Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
La ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, déclare "ne pas partager" la position personnelle de François Bayrou sur l'exécution provisoire prononcée dans le jugement de Marine Le Pen. Le Premier ministre s'est dit "troublé" à l'énoncé du jugement à l'encontre de l'ancienne patronne du FN puis du RN, condamnée à cinq ans d'inéligibilité avec exécution immédiate, même en cas d'appel, dans l'affaire des assistants parlementaires du FN.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour, ravie de vous retrouver dans Questions politiques, l'émission politique du dimanche
00:13sur France Inter, diffusée sur France Info, la télé et en partenariat avec le journal
00:18Le Monde.
00:19C'est un dimanche d'affrontements politiques.
00:22D'un côté les soutiens de Marine Le Pen, rassemblée à Paris, derrière elle, après
00:26sa condamnation cette semaine pour détournement de fonds publics.
00:30De l'autre côté, le camp du Président, réuni en meeting aujourd'hui en Seine-Saint-Denis
00:35pour défendre la justice et la démocratie.
00:38Même combat pour une partie de la gauche, là ce sera Place de la République.
00:42Alors qui sortira gagnant de ce drôle de dimanche ? Est-ce que ce sont ceux qui désavouent
00:48les juges ou ceux qui rappellent les vertus de la séparation des pouvoirs ?
00:53Étrange spectacle, en tout cas quand l'état de droit n'est tout à coup plus une évidence
00:58en France.
00:59On en parle avec notre invitée, Elisabeth Borne, la ministre de l'Éducation nationale,
01:03numéro 2 du gouvernement Bayrou, numéro 2 du parti Renaissance derrière Gabriel Attal,
01:09l'ancienne première ministre et notre invitée ce dimanche dans Questions politiques en direct
01:14et jusqu'à 13h.
01:15Bonjour Elisabeth Borne, merci d'accepter notre invitation, à mes côtés pour vous
01:26interviewer Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions et François Sfressoz du journal
01:31Le Monde.
01:32Bonjour à toutes les deux mesdames.
01:33Bonjour.
01:34Ouvrons cette émission avec vos images de la semaine à toutes les trois, vous allez
01:38nous raconter un petit peu ce qui vous a marqué dans l'actualité.
01:41Il y a eu beaucoup de choses, je commence avec vous Elisabeth Borne.
01:45Qu'est-ce qui vous a interpellé cette semaine en particulier ?
01:47Écoutez, moi, c'est l'image de Donald Trump avec son tableau à la main expliquant, voilà,
01:57sur votre écran, les tarifs douaniers qui vont s'appliquer à chaque pays.
02:02Moi, je trouve que c'est une image qui est saisissante, à la fois sur la forme et sur
02:07le fond.
02:08Sur la forme, on a un peu l'impression d'être dans une émission de télé-réalité, alors
02:12on le sait, Donald Trump, c'est un homme de média et il nous a déjà habitués à
02:18des séquences assez inédites, comme celle avec le président Zelensky.
02:22Mais sur le fond, c'est quand même une décision d'une gravité extrême qui, finalement,
02:29est une forme de déclaration de guerre commerciale mondiale avec des conséquences qu'on ne
02:36mesure pas encore forcément, ce qui est d'abord pénalisante pour les Américains puisque
02:42c'est une forme d'impôt qui va s'imposer aux classes moyennes américaines.
02:47Et puis, ce qui m'a aussi frappé, c'est quand on regarde, finalement, ce sont les
02:51pays les plus pauvres qui sont les plus touchés.
02:54Du coup, on voit que ça peut aussi avoir des conséquences en chaîne qu'on soupçonne
02:58sans doute pas encore.
02:59Est-ce qu'il va falloir aider les entreprises françaises ? Pensons un peu à nos entrepreneurs.
03:03Est-ce qu'il va falloir secourir ceux qui investissent énormément aux Etats-Unis et
03:07qui vont sans doute se le prendre en plein fouet ?
03:08Alors, il y a des filières qui sont particulièrement touchées.
03:11Vous savez que le président de la République, le gouvernement ont rencontré immédiatement
03:15dans les 24 heures les filières qui sont les plus touchées.
03:18Et puis, naturellement, on va être aux côtés de ces filières.
03:22Et par ailleurs, il y a une réponse européenne.
03:24Il ne s'agit pas de monter dans une escalade de tarifs commerciaux, mais de dire que l'Europe
03:30se prépare à répondre.
03:32Est-ce qu'on songe déjà peut-être à un nouveau quoi qu'il en coûte, d'un style
03:35différent de l'époque du Covid ? Mais je veux dire, voilà un soutien malgré tout
03:39massif qu'il va falloir leur apporter.
03:41Je pense que ce n'est pas l'esprit.
03:42On peut rappeler que parmi les pays européens, on n'est pas le pays le plus touché.
03:46Mais il y a des filières qui peuvent souffrir et qu'il va falloir accompagner.
03:51Et Éric Lombard a annoncé qu'il recevrait aussi le ministre de l'Économie, qui recevrait
03:57les organisations patronales, les représentants des entreprises pour voir avec eux quels sont
04:03les soutiens dont ils peuvent avoir besoin.
04:05Voilà, ce sera le 14 avril.
04:07Dans un entretien aux Parisiens aujourd'hui, François Bayrou, le Premier ministre, dit
04:11qu'il y a quand même un risque de ralentissement de la croissance, peut-être même de récession
04:15à cause de cette politique des droits de douane.
04:17Est-ce que ça doit nous inciter à revoir la trajectoire budgétaire, à dire au fond
04:22que revenir à 3% de déficit en 2029, c'est plus cohérent, il vaut mieux essayer de préserver
04:28la croissance ? Comment vous voyez les choses, vous ?
04:32Alors évidemment, il faut tenir notre trajectoire de finances publiques et pour une raison simple,
04:37c'est que quand on a des déficits, on a une dette qui augmente et des intérêts
04:43de la dette qui pèsent de plus en plus lourd sur le budget.
04:46Et donc ça veut dire qu'au lieu de consacrer de l'argent à préparer l'avenir, par exemple
04:51pour l'éducation, pour la recherche, pour la transition écologique, finalement on a
04:55une partie des impôts payés par les Français qui conduit à payer la dette.
05:00Donc l'objectif de 3% de déficit en 2029, ce n'est pas tout simplement un dogme, c'est
05:06vraiment une nécessité pour pouvoir consacrer nos ressources à des bons investissements.
05:12Donc on ne s'adapte pas à la situation ?
05:14Si on rentre dans une turbulence mondiale, et évidemment on fera tout et l'Europe fera
05:20tout pour se protéger, pour protéger ses citoyens et son économie, on ne peut pas
05:25non plus prendre des mesures qui elles-mêmes accentueraient la récession.
05:29Allez, autre image marquante.
05:30Vous parlez des 0,5% du PIB quand même, comme possibilité de facteur de récession.
05:34Bien sûr, c'est l'impact qui peut être redouté, ensuite je vous dis, il faut que
05:39l'Europe présente sa réponse, et puis qu'on essaie de reprendre aussi des discussions
05:43avec les Etats-Unis, pour ne pas rentrer dans une guerre commerciale qui pénalise tout
05:47le monde.
05:48Allez, autre image marquante, j'arrivais à le dire, Nathalie Sagritte, la condamnation
05:51de Marine Le Pen cette semaine évidemment, et le plan B comme Bardella qui finalement
05:56n'est plus une réalité.
05:57Alors ça va aller très vite, le plan B, cette photo, sauvons l'année d'April 6,
06:02c'était la manifestation tout à l'heure, mais quand on voyait la tête de Jordane Bardella
06:05et celle de Marine Le Pen, l'un à côté de l'autre, on avait l'impression d'être
06:08dans le feuilleton succession, avec toutes les difficultés que ça peut poser, passer
06:12la main.
06:13Faut-il systématiquement qu'un dauphin ou une dauphine tue la mère ou le père pour
06:17pouvoir réussir à aller de l'avant ? Donc on a eu un balai cette semaine, entre Mme
06:23Le Pen qui criait au scandale, M. Bardella qui disait toujours prêt, Mme Le Pen qui
06:27lui disait, il ne faut pas s'exciter, il y aura le temps, tu seras prêt bien plus
06:30tard.
06:31Et maintenant tout ce que dit Jordane Bardella ou Marine Le Pen est pesé ou trébuché de
06:35manière à ce que ce soit un soutien tout en étant prêt au risque que Jordane Bardella
06:39ne soit pas totalement prêt in case, c'est-à-dire en 2027, parce que si avec la voie de la justice
06:45il est prêt, ou il se croit prêt, ou il est propulsé de ne pas avoir la présidentielle,
06:49ça sera peut-être un peu court, il aura à ce moment-là 30 ans, 31 ans.
06:54Dernier point, je vais très vite, ça n'a aucun rapport avec de la promo, c'est pas
06:58un devoir, c'est une envie, mardi soir, 3 épisodes, Clause Barbie, la première fois
07:04qu'on traite les 124 heures de procès, c'est, non, je l'ai précisé, mais c'est
07:10juste une envie folle que les gens puissent le voir, c'est le contraire du devoir de
07:13mémoire, c'est pas un devoir de le regarder, c'est un, j'ose pas dire plaisir, mais
07:18c'est passionnant.
07:19C'est exactement comme ça que l'histoire devrait être enseignée, réalisation Gabriel
07:22Lebaumin, ne ratez pas, mardi soir, les 3 épisodes du procès Barbie, on a l'impression
07:27d'y être.
07:28C'était l'invité, effectivement, à 8h20 ce matin sur France Inter, vous voulez réagir ?
07:32Non, je réagis, parce que je pense que d'avoir des documentaires de ce type-là, c'est extrêmement
07:36précieux à l'heure où les témoins, où les victimes disparaissent.
07:41Les notions de l'extrême droite, du fascisme, du nazisme, à toutes les sauces.
07:44Donc du coup, je pense que ce sera aussi un outil qu'on pourra montrer dans les classes.
07:49Allez, on termine avec l'interview-fluff ce matin de François Bayrou dans Le Parisien
07:53aujourd'hui en France, avec vous Françoise ?
07:55Oui, avec une interrogation sur le comportement de François Bayrou, qui parle beaucoup, vous
08:00l'avez dit, on l'a entendu cette semaine à l'Assemblée Nationale, on le lit dans
08:03le journal, 3 pages, mais au fond, il ne décide pas tellement, il commande beaucoup, il corrige
08:09parfois ce qu'il a dit, ou il complète ce qu'il a dit, mais en fait, là où il y a
08:13un trouble, c'est qu'il n'est pas dans sa fonction première de Premier ministre,
08:17qui est d'arbitrer et de décider.
08:19En fait, ce qu'on comprend, c'est qu'il est face à une situation budgétaire absolument
08:24invraisemblable.
08:25On voit qu'il y a l'effort de réarmement à faire, on voit qu'il y a cette histoire
08:29des droits de douane qui nous tombent dessus, et qu'à un moment, il va falloir que tous
08:33collectivement on atterrisse.
08:35C'est-à-dire, comment on adapte le modèle français à ce qui vient de nous tomber sur
08:39la figure ? Et j'ai l'impression que lui hésite, parce que la représentation nationale
08:44elle-même n'a pas encore très bien pris conscience de tout ce qui nous dégringole
08:48sur la figure.
08:49Donc c'est la saison des congrès, LR, le PS, mais c'est sûr qu'à un moment, il va
08:53falloir atterrir.
08:54Et le problème pour lui, pour le Premier ministre, c'est que plus il attend, plus
08:57il se dévitalise aux yeux de l'opinion, qu'il sent bien qu'il y a des décisions
09:01impopulaires à prendre, et plus il attend, plus il risque au fond d'être complètement
09:05dévitalisé, et je pense que c'est un petit cercle vicieux en ce moment qui est en train
09:09de se créer.
09:10Je peux réagir, parce qu'en fait, moi je suis bien placé pour savoir que c'est une
09:16fonction dans laquelle vous êtes rarement couvert d'éloge, et dans laquelle quoi que
09:20vous fassiez, de toute façon, ce n'est pas ce qu'il fallait faire.
09:22Mais la question, ce n'est pas ça, c'est, il est trop patentiste ou pas ? Il est trop
09:24haut dans l'immobilisme ?
09:25Non, mais je pense qu'il l'annonce, il y aura le 15 avril.
09:28Non, le 15 avril, il dit « je sensibilise les Français ». Il n'y a pas de décision
09:32encore.
09:33Oui, mais parce que je pense qu'être conscient de la nécessité d'agir, de rénover notre
09:40modèle social pour garder quelque chose auquel je pense que tous les Français sont attachés,
09:45c'est déjà poser les faits, manifestement, quand on voit le débat public, on a l'impression
09:50que la prise de conscience n'est pas là.
09:52Mais elle utilise un mot très fort, Françoise, elle dit « il est dévitalisé, ce Premier
09:56ministre ».
09:57Le risque, c'est qu'au fond, parce que le pari, c'est qu'il s'appuie sur l'opinion
10:01pour essayer de pousser les politiques à se responsabiliser.
10:04Or, il se dévitalise dans l'opinion là, parce que les gens lui disent « mais décidez
10:08ce décidé, ça ne vient pas ». Est-ce qu'il n'y a pas un risque là ?
10:11Vous êtes d'accord ou pas ?
10:12Le gouvernement, il est au travail.
10:14Moi, j'ai par exemple présenté une réforme que je pense très importante sur le recrutement
10:19et la formation initiale des professeurs.
10:21Manifestement, il peut se passer des décisions importantes dont on ne parle pas beaucoup.
10:26Donc, le gouvernement est au travail.
10:28Le soutien que nous devons apporter aux magistrats dans l'exercice de leurs fonctions doit être
10:39un soutien, en effet, inconditionnel, non mesuré, puissant.
10:44Il est vrai qu'il y a des interrogations.
10:47Il se trouve que le seul point de l'exécution provisoire fait que des décisions lourdes
10:54et graves ne sont pas susceptibles de recours.
10:58Je considère comme citoyen qu'il devrait y avoir…
11:03Je suis citoyen et donc, les principes du droit font que les décisions de justice
11:11sont protégées, que les magistrats doivent être soutenus et que c'est au Parlement,
11:17lorsqu'il s'agit de s'interroger, de prendre ses responsabilités.
11:20Petit retour en arrière avant de parler de toutes ces manifestations politiques cet après-midi.
11:27On vient donc d'entendre François Bayrou lors des questions au gouvernement.
11:31C'était mardi à l'Assemblée, après la condamnation de Marine Le Pen cette semaine
11:36à 4 ans de prison, dont 2 fermes, 100 000 euros d'amende et 5 ans d'inéligibilité
11:41avec exécution provisoire.
11:43Une partie de la classe politique a immédiatement contesté la partialité de cette décision
11:47de justice, à l'extrême droite, à droite aussi, et même le Premier ministre semble
11:52visiblement tergiversé.
11:54Elisabeth Borne, est-ce que vous partagez les atterroiements de François Bayrou sur
11:57la condamnation de Marine Le Pen ?
11:59Est-ce que vous y voyez une condamnation politique ?
12:01Et est-ce que la peine d'exécution provisoire qui a été prononcée vous semble de trop ?
12:07Alors d'abord, François Bayrou, il dit des choses très importantes, qu'il y a une séparation
12:11des pouvoirs et donc qu'on ne commande pas les décisions de justice.
12:15Et il condamne aussi tous ceux qui s'en prennent aux juges, tous ceux qui se permettent
12:22effectivement de les livrer à la vindicte populaire, donc il dit ça.
12:26Mais lui-même s'interroge sur la décision de justice ?
12:29Alors lui-même fait part d'une réflexion, très franchement je ne la partage pas, sur
12:34l'exécution provisoire.
12:36L'exécution provisoire, c'est quelque chose qui est prévu quand il y a un cadre
12:41récidive.
12:42Et je pense que tout le monde a pu entendre au cours du procès, le Rassemblement national
12:48considère qu'il est dans son bon droit d'utiliser des fonds européens en dehors
12:52des règlements fixés par la Commission européenne.
12:55Donc on est typiquement dans le cas où on peut avoir un risque de récidive, en tout
13:01cas manifestement, le Rassemblement national conteste le principe même de ce qui lui est
13:07reproché.
13:08Mais du coup ça veut dire qu'il faut supprimer l'exécution provisoire ou pas ?
13:11Moi ça n'est pas mon point de vue, c'est le Parlement naturellement qui doit trancher.
13:16L'exécution provisoire, vous savez c'est une règle qui n'est pas propre à l'inéligibilité
13:21et qui s'applique quand on a un risque de récidive, manifestement les juges ne doivent
13:27pas…
13:28Mais est-ce que vous trouvez que le Premier ministre aurait peut-être plutôt dû ne
13:33rien dire pour au fond que l'exécutif ait une position commune et dise mais laissons
13:40les juges travailler, qu'ils appliquent une loi ?
13:42L'exécutif dit la même chose, les juges appliquent la loi qui a été votée par le
13:48Parlement et il n'y a pas à commenter les décisions de justice.
13:51Oui mais il y a une marge d'appréciation dans les décisions des juges.
13:55Il est prévu par exemple l'exécution provisoire à effet immédiat, c'est par exemple quand
13:59il y a eu un accident de la route pour que la récidive on ne puisse pas écraser une
14:02deuxième fois quelqu'un, dans le cas de pédophilie ou de viol pour qu'on ne puisse
14:06pas recommencer.
14:07Est-ce que finalement le principe de l'appel qui est un principe sacro-saint n'est pas
14:11un peu entamé par le fait que l'exécution provisoire dans le cas de Marine Le Pen fait
14:16qu'en gros elle ne pourra pas être candidate à la présidentielle ?
14:18Alors elle a comme tout justiciable un droit au recours et vous avez entendu que la cour
14:25d'appel a annoncé que la décision serait rendue au plus tard à l'été 2020.
14:29Mais ce n'était pas naturel ça, ça a été provoqué parce qu'il y a eu une motion.
14:32Ça vous a choqué ce délai raccourci ou pas ?
14:34C'est une décision prise en toute indépendance par la cour d'appel donc moi je préférerais
14:40ne pas commenter de décision de justice.
14:43Je dis simplement que peut-être tout le buzz que le Rassemblement National a voulu faire
14:49autour de l'idée qu'il serait privé de candidat et ça renvoie aussi à ce que vous
14:53disiez sur le fait que jusqu'à présent ils nous avaient vendu toutes les qualités
14:56de Jordan Bardella, manifestement ils ont changé de point de vue mais en tout cas toute
15:00cette argumentaire qui sert de prétexte à une attaque en règle contre les juges ne
15:05tient pas.
15:06Alors justement, attaque en règle contre les juges, des juges rouges, un carteron de
15:11juges.
15:12Est-ce que vous pensez que l'état de droit est menacé en France ou est-ce que c'est
15:16au fond de la défense d'un parti qui revient un peu à sa fibre populiste ?
15:21Alors je pense que les masques tombent et fort heureusement et je pense que c'est aussi
15:26le sens de la mobilisation y compris du rassemblement de Renaissance aujourd'hui, c'est de dire
15:32qu'il y a des citoyens dans ce pays, les plus nombreux possibles, qui n'acceptent
15:39pas cette remise en cause de l'indépendance de la justice, qui n'acceptent pas qu'on
15:43prenne les juges à partie.
15:44Mais en effet, on voit bien que dans le projet du rassemblement national, ils ne portent
15:49pas l'état de droit.
15:51Est-ce qu'il fallait malgré tout transformer, parce que c'est ça qui s'est passé, vous
15:55êtes en train de parler du meeting aujourd'hui, du grand rassemblement organisé par votre
16:00parti, par Renaissance, est-ce qu'il fallait à ce point suivre ce qui s'est passé, répondre
16:05à Marine Le Pen et donc transformer le rassemblement, non pas pour le lancement d'ores et déjà
16:11des futures campagnes, mais pour s'opposer à Marine Le Pen ?
16:14Alors ça reste un meeting qui était très attendu par nos militants, qui doit aussi
16:21tirer tous les enseignements des états généraux qui ont été lancés par Gabriel Attal, mais
16:26quand on a un parti qui fait circuler une pétition contre une décision de justice
16:33qui appelle à manifester contre une décision de justice, je pense que c'est important de
16:38rappeler que nous, nous sommes attachés à l'état de droit, parce qu'au fondement
16:42de l'état de droit, il y a l'indépendance de la justice, il y a le fait de ne pas s'en
16:46prendre aux magistrats.
16:47Quand Xavier Bertrand dit qu'on peut tomber dans le panneau de la victimisation de Marine
16:52Le Pen, c'est-à-dire en gros que tout se situe par rapport à son agenda et qu'elle
16:55donne le tempo de la vie politique, c'est-à-dire la manif à République, elle est fille écolo,
17:01les socialistes qui ne s'y mettent pas maintenant mais qui réfléchissent à un autre moyen,
17:05et Renaissance finalement qui transforme son congrès en quelque chose qui sera aussi une
17:11réaction.
17:12Est-ce que finalement elle n'a pas réussi son coup en faisant parler d'elle dans tous
17:15les lieux de l'échiquier politique ?
17:17Je pense que c'est normal quand on a une telle attaque contre l'état de droit qu'il
17:22y ait une réaction de la classe politique.
17:24Et comme vous le soulignez, ça ne doit pas nous faire oublier qu'à la base, il y a
17:30des faits graves qui sont reprochés d'avoir un système de détournement de fonds publics,
17:36les fonds du Parlement européen, pour payer des assistants parlementaires qui manifestement
17:41faisaient autre chose que d'assister des parlementaires.
17:43On a eu beaucoup de tweets étrangers, notamment celui de Donald Trump qui disait « Libérez
17:49Marine Le Pen, prenons fait et cause pour Marine Le Pen ». Est-ce qu'il y a un risque
17:52d'ingérence ?
17:53Il y a une ingérence manifeste quand on a des commentaires de Donald Trump, quand on
18:00a effectivement des soutiens de Vladimir Poutine ou d'Orban qui viennent au secours
18:07de Marine Le Pen.
18:09Ça nous montre peut-être quels sont ses alliés et ce qu'elle souhaiterait voir se
18:14réaliser en France.
18:15Alors, continuons à parler de ce meeting, de ce rassemblement aujourd'hui, de votre
18:20parti.
18:21Vous voulez fusionner votre parti, Renaissance, alors Le Vaud, vous êtes la numéro 2, c'est
18:25ce que je disais en introduction, et le Modem, François Bayrou ce matin dans la presse,
18:29ce dont parlait tout à l'heure Françoise Fressoz.
18:31Vous dites oui, il est d'accord pour cette fusion, mais avec beaucoup de conditions me
18:35semble-t-il.
18:36Il faudra respecter les convictions de chacun, les valeurs de chacun, les sensibilités de
18:41chacun.
18:42Ça fait beaucoup de conditions pour que ça marche tout ça, non ?
18:44Enfin, je pense qu'il ne faut pas s'emballer.
18:47Moi, j'ai répondu à une question d'un journaliste qui me demandait si ça pouvait avoir du sens
18:54de réfléchir à l'unité du Bloc central.
18:58Et je pense qu'en effet, ça peut avoir du sens parce que, vous savez, moi je me suis
19:01engagé en 2017 parce que je crois fondamentalement à la ligne centrale qui était portée par
19:07Emmanuel Macron.
19:08Donc, je pense que j'ai simplement fait part de mon souhait que notre famille politique,
19:15ce Bloc central, réfléchisse à la façon dont il peut être le plus fort.
19:19Donc, ça pourrait être une forme de confédération.
19:20L'idée avait été lancée par Emmanuel Macron quand Édouard Philippe est parti
19:24du gouvernement, d'une espèce de pôle un petit peu organisé, dans lequel il y aurait
19:30eu aussi Horizon.
19:31Pourquoi là, vous êtes tous les deux, si j'ose dire, Modem et…
19:34Pourquoi il n'y a pas Horizon ?
19:36Est-ce que le Bloc central, finalement, ne devrait-il pas être une confédération qui
19:40va de l'un à l'autre ?
19:42Et c'est un peu étrange de voir que le Modem est…
19:44Non, mais vous voyez, compte tenu de la gravité de l'actualité internationale et nationale,
19:50c'est peut-être des débats qui ne vont pas passionner les Français.
19:52Moi, ça m'importe…
19:54Ça peut être une façon de s'organiser pour la défiance.
19:56Moi, ce qui m'importe, c'est que ma famille politique se donne toutes les chances de d'abord
20:04proposer un projet aux Français et donc de travailler sur des idées et de s'organiser
20:10pour être le plus fort possible pour les prochaines élections et notamment les prochaines
20:14échéances présidentielles.
20:15Et Edouard Philippe, pardonnez-moi Françoise, Edouard Philippe, dans sa prise de parole
20:20en ce moment, donc le parti Horizon dont parlait Nathalie Saint-Cricq, il fait toujours
20:25partie de votre majorité ?
20:26Bien sûr.
20:27Bien évidemment.
20:28Il n'y a pas des idées qui vous surprennent, voire qui vous choquent ?
20:31Alors, vous voyez, je pense que c'est important que chacun exprime ses idées et il y a beaucoup
20:35de choses qui nous rassemblent.
20:37Ensuite, chacun peut avoir sa sensibilité.
20:39Mais que ce Bloc central, Renaissance, le Modem, Horizon, l'UDI, qu'on réfléchisse
20:46à la façon de nous organiser, ça me paraît naturel.
20:49Moi, mon objectif, c'est qu'on puisse remporter les prochaines échéances électorales.
20:52Mais juste, je précise ma pensée pour que les auditeurs nous comprennent bien.
20:56Edouard Philippe, cette semaine, à l'Assemblée nationale, ses députés ont porté une proposition
21:02de loi qui estime que dès le premier mois de prison, il doit pouvoir être fait dans
21:07un établissement pénitentiaire et non plus avec un bracelet électronique autour du pied.
21:13Vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
21:14Je crois que c'est un peu différent de ce qui a pu être voté quand Edouard Philippe
21:18a été Premier ministre.
21:19Ça va plus loin ?
21:20C'est assez différent.
21:22Il ne s'adresse pas tout à fait au même électorat ?
21:24Non, voilà.
21:25Mais après ça, vous savez, quand on a de telles menaces des extrêmes de part et d'autre,
21:31je pense qu'à un moment donné, c'est important de se demander ce qui peut nous
21:33rassembler.
21:34Et beaucoup nous rassemblent.
21:35Est-ce qu'il n'y a pas aussi une crainte chez vous que le Bloc central puisse basculer
21:41trop à droite par rapport à ce qui avait été à l'initial, c'est-à-dire l'aventure
21:45macroniste de 2017, qui était quand même le progressisme issu au fond de la gauche.
21:50Est-ce que vous êtes dans une démarche de rééquilibrage, de repeser dans ce sens-là ?
21:55Moi, je souhaite que le centre reste au centre.
21:58Centre gauche ?
21:59Non, au centre.
22:00Et que le centre de gravité reparte un peu ?
22:03Vous le jugeriez où, là, le centre de gravité ?
22:05Le centre de gravité doit être équilibré.
22:08Je pense que le modem porte ça, je pense que Renaissance porte ça.
22:12Je pense qu'il faut qu'on s'attache d'abord, et c'était quand même aussi l'idée initiale
22:19que portait Emmanuel Macron, c'est qu'on ne s'enferme pas dans des vieilles recettes,
22:23dans des slogans.
22:24On bâtit des réponses de fond à des difficultés importantes.
22:29On évoquait tout à l'heure la situation de notre modèle social.
22:33On sait qu'il y a des préoccupations sur beaucoup de sujets régaliens, que ce soit
22:38la sécurité, l'immigration, sur tous ces sujets.
22:42Nous ne nous enfermons pas dans des vieilles recettes et dans des slogans simplistes.
22:46Bâtissons des réponses concrètes.
22:48Et j'ai eu l'occasion de le dire, je ne pense pas qu'on puisse apporter des réponses
22:54à des problèmes compliqués par des réponses simplistes.
22:56Et juste, Gabriel Attal, le numéro un de votre parti, vous êtes juste à ses côtés.
23:02Vous en avez parlé avec lui, il est d'accord avec cette idée de fusion des centres ?
23:05Vous en avez parlé avec lui ?
23:08Je n'ai pas de doute que Gabriel Attal souhaite la victoire du Bloc central en 2027.
23:13Lui surtout.
23:14En 2027, c'est vous la première, vous n'en avez parlé pas, moi.
23:18Je sais qu'il n'y a pas de problème de personne, je sais que le programme passe
23:21avant les gens, je sais qu'on n'est pas encore en 2027, toutefois, comme certains
23:25réfléchissent à une mode de désignation d'un candidat, est-ce que le fait d'une
23:28confédération possible s'accompagnerait d'une primaire possible ?
23:31Honnêtement, c'est beaucoup trop tôt pour discuter.
23:33Il va bien falloir s'y mettre.
23:35En plus, vous utilisez vos confédérations, mais pour l'instant, ça n'a pas été
23:38recréé.
23:39Objectivement, c'est beaucoup trop tôt pour réfléchir.
23:42On voit que peut-être chaque mois apporte des bouleversements impensables à l'échelle
23:50internationale ou nationale.
23:52Je pense qu'on va se dire que concentrons-nous sur le fait d'apporter des réponses aux
23:56défis qui sont aujourd'hui.
23:58Les défis d'aujourd'hui, c'est notamment les droits de douane qui s'abattent sur
24:03l'ensemble des pays.
24:04C'est la guerre qui est toujours présente aux portes de l'Europe.
24:09Mais ça pollue quand même un petit peu la réflexion, tout ça.
24:13C'est-à-dire que quand on veut réfléchir bien à un programme et qu'il y a autant
24:16de gens qui veulent marquer les esprits, ils peuvent être tentés de faire un coup
24:19à gauche, un coup à droite, un coup pour exister.
24:22Je pense que le fait de répondre aux attentes des Français, d'être capable de proposer
24:30un projet qui redonne de l'espoir et pour avoir participé à la campagne des Européennes,
24:35à la campagne législative.
24:37Vous voyez, quand on a des gens qui ne croient pas que ça ira mieux demain, quand on a des
24:43gens qui craignent que ça aille moins bien pour leurs enfants que pour eux, on voit qu'il
24:47y a des réponses de fond à bâtir.
24:49Et je souhaite qu'on s'attache d'abord à apporter ces réponses de fond.
24:53Allez, la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne, est notre invitée ce dimanche
24:57dans Questions politiques.
24:59Elisabeth Borne voudrait vous faire écouter une maman d'élèves, elle s'appelle Jeanne
25:04Dray, son fils est scolarisée à l'école maternelle Émile Zola, à Saint-Ouen, en
25:09Seine, dans Seine-Saint-Denis, une école qui vient d'être fermée et déménagée
25:14ailleurs pour cause de trafic de drogue.
25:16On écoute cette maman d'élèves.
25:19Voilà, moi j'ai habité longtemps juste à côté, pendant 13 ans, donc j'ai bien
25:23vu tout le trafic qu'il y a.
25:26Toujours des descentes de policiers, etc.
25:29Mais ça ne bouge pas en fait.
25:32Je comprends que les parents dont leurs enfants sont aux 15, en aient peut-être un petit
25:37peu ras-le-vol d'avoir ce passage permanent de dealers et de policiers sous le nez des
25:45enfants.
25:46Pourquoi ça ne bouge pas, Elisabeth Borne ? Pourquoi c'est l'école qui est obligée
25:49de déménager et pourquoi ce n'est pas le trafic de drogue qui est démantelé ?
25:52C'est clair que l'école ne peut pas reculer face à des trafics, face à de la violence.
25:59C'est évidemment un sujet dont moi j'ai parlé avec le ministre de l'Intérieur,
26:03Bruno Retailleau, avec le maire de Saint-Ouen.
26:06Il faut rétablir un environnement sur-sécurisé autour de cette école.
26:12C'est quoi un environnement sur-sécurisé ?
26:14C'est un environnement dans lequel il n'y a pas de trafic.
26:17Ce que le ministre de l'Intérieur a eu l'occasion de dire, c'est que plutôt qu'une opération
26:22ponctuelle, il souhaite préparer une réponse de fond parce qu'on peut démanteler un point
26:27de deal qui se reconstitue 20 mètres plus loin et qui revient.
26:30Donc il souhaite qu'il y ait un travail de fond qui soit fait, qui est en cours, qui
26:33prend du coup un peu plus de temps.
26:35Mais l'engagement que moi je prends, c'est qu'on rétablira avec le gouvernement, avec
26:41le ministre de l'Intérieur, un environnement sûr autour de cette école qui doit se réinstaller
26:46au plus vite.
26:47A la rentrée de septembre ?
26:49Bien sûr, bien sûr.
26:51Même avant ça ?
26:52Vous savez, le maire a annoncé que le 28 avril, les classes seraient accueillies dans
27:00d'autres locaux.
27:01Si l'intervention de police, l'intervention judiciaire peut intervenir avant, c'est mieux.
27:08Si la préparation ne le permet pas, l'école devra se réinstaller dans un environnement
27:13sûr à la rentrée.
27:15Il y a beaucoup d'écoles qui sont comme ça installées à proximité de points de
27:18deal ?
27:19Il y a systématiquement, et vous savez qu'avec Bruno Retailleau, on a adressé une instruction
27:24conjointe au préfet, au recteur, à nos responsables académiques, pour leur demander
27:30de regarder département par département, les établissements qui peuvent être dans
27:36un environnement qui est insuffisamment sécurisé, dans lesquels il peut y avoir des faits de
27:42et d'avoir des discussions entre le préfet, le responsable de l'éducation nationale,
27:47le procureur, pour avoir les actions nécessaires qui s'imposent pour assurer la sécurité
27:53dans nos établissements scolaires et à leurs abords.
27:55Et ça veut dire surtout un gros renforcement de caméras ?
27:58Non, vous savez, les interventions, c'est vraiment des choses à regarder cas par cas.
28:05Ça peut être évidemment de la vidéoprotection, ça peut être aussi de la sécurisation des
28:12abords de l'école.
28:14Ce sont des réponses qui doivent être bâties localement entre l'éducation nationale,
28:20évidemment les forces de l'ordre, la justice, les polices municipales.
28:26C'est un travail qui se mène naturellement aussi avec les maires pour assurer la sécurité.
28:31C'est important, vous voyez, qu'on ait mobilisé conjointement avec le ministre de l'Intérieur,
28:37nos responsables, donc les préfets pour ce qui le concerne et les recteurs pour ce qui me concerne,
28:42pour qu'on assure la sécurité dans nos établissements et à leurs abords.
28:45Mais dans ces écoles-là, il faudrait mettre un peu plus de personnel, peut-être pas éducatif,
28:50mais je veux dire pédagogique.
28:52Mais vous savez que ça fait partie des mesures qui sont prévues dans les premières décisions
28:57que j'ai eues à prendre et apportées.
28:59Il y a eu la stabilité des postes du ministère de l'Éducation nationale et il y a des renforts
29:05qui sont prévus, notamment sur des CPE, sur des assistants d'éducation.
29:10On a des brigades mobiles de sécurité qui peuvent aussi intervenir.
29:14Naturellement, on doit aussi consacrer des moyens pour veiller aux côtés des forces de l'ordre,
29:19aux côtés des polices municipales, aux côtés des services de la protection judiciaire de la jeunesse
29:24à assurer un climat apaisé dans nos établissements.
29:27Elisabeth Borne, à partir de la rentrée 2026, donc dans 18 mois maintenant,
29:32une licence, c'est-à-dire un bac plus 3, va suffire pour devenir enseignante ?
29:38Il y aura ensuite deux années professionnalisantes, non mais je ne les oublie pas,
29:42qui seront même rémunérées.
29:441400 euros la première année, 1800 la deuxième semble-t-il.
29:48Comme à la grande époque de l'école normale, d'abord pourquoi cette réforme ?
29:52Est-ce que le fait de baisser le niveau de recrutement des professeurs
29:56va permettre d'attirer plus de jeunes vers l'enseignement ?
29:59Est-ce que c'est ça la philosophie de cette réforme ?
30:02Vous savez, à contrario, quand on a passé le recrutement des professeurs au niveau du Master 2,
30:11on a perdu 45% de candidats pour le concours de professeurs des écoles.
30:16C'est tout simple, c'est qu'il y a moins d'étudiants qui ont un Master 2
30:20que d'étudiants qui ont un Master 1.
30:22Donc le Master 2, c'est plus 5, c'est bac plus 5 ?
30:24Oui, à bac plus 5, vous avez forcément moins d'étudiants qu'à bac plus 3.
30:28Et vous savez, pour avoir discuté, puisqu'il y a déjà à titre expérimental,
30:32notamment pour la formation des professeurs des écoles, des licences pluridisciplinaires,
30:38je pense que ces jeunes, après le bac, il y a beaucoup de jeunes
30:43qui sont enthousiasmés à l'idée de devenir professeur des écoles.
30:46Et aujourd'hui, il n'y a pas, ou il n'y a qu'à titre expérimental,
30:50un parcours simple pour devenir professeur des écoles.
30:53Devenir professeur des écoles, je pense que c'est important qu'on ait cette licence pluridisciplinaire
30:58où on vous apprend des maths, du français, de l'histoire géo, de l'SVT, de l'orthographe.
31:05Sans être un expert d'une matière, c'est ça que vous voulez nous dire ?
31:09Sans oublier aucune matière.
31:13Et de pouvoir être recruté dès la fin de la licence, c'est aussi un accès plus démocratique,
31:19je pense à ces fonctions de professeur des écoles,
31:22parce qu'ensuite vous êtes rémunéré pendant deux ans.
31:25Et on vous apprend, et 4 professeurs sur 5 aujourd'hui nous disent
31:29qu'ils considèrent qu'ils sont insuffisamment préparés au cœur du métier
31:34qui est aussi de gérer une classe, de prendre en charge des élèves à besoins particuliers.
31:40Donc qu'on conçoive un parcours sur mesure pour former nos professeurs des écoles
31:46et nos professeurs en général, ça me semble juste une question de bon sens.
31:50Donc c'est à la fois plus d'attractivité, redonner envie d'enseigner,
31:55et des professeurs mieux préparés pour élever le niveau des élèves.
31:59Alors ça on peut adhérer, mais quand finalement vous dites que c'est un recrutement qui est plus démocratique
32:04pour les personnes qui voudraient devenir enseignants,
32:06en fait est-ce que c'est le problème que ce soit démocratique le recrutement ?
32:09Est-ce que je veux dire démocratique ?
32:10Le problème n'est pas simplement qu'il soit capable et bon.
32:12Non mais quand je dis démocratique, c'est que...
32:14C'est-à-dire qu'on a l'impression que comme personne veut venir, pour résumer la question...
32:18Ah non.
32:19Enfin comme personne... Ils sont moins nombreux à vouloir être candidatés pour être profs,
32:24on baisse le niveau pour être sûr d'en avoir.
32:26Non mais on ne baisse pas le niveau, on recrute à la fin de la licence,
32:30et derrière vous avez deux années de formation en master,
32:35mais simplement, ça n'est pas un détail, ces formations elles sont payées.
32:39Donc ça veut dire que ça permet à des étudiants qui peuvent peut-être pas,
32:43ou qui peuvent être en difficulté pour faire cinq années d'études sans être rémunérés,
32:47d'être rémunérés.
32:48Si ça s'avère non concluant, ils repartent ou on les garde ?
32:52Pardon ?
32:53Oui j'ai pas compris la question non plus, pardonnez-moi Nathalie.
32:55Les professionnalisants se rendent compte qu'il y a un problème avec eux et que ça ne marche pas.
32:59C'est comme pour tout élève fonctionnaire ou fonctionnaire stagiaire,
33:03vous êtes titularisé à la fin.
33:05D'accord.
33:06Et donc si jamais vous abandonnez avant, vous êtes obligé de rembourser ce que l'État vous a...
33:09Vous savez, moi je me réjouis parce que ce que je vois sur Parcoursup,
33:13c'est que les quelques licences pluridisciplinaires qui existent,
33:17elles attirent de plus en plus de jeunes.
33:19Donc je suis convaincue qu'on va attirer beaucoup de jeunes vers ces parcours.
33:22On n'attire pas les gens et les jeunes avec des salaires plus confortables aussi ?
33:27Alors il y a, dans les discussions qu'on va mener avec les organisations syndicales,
33:33la revalorisation du milieu de carrière de nos enseignants.
33:36Vous savez, on a travaillé sur le début de carrière,
33:39les salaires en début de carrière et de fin de carrière,
33:43mais il y a une sorte de plateau un peu désespérant pour les enseignants.
33:47Discussion quand ?
33:48Les discussions vont démarrer prochainement.
33:50Et on a les moyens financiers ?
33:52Françoise parle souvent de la situation financière de la France.
33:55Est-ce qu'on a les moyens d'augmenter nos enseignants ?
33:57Vous êtes sanctuarisé comme les militaires.
33:59Est-ce que dans la feuille de route du gouvernement, c'est la défense et l'éducation ?
34:05Je pense que si vous avez écouté le Premier ministre,
34:08et si moi je suis re-rentré dans un gouvernement,
34:11ce qui n'allait pas forcément de soi,
34:14c'est parce que précisément l'éducation nationale, l'enseignement supérieur, la recherche,
34:19ce sont des priorités.
34:20Vous savez, c'est le ministère de l'avenir en fait.
34:22Mais c'est des priorités, il n'empêche quand même que les subventions
34:25que vous distribuez aux différents établissements scolaires
34:27pour leur permettre de faire des sorties scolaires,
34:29dans des expos, dans les théâtres par exemple,
34:33ce sont des subventions qui ont été supprimées en cours d'année radicalement, rapidement.
34:37Je pense que vous faites référence à la part collective du pass culture
34:41qui n'ont pas été supprimées.
34:43Le budget est en augmentation.
34:46Je pense qu'il y a eu un tel engouement,
34:48où on a dû dépenser 50 millions en 10 jours,
34:51qu'on a voulu calmer un peu le jeu.
34:53Mais bien évidemment, on maintient.
34:56Elles existent, vous savez, je pense qu'on en est à plus de 60 millions d'euros déjà qui sont engagés.
35:02Il y a des établissements qui n'ont plus rien là, visiblement.
35:04Qui n'ont plus la possibilité d'organiser des sorties scolaires.
35:07Je pense que les établissements qui avaient pré-réservé des sorties
35:12avec le pass culture, la part collective,
35:15ont eu une réponse positive.
35:17Et ensuite, on aura à gérer la situation à la rentrée.
35:20Alors je voudrais qu'on parle aussi du scandale Bétharame,
35:23cette affaire d'abus sexuels et de violences physiques
35:26dans un collège lycée catholique Notre-Dame de Bétharame.
35:29Voilà ce qu'en disait cette semaine le nouveau président de la conférence des évêques de France,
35:33Monseigneur Jean-Marc Aveline.
35:36Cette question à laquelle on est affronté avec Bétharame
35:40et d'autres endroits, nous révèle aussi qu'il y a du point de vue des structures,
35:47des choses à faire évoluer, indépendamment de la question des abus,
35:51mais il y a des choses à faire évoluer du lien entre l'enseignement catholique et l'Église.
35:57L'enseignement catholique est dans l'Église, bien sûr.
35:59Mais du point de vue des structures, on a pas mal de choses
36:02et ça concerne aussi d'autres questions.
36:04Pour moi, ça révèle ça.
36:06Je pense qu'il faudra qu'on encourage sérieusement une révision de la façon dont nous travaillons en Église
36:19avec l'enseignement catholique.
36:22Est-ce que l'Éducation nationale va devoir changer sa façon de travailler avec les établissements catholiques ?
36:29L'Éducation nationale a changé sa façon de travailler avec tous les établissements privés sous contrat.
36:36Depuis Bétharame ?
36:37Il n'y avait pas de contrôle.
36:39Il n'y avait quasiment pas de contrôle des établissements privés sous contrat.
36:44Il y aura désormais des contrôles.
36:47Ma prédécesseure Nicole Belloubet avait engagé des moyens supplémentaires.
36:54Les contrôles, ils vont se faire.
36:5640% des établissements seront contrôlés dans les deux ans.
36:59Inopinés ?
37:00Inopinés si on a des signalements.
37:02Et ce qui va nous y aider, c'est qu'on demande aussi des remontées systématiques
37:07de tous les faits de violence à ces établissements privés,
37:10comme c'est le cas pour les établissements publics.
37:13Que par ailleurs, on se donne les moyens de mieux écouter la parole des élèves,
37:21notamment avec des questionnaires systématiques tous les trimestres dans les internats,
37:26avec des questionnaires systématiques après les sorties scolaires avec l'UIT,
37:30en rénovant le 119 sur l'enfance en danger.
37:34Donc on se donne tous les moyens de repérer des faits de violence,
37:39des faits problématiques, des signaux faibles, y compris de violence,
37:42et de contrôler, d'intervenir.
37:44Mais il y en a plus dans le privé que dans le public des violences a priori ?
37:49On s'interroge en fait.
37:51On est focalisant sur les établissements privés.
37:53On est sur des situations qui sont mises à jour depuis l'affaire de Notre-Dame de Bétarame,
38:02qui sont mises à jour et qui remontent à des périodes anciennes.
38:06Donc ces situations-là, elles relèvent de la justice.
38:10Moi j'entends des témoignages absolument dramatiques d'anciens élèves.
38:16Il faut que ces victimes puissent être accompagnées et que la justice fasse son travail.
38:21Moi en tant que ministre aujourd'hui, je m'occupe de la situation des établissements d'aujourd'hui.
38:27Et tout ce que je viens d'évoquer, c'est pour prévenir,
38:30pour que ce type de situation ne se reproduise plus.
38:33Et je peux vous assurer, et j'étais encore la semaine dernière dans un rectorat
38:37qui m'a présenté le plan de contrôle qu'ils avaient mis en place,
38:40on veut s'assurer que partout, les enfants ne font pas l'objet de violences morales, physiques ou sexuelles.
38:49Et donc du coup ça veut dire que, je vais appeler ça des inspections,
38:51dites-moi si contrôle et inspection ça signifie la même chose,
38:54mais est-ce qu'il y a beaucoup d'inspections qui ont déjà été lancées ?
38:57Parce que vous me donnez l'impression de parler au futur.
38:59Et s'il y a eu des inspections lancées, quels en sont les résultats ?
39:02Non, les inspections, elles se lancent actuellement.
39:05Les rectorats ont reçu le guide.
39:08On est en train de déployer des moyens supplémentaires.
39:11Donc on va passer de 80 inspecteurs dédiés à ces inspections à 200 en deux ans.
39:20Donc on est aussi en train de créer une mission d'appui au sein de l'inspection générale.
39:25Donc on se donne les moyens.
39:27Voilà, l'objectif c'est vraiment que de tels faits ne puissent plus se reproduire.
39:31Et donc j'ai bien compris avec la question de Françoise,
39:33les mêmes mesures de contrôle vont être mises en place également dans les établissements publics ?
39:37Alors dans les établissements publics, on a déjà un dispositif de remontée des faits de violence.
39:42Donc on souhaite qu'ils soient étendus aux établissements privés sous contrat.
39:47Les questionnaires, ils valent dans le privé comme dans le public.
39:50Donc voilà.
39:51Il y a des choses qui remontent déjà dans le public ou pas ?
39:53Des faits de violence dans des internats, d'abord on a beaucoup moins d'internats.
39:57Je ne suis pas en train de dire que tout est parfait.
40:00Vous voyez, moi j'ai eu connaissance de faits, notamment dans une sortie scolaire.
40:04Donc chacun doit balayer devant sa porte.
40:08Et nous, nous devons aussi renforcer notre vigilance pour que des violences ne soient pas possibles
40:14dans des établissements publics ou dans des établissements privés.
40:17Une petite précision sur le voile dans les compétitions et dans le sport.
40:23On a cru comprendre que Bruno Retailleau et Gérald Darmanin n'étaient pas sur la même ligne que vous et le Premier ministre.
40:28Et le Premier ministre ce matin dit dans Le Parisien qu'il va y avoir un texte de loi.
40:32Qu'est-ce qu'il y aura dans ce texte de loi ?
40:34Tout le monde, je crois, est d'accord.
40:38Comme on a déjà beaucoup de sujets de débat, n'inventons pas des polémiques quand il n'y a pas lieu.
40:43Elle a été close.
40:44Du coup, il y a une proposition de loi qui interdit le port du voile dans les compétitions sportives
40:50qui a été adoptée au Sénat et qui sera inscrite à l'Assemblée nationale.
40:53Le reste du temps, quand ce n'est pas compétition ?
40:56Le reste du temps, ça ne s'applique pas.
40:58Et vous serez vigilante quand même sur ce qui peut se passer ?
41:01Bien sûr, bien sûr.
41:02Vous savez, depuis la loi de 2021, confortant les principes de la République,
41:09il y a des engagements qui doivent être repris par les associations et les clubs sportifs.
41:13Allez, Isabelle Borne, trois questions encore et elles sont importantes sur l'éducation.
41:171. Fabrice Balanche, maître de conférence à l'université Lyon 2, a été prise à partie en plein cours.
41:23C'était cette semaine.
41:25Cet enseignant, ce maître de conférence, est opposé à une soirée de rupture du jeûne du ramadan.
41:32Est-ce qu'il faut supprimer toutes les références religieuses dans les établissements scolaires et universitaires ?
41:38En l'occurrence, cette rupture du jeûne, l'université avait décidé de l'interdire pour risque de trouble à l'ordre public.
41:48Ce qui est scandaleux, inacceptable, c'est que ce professeur ait été empêché de donner son cours par des individus masqués,
41:57cagoulés, qui sont intervenus et qui l'ont obligé à quitter la salle.
42:01Donc ça, c'est inacceptable.
42:02L'université lui a immédiatement accordé la protection fonctionnelle et a fait un signalement au procureur.
42:08Moi, je serai toujours aux côtés.
42:09C'est le cas aussi du ministre de l'Enseignement sur la période de la recherche qui est à mes côtés.
42:13On sera toujours auprès de nos professeurs pour qu'ils soient protégés et qu'on protège la liberté d'enseigner qui est fondamentale dans nos universités.
42:22Mais du coup, vous irez jusqu'à porter plainte ou pas, par exemple ?
42:25Les établissements... Alors, l'université aujourd'hui, il y a une proposition de doigt que je soutiens de la députée Violette Spielbutt,
42:33pour que l'institution puisse porter plainte à la place de l'agent qui était victime de violences, en l'occurrence de menaces.
42:42Mais voilà, il faudrait changer les textes. En tout cas, le signalement au procureur a été fait.
42:47Et naturellement, le professeur bénéficie de la protection fonctionnelle.
42:51Autre question importante sur les groupes de niveau en maths et en français pour les élèves de 6e et de 5e.
42:56Est-ce qu'ils seront maintenus à la rentrée prochaine ?
42:59Il s'agit de groupes de besoin.
43:01Ça a changé de nom plusieurs fois.
43:03Le décret a été publié au journal officiel ce matin même.
43:08Ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas évaluer, et c'est ce qu'on fait.
43:12Il y a une évaluation par l'inspection générale qui est en cours.
43:15Et sur la base des recommandations qui sont faites, nous transmettrons des recommandations aux établissements.
43:21Allez, question complémentaire.
43:22Et pour finir, vous avez été entendu cette semaine par les gendarmes dans l'enquête sur la Tour Triangle à Paris.
43:28Pour Favoritisme, c'est un immense immeuble en cours de construction dont l'ouverture devrait avoir lieu l'année prochaine, en 2026.
43:37Il faut rappeler que vous avez été la directrice de l'urbanisme de la ville de Paris entre 2008 et 2013.
43:43Au moment où les appels d'offres ont été lancés, le droit d'entrée de 263 millions d'euros a été demandé aux candidats à ce projet.
43:51Pourquoi la société Vipari, qui a décroché la concession, n'a pas dû s'acquitter de ces 263 millions d'euros ?
43:57J'ai été entendu sous le régime de l'audition libre, au titre de mes anciennes fonctions qui se sont terminées en janvier 2013.
44:07Et ce dont vous parlez, c'est-à-dire l'attribution du contrat d'exploitation du parc des expositions, ne relevait pas de la direction de l'urbanisme.
44:16Et par ailleurs, et largement postérieure à mon départ de la ville de Paris.
44:20Donc les enquêteurs ont souhaité avoir mon éclairage sur ces sujets.
44:24Et naturellement, moi je suis à la disposition des enquêteurs comme des commissions d'enquête parlementaires.
44:30Merci Élisabeth Borne. L'émission se poursuit, il est temps d'accueillir notre second invité pour le livre de la semaine.
44:46Bonjour Cédric Zabot.
44:47Bonjour.
44:48Soyez le bienvenu sur le plateau de questions politiques. Vous pouvez ajuster rapidement.
44:52Voilà, soyez à l'aise.
44:54Vous dirigez l'association des maires ruraux de France.
44:57Vous êtes un défenseur acharné de nos territoires.
45:00Et vous publiez un livre, La démocratie du quotidien, aux éditions de l'Aube.
45:04Dans ce livre, vous rendez un hommage appuyé à celles et ceux qui s'engagent pour faire vivre leur commune.
45:10Et vous tentez d'en encourager d'autres à y aller, à leur tour, à s'engager, à s'investir, à œuvrer pour le collectif et pour l'intérêt général.
45:18Nous sommes à moins d'un an des élections, des prochaines élections municipales.
45:23Le scrutin de 2026 aura lieu en mars prochain.
45:26Il y aura 500 000 conseillères et conseillers municipaux à élire.
45:31C'est énorme et cela veut dire qu'il va falloir trouver à peu près, à peu plus d'un million de candidates et de candidats.
45:38Cédric Zabot, comment fait-on pour trouver tous ces gens-là ?
45:41On leur raconte l'histoire. On leur raconte l'histoire qui est magnifique.
45:44Tous ces élus qui aujourd'hui s'engagent, là, ils existent.
45:47C'est 450, 500 000 élus qui œuvrent, des conseillers municipaux, des adjoints, des adjointes, des mères, femmes et hommes.
45:55Et ils œuvrent au quotidien.
45:57Et moi, j'invite les citoyens à se poser cette question de « Est-ce que je ne peux pas aller prendre ma part pour la prochaine fois ? »
46:04On se donne le temps. On n'est pas obligé d'à chaque fois traiter les choses dans l'urgence, comme dans le champ politique national, sérieux.
46:10Et à l'échelle locale, on peut le faire en se disant aujourd'hui, on peut se projeter où il y a des signaux faibles, il y a des bruits.
46:17En disant, là, moi, je sais que j'y retourne et je sais que je n'aurai pas de souci à trouver des gens sur ma liste.
46:24Et puis, il y en a d'autres qui nous disent que c'est peut-être un peu plus compliqué, etc.
46:26Donc, prenons le temps de se poser. Prenons le temps de réfléchir, de pousser la porte de la mairie, d'aller discuter, d'aller dialoguer.
46:33C'est quoi ? Ça fonctionne comment, une mairie ? Et peut-être qu'on va pouvoir trouver une manière d'y entrer.
46:38Vous êtes très positif, mais en même temps, on a l'impression que c'est comme un peu pour les enseignants.
46:42Il y a une sorte de crise de recrutement parce qu'on est face à des administrés qui raisonnent de façon très personnelle.
46:49Très consommateurs.
46:50Très consommateurs, où la notion d'intérêt général a l'air de reculer.
46:54Et on voit quand même beaucoup aussi d'élus locaux qui se font décourager.
47:00Comment est-ce que vous faites face à ça ?
47:04Ils sont découragés pour certains. Il y en a d'autres qui sont extrêmement motivés.
47:08Moi, j'ai la chance de les côtoyer tous les jours.
47:11Et je peux vous dire, aujourd'hui, ceux que je rencontre, ils ne se posent pas la question de savoir est-ce que je continue ou pas.
47:16Ils ont envie, ils ont un projet, ils ont une partie de leur équipe qui est déjà là.
47:20Et ils se posent la question de comment je peux faire entrer des jeunes, comment je peux faire entrer plus de femmes, etc.
47:24Et donc, cette question-là, elle est très vive. Il y en a d'autres pour qui c'est plus compliqué.
47:28Les raisons, elles sont multiples. On les connaît.
47:31Vous avez évoqué l'évolution des comportements de la population.
47:35On en a des témoignages tous les jours.
47:37Il y a des communes qui n'ont pas assez de moyens pour faire avancer leur projet.
47:40L'autre partie, elle est effectivement la question de quel est le pari que notre pays fait sur la place et le rôle de la démocratie locale.
47:49On a des débats aujourd'hui. Est-ce qu'il faut sauver la démocratie ?
47:51Elle existe, elle est bien vivante.
47:53La question, c'est comment est-ce qu'on l'active, comment est-ce qu'on la réactive ?
47:57Aujourd'hui, les élus apportent des solutions au quotidien sur plein de sujets.
48:01Ils pourraient le faire bien mieux.
48:03Il y a des trucs qui marchent, mais il y a la relation.
48:07La commune, c'est le lieu de la considération.
48:09Vous parlez aux gens, vous êtes élu de la République, vous vous adressez à eux.
48:13Et quelque part, c'est une valeur ajoutée qui est inestimable.
48:17Et je pense qu'aujourd'hui, Julia Cagé, il y a quelques années, disait que la démocratie a un coût.
48:22Quel est le coût qu'on est prêt à mettre collectivement, les responsables nationaux comme les parlementaires, aujourd'hui ?
48:28Il y a deux textes de loi demain qui arrivent à l'Assemblée nationale.
48:31Demain, lundi, sur le mode de scrutin qui concerne les 27.000 communes rurales.
48:35Et dans quelques semaines, on l'espère, et on espère qu'il ne sera pas retoqué ou redécalé dans le temps.
48:40Un texte immensément important pour les 500.000 élus, c'est la question du statut de l'élu.
48:45Juste avant ça, je me tourne vers vous, Elisabeth Borne, quand il dit qu'il faut que les élus des petites communes soient suffisamment reconnus.
48:52Est-ce qu'effectivement, quand on est une première ministre, on les oublie un peu, ces petits élus ?
48:56Je ne crois pas, et on a porté ensemble des beaux dossiers, notamment le dossier France Ruralité, pour donner plus de moyens à nos communes rurales.
49:04Je pense qu'on doit faire des progrès sur la capacité d'agir au niveau local.
49:11Ça veut dire quoi ?
49:12Trop souvent, on a des réglementations nationales, des législations qui tombent en silo sur des petites communes, qui sont finalement placées dans des impasses.
49:25Moi, je crois beaucoup à la nécessité de redonner des marges d'action au niveau local.
49:30Ça suppose qu'on donne aussi à nos préfets la capacité d'interpréter, d'adapter les règles, pour ne pas plonger les élus parfois dans des situations qui confinent à l'absurde.
49:44Je pense que donner des marges de manœuvre au niveau local, c'est très important.
49:50Moi, je ne peux que souscrire à ça, mais ça suppose un revirement extrêmement majeur, de la manière dont l'État, mais pas que l'État, les conseillers régionaux, les conseillers départementaux, s'adressent, considèrent ces acteurs locaux.
50:01C'est une structure robuste, la commune. Ce n'est pas nécessairement performant, c'est une structure, ça existe partout sur le territoire.
50:08C'est une chance et un trésor pour notre République.
50:10Et aujourd'hui, le sentiment qu'on a, et ce que j'essaie de porter comme témoignage, c'est que ces gens-là, ils ont un potentiel à faire, à envie de faire, de partager.
50:19Cet après-midi, il fait magnifique. Aujourd'hui, il y a plein de manifestations qui vont être organisées grâce aux bénévolats des conseillers municipaux, grâce à l'investissement de la mairie, etc.
50:27Tout ça, il faut l'encourager. C'est une pyramide, notre démocratie.
50:32Là, on est sur le socle et il y a effectivement, et c'est pour ça que je le pose un an avant l'élection, il faut changer beaucoup de choses pour qu'on soit dans une mécanique positive.
50:42Mais il faut changer beaucoup de choses pour qu'il n'y ait pas 1300 démissions, ce qui est le cas entre 2020 et 2025.
50:48Ce n'est pas beaucoup 1300, c'est 4% de la totalité des maires de France, mais c'est énorme en même temps.
50:55A la fois, c'est trop et surtout, on connaît ce qu'il faut faire.
50:59L'Association des maires de France a fait la promotion d'une étude d'un scientifique de l'Université de Montpellier, l'Institut à Maroc.
51:05Les trois raisons sur la question des élus. Pourquoi c'est compliqué ?
51:09La première, c'est la complexité administrative, vous venez de l'évoquer. La deuxième, c'est la charge de travail et le manque de temps.
51:14La troisième, ça revient à peu près au même, c'est la question des moyens financiers.
51:19Justement, je vous interromps. Est-ce qu'il ne serait pas temps de dire que des gens qui travaillent du matin au soir,
51:24et qui éventuellement sont interpellés à 23h, à minuit, le matin en leur disant,
51:30soient payés correctement et non pas proportionnellement au nombre de gens ?
51:35Quand on a une commune, on est à la tête d'une commune de 800 personnes, j'imagine qu'on a autant de problèmes qu'il y en a 1500.
51:41Est-ce qu'il faut augmenter les indemnités des élus municipaux ?
51:44On ne peut pas dire que ces gens-là méritent d'être aidés, rémunérés parce qu'ils ne peuvent pas faire autre chose,
51:50et qu'il n'y ait pas cette espèce de fideur qui est toujours dire que les politiques sont pourris,
51:55qu'ils gagnent trop d'argent, et que c'est quelque chose qui est insupportable.
51:58On le dit sous forme de boutade, c'est extrêmement enrichissant d'être élu local dans la dimension humaine de ce qu'on apprend de la vie des gens.
52:05Vous venez de le dire, c'est un choix de société quelque part.
52:09C'est pour ça que je me permets de le poser aujourd'hui.
52:12Notre président Michel Fournier souhaite qu'on reconnaisse la question de l'espace.
52:16On gère des espaces comme on gère des habitants.
52:20En gros, qu'on dise que ce n'est pas possible de tenir à personne de prendre un boulot comme le vôtre.
52:25Vous ne répondez pas à la question, il faut augmenter ou pas les indemnités ?
52:28Bien sûr, mais il faut augmenter les indemnités.
52:30Il y a encore, par exemple, une dernière information sur les dotations, un tiers des communes voient encore leurs dotations diminuer.
52:36Tout ça contribue à insécuriser.
52:39La question, c'est encore une fois, quels sont les grands choix qu'il faut faire pour permettre à ces gens qui ont envie de s'investir ?
52:46Mon invitation, c'est à se questionner aujourd'hui.
52:50Vous vivez dans votre univers professionnel.
52:52Il y a des aptitudes que vous ne pouvez pas développer parce que vous n'avez pas le temps.
52:56Une mairie permet de vous investir là-dessus.
52:59Il y a une mécanique de sobriété, y compris financière.
53:03Il faut travailler sur les deux enjeux.
53:06Sur la question d'allouer davantage de moyens, et la ministre le sait, sur les enjeux des territoires ruraux.
53:1288% des territoires français et rurals, on sait que les mécanismes d'allocation, d'accompagnement...
53:18Oui, mais quand est-ce que ça change ? C'est aussi ça la question.
53:21Donc nous on dit, on se prépare à renouveler l'équipe de France des conseillers municipaux.
53:25Et il faut qu'ils aient des annonces, il faut qu'ils aient des informations qui leur permettent de sécuriser leur investissement pendant six ans.
53:32Et encore une fois, vous soulignez le fait que des maires restent longtemps, ils travaillent énormément.
53:37C'est que ça gagne combien ?
53:39C'est quelques centaines d'euros sur les communes de moins de 1000 habitants.
53:43Quelques centaines d'euros pour être maire ?
53:45Pour être maire, et bénévole pour les 450 autres mille.
53:48Donc là encore une fois, inversons pas le débat.
53:51Consolidons notre modèle communal local, et vous verrez que la France ira mieux.
53:55Elisabeth Bornu, une question pour finir, un peu coquine.
53:59Les macronistes comme des gens de la ville, des urbains, il y aura des candidats dans les petites communes ou pas ?
54:03Mais vous savez, moi je suis élu d'une circonscription rurale, et donc je mesure l'engagement des maires.
54:09Et je pense qu'ils sont vraiment absolument formidables.
54:12Du matin au soir et du soir au matin, comme vous dites.
54:14Merci à tous les deux, merci Cédric Zabot.
54:16Je rappelle le titre de votre livre, La démocratie du quotidien, racontez les territoires, publié aux éditions de l'Aube.
54:22Merci Elisabeth Bornu d'être venue sur le plateau de questions politiques aujourd'hui.
54:26Merci à toute l'équipe, Fabienne Lemoyle à la rédaction en chef, Amaury Bauchet à la programmation.
54:30La semaine prochaine, vous retrouverez Elodie Forêt. En attendant, belle fin de week-end.

Recommandations