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Clique, c'est présenté par Mouloud Achour, tous les jours pour les abonnés, en deuxième partie de soirée sur CANAL+
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00:00En parallèle, il y a l'emballement médiatique, et à ce moment-là, tout le monde, la télé, les journaux,
00:05veut une photo de l'ennemi public numéro un, Jérôme Kerviel.
00:09Cette période était complètement dingue, et moi j'étais terrorisé parce que quand l'affaire éclate,
00:14j'en recevais un texto, une alerte sur mon téléphone, fraude assez géniale, 4,9 milliards d'euros de pertes.
00:18J'avais ma télé, je vois ma tête, je ne comprends pas ce qu'est en train de se passer.
00:21La seule chose que je comprends, c'est que ma vie vient d'exploser.
00:23Et effectivement, il y a cet emballement médiatique qui suit tout de suite,
00:28et moi, cette paranoïa, cette peur, je suis terrorisé parce qu'il y a une chasse à l'homme dans Paris.
00:32J'ai tous les journalistes de la Terre qui sont à mes trousses, j'essaie de fuir, j'essaie de me planquer.
00:37À chaque fois, c'est... Parfois, ça se joue à dix secondes que je quitte un immeuble et que la presse arrive derrière.
00:42Et comment votre nom est sorti, en fait ?
00:44C'est Société Générale qui l'a donné.
00:46La première photo qui sort de moi dans les médias, c'est la photo de mon badge.
00:51Donc la photo de mon badge, il n'y a que Société Générale qui l'a.
00:53Et en fait, il y a un storytelling qui est en train de se mettre en place,
00:56qui est mis en place par la banque parce qu'ils savent faire.
00:59Et je découvre ça après.
01:00Je suis encore avec cette naïveté, moi, à l'époque, de me dire que la banque me protège et que c'est ma famille.
01:07Donc ouais, c'était un tsunami pour moi, c'était un tsunami.
01:10Et je me rappelle, à ce moment-là, tout ce qui me passe par la tête, c'est...
01:15Je ne comprends pas ce qui m'arrive.
01:16Je suis inquiet pour ma famille, je suis inquiet pour ma mère, surtout,
01:19de savoir ce qu'elle croit, de ce qui est raconté dans la presse.
01:23Parce que j'entends tout et n'importe quoi aussi.
01:25Donc ouais, c'était des moments qui ont été super, super, super durs à vivre.
01:31Et en fait, finalement, le paradoxe de l'histoire, c'est que ce qui me faisait tenir en tant que trader,
01:36parce que les journées étaient super longues aussi, c'était l'adrénaline qui me faisait tenir.
01:41Et l'adrénaline que je prenais là, en fait, pendant ces moments médiatiques,
01:46c'était la même chose qui me faisait tenir.
01:48Mais c'est très artificiel.
01:49Le goût du danger, quoi.
01:50Et le moment où ça relâche, le moment où, finalement, j'ai relâché,
01:54c'est le paradoxe de la chose.
01:55C'est que quelques jours plus tard, après ma guerre d'avis,
01:58et assez rapidement, je suis placé en détention provisoire à la santé.
02:02Et le paradoxe de ça, c'est de me retrouver finalement en sécurité dans 9 mètres carrés.