Pékin va imposer des droits de douane de 34% sur tous les produits importés des États-Unis à partir du 10 avril, a annoncé vendredi le ministère chinois des Finances. Cette annonce se veut une réponse aux nouveaux droits de douane de 34% annoncés mercredi par Donald Trump sur les produits chinois, qui s'ajoutent aux 20% déjà imposés ces dernières semaines.
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00:00Nicolas, Donald Trump va-t-il, peut-il reculer sur la guerre commerciale ?
00:04On n'en prend pas vraiment le chemin ce matin après les annonces de cette nuit,
00:07l'annonce d'une escalade, notamment des frais de douane qui vont frapper les Chinois.
00:11Jusqu'où peut aller le président américain, Nicolas ?
00:14Jusqu'où il peut aller, jusqu'où il veut.
00:16Il n'y a aucun problème puisqu'en Chine, il est prêt à monter à 104 % de surtaxes.
00:20On était à 54. Il dit « je vais vous mettre 50 % de plus dès demain ».
00:25Alors réaction de Washington face à la représaille de la Chine.
00:29La Chine, vendredi, dit « puisque c'est comme ça, moi jeudi, je vous mets aux Américains 34 %. »
00:34Tout ce qui vient des États-Unis sur le sol chinois, c'est 34 %.
00:38Donc voilà, la Chine a quelques heures pour renoncer à ces 34 %,
00:41si elle ne veut pas se prendre, les 50 % en plus venus des États-Unis.
00:45Alors les Chinois ont mis aussi d'autres choses dans la balance.
00:47Ils ont fait une liste noire d'entreprises américaines
00:49qui désormais ne peuvent plus s'approvisionner sur le territoire chinois.
00:52Je n'ai pas trouvé le détail de la liste.
00:53Et ils ont aussi décidé de nouvelles restrictions
00:57sur les exportations de métaux rares de Chine vers les États-Unis.
01:01Effectivement, ce n'est pas une désescalade.
01:02Alors cette rupture, on peut parler de rupture d'ailleurs entre la Chine et les États-Unis ?
01:05Il y a une forme de rupture, si on est à plus de 100 % de droits de douane, oui.
01:08Oui, c'est une rupture parce que là, tout s'arrête en matière d'échange commercial.
01:10De toute façon, vous avez bien remarqué que là où les droits de douane sont délirants,
01:14c'est Asie, Asie du Sud-Est.
01:16Nous, c'est chaud, mais ce n'est pas délirant comme ce qui se passe.
01:19Le Vietnam a 46 %, c'est la fin du Vietnam.
01:21Bon alors, est-ce que les États-Unis peuvent se passer des produits chinois ?
01:26Ah, c'est un vrai sujet. Pour l'instant, ce n'est pas renseigné.
01:28Oui, il faudrait recréer des usines dans la Rust Belt aux États-Unis,
01:31en Pennsylvanie, dans le Michigan, qui referaient du textile.
01:35Ce n'est pas gagné.
01:36D'abord, il faut des années quand même pour installer ces usines.
01:38Il faut des compétences aussi.
01:39Pas sûr que les Américains aient ces compétences.
01:41Et il faut qu'il y ait de la rentabilité.
01:43Aller construire une paire de Nike en Virginie,
01:47ce n'est pas forcément rentable pour Nike.
01:49Alors Nicolas, cette rupture,
01:50est-ce qu'elle peut avoir des conséquences, notamment pour nous ?
01:53L'histoire, c'est qu'effectivement, les 440 milliards de dollars
01:56que la Chine vend tous les ans aux États-Unis,
01:58il y a un moment où à plus de 100 % de droits de don,
02:00c'est un peu terminé, donc il faut trouver des clients ailleurs.
02:02Alors tout le monde anticipe un déferlement des produits chinois en Europe.
02:05Et pourquoi pas, même à la limite, une baisse des prix de ces produits.
02:08Si l'offre explose, les prix pourraient baisser.
02:10Bon, après, les produits chinois, ils n'ont pas besoin de déferler davantage.
02:14Ils sont clairement déjà chez nous.
02:15Et les prix sont déjà très bas.
02:17Vous savez que Témuishain, Chine,
02:18ce sont 600 avions par jour qui atterrissent en Europe.
02:21Ils sont bien là, les produits chinois.
02:22Donc il est évident que l'Europe ne va pas pouvoir absorber
02:24la surcapacité de production mondiale.
02:28Et de toute façon, la demande, à un moment, ne sera pas au rendez-vous.
02:30Vous n'allez pas avoir quelqu'un qui, du jour au lendemain,
02:31va se mettre à acheter trois fois plus chez Tému parce que...
02:34Non, à un moment, on est un peu au taquet.
02:36Alors si la guerre commerciale peut relancer l'inflation,
02:38c'est évidemment en priorité aux États-Unis.
02:41Aujourd'hui, en Europe, l'inflation est toujours en train de baisser.
02:44Et cette baisse ne s'est pas interrompue.
02:46Maintenant, il est possible qu'il y ait des produits qui montent.
02:49Des produits faits par des Américains,
02:50sur lesquels les produits vont coûter beaucoup plus cher,
02:53et sur lesquels les marches sont très menacées.
02:55Effectivement, ils pourront monter leur prix, bien sûr, aux États-Unis,
02:57mais peut-être aussi dans les endroits où il y a une clientèle assez aisée,
03:00comme en Europe.
03:01C'est le cas de l'iPhone.
03:02Voir le prix de l'iPhone monter, y compris en Europe, c'est possible.
03:05Dell a déjà dit, les ordinateurs, les serveurs, les prix vont monter.
03:08Exactement le même discours de la part des fabricants de textiles
03:12en Asie du Sud-Est.
03:13Nike a dit, mais prix vont monter.
03:14Gap a dit, mais prix vont monter.
03:16Abercrombie & Fitch a dit, mais prix vont monter.
03:18C'est certain.
03:19Alors sans doute plus aux États-Unis qu'en Europe.
03:21Mais par exemple, imaginez Apple qui décide
03:24de répercuter l'intégralité sur le sol américain
03:26de ce qu'il subit avec son Made in China.
03:28Eh bien, l'iPhone 16 passe de 600 dollars aux États-Unis à 845 dollars.
03:32L'iPhone haut de gamme Pro Max passe de 1 600 dollars à 2 800 dollars.
03:37A-t-il encore un client, même américain, en face de lui ?
03:40Et puis après, il est possible que des prix augmentent en Europe
03:43sur la liste des produits que l'Europe va décider de surtaxer aux États-Unis,
03:47comme par exemple les oranges de Floride.