condamnation marine le pen
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émilie tran nguyen
analyse politique
5 ans le pen
#émilie_trannguyen
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00:00Pour ne rater aucune de nos vidéos, n'oubliez pas de vous abonner et d'activer la cloche.
00:054 ans de prison, dont 2 fermes, une lourde amende et surtout une peine d'inéligibilité de 5 ans
00:12assortie d'une exécution provisoire, c'est-à-dire immédiate, pour Marine Le Pen
00:16au centre d'un système de détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires RNFN au Parlement européen.
00:24Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique.
00:31La triple candidate à la présidentielle joue la victime d'une cabale politico-médiatico-judiciaire.
00:38Cela n'est pas la justice, ça s'appelle la chasse aux sorcières.
00:43Les médias idéologiquement proches du RN se sont immédiatement rangés derrière elle.
00:49Ça, on s'en serait douté.
00:50La justice, avec nos politiques, sur certaines décisions, c'est vraiment, on tourne la roue et allez, on ne sait pas ce qui va arriver.
00:58Franchement, il y a eu Nicolas Sarkozy la semaine dernière, c'est dramatique.
01:027 ans de prison à qui ?
01:03C'est dramatique. Marine Le Pen cette semaine.
01:07Excusez-moi, il se passe quand même quelque chose.
01:09Ce qui est intéressant, c'est de voir que des médias plutôt mainstream, chaînes d'info en continu, JT des grandes chaînes,
01:15ont proposé une couverture, non pas favorable à Marine Le Pen, mais qui facilite le récit que le RN cherche à imposer,
01:23à savoir celui d'un procès politique.
01:35Sans surprise, les médias de Bolloré et les éditorialistes d'extrême droite sont au taquet depuis le 31 mars pour contester la décision de justice.
01:42Le pouvoir judiciaire, aujourd'hui, il est tout simplement en train de se satisfaire potentiellement,
01:48justement, de couper la tête de Marine Le Pen.
01:49Des articles de Samuel Gontier ou de Pauline Bocque recensés ce musée des horreurs, je vous les conseille, juste par gourmandise.
01:56C'est la peine de mort politique ? C'est clairement fait pour.
01:59Si la France est sacrément troublée ce matin, ce n'est pas à cause de ce qu'a fait Marine Le Pen,
02:06c'est parce que des juges privent les électeurs d'un choix crucial.
02:09C'est vertigineux, franchement, aujourd'hui, que trois personnes changent l'avenir de notre pays.
02:14Le droit contre le peuple, moi j'appelle ça un coup d'état judiciaire et je suis très inquiète, je vous le dis.
02:20On arrive à faire croire que la simple application de la loi par des gens dont c'est le métier est une atteinte à l'état de droit.
02:27L'état de droit, je vous le rappelle, c'est ce qui protège la démocratie, c'est ce qui dit que le droit est au-dessus de tout.
02:31C'est-à-dire que même si vous avez temporairement la majorité, même si vous tenez temporairement l'état, ça ne vous donne pas le droit de tout faire.
02:38Il y a des limites.
02:39Nous sommes entrés dans le gouvernement des juges.
02:42Alors, quand du bien, état profond, gouvernement des juges.
02:45Mais la palme du forceur revient à Michel Onfray.
02:49J'entends aussi parfois sur les plateaux dire, ah ben oui, mais quand La Fontaine disait, suivant que vous serez puissant ou misérable,
02:54les jugements de cour vous rendront blanc ou noir, et ça, ça ne marche plus.
02:56Mais bien sûr que si, ça marche.
02:58C'est simplement que les puissants, ce n'est pas tout bêtement ce qu'on imagine.
03:01Les puissants, ce sont les walkies, c'est les déconstructionnistes, c'est cette idéologie européiste, ce sont ceux-là, les puissants.
03:06Marine Le Pen, c'est une misérable par rapport à ça.
03:08Elle n'est pas dans cette logique, puisque tous ces gens-là la détestent depuis des années.
03:11Il y a un malaise.
03:13On comprendra mieux toute cette démarche si on comprend que le but de tout ce camp politique,
03:18ce n'est pas seulement de sauver la candidature Le Pen, mais c'est aussi de mener une lutte politique de fin.
03:24Décrédibiliser l'état de droit, c'est-à-dire s'attaquer à toutes les institutions qui feraient rempart, certes faiblement,
03:31à leur politique s'ils arrivaient au pouvoir, par exemple sur la préférence nationale.
03:36Bon, ça, c'est l'extrême droite.
03:37D'accord.
03:38Mais il est singulier de voir que pendant plusieurs jours,
03:41les chaînes classiques ont facilité, à leur manière, cette contestation de la justice.
03:45Un article d'arrêt sur image analyse méticuleusement comment les chaînes d'infos en continu,
03:51LCI et BFM, mais aussi, bien sûr, CNews,
03:55dès l'annonce du verdict, se sont focalisées sur l'avenir politique de Marine Le Pen
03:59et les conséquences de l'inéligibilité au détriment du fond du dossier,
04:04du fondement de la condamnation.
04:07L'analyse politique a son utilité.
04:09Anticiper les conséquences politiques d'une décision de justice, c'est une information.
04:13Le problème, c'est que cet unique cadrage facilite celui du RN,
04:17qui veut faire des conséquences électorales la seule cause du jugement,
04:23et non pas les infractions elles-mêmes.
04:25Au bout de deux heures d'audience, le premier jour, j'ai compris
04:28que nous ne serions pas jugés normalement.
04:31Ce n'est pas une décision de justice, c'est une décision politique !
04:37L'article relève, par exemple, que presque aucun des bandeaux observés à l'écran
04:42au cours de l'après-midi suivant la condamnation,
04:45ne cite les motifs de la décision de justice.
04:48Et pour l'anecdote, ils ont même mesuré que sur CNews,
04:51le terme « millions » réfère beaucoup plus souvent
04:54aux millions d'électeurs du RN que les 4 millions dérobés au Parlement européen.
05:01Du coup, en faisant passer au second plan les infractions elles-mêmes,
05:04les infractions initiales, ça produit un certain biais psychologique.
05:07« Si elle est rendue inéligible, est-ce que les juges auront obtenu sa mort politique ? »
05:13Si je commence en disant « ce jugement va priver 30% des électeurs de leurs candidats »,
05:18déconnecté des faits jugés, on est tenté de se dire
05:21« waouh, ça fait beaucoup, ça paraît injuste ».
05:23« C'est sa vie politique, et donc sa vie tout court, qui se fracasserait. »
05:29Ce ne serait pas la même chose que de commencer systématiquement par
05:32Ce jugement sanctionne 10 années de détournement de fonds publics,
05:36organisés, organisés par des gens qui comprennent très bien
05:40les règles de fonctionnement du Parlement européen,
05:42moyennant 40 contrats fictifs, en présentant pour se défendre des documents falsifiés,
05:47et en multipliant les manœuvres dilatoires pour retarder le procès.
05:51Oui, parce que c'est aussi pas mal de rappeler que Marine Le Pen est victime
05:54de l'agenda qu'elle s'est fixé elle-même.
05:56Je ne sais pas, mais prenez au moins 30 secondes pour expliquer
05:59comment des contrats fictifs d'assistants d'eurodéputés
06:01permettaient de détourner le pognon vers le parti.
06:05Ça, je l'avais fait dans « Ah, on sort les dossiers ».
06:07Prenez par exemple le JT de France 2 le soir du jour où la décision a été rendue.
06:12Sur 10 minutes consacrées au sujet, on passera en revue
06:16les effets juridiques de cette peine, la réaction de l'avocat,
06:19les réactions politiques, des micro-trottoirs.
06:22« Ah, c'est dommage, parce que moi, j'étais pour elle. »
06:24Mais zéro rappel des faits. Zéro.
06:28À part ça, tendez l'oreille.
06:30« Reconnu coupable de détournement de fonds publics
06:33dans l'affaire des emplois fictifs du Parlement européen. »
06:35Sujet qui finit par une analyse de Nathalie Saint-Crieg
06:38des effets sur le champ politique,
06:39qui comprend notamment ce passage lunaire.
06:42« Je précise que les juges avaient totalement le droit
06:44de prendre cette décision.
06:45On peut se dire simplement qu'ils ont un petit peu eu la main lourde. »
06:49« Il y a un malaise. »
06:51Vous voyez, le cadrage médiatique n'est déjà pas terrible,
06:54mais les opinions des éditorialistes sont carrément problématiques,
06:58questionnant parfois l'application normale de la justice
07:01à un acteur politique.
07:02« Je vois une forme de scénario idéal
07:04qui aurait été une exécution provisoire
07:06d'un an ou dix-huit mois,
07:08qui était une punition, une sanction claire.
07:10La loi était passée,
07:12mais néanmoins Marine Le Pen pouvait se présenter à la présidentielle.
07:15Et ça, ça nous aurait évité
07:16cette confrontation violente
07:19entre justice et politique. »
07:20Au lieu de rappeler que cet arsenal législatif sur l'inéligibilité
07:24est fait pour restaurer la confiance dans le personnel politique
07:27en sanctionnant les atteintes à la probité
07:29et la triche dans la compétition démocratique,
07:32Routel-Krieff nous explique
07:33qu'il ne fallait pas condamner Marine Le Pen
07:35parce que ça énerve ses partisans.
07:37« La présidente et les juges auraient pu,
07:39tout en appliquant la loi qui a été votée par des députés eux-mêmes,
07:43prendre en compte la situation de la société française. »
07:47« Vous regrettez cette décision. »
07:48« Oui, je pense qu'elle aurait pu être, les cinq ans, oui. »
07:51Heureusement, un éditorialiste économique était du même avis.
07:54« Ce qui me préoccupe beaucoup,
07:57c'est la menace qui pèse sur l'état de droit.
08:00Mécaniquement, ça va éloigner les Français de l'état de droit.
08:04C'était déjà le cas, on en a parlé sur ce plateau à bien des reprises,
08:07notamment pour les jugements qui concernent l'immigration.
08:09Souvenez-vous de cette politique, cette polémique
08:11avec Bruno Retailleau, l'état de droit, l'état du droit. »
08:14Voyez, l'état de droit, c'est-à-dire ce qui vient limiter le pouvoir de l'exécutif,
08:18c'est bien, à condition qu'ils ne viennent pas limiter le pouvoir de l'exécutif.
08:23En revanche, ces bavards de plateau sont beaucoup moins loquaces
08:26sur l'accélération exceptionnelle de la procédure d'appel.
08:29« Les juges ont considéré le calendrier politique pour flinguer Marine Le Pen.
08:36C'est ça qui me choque. »
08:38Et tout ça, faudrait le comparer à leurs avis de l'époque
08:40sur la réponse pénale aux Gilets jaunes ou à la révolte des banlieues de 2023.
08:44« Et de désir des juges de prendre le surplomb sur la vie nationale. »
08:49Alors que, par comparaison, tout au long de la semaine dernière,
08:52chez les éditorialistes politiques de la radio publique,
08:55j'ai pu au contraire entendre une défense un peu convenue de l'état de droit.
08:59Mais sur les chaînes TV, on dirait que ce sont multipliées
09:02des prises de parole, disons, sceptiques,
09:05remettant parfois carrément en question l'égalité devant la loi.
09:09« On peut se dire simplement qu'ils ont un petit peu et la main lourde. »
09:11Tout ça, ça ressemble à une simple reprise de la rhétorique des prévenus.
09:15Pourquoi n'avoir pas consacré plus de temps aux démonstrations de l'accusation,
09:19ou des juges, ou simplement à une meilleure présentation
09:22du travail parlementaire au Parlement européen ?
09:24Sans ça, vous ne donnez pas au public les moyens de résister,
09:27par exemple, à l'élément de langage sur le désaccord administratif.
09:31« Il s'agit là d'un désaccord administratif avec le Parlement européen. »
09:35Exactement pareil avec le « mais il n'y a pas eu d'enrichissement personnel. »
09:39« Il n'y a pas d'enrichissement personnel, il n'y a pas de corruption,
09:42il n'y a rien de tout cela. »
09:44C'est pas pareil si vous prenez le temps de détailler à chaque fois
09:47bref, tous ces éditos complaisants contribuent à placer le débat
09:58là où le RN voulait le placer,
10:01sur la souveraineté des électeurs bafoués, l'inéligibilité, etc.
10:05Selon un récit où s'oppose politique-élection à justice-droit,
10:10comme si la loi qu'appliquaient les juges n'avait pas été votée par le peuple.
10:14D'ailleurs, on entendait une complaisance similaire il y a quelques semaines
10:17quand les procureurs réclamaient 7 ans de prise en ferme
10:20contre Nicolas Sarkozy dans le procès des financements libyens.
10:24Effectivement, je n'ai pas écouté de réquisitoire hier,
10:26mais c'est vrai que c'est quand même un peu surprenant
10:30la manière dont certaines formulations ont été utilisées
10:35par le parquet financier.
10:37Je pense que ça permet des questions qui sont certes habituelles
10:41quand il s'agit d'un politique et qu'on remet souvent
10:43en question les accusations, mais parfois,
10:46on ne peut pas dire que les magistrats, comment dirais-je,
10:49n'alimentent pas eux-mêmes, volontairement ou involontairement, le débat.
10:54Alors comment expliquer ces glissements d'un personnel médiatique
10:56qui d'ordinaire n'aime rien tant que fustiger le populisme et le complotisme ?
11:01Le politiste Pierre Lefebure fournit une première explication
11:04par les réorganisations des rédactions.
11:06Au sein des rédactions d'informations, de médias généralistes,
11:10mais dans les chaînes d'informations continuent plus généralement,
11:12il manque une expertise économique, il manque une expertise juridique.
11:17On a beaucoup de rédactions qui se sont réorganisées autour de pôles France,
11:20de pôles généralistes, et le politique garde sa prééminence.
11:23Et donc, on a une lecture qui est encapsulée, finalement,
11:26dans une sorte de hiérarchie interne aux rédactions,
11:28et qui est de moins en moins capable, me semble-t-il,
11:31par rapport à il y a quelques années,
11:32de convoquer des expertises qui sont dans le cadre de l'agenda des faits
11:38dont on a à traiter, qui sont vraiment appropriées.
11:40Faute de travailler le fond du dossier,
11:42le journaliste politique se replie sur son fond de commerce,
11:45l'hyper-personnalisation et la course des petits chevaux à la présidentielle.
11:50Une hypothèse qu'on peut ajouter, c'est que les médias mainstream
11:52se calent toujours plus ou moins sur ce que dit l'exécutif.
11:56Or, on a un François Bayrou se disant troublé,
11:58et qui fait comme si un premier ministre exprimant des doutes sur une loi
12:01au moment où elle est attaquée,
12:03ne contribuait pas considérablement à l'affaiblir.
12:06Je considère comme citoyen qu'il devrait y avoir...
12:09Je suis citoyen.
12:13On a un ministre de l'Intérieur déjà fâché contre l'État de droit,
12:17qui a lui aussi dragué l'électorat le péniste.
12:20Moi, ce que je souhaite, c'est qu'elle puisse être jugée en appel le plus vite possible.
12:25C'est une seconde chance pour elle.
12:27On a un ministre de la Justice qui s'est carrément livré
12:30à ce qui ressemble bien à une atteinte à la séparation des pouvoirs,
12:33en réclamant à la Cour d'appel un traitement de faveur sur l'affaire Le Pen.
12:37Et je souhaite personnellement que si Mme Le Pen a tarjet de recours,
12:43ce délai de jugement nouveau à la Cour d'appel de Paris
12:47puisse être organisé dans un délai le plus raisonnable possible.
12:50L'ambiance générale dans la bourgeoisie au pouvoir,
12:53Macronie et socle commun,
12:55c'est la nécessité de passer des réformes en force.
12:58Et même si l'État de droit, le Conseil constitutionnel,
13:01le Conseil d'État, la justice,
13:03se contentent en général d'enteriner les décisions de l'exécutif,
13:07il demeure un frein sur certains dossiers,
13:09l'immigration, la justice des mineurs.
13:11Donc il s'agit de le présenter à l'opinion publique
13:13comme un empêchement à mener certaines politiques.
13:16« Ça nous aurait évité cette confrontation violente
13:20entre justice et politique. »
13:22Les chefferies éditoriales de ces grands médias,
13:24qui sont des porte-parole de ce pouvoir,
13:26accompagnent ce glissement.
13:28Au lieu de se penser comme des contre-pouvoirs
13:30devant faire preuve de solidarité avec les autres contre-pouvoirs,
13:34ces médias adoptent certains cadrages populistes.
13:37Y a-t-il un gouvernement des juges ?
13:39L'État de droit ne s'oppose-t-il pas à la volonté majoritaire du peuple ?
13:43Etc.
13:43Donc derrière tous ces doutes, ces critiques de la justice
13:47dans l'affaire des assistants parlementaires du RN,
13:50il y a une véritable attaque sournoise des classes dominantes
13:53contre un pilier de la démocratie,
13:55l'État de droit.
13:59On se retrouve dans deux semaines.
14:13Merci.
14:15Merci.
14:15Merci.
14:16Merci.