L'administration Trump a annoncé lundi 14 avril le gel de 2,2 milliards de dollars de subventions à l'université Harvard, l'une des plus prestigieuses au monde, après son refus de se plier aux exigences de la Maison Blanche.
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00:00Good morning business, le monde qui bouge.
00:03L'université d'Harvard qui est victime de Donald Trump, Caroline Loyer,
00:08elle a refusé de céder aux demandes du président américain.
00:11En réponse, le ministère de l'éducation décide de geler plus de 2 milliards de dollars de subvention.
00:16Oui, dire non à Trump, c'est risquer de s'attirer, s'effoudre.
00:20Sandra et la prestigieuse université en fait donc les frais.
00:23Harvard ne peut plus, selon le président américain, être considéré comme un lieu d'apprentissage décent
00:28et ne devrait figurer sur aucune liste des grandes universités dans le monde.
00:33Elle recrute essentiellement des gauchistes radicaux et des idiots, dit-il.
00:38En conséquence, Harvard devra se passer de 2,2 milliards de dollars de subvention fédérale.
00:43Depuis son retour à la Maison Blanche, le républicain a lancé une vaste croisade contre le wokisme,
00:48accusant l'université entre autres de laisser prospérer l'antisémitisme.
00:52Avant que le coup près ne tombe, le gouvernement avait demandé à la direction de mettre en place
00:56toute une série de mesures dont un audit des opinions des étudiants et du corps enseignant.
01:01Mais la direction ne plie pas, Caroline.
01:03Aucun gouvernement ne doit dicter aux universités privées ce qu'elles doivent enseigner,
01:08ni qu'elles peuvent accepter et embaucher, ni sur quelle matière elles peuvent mener des recherches,
01:13s'insurge le président de l'université.
01:15Et Barack Obama, l'un des 8 présidents américains sortis d'Harvard,
01:18salue la fermeté de la réponse et appelle d'autres établissements à suivre son exemple.
01:23Résister, oui, mais à quel prix ?
01:25Harvard est un leader en matière de recherches médicales, scientifiques et technologiques.
01:30Recherches qui dépendent principalement des subventions de l'État.
01:34Effets immédiats de ce gel.
01:35Des programmes ont déjà été interrompus.
01:37Mardi matin, par exemple, une chercheuse renommée,
01:39qui n'est autre que la présidente du département d'immunologie et des maladies infectieuses,
01:44s'est vue ordonner l'arrêt de ses travaux sur la tuberculose.
01:47Les recherches de Sarah Fortune avaient pour but d'améliorer le dépistage
01:50et d'élaborer de nouveaux vaccins, de meilleurs vaccins.
01:54D'autres programmes vont cesser dans les jours à venir,
01:56quand certains ne pourront même pas commencer.
01:59L'établissement est toujours en train d'évaluer précisément l'impact de cette décision du gouvernement.
02:02On va voir comment fonctionne le budget.
02:04L'université dispose d'une dotation de plus de 50 milliards de dollars.
02:07Est-ce qu'elle ne pourrait pas puiser dedans, Caroline ?
02:09Alors, la somme est énorme, effectivement.
02:1153,2 milliards de dollars précisément.
02:14C'est plus que le PIB de plusieurs pays, d'une centaine de pays.
02:17Le fonds de dotation d'Harvard a atteint cette somme record l'an dernier,
02:20grâce notamment à des rendements d'investissement très élevés.
02:24Mais puiser dedans n'est pas simple.
02:26Il ne s'y agit pas d'un compte épargne dans lequel on peut piocher et utiliser l'argent à sa guise.
02:30Ces milliards proviennent notamment d'anciens élèves et de fondations.
02:34Des donateurs qui ont déjà décidé où ira leur argent.
02:38Ils ont peut-être choisi de contribuer à des bourses d'études
02:40ou à un domaine spécifique de recherche scientifique ou médicale,
02:44fait savoir l'organisation des responsables financiers des universités américaines.
02:48Harvard a l'obligation de se conformer à leur volonté,
02:51sous peine d'être poursuivie au tribunal.
02:54La marge de manœuvre est donc limitée pour la direction.
02:57La situation pourrait encore davantage se complexifier
03:00si Trump décidait de priver Harvard de ses avantages fiscaux,
03:04puisque c'est désormais la menace qu'il brandit.
03:06L'association des étudiants n'est pas optimiste.
03:09S'il veut vraiment nous pénaliser, il ne s'arrêtera pas aux 2 milliards de coupes.
03:12On suivra ça évidemment avec vous, Caroline Noyer.