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00:00M. Compagnon d'être avec nous sur Europe 1.
00:02Bonjour Cyril Andena.
00:03Bonjour, merci d'être là.
00:05Est-ce que ça va bien déjà ?
00:08Ça va moyen.
00:09Ça va moyen parce que
00:11c'est pas tous les jours qu'on se fait tirer dessus.
00:13C'est incroyable cette histoire.
00:17Aujourd'hui,
00:17je suis retourné sur place.
00:20Je voulais retrouver les habitants.
00:22Je voulais retrouver les gens
00:23avec qui j'étais dans le subway.
00:25On avait besoin de se parler.
00:28Qu'est-ce qui s'est passé
00:29en fait ?
00:30Alors, ce qui s'est passé...
00:32Par contre, excusez-moi, j'ai un écho.
00:35Bizarre parce que nous, on vous entend très bien.
00:37Vous vous entendez très bien ?
00:38Très bien. Franchement, vous êtes parfait.
00:40Parfait. Je vais continuer comme ça.
00:42En fait, ce qui s'est passé, c'est que toutes les semaines,
00:44je vais dans un quartier de Rennes,
00:46plutôt un quartier populaire.
00:48Et puis, on va à la rencontre des habitants,
00:51on échange et on leur demande ce qu'ils ressentent.
00:53Vous êtes élu à la ville de Rennes ?
00:54Je suis élu d'opposition.
00:56Vous êtes de quelle étiquette ?
00:58Alors, au départ, je me suis présenté sans étiquette
01:01et aujourd'hui, j'ai un groupe qui rassemble
01:03de LR au modem.
01:05D'accord.
01:05Et à titre personnel, depuis deux ans, je suis au Raison.
01:08Ok, très bien. D'accord. Très bien.
01:10Et donc, je suis allé voir les gens à Villejean.
01:14On s'est installé au subway pour prendre un café à trois.
01:17Et on a, au bout de quelques minutes,
01:19vu des individus qui semblaient paniqués
01:23et qui sont venus s'installer derrière nous.
01:25et nous, on était à la table devant la porte.
01:27D'accord.
01:28Et au bout de quelques minutes où ces individus sont entrés,
01:32ces jeunes, un peu paniqués,
01:34j'ai vu devant moi arriver un type déterminé
01:38avec un fusil d'assaut.
01:39C'est incroyable.
01:40Et j'ai pas bougé et c'est mon collègue élu, Nicolas,
01:43qui m'a pris par la veste
01:46et on s'est projeté au sol.
01:49Et juste là où j'étais, derrière moi,
01:51les jeunes se sont levés en disant
01:52c'est pas nous, c'est pas nous, c'est pas nous.
01:54Et là, de la porte d'entrée,
01:56ils ont tiré sur les jeunes.
01:59Là où j'étais moi, mais comme j'étais au sol,
02:00c'est les jeunes qui étaient derrière qui ont pris les balles.
02:03Non, mais vous vous rendez compte ?
02:04Vous vous rendez compte ?
02:04Et après, on s'est mis au sol, les mains sur la tête,
02:06en attendant que ça passe.
02:07Et à chaque fois que ça faisait clac, clac, clac,
02:10Nicolas et moi, on a eu la même pensée.
02:11On s'est dit, bon ben, on l'a pas pris,
02:13on l'a pas pris, on l'a pas pris.
02:14Et on s'est relevés, comme dans le film Pulp Fiction,
02:17on s'est touchés les bras, on s'est touchés le ventre,
02:19on s'est touchés les jambes.
02:20On a vu qu'on n'était pas touchés.
02:22Et par contre, au moment où on a regardé au sol,
02:24il y avait trois jeunes au sol
02:25qui nous ont dit, on a pris les balles,
02:27on a pris les balles.
02:28Et on avait peur qu'ils reviennent,
02:29donc on les a pris, on les a mis à l'arrière de la boutique.
02:31Il y avait une petite fille de 6 ans
02:33qui était en train de hurler dans les bras de son papa.
02:36Je l'ai pris derrière le guichet pour la mettre en sécurité.
02:39On s'est occupés des gens, on a discuté,
02:40on a parlé, on a rassuré.
02:43Et puis on a appelé les secours.
02:45Incroyable.
02:46Franchement, ce témoignage sur Europe 1 aujourd'hui,
02:48à 16h36, fusillade à Rennes,
02:51en pleine journée.
02:52C'est absolument incroyable.
02:53C'est des choses vraiment qui n'auraient pas pu arriver.
02:57Et un des blessés toujours entre les et les morts.
02:59Charles Compagnon, aujourd'hui,
03:01comme je vous ai dit au départ,
03:03je vous ai demandé si ça allait.
03:04Vous m'avez dit moyen.
03:07C'est normal.
03:08Comment vous vous sentez aujourd'hui ?
03:09Est-ce que vous vous voyez encore ces images ?
03:12Toute la nuit, j'ai vu l'image de ce type
03:15qui arrive déterminé avec un fusil d'assaut.
03:18Et ce sentiment d'être pris dans une souricière,
03:22de ne pas pouvoir s'échapper.
03:25Je pense que je vais aller voir un spécialiste
03:27parce qu'il va falloir évacuer.
03:28Mais ce que j'ai vécu, moi, là,
03:32c'est ce que vivent les réunis des quartiers populaires
03:35depuis 5, 6, 7, 8 ans.
03:40On dénonce cette violence.
03:42On dit qu'il faut faire des choses.
03:43On propose des choses.
03:45Mais voilà, il y a des leviers qui ne sont pas activés.
03:47Et puis, on continue à nous parler
03:49de sentiments d'insécurité.
03:50Donc, moi, les balles qu'on volait au-dessus de ma tête,
03:52Cyril Hanouna,
03:53ce n'était pas des sentiments de balles.
03:54C'est des balles réelles qu'ont traversé les jambes
03:57et le ventre des jeunes qui étaient derrière.

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