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00:00Aujourd'hui, on a clairement décidé d'arrêter de la fermer.
00:03Une femme, on lui demande d'être souriante, bonne sous tous rapports,
00:07pas trop bruyante et de pas rire trop fort et d'être délicate.
00:10Moi, je ne sais pas mes qualités premières.
00:12Ça ouvre d'autres portes, ça enferme certaines.
00:14Moi, dans ma carrière, on m'a déjà dit que je n'étais pas assez souriante,
00:17un nombre incalculable de fois.
00:19Et ça ne me donne qu'une envie, c'est de sourire encore moins.
00:22Parce que voilà, on ne dira jamais ça à un homme, en fait.
00:24On est dans un pays où on a la chance de pouvoir se battre.
00:27Le mouvement que je constate, au-delà de MeToo, au-delà de l'évolution de tout ça,
00:32c'est qu'on a décidé qu'on allait arrêter de se taire.
00:35Que ce soit l'affaire Pellico ou Adèle Haenel,
00:38toutes ces choses-là font des racines un peu partout
00:41et donnent aux femmes le sentiment qu'elles peuvent faire quelque chose pour elles.
00:47C'est une question d'éducation pour les hommes comme pour les femmes.
00:50Les petites filles, on leur a appris qu'il fallait être douce, délicate.
00:53Comme on apprend aux petits garçons, tu ne vas pas garder tes cheveux longs,
00:58on dirait une petite fille, ou tu es quoi ce jouet rose.
01:01Ce n'est pas tant juste apprendre aux garçons à respecter l'autre, finalement.
01:06C'est aussi apprendre aux femmes de prendre leur place et de ne pas avoir peur.
01:10À partir du moment où on n'a plus peur, on parle.
01:12Et quand on parle, c'est là que la honte change de camp, justement.
01:16Parce que c'est très concret de changer de camp.
01:18La honte, elle empêche beaucoup de choses chez les garçons.
01:21Un garçon qui va se sentir exposé, qui va se sentir jugé.
01:24Il y a son comportement entier qui va changer.