Après une série de réunions ce jeudi 17 avril sur la guerre en Ukraine avec les États-Unis mais également avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Ukraine, l'Élysée estime avoir "déclenché" un processus "positif auquel les Européens sont associés".
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00:00On va revenir sur la venue à Paris aujourd'hui et encore ce soir du ministre des Affaires étrangères américain Marco Rubio
00:05et de l'émissaire de Donald Trump, Steve Whitkoff.
00:08Ils sont à Paris depuis ce matin, réunion importante aujourd'hui à l'Elysée.
00:12Emmanuel Macron, en tout cas la France, salue ce soir un excellent échange
00:16pour converger vers une paix solide en Ukraine.
00:19Quel est le but de ces réunions-là ?
00:21Eh bien rien de moins que de démontrer qu'il ne peut s'agir en matière de décision concernant l'Europe et l'Ukraine
00:28d'écarter l'Europe ou l'Ukraine de celle-ci.
00:32Nous devons y être associés, quoi qu'il se passe.
00:36Et l'Ukraine a été de facto, comme vous le voyez, au centre d'une série de réunions,
00:41pas une seule réunion, une série de réunions qui se sont tenues aujourd'hui
00:44avec un déjeuner de travail, mais aussi du travail en groupes séparés
00:48et qui ont abouti, comme vous le disiez, à un sentiment quand même de satisfaction
00:52et puis surtout à une prise de rendez-vous pour la semaine prochaine à Londres.
00:56On recommence et on poursuit les discussions, ce qui vient quand même contredire
01:01la plupart des défaitistes ou des déclinistes qui pensent que dans cette grande négociation
01:05sur la guerre en Ukraine, l'Europe est complètement hors-jeu, la France également.
01:10Et puis ça répond dans le même moment aux exigences américaines
01:13qui demandent à l'Europe de prendre en main son destin et notamment sa défense.
01:17Oui, mais justement, la proposition européenne, pour l'instant, elle ne semble pas du goût de Washington.
01:21Oui, ni de Washington, ni de Moscou, on va voir ça ensemble.
01:25Alors d'abord, mardi, il y a eu en amont de cette réunion des fuites
01:29organisées par des proches de Donald Trump et qui sont parues dans l'hebdomadaire britannique The Economist.
01:35On nous reprochait, du point de vue de la Maison-Blanche,
01:40de saboter le travail de Donald Trump en utilisant un terme pas très sympathique.
01:45La Maison-Blanche en avait à la gueule des efforts européens,
01:50un vocabulaire auquel on commence à être malheureusement habitué du côté de Washington.
01:56Et puis un message qui est étonnamment raccord finalement avec celui de Moscou.
02:01On va écouter Dmitry Peskov.
02:02Nous souhaiterions que les Européens et que les Ukrainiens s'efforcent de trouver une solution de paix.
02:13Malheureusement, les Européens se concentrent sur la poursuite de la guerre.
02:19Mais aujourd'hui, la Russie et les Etats-Unis sont unis pour une deuxième fois à l'ONU.
02:25Ils ont voté contre une résolution qui condamnait la Russie pour cette guerre en Ukraine.
02:30Ça veut dire qu'en réalité, malgré les réunions aujourd'hui à Paris,
02:32la perspective d'un cessez-le-feu est en train de s'éloigner.
02:36Et à mesure de ce fait-là, Moscou gagne un peu de temps ?
02:39Oui, Moscou gagne un peu de temps.
02:40En tout cas, la perspective du cessez-le-feu tel qu'il avait été dealé par Donald Trump
02:44et puis proposé par l'Ukraine il y a de cela plus d'un mois,
02:48un cessez-le-feu intégral sur tous les champs de bataille.
02:51Et cela s'est véritablement éloigné.
02:54Et puis Moscou a repris non seulement du poil de la bête en gagnant du temps,
02:58mais aussi en menaçant d'une nouvelle escalade dans le conflit,
03:01notamment après que le futur chancelier allemand Friedrich Merz
03:04s'est dit, lui, pas opposé à l'utilisation et au transfert
03:07de missiles de longue portée Taurus à l'Ukraine.
03:11Et la Russie, par sa porte-parole des affaires étrangères,
03:15Maria Zakharova, a mis en garde en disant qu'une frappe avec ses missiles
03:19contre des installations russes serait considérée
03:21comme une participation directe de l'Allemagne à la guerre.
03:24Donc l'Allemagne deviendrait co-belligérante.
03:26Ce terme qu'on n'avait pas entendu depuis très longtemps.
03:29Et si Friedrich Merz s'est dit ouvert à cette option,
03:32il a toujours précisé pourtant qu'il était dans le cadre
03:35d'une coordination avec les Européens.
03:38Les partenaires européens fournissent déjà des missiles de croisière.
03:41Les Britanniques le font, les Français le font.
03:43Cela doit être coordonné.
03:44Si les autres le font, l'Allemagne devrait y participer.
03:48Dimanche, après la frappe assoumise, il était allé un petit peu plus loin.
03:52Il avait précisé qu'après trois ans de guerre avec la Russie,
03:56il était temps que l'Ukraine sorte de sa position défensive.
04:00L'Ukraine ne fait que réagir, avait-il déclaré.
04:03Elle doit pouvoir déterminer elle-même une partie de ce qui se passe.
04:07Et c'est cela l'enjeu réel de la réunion d'aujourd'hui.
04:11Commencer à penser une sortie de guerre avec une paix durable,
04:15quelque chose que jusque-là, les alliés de l'Ukraine n'ont jamais formulé.