faure, ce matin ?
14:33Nous, on attend.
14:34S'il nous dit, OK, on est prêts pour voter une motion de censure, on sera prêts pour la déposer.
14:39On ne fera pas semblant.
14:40On ne mettra pas une motion de censure, comme ils l'ont fait à un moment donné,
14:43après ne pas avoir censuré le gouvernement de Bérou sur le budget,
14:46qui, en réalité, ne servira à rien.
14:48François Bayrou, qui a annoncé qu'il allait engager une consultation sur la proportionnelle
14:52à partir du 28 avril avec les partis, les groupes parlementaires.
14:55Quand vous serez consulté, qu'est-ce que vous lui direz sur cette proportionnelle ?
14:57Qu'est-ce que vous souhaitez, vous, à la France Insomésie ?
14:59Moi, je ne souhaite pas de proportionnelle qui serve des intérêts, j'allais dire, conjoncturels.
15:03C'est-à-dire ?
15:04C'est-à-dire que si c'est pour essayer de s'arranger, d'aller jusqu'en 2027,
15:09de faire plaisir au ERN, je ne sais quoi, je ne suis pas d'accord.
15:12Nous, on est pour une 6ème République, pour une constituante.
15:14Donc, par exemple, une proportionnelle intégrale qui remettra en question
15:18qui remettrait l'équilibre, je ne suis pas contre.
15:22Mais une proportionnelle, j'allais dire, pour s'arranger comme ça au détourage,
15:26je trouve ça à la limite, surtout de ce que je comprends,
15:30elle serait différente selon les départements pour être élu selon des modalités
15:33dans un département et selon d'autres.
15:35Ça, je ne suis pas d'accord.
15:36Je pense qu'il faut qu'on soit élu tous de la même manière.
15:38Et donc, je ne crois pas que l'urgence soit, au cours d'un mandat,
15:41d'essayer de s'arranger avec une proportionnelle.
15:43Éric Coquerel, il y a des élus français qui avaient prévu d'aller en Israël.
15:46Ils ne pourront pas le faire, une délégation d'élus de gauche interdite d'accès.
15:5027 parlementaires élus français qui ont dénoncé hier, je cite,
15:54une punition collective après l'annulation de leur visa
15:56à deux jours d'un déplacement prévu en Israël.
15:59Ils en appellent à Emmanuel Macron dans la délégation.
16:02Il y a par exemple François Ruffin, Alexis Corbière,
16:03qui était précédemment avec vous à la France Insoumise.
16:06Le ministère de l'Intérieur israélien a confirmé avoir annulé les visas
16:09en invoquant, je cite, une loi permettant d'interdire l'entrée du territoire
16:13à des personnes qui veulent, je cite, « agir contre l'État d'Israël ».
16:16Qu'est-ce que vous en pensez ?
16:18Est-ce que vous aussi vous en appelez comme eux à Emmanuel Macron ?
16:20En tout cas, oui.
16:21Le président de la République devrait plutôt s'occuper du fait
16:23qu'il y a peu de temps, Benjamin Netanyahou a pu survoler
16:27l'espace aérien français alors qu'il est recherché, je vous le rappelle,
16:30pour crime de guerre, alors même qu'il interdit à des parlementaires.
16:35Ça a été fait aussi avec des parlementaires européens
16:37qui ont été empêchés d'arriver notamment avec ma collègue Rima Hassan.
16:41Donc c'est absolument scandaleux.
16:42Mais ça fait longtemps que la France devrait...
16:44Alors, la France devrait taper beaucoup plus du poing sur la table
16:47par rapport à ce que fait Israël et pas seulement vis-à-vis des parlementaires français,
16:51mais vis-à-vis des actes génocidaires qui se poursuivent malheureusement à Gaza
16:55où on compte des dizaines de morts par jour sans que ça fasse les unes de l'actualité.
16:59– Hier, notre invité était Bernard-Henri Lévy.
17:02On l'a écouté dans BFM Politique.
17:04Il a évoqué notamment celui qui est votre ancien candidat à la présidentielle,
17:08peut-être futur aussi candidat à l'élection présidentielle.
17:11Il s'est montré très sévère à l'égard de Jean-Luc Mélenchon.
17:14Je vous propose de l'écouter.
17:15– Il n'est plus républicain, il n'est plus laïque
17:20et il tient des propos qui flirtent dangereusement avec la ligne rouge.
17:27– Oui, il n'est plus républicain.
17:28– Pardon ? – En quoi est-il sorti ?
17:30Pourquoi il n'est plus républicain ?
17:31– La police républicaine vient perquisitionner dans les locaux de son parti
17:36et il brutalise le policier, il en vient quasiment aux mains
17:41et il dit « la République, c'est moi ».
17:43Ah non !
17:44– Jean-Luc Mélenchon n'est plus républicain, dit Bernard-Henri Lévy.
17:46Qu'est-ce que vous lui répondez ?
17:47– Ce n'est pas nouveau, ça fait 7 ans qu'il raconte ça.
17:49Écoutez, moi je trouve que les attaques vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon
17:54et les filles qui viennent de l'extrême droite,
17:57qui sont relayées par des gens comme Bernard-Henri Lévy.
17:59– Ce n'est pas l'extrême droite Bernard-Henri Lévy ?
18:01– Non, il relaie les attaques d'extrême droite.
18:02Donc c'est pareil, il relaie les calomnies.
18:04Au départ c'est l'extrême droite, maintenant c'est la droite,
18:06maintenant c'est des gens comme Bernard-Henri Lévy, ce n'est pas nouveau.
18:08Je vais vous dire, qu'est-ce qu'on nous reproche depuis maintenant le 7 octobre ?
18:13Parce que ça participe de ça, c'est le fait d'avoir dit
18:15que les droits des peuples palestiniens devaient être reconnus
18:18et que les actions génocidaires du gouvernement d'Italie,
18:22je ne parle même pas d'Israël, mais du gouvernement d'Italie devaient cesser.
18:25Et on se reçoit des calomnies, des attaques incessantes.
18:28Donc je ne suis pas d'accord avec ce que dit M. Lévy
18:30et je trouve qu'il faudrait peut-être arrêter,
18:33parce que le jour où, si jamais un jour, à force de ces attaques,
18:36nous étions marginalisés,
18:38si les filles étaient dans l'incapacité de peser,
18:40vous verriez que la question en France du racisme,
18:43la question en France de la lutte contre l'antisémitisme
18:46s'en porterait plus mal.
18:47Il y en a une qui s'est montrée très sévère avec Jean-Luc Mélenchon
18:49il y a quelques semaines et qu'il continue parfois,
18:51c'est Marine Tondelier.
18:52Marine Tondelier qui a été réélu à la tête des Verts.
18:55Bonne ou mauvaise nouvelle pour vous ?
18:57Je n'ai pas envie de commenter.
18:57C'est les questions internes au Vert.
18:59Je n'ai pas envie de commenter.
19:00C'est un partenaire ou ce n'est pas un partenaire ?
19:02Si, c'est un partenaire.
19:03On souhaite par exemple les rencontrer pour les municipales.
19:05Donc ça peut être un partenaire.
19:07Le groupe Vert à l'Assemblée,
19:09à partir du moment où vous votez la censure avec nous,
19:11est un partenaire.
19:12Bon, pour le reste, je n'ai pas envie ni de commenter les petites phrases,
19:15ni le fait qu'elle ait été élue ou pas.
19:16C'est la question des Verts.
19:17C'était assez prévisible.
19:18Liste commune avec les Verts au municipal ?
19:20Nous, on propose d'avoir des accords.
19:22Peut-être pas des listes communes partout.
19:23On propose d'avoir des accords nationalement
19:25avec les Verts au municipal.
19:27Partout.
19:28Non, partout, ça ne sera pas possible.
19:29Parce qu'ils ont de façon des modalités
19:31qui fait que les décisions se prennent localement.
19:33Mais là, pour la première fois, ils acceptent de discuter.
19:35J'espère qu'on va pouvoir trouver dans un certain nombre de villes,
19:38j'allais dire, des façons d'avancer ensemble.
19:40Ne serait-ce que parce que souvent, au niveau municipal,
19:43on a des programmes quand même assez proches de rupture.
19:45Merci beaucoup, Éric Coquerel.
19:47Merci d'avoir été mon invité.