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00:0013h, 14h, Europe 1 13h.
00:03Avec Céline Dero sur Europe 1, il est 13h17.
00:06Céline, c'est l'heure d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour
00:08pour décrypter l'actualité de ce lundi 14 avril.
00:10Le journaliste Jean-Michel Salvatore
00:12et le chroniqueur politique Olivier D'Artigol.
00:15Bonjour les amis, ravie de vous retrouver.
00:16Bonjour Céline.
00:17En ce début de semaine, un début de semaine bien chargé.
00:20Alors l'actualité avant 14h,
00:21on va parler de ces 40 milliards d'euros
00:24qu'il va falloir donc trouver pour boucler le budget 2026 à pic.
00:27La vraie cure d'austérité commence, qui va payer l'addition ?
00:31Et voilà la menace d'une censure aussi qui ressurgit.
00:34On parlera aussi de cette saillie de Bruno Retailleau
00:35qui accuse le syndicat de la magistrature de prendre des positions politiques.
00:40Et puis ce que révèle l'incendie d'un McDonald's en périphérie de Toulouse
00:43la semaine dernière par des militants pro-palestiniens,
00:46on va décortiquer l'analyse très pertinente,
00:48toujours pertinente du politologue Jérôme Fourquet.
00:51Mais pour commencer, parlons de ce nouveau coup de froid
00:54dans les relations entre la France et l'Algérie.
00:55L'Algérie qui exige donc le départ de 12 agents de l'ambassade de France
00:59dans les 48 heures.
01:00La raison, l'arrestation d'un agent consulaire algérien
01:03soupçonné d'avoir participé à l'enlèvement d'Amir DZ.
01:06C'est un opposant au régime algérien.
01:08L'Algérie nous mène par le bout du nez.
01:09On va écouter la réaction justement de Sébastien Chenu,
01:12le vice-président du RN, invité de Sonia Mabrouk,
01:14ce matin à 8h10 sur Europe 1.nc News.
01:16Une entourloupe, une façon encore une fois pour l'état algérien de nous marcher dessus.
01:22En réalité, ces barbouseries, ces opérations sur notre sol
01:25qui vivent à traquer des militants qui sont hostiles au pouvoir algérien
01:29sont autant de mauvaises manières faites à la France
01:32et qui montrent que l'Algérie nous mène par le bout du nez.
01:35Jean-Noël Barraud peut aller s'aplatir toutes les semaines en Algérie,
01:40peut parler de riposte graduée.
01:43Bruno Retailleau peut faire des moulinets, des bras.
01:46Boilem Sansal est toujours emprisonné.
01:48Les OQTF ne sont toujours pas renvoyés.
01:51Et nous avons une augmentation du nombre de visas algériens de 91%.
01:55Donc l'Algérie se moque de nous.
01:57Est-ce que l'Algérie se moque de nous, Jean-Michel Salvatore ?
02:00J'ai un peu l'impression quand même.
02:03Il faut quand même reconnaître.
02:04Retailleau, lui, était plutôt sur une position dure.
02:09Il y a beaucoup de gens au gouvernement et au Quai d'Orsay
02:11qui ont refait la leçon en lui disant
02:12« Mais on ne traite pas les affaires internationales comme ça,
02:16on discute, il faut apprendre la négociation,
02:18il faut être patient, etc. »
02:20Le délai n'aura pas duré longtemps.
02:22Et on voit le résultat.
02:23C'est-à-dire que là, il y a une surréaction quand même
02:26du gouvernement algérien sur cette histoire.
02:30Et là, on voit bien que les Algériens ne sont pas du tout
02:32dans une logique d'apaisement, mais restent quand même
02:35dans une logique d'affrontement.
02:39Et c'est vrai que...
02:40Quand on se souvient un petit peu du voyage de Jean-Noël Barreau
02:43la semaine dernière, c'était absolument incroyable.
02:45Quand il a fait des grandes déclarations disant
02:47qu'il fallait tourner la page, des tensions actuelles,
02:49qu'il fallait reconstruire un partenariat d'égal à égal,
02:52c'était il y a moins d'une semaine.
02:53Oui, ils avaient parlé d'un long échange franc et amical
02:56destiné à renouer un dialogue fructueux et d'égal à égal.
03:00Et c'est vrai que Jean-Noël Barreau avait même demandé
03:03un geste d'humanité avec la libération de Wallen Sansal,
03:07alors que ce n'est pas un geste d'humanité,
03:08c'est un geste de justice.
03:10Puisque Wallen Sansal, il est retenu dans les prisons algériennes
03:14alors qu'il n'a absolument rien fait.
03:15Donc on a le sentiment qu'Emmanuel Macron, Jean-Noël Barreau
03:20ont donné beaucoup et que finalement,
03:23ils ne sont pas payés de retour.
03:24Olivier Vertigol.
03:25L'Algérie demande le retour en France de 12 agents français,
03:29dont des membres du ministère...
03:30Sous 48 heures en plus.
03:31Sous 48 heures, dont des membres du ministère de l'Intérieur.
03:35Donc en effet, de nouveau, un coup de semence très dur
03:40concernant la relation franco-algérienne
03:43alors que nous pensions être sur une amorce de réchauffement,
03:49de nouveau une crise,
03:52et sur une très sale affaire, il me semble.
03:54Sur une très sale affaire,
03:55parce que le parquet national antiterroriste a été saisi,
03:59c'est d'ailleurs à partir du moment où le parquet a été saisi
04:01que l'enquête s'est accélérée,
04:04et avait quand même sur le sol français
04:06une puissance étrangère, en l'occurrence l'Algérie,
04:10qui organise l'enlèvement et la séquestration
04:13d'un opposant au régime de Théboune,
04:16avec cet influenceur très présent sur les réseaux sociaux,
04:22mais qui a bénéficié de l'asile politique dans notre pays en 2023,
04:27il va sans dire que c'est une affaire
04:29qui peut prendre une dimension très très importante,
04:33une crise entre les deux pays.
04:36Alors les Algériens disent à l'exécutif,
04:38mais vous n'avez qu'à le libérer.
04:39Non mais ça ne fonctionne pas comme ça chez nous,
04:42ça fonctionne dans un régime autoritaire,
04:43sauf que là c'est la justice qui a en main ce dossier.
04:47Et alors on le précise,
04:48les douze personnes expulsées sont toutes placées
04:50sous l'autorité de Bruno Retailleau,
04:52on est d'accord que cette action d'expulsion
04:54vise clairement le ministre de l'Intérieur ?
04:57Ben oui, parce qu'on a quand même un petit peu le sentiment
05:00que les Algériens jouent entre Retailleau et Jean-Noël Barraud
05:06et Emmanuel Macron, il y a une espèce de jeu comme ça.
05:08Mais c'est vrai que c'est une affaire incroyablement sérieuse,
05:10et je pense que pour les Français,
05:13ça rappelle une affaire encore plus grave,
05:16qui est l'affaire Ben Gaparka.
05:17Quand en 1965, du côté de Saint-Germain-des-Prés,
05:22l'un des opposants au régime avait disparu,
05:27alors il avait disparu, il n'a jamais réapparu,
05:29donc il a été tué.
05:30Alors que dans le cas d'Amir Desaides,
05:33bon ben c'est pas le cas,
05:34il a été libéré au bout de 27 jours,
05:36mais c'est vrai que...
05:3827 heures.
05:3927 heures, pardon, 27 heures,
05:40mais il y a un peu les mêmes ingrédients,
05:43finalement des barbouzes sur le sol français,
05:46qui font la police du gouvernement algérien,
05:51et donc c'est vrai que c'est une affaire
05:53qui peut devenir très très grave.
05:55Il faut quand même se souvenir que l'Algérie
05:56avait lancé contre Amir Desaides
05:589 mandats d'arrêt internationaux,
06:01donc ça veut dire à quel point cette personne
06:03gênait le gouvernement algérien,
06:05et donc ça n'en restera pas là évidemment.
06:06Et souvenez-vous de cet entretien
06:07qu'avait accordé le président algérien
06:10Abdelmagid Tebboune à l'Opinion,
06:11le 3 février dernier, il avait dit
06:13« Tout ce qui est retailleux et douteux
06:15compte tenu de ces déclarations hostiles
06:16et incendiaires envers notre pays,
06:18il n'y a donc plus de coopération
06:19à l'inverse de la DGSE,
06:21sous la tutelle du ministère des Armées,
06:22qui a su garder ses distances. »
06:24Il y avait à l'agenda du ministre de la Justice
06:27Gérald Darmanin un déplacement prévu
06:29en Algérie dans les tout prochains jours,
06:32je ne sais pas s'il va rester à l'agenda.
06:35En tout cas, nous savons très bien
06:36que la résolution de la crise franco-algérienne
06:39se joue entre deux personnes,
06:42le président algérien et le président français.
06:44Tout le reste, j'ai envie de dire,
06:46est du décorum.
06:47Mais je ne pense pas qu'Emmanuel Macron
06:49puisse accepter les dernières décisions
06:52du régime algérien
06:54avec en suspens, quand même,
06:56aussi le devenir
06:57de Boilem Sansal.
06:59Parce qu'on sent bien qu'il y a
07:00dans la stratégie algérienne
07:01un chantage sur l'idée
07:03« Vous libérez l'agent consulaire algérien
07:07et on pourra reconsidérer Boilem Sansal,
07:10le Sansor ».
07:10C'est ça le sous-texte.
07:11Jean-Michel Salvatore.
07:13Il faut se souvenir que la semaine dernière,
07:15Emmanuel Macron avait fait une grande déclaration
07:17pour dire qu'il espérait bien
07:19un geste de clémence
07:21du gouvernement et du président algérien.
07:23Après la fin du Ramadan.
07:25Donc Emmanuel Macron était quand même
07:26dans une logique d'apaisement
07:28et on voit bien que ça ne va pas marcher.
07:30Alors je pense que ça va aussi
07:31poser un problème de politique intérieure.
07:33Parce que finalement,
07:35on voit bien qu'il y a deux lignes
07:37au sein de l'exécutif français.
07:39Il y a la ligne d'Emmanuel Macron
07:41qui est quand même le chef de l'État
07:42avec son ministre des Affaires étrangères.
07:44Et puis la ligne de Rataillot.
07:46Et c'est un sujet de plus
07:49à traiter entre Rataillot et le gouvernement.
07:53Il y en a d'autres.
07:53Il y a la loi sur la fin de vie.
07:55Il y a le budget, etc.
07:56Ça finit par faire beaucoup.
07:58Et est-ce que ce n'est pas quelque part
07:59une victoire aussi pour Bruno Rataillot
08:01qui ne gagne rien pour l'instant ?
08:06Mais c'est une victoire quand même.
08:07Il a pris date en effet.
08:09Il a pris date en disant
08:10j'étais pour une riposte graduée
08:12avec le soutien à un moment donné de Matignon.
08:15Quand il y a eu une volonté d'apaisement
08:17portée par le ministre des Affaires étrangères
08:19Emmanuel Macron, il a dit
08:20très bien, si vous arrivez avec cette stratégie-là
08:23qui n'est pas la mienne, dont acte.
08:25Il se mettait en retrait.
08:26Tout cela sera très positif.
08:27Mais si vous n'y arrivez pas,
08:29alors il faudra reprendre.
08:31Il a même évoqué l'idée
08:32que c'est grâce à la pression,
08:34à la tension qu'il a pu exercer
08:36que le rapport de force
08:37à l'origine maturienne
08:38a évolué.
08:41Ce qui a permis après la démarche
08:43du ministère des Affaires étrangères.
08:47Mais en tout cas,
08:48j'ai le sentiment que ceux qui théorisaient
08:50le fait que Bruno Rotaillot doit partir
08:52parce que c'est un désaveu.
08:53Non, il peut y avoir
08:54un nouveau temps politique
08:56en faveur de sa stratégie.
08:59Jean-Michel Falacan.
09:00L'élection pour la présidence de LR
09:02qui est quand même dans un mois.
09:05Et là,
09:06Laurent Wauquiez la semaine dernière
09:07ricanait beaucoup quand même
09:09sur la naïveté supposée
09:10de Rotaillot,
09:12sur le fait qu'il avalait
09:13coup l'œuvre sur coup l'œuvre
09:14et que finalement,
09:15sa présence au gouvernement
09:16ne servait strictement à rien.
09:17Il prouve que la ligne dure,
09:20c'est la bonne ligne en fait.
09:21Oui,
09:21et on voit bien que là,
09:23l'histoire n'est pas terminée
09:25et là,
09:25Rotaillot objectivement
09:26a gagné un point.
09:28Allez,
09:2813h26,
09:29on reste ensemble
09:29dans quelques instants.
09:30On va parler de ce budget
09:3140 milliards d'euros les amis.
09:33Où allons-nous les trouver ?
09:35Les riches,
09:36il paraît,
09:37semble-t-il,
09:37vont passer à la caisse
09:38mais pas que.
09:39On va décrypter tout cela
09:40et le gouvernement
09:41est prêt à tout.
09:42A tout de suite.
09:4313h, 14h,
09:43vous écoutez Céline Giraud
09:44sur Europe 1.
09:45Céline Giraud