Michel Drucker invité de "Quelle époque" sur France 2 raconte quelques moments forts de sa carrière incroyable
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00L'Arnaud, qui était une productrice très influente, la première fois qu'elle m'a engagé, elle me trouvait trop province,
00:08mais j'ai fait un essai concluant. Elle m'a dit un jour, écoutez, voilà, vous faites un peu province, reporter sportif,
00:14il va falloir vous améliorer, et j'ai un conseil à vous donner, si vous voulez durer dans ce métier, sachez tout.
00:19Il y a beaucoup de ragots, tout le monde, les députés de Genève, tout le monde flingue tout le monde dans le métier,
00:24et on se raconte des petites anecdotes très croustillantes, et elle me dit, si on vous dit, par exemple, que j'ai couché avec François Mitterrand,
00:30eh bien c'est vrai. J'étais sa maîtresse.
00:34Et elle a été la maîtresse de Mitterrand, quand j'ai revu Mitterrand plus tard, il m'a dit, nous avons une femme en commun,
00:42en tout bien tout honneur, M. le Président.
00:44Ceci dit, une fois, vous racontez dans le livre que vous étiez tout jeune à Cognac J, vous rentrez dans le bureau du patron,
00:49et il était en train de...
00:51Oui.
00:53Il était en train de...
00:55J'avais cet âge-là. Il était minuit, j'étais là tout le temps rue Cognac J, où j'habite d'ailleurs toujours.
00:59Et puis bon, je traînais tous les soirs pour avoir les journaux du jour, pour ne pas les payer, et puis je voyais un peu de lumière sous la porte,
01:07j'ouvre la porte et je vois le grand patron d'époque dans une position...
01:11Avec une journaliste...
01:13Il était très très célèbre, avec la jupe relevée, assis sur lui, il était minuit et demie, il pensait être peinard,
01:19et comme c'était sur une chaise qui tournait, les deux m'ont vu.
01:27Et bien pendant des années, pendant des années quand je les croyais, ils sont plus là.
01:31Pendant des années quand je les...
01:33Ils sont plus là, vous pouvez le dire maintenant, c'est qui alors ?
01:35Et quand je les croisais, on avait un échange de regards qui disait tout.
01:41J'ai pas compris, il faisait quoi ?
01:44Ils comprennent rien ces jeunes.
01:48Est-ce qu'il faut faire confiance aux stars et aux people pour durer ?
01:52Non, pour durer, il faut penser au public avant tout, et pour durer.
01:56Je dis ça devant l'ancien patron de Libération.
02:00La grande difficulté, c'est de plaire au public, et lui montrer qu'on est sincère, et qu'il reste fidèle le plus longtemps.
02:07Deuxièmement, plaire à l'intelligentsia, à ceux qui savent, et avoir un certain respect de la profession.
02:19C'est mon frère Jean qui m'avait dit, c'est l'image qui fait durait, c'est pas les sondages.
02:24Oui mais ça, vous revenez toujours sur ça, sur l'intelligentsia, vous racontez aussi dans le livre comment votre mère,
02:28alors que vous étiez une vedette ultra populaire, vous êtes aujourd'hui la personnalité médiatique la plus connue, la plus célèbre, la plus populaire,
02:35et elle vous disait, oui mais pourquoi on parle pas de toi dans Le Monde, pourquoi on parle pas de toi dans Libération ?
02:40Et c'est quelque chose qui vous a, vous, blessé quand Télérama vient vous voir pour faire un portrait de vous il y a trois ans,
02:47la première chose que vous leur dites c'est maintenant vous vous réveillez maintenant ?
02:49Oui, ça fait 40 ans que j'attends, ma mère qui lisait Télérama n'est plus là.
02:53Mais j'ai fait un jour une émission avec Simone de Beauvoir et Malka Rybowska.
02:57Ma mère voit dans l'observateur que son fils va recevoir Simone de Beauvoir.
03:02Elle m'appelle, elle me dit mais qu'est-ce que tu vas lui dire ?
03:04Ben j'ai dit bonsoir Simone d'abord.
03:06Mais t'as rien de lui ? Ben je lui ai dit je vais lire ça de Beauvoir, je vais tout lire maman.
03:12Elle était terrorisée, elle a été jusqu'à me dire t'es sûr que c'est pas une erreur de Nouvel Obs ?
03:16Elle va se pivoter, elle va se chanceler, Simone de Beauvoir va pas chez toi quand même.
03:21Ça fait plaisir comme il croyait en vous vos parents, c'est vraiment, ça fait plaisir de sentir porté comme ça.
03:27Sur les stars, vous dites très clairement en réalité les gens célèbres et les paillettes,
03:31je ne dirais pas qu'ils m'indiffèrent mais je les connais tellement.
03:34Je connais tellement leur égocentrisme, leur absence de reconnaissance, de mémoire, leur face B.
03:40Car il ne faut pas se tromper, ils ne sont pas nombreux ceux qui se souviennent du coup de pouce qu'on leur a donné.
03:44On sent en lisant, et on voit derrière tous les gens que vous avez fait,
03:48c'est-à-dire qu'on ne peut même plus dire tous les gens qui ont compté sur vous,
03:50à que vous avez propulsé, que vous avez fait Michel Drucker,
03:52enfin je veux dire c'est-à-dire tout le monde entre les humoristes, les acteurs, même les hommes politiques.
03:56Vous dites d'ailleurs j'ai eu la carte au moment où je commençais à recevoir sur le canapé rouge des hommes politiques.
04:00Le jour où j'ai reçu c'était, Nicolas s'en souvient, le fameux week-end des 35 heures,
04:05c'était Martine Aubry qui était à l'Assemblée.
04:08Elle m'a dit je viendrai.
04:10Et puis quand j'ai vu qu'elle était à l'Assemblée jour et nuit pour ce fameux débat sur les 35 heures,
04:13j'ai dit elle va annuler.
04:14Elle m'a dit non, je viendrai, je vous ai promis.
04:16Elle est venue.
04:17Et là tous les politiques se sont dit, si Aubry y va.
04:20Et là j'étais à la une du supplément télé de l'Obs avec Martine Aubry.
04:24Alors là ma mère...
04:26Mais elle m'a quand même dit, qu'est-ce que tu lui as dit ?
04:29J'ai dit, bonjour Martine.