Un nouveau robot médical est installé à l'hôpital Nord Franche-Comté : intitulé "Da Vinci XI", la machine doit améliorer la prise en charge des patients, de l'avis d'un professionnel de santé : le docteur Alain Monnier, président de la Ligue contre le Cancer à Montbéliard.
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00:00Les 8h14, l'homme, la machine ou les deux en même temps, telle est la question ce matin Alexandre ?
00:05L'enjeu d'un nouveau robot médical installé à l'hôpital Nord-Franche-Comté pour des opérations plus précises,
00:10alors faut-il tout miser sur les robots ? Faut-il avoir confiance ?
00:14Oui, d'après Gérard sur notre page Facebook, ici Bellefort-Montbéliard,
00:17personnellement je n'ai confiance en personne, nous dit Jocelyne.
00:20Vos témoignages en direct ici, 0384 22 82 82, discussion avec l'invité d'ici matin.
00:26Et le docteur Alain Monnier, bonjour.
00:29Bonjour.
00:29Vous êtes bien placé pour nous parler de ce robot qu'on va détailler à l'hôpital Nord-Franche-Comté.
00:34On rappelle que vous êtes ancien cancérologue au mi-temps, président de la Ligue contre le cancer à Montbéliard.
00:39Et ce robot justement lutte contre le cancer, c'est ça ?
00:42Entre autres, on peut l'utiliser pour des pathologies bénies,
00:45mais c'est sûr que c'est dans le domaine de la cancérologie qu'il a le plus à porter, réellement.
00:49Quelles sont les caractéristiques de ce robot ?
00:51Quelle est la différence avec un humain qui va opérer sur un cancer ?
00:55Alors par rapport à l'humain, la chance pour ce robot,
00:58c'est d'avoir l'équivalent de la main qui est gros comme une phalange.
01:01Donc vous imaginez que pour rentrer au niveau de l'abdomen, notamment, et plus bas dans le pelvis,
01:06pour une chirurgie de la prostate, voire gynécologique,
01:08il y a une finesse des gestes qui est extrême.
01:11Il y a moins de, je dirais, de remue-ménage au niveau du contenu de la paroi de l'abdomen.
01:17Et puis surtout, ce robot, il permet également d'avoir une précision dans les gestes.
01:24Quand le chirurgien bouge la main de 10 cm, à l'intérieur du ventre, ça ne bouge que de 2 cm.
01:31Donc vous avez une précision extrême, et c'est un grand grand progrès par rapport à la chirurgie laparoscopique,
01:36qui permettait déjà d'éviter les incisions, mais où il y avait un débattement plus important, et donc moins de précision.
01:42Donc ce robot, c'est le DaVinci X, c'est la deuxième version, vous avez parlé de la première version du robot chirurgical.
01:49C'est vrai que les premiers résultats sont déjà efficaces, encourageants, par rapport notamment au risque de séquelles.
01:54Tout à fait, c'est même un robot de quatrième génération, c'est le deuxième que l'hôpital d'Anfranche-Comté acquiert.
01:59Nous avons co-financé, la ligue de Montbéliard et l'hôpital, le premier robot,
02:04et nous étions très très impatients qu'il soit installé.
02:07Et maintenant, je suis très content qu'on puisse l'upgrader, l'améliorer encore,
02:11avec plus de confort pour le chirurgien, plus de précision,
02:15avec une imagerie de meilleure qualité en termes de caméras associées.
02:19On associe également l'injection de produits, ça existait déjà avant,
02:22mais maintenant c'est systématique, d'indocyanine, pour voir les vaisseaux.
02:25Donc moins de risque de sectionner, moins de risque d'effet secondaire.
02:29L'intervention est un petit peu plus longue que pour la chirurgie classique,
02:32mais elle est beaucoup beaucoup mieux tolérée par le malade.
02:35Et à titre indicatif, pour une chirurgie de cancer de la prostate,
02:38où on restait une douzaine de jours, 12 à 14 jours hospitalisés,
02:41et maintenant, au bout de 5 à 7 jours, on peut sortir.
02:44Alors vous l'avez compris, ici on parle de ce nouveau robot médical à l'hôpital Nord-Franche-Comté.
02:47Faut-il faire confiance à la machine ?
02:49Le débat se poursuit en compagnie de l'invité d'ici matin,
02:51et vous donnez également votre avis en composant le 03 84 22 82 82.
02:56Docteur Alain Meunier, je vous propose de prendre l'avis de Sébastien.
02:59Bonjour Sébastien.
03:00Bonjour, bonjour à tous vos auditeurs, bonjour docteur.
03:03Alors votre retour d'expérience, vous avez déjà été opéré par un robot, vous ?
03:07Oui, le 19 novembre 2024, alors en fait, je vais vous raconter succinctement mon histoire.
03:15Le 6 janvier, problème de colon, je fais des crises diverticulaires.
03:20Donc bon, quand je ne les gère pas, je vais à l'hôpital.
03:23À l'hôpital, on me fait un scanner, et au scanner, on me découvre un cancer du rein,
03:27enfin une tumeur rénale.
03:29Bon, je ne m'inquiète pas trop, on me dit, ouais, il faut aller voir, machin,
03:35enfin bon, bref, au bout de 6 mois, j'y vais, je fais une biopsie,
03:40et on me détecte un carcinome à cellules claires.
03:43C'est un cancer du rein, sur le rein gauche.
03:48Stade 2, donc encore au niveau tumorale, pas de métastase, rien.
03:52Au départ, le chirurgien me propose de m'opérer, comme il expliquait le docteur tout à l'heure,
03:59en me faisant de la parotomie, avec risque de m'enlever peut-être une côte.
04:04Donc franchement, j'étais en stress, parce que je ne me voyais pas avec une cicatrice de 50 cm,
04:10et puis en plus, je changeais de métier, donc j'avais besoin d'avoir un corps solide,
04:17puisque j'ai un métier, on me demandait d'être sportif.
04:19Et quand je lui ai expliqué que je n'étais pas chaud,
04:23il m'a renvoyé vers un de ses collègues qui maîtrisait justement le robot d'Avinci,
04:28à Besançon, à la clinique Saint-Vincent.
04:30Le résultat, au final, Sébastien, après cette opération ?
04:34Au départ, il m'annonce peut-être 4-5 heures d'opération,
04:37finalement 3 heures et demie d'opération, 6 petits trous.
04:41Le plus gros, il doit faire 2 cm de large.
04:45Dans les 6 trous, il y a celui qui est, pour le redon,
04:49pour évacuer le sang.
04:53J'ai perdu, allez, 1 cm d'un fond vert de sang.
04:57Vraiment rien.
04:59J'étais en stress, je lui avais demandé d'être bien,
05:03vous allez rigoler, mais je voulais être sorti pour la Sainte-Catherine à Besoules.
05:08Il m'a opéré le mardi, le vendredi midi, je sortais.
05:13Efficacité donc, Sébastien ?
05:15Très efficace.
05:17Pas de point de souture, il m'a recousu à l'intérieur au niveau musculaire.
05:22Il m'a recollé la peau, j'ai que des traits, je n'ai pas la ligne de chemin de fer.
05:28Et bien tout de suite, il m'a dit que je pouvais refaire du sport un mois après.
05:34J'ai tout de suite été remis.
05:36Vraiment, c'est top.
05:38On sent le lien de confiance.
05:39En tout cas, merci Sébastien pour ce témoignage.
05:42Votre réponse, réaction à l'ammonie.
05:44On voit, voilà, ce lien de confiance, ça va se généraliser.
05:47Peut-être selon vous, des patients, vous suivez encore ce lien entre l'homme et la machine ?
05:52Évidemment, c'est l'homme quand même qui manipule la machine.
05:54Il faut être honnête.
05:55Voilà, donc il faut être honnête, l'homme est toujours aux commandes.
05:58Et surtout, l'intérêt, comme je le répète, c'est moins de morbidité, moins d'effets secondaires.
06:03Le patient vient de le dire parfaitement.
06:06Avec également une sécurité dans les gestes, une précision.
06:10Et on peut le dire, une qualité opératoire qui est meilleure que ce que l'on fait avec la main.
06:15Je le disais tout à l'heure, il est difficile d'accéder à certains endroits.
06:18Et puis, en plus, ce robot, il peut faire des mouvements de 360 degrés.
06:22Tandis que la main du chirurgien, elle ne tourne que de moins de 260 degrés.
06:25Mais il n'y a pas de risque de bug quand même ?
06:26On va sur Facebook, on a posé la question à nos auditeurs.
06:29Corinne nous dit par exemple, si la machine vient à bugger, bonjour les dégâts.
06:32Est-ce qu'il y a quand même un risque d'erreur ?
06:34Ça peut être des erreurs plus fortes que l'être humain ?
06:36Non, mais la machine peut avoir un problème, certes.
06:39Et ça, on continue la chirurgie par une chirurgie classique.
06:42Ça arrive même, exceptionnellement, que l'on parte pour une chirurgie robotisée
06:45et qu'on soit, en cours d'intervention, obligé de modifier la technique opératoire.
06:50Donc, l'homme reste toujours le maître.
06:52Bien évidemment, la question la plus importante, c'est l'expérience de l'opérateur.
06:56C'est comme partout.
06:57Et l'intérêt, et également avec cet appareil, et j'insiste beaucoup,
07:01il y a deux consoles l'une à côté de l'autre,
07:03et on peut former les jeunes médecins,
07:05avec toujours le seigneur à côté qui va corriger et prendre la main.
07:09Donc, c'est une question d'expérience,
07:11et je dois dire que les chirurgiens qui ne veulent pas en faire n'en font pas,
07:15mais ceux qui en font, le font bien.
07:16Il y a encore le choix, en tout cas, ça va venir progressivement,
07:19en tout cas avec ce robot DaVinci XI,
07:21qui coûte quand même environ 2 millions d'euros.
07:22On aurait aussi pu parler du coup, mais ce sera pour une prochaine discussion.
07:26Merci beaucoup, docteur Alain Meunier,
07:27de nous avoir répondu, président de la Ligue contre le cancer à Montbéliard.
07:31Merci.
07:31Il est 8h22.