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00:00Il y a eu combien de dizaines, peut-être de centaines de policiers, de juges, et tout, qui ont travaillé...
00:07Inégibilité avec exécution immédiate, je vous interromps, inégibilité avec exécution immédiate pour Marine Le Pen et ses co-prévenus.
00:13Donc c'est un tremblement de terre dans la vie politique française.
00:17Inégibilité avec exécution immédiate pour Marine Le Pen et ses co-prévenus, c'est-à-dire que trois personnes en France,
00:23trois personnes en France viennent de décider que Marine Le Pen ne se présentera pas en 2027.
00:28Réaction de Gilbert Collard.
00:30C'est horrible.
00:34Ça me met dans un malaise à la fois humain et juridique.
00:41C'est de la haine judiciaire.
00:46Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse à ce point mépriser la liberté de l'électeur rappelée par le Conseil constitutionnel.
01:01Je rappelle encore une fois que le Conseil constitutionnel a invité le juge à respecter, à préserver la liberté de l'électeur.
01:11En définitive, les avocats de Marine, qui ont été remarquables, je ne les critique pas, bien au contraire, ils ont été remarquables,
01:18auraient dû avoir le culot de déposer une question prioritaire de constitutionnalité avant la lecture du jugement
01:24sur la base de la décision rendue pour le Conseil constitutionnel.
01:29J'entends ce que vous dites, en tout cas c'est un tremblement de terre dans la vie politique française.
01:36C'est-à-dire que cette décision n'est susceptible d'aucun recours ?
01:41Non.
01:42Donc maintenant ce qu'il faut attendre c'est le procès en appel ?
01:46Oui, qui peut être fixé dans un an ou deux ans ou trois ans ou quatre ans.
01:50Non, en appel ce n'est pas décidé en appel.
01:53Généralement entre la première décision et l'appel, il se passe combien de temps ? Il ne se passe pas quatre ans ?
01:58Ça dépend, moi il m'est arrivé d'avoir des appels trois ans après.
02:03Il n'y a pas de détention donc il n'y a pas d'obligation de délai, il n'y a pas d'incarcération
02:07donc il n'y a pas d'obligation de délai. Non mais c'est, je veux dire que
02:11il fallait quelque chose qui nous amène au point de fracture.
02:16On y est, voilà, on y est.
02:19Dans un pays malade, il fallait qu'on arrive à un moment donné où le craquement institutionnel se produise
02:27et là il vient de se produire, il vient de se produire.
02:30Je crois que Rémi Roussel avait bénéficié d'un emploi effectif d'attaché parlementaire pendant cinq ans
02:34qui a fait l'objet d'une enquête du parquet qui s'apprête à bénéficier d'un classement sans suite pour opportunité.
02:42C'est ce qu'on me rapporte à l'instant.
02:46Donc c'est évidemment la nouvelle de la journée.
02:49Absolument mais il va ressortir là.
02:52Oui parce que la censure, d'abord il va avoir des conséquences politiques importantes.
02:56Ça place évidemment immédiatement Jordan Bardella en position de dauphin, si j'ose dire.
03:01Et c'est lui qui va porter les couleurs du Rassemblement National, j'imagine, bien évidemment.
03:08Ça pose d'autres questions forcément sur le fonctionnement même du parti du Rassemblement National.
03:16Madame Le Pen va garder sa place de députée
03:20mais si demain il y a une nouvelle élection, une dissolution, elle ne sera plus députée.
03:26Donc ce n'est pas rien non plus.
03:28Donc on voit bien la difficulté, la nouvelle donne politique qui en France sera de mise ces prochaines heures.
03:40Mais qu'est devenue la séparation des pouvoirs ? Il n'y a plus de séparation des pouvoirs.
03:46Serge, il y a 36 manières évidemment d'interpréter cette décision.
03:52C'est vrai que le législateur avait prévu une moralisation à extrême de certains sujets
03:58et que j'imagine les juges diront qu'ils n'ont fait qu'appliquer la loi.
04:02Alors pour M. Bayrou, pourquoi M. Bayrou ? C'était différent parce que lui n'était pas président de son mouvement.
04:08Il était président de son mouvement mais il n'était pas député, c'est bien cela ?
04:11Est-ce qu'il y a eu un cas qui pouvait ressembler dans un jugement où il avait été lui-même épargné me semble-t-il ?
04:21Il a été relaxé en première instance, oui, mais Mme de Sarcelles, elle avait été condamnée.
04:28Il a du reste dit que son cancer était dû à cette histoire.
04:32Mais on peut prendre le cas de Marine Le Pen.
04:37Elle a quitté la salle Mme Le Pen avant le prononcer de sa peine.
04:44Serge voulait réagir, mais il réagira après la pause.
04:49Il est 12h12, à tout de suite.
04:51Et comme Serge réagissait au 01-80-20-39-21, 12h12, vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
04:5912h à 13h sur Europe 1 avec Serge qui est avec nous en ligne.
05:03Gilbert Collard est avec nous également.
05:06Je vais quand même prendre Alexandre Chauveau parce que Gilbert Collard, il y a une chose qui est très importante,
05:10et c'est ce que dit Alexandre Chauveau, c'est que la durée de la peine d'inégibilité n'a pas encore été prononcée.
05:20Et c'est essentiel parce que si c'est un an, si c'est deux ans, ce n'est pas la même chose que si c'est cinq ans.
05:26Bien évidemment, si c'est deux ans par exemple, c'est juste avant la présidentielle,
05:30ce qui pourrait être d'ailleurs, ce qui voudrait dire qu'il n'y aurait pas de présidentielle peut-être anticipée.
05:38Le Rassemblement National, en tout cas, n'aurait pas d'intérêt.
05:42Alexandre Chauveau, quand est-ce qu'on va savoir cela ?
05:45Dans les toutes prochaines minutes, Pascal, j'ai la salle d'audience pour pouvoir être en direct avec vous,
05:50mais Bénédicte de Pertuis, la présidente du tribunal, annonce en ce moment même les peines prononcées pour les 25 prévenus.
05:57Vous aurez compris que Marine Le Pen a quitté le tribunal à l'annonce de l'exécution provisoire assortie à sa peine d'inéligibilité.
06:07Peut-être qu'on peut s'attarder sur le sujet.
06:10On ne vous entend pas très bien, malheureusement.
06:13On ne vous entend pas très bien.
06:15On va stabiliser la ligne.
06:17Exactement, Alexandre Chauveau.
06:19On n'a pas encore la durée.
06:23La seule question à 12h18, c'est quelles conséquences si Marine Le Pen est inéligible pour 2027 ?
06:34Est-ce qu'automatiquement, c'est Jordan Bardella, selon vous, qui prend le leadership de la campagne ?
06:41Est-ce qu'il y aura un débat en interne ? Et comment imaginez-vous l'articulation de la campagne ?
06:47Je pense qu'il y aura un débat en interne, dans lequel Marine va intervenir, bien évidemment.
06:55Mais vu ma connaissance du Rassemblement National, je pense qu'il y aura un débat en interne
07:04et que la question de savoir qui serait le meilleur candidat à la place de Marine,
07:10si Marine était empêchée, ce qui est hélas fort probable, serait le mieux placé.
07:16Il s'agit de savoir aussi si un homme comme Louis Alliot, qui a l'envergure,
07:21va être lui aussi frappé d'une inéligibilité provisoire.
07:27Parce qu'il y a d'autres têtes du parti qui peuvent tomber dans cette décision.
07:33Là, inéligibilité immédiate pour Marine Le Pen, et c'est co-prévenu.
07:39Oui, voilà, c'est une position que je n'avais pas.
07:42Donc ça limite quand même le nombre de candidats qui pourraient se le passer.
07:48Ça veut dire que Louis Alliot, qui est maire de Perpignan,
07:51ne pourra pas se présenter sans doute en 2026, l'année prochaine, à la mairie de Perpignan ?
07:56Ah oui, absolument.
07:58Ça veut même dire qu'il ne peut plus exercer son activité de maire.
08:03Alors que l'activité de député peut continuer, mais pas celle de maire, dites-vous.
08:10C'est vraiment des conséquences...
08:13Moi, je ne sais pas comment les uns et les autres vont réagir,
08:16comment les Français vont réagir, parce que ce que vous disiez tout à l'heure...
08:19Oui, non, ça peut avoir un impact sur son activité de maire.
08:25On n'a même pas, si vous voulez, on n'a même pas les instruments juridiques
08:28qui nous permettent d'apprécier l'impact juridique de cette décision.
08:32C'est nucléaire, quoi.
08:34Je vous lis la dépêche telle qu'elle arrive à l'instant.
08:37Le tribunal correctionnel de Paris a prononcé lundi au procès
08:39des assistants parlementaires européens contre Mme Le Pen
08:42une peine d'inégibilité s'appliquant immédiatement.
08:45Au Béran, à ce stade, c'est chance de se présenter, dit la dépêche.
08:49Il s'agit de veiller à ce que les élus, comme tous les justiciables,
08:52ne bénéficient pas d'un régime de faveur, a déclaré la présidente Bénédicte de Pertuis.
08:58Après un temps de silence dans la salle d'audience,
09:00le tribunal a commencé à appeler les prévenus à la barre pour leur annoncer leur peine.
09:03Marine Le Pen, elle, a quitté la salle d'audience
09:05sans attendre de savoir quelle peine était prononcée contre elle,
09:08puis est partie du tribunal sans mot dire.
09:13Alexandre Chevaux est de retour.
09:16Alexandre, est-ce que vous pouvez nous apporter des précisions ?
09:19M. Louis Alliot, c'est important ce que nous disait à l'instant Gilbert Collard.
09:27Effectivement, il fait partie de ceux qui seraient condamnés, sans doute inéligibles,
09:32donc il ne peut pas prendre la tête du Rassemblement National pour une élection présidentielle.
09:40Louis Alliot, non. En fait, il va même perdre son mandat,
09:43puisque l'exécution provisoire a été prononcée contre tous les prévenus.
09:47Puisqu'il s'agit d'un mandat local, Louis Alliot devrait normalement perdre son mandat de maire de Perpignan,
09:53ce qui n'est pas le cas pour le mandat de député de Marine Le Pen.
09:58J'entendais que la présidente du tribunal est en train de prononcer les peines.
10:04J'ai quitté la salle pour pouvoir vous parler.
10:06Peut-être qu'on peut s'attarder sur les motivations du tribunal.
10:09Le tribunal a considéré qu'il y avait un risque de récidive avérée,
10:36puisque dans la stratégie de décence du Rassemblement National et de Marine Le Pen,
10:41Marine Le Pen a contesté l'effet qui lui a été reproché,
10:44et le tribunal estime qu'il n'y a eu aucune prise de conscience du devoir de provité
10:48et que donc le risque de récidive a été caractérisé.
10:51J'en termine par cette phrase prononcée par la présidente.
10:54Le tribunal prend en considération le trouble majeur à l'ordre public,
10:58le fait que soit un candidat à une personne déjà condamnée en première instance
11:01à une peine d'inéligibilité pour détournement de fonds publics.
11:04C'est la phrase qui a fait quitter Marine Le Pen la salle d'audience et le tribunal.
11:09Réaction de Gilbert Collard après cette phrase.
11:12On sent quand même qu'on est dans un processus d'humiliation,
11:15ce qu'on avait vu avec Nicolas Sarkozy.
11:17Absolument, c'est terrifiant ce que nous vivons.
11:21On se croirait dans un tribunal révolutionnaire.
11:25C'est quoi cette sonde morale ?
11:27Moi on m'a toujours appris qu'un juge il fait du droit,
11:30il ne fait pas la morale.
11:31C'est comme le procureur qui parle de l'ambition dévorante de Nicolas Sarkozy.
11:37Il y a des phrases qui relèvent de l'analyse psychanalytique.
11:42La présidente, elle laisse vraiment entendre
11:47qu'elle est dans une autre dimension que celle de la justice.
11:50Il y a une volonté d'humilier, il y a une volonté d'affirmer un pouvoir,
11:54il y a une volonté de s'immiscer dans le devenir politique du pays.
11:59Il y a une volonté d'établir un principe égalitaire qui n'est pas toujours le cas.
12:05Je rappelle quand même qu'un président qui vendait sa fille sur des réseaux pédophiles
12:12a été condamné à de la prison avec sursis au passage, à un an je crois.
12:16On va pouvoir reprendre beaucoup de décisions qui nous rappelleront à l'égalité unifière.
12:21Tout cela va avoir des conséquences terribles.
12:24Je ne sais pas à quoi vous avez fait allusion tout à l'heure,
12:27mais je préfère qu'on n'entre pas précisément dans ce débat.
12:30Inéligibilité, je dis parfois iné-gi-bi-li-té.
12:35J'enlève le « li » si j'ose dire.
12:38Ben oui, vous auriez dû me le dire.
12:40Heureusement que Céline Giraud est là.
12:42Iné-li-gi-bi-li-té.
12:44Je le dis mal depuis le départ.
12:46Et je demande vraiment...
12:48Vous avez tort.
12:50Pourquoi vous n'avez pas dit...
12:52Vous vous rendez compte ?
12:54Vous ne voulez pas vous vexer.
12:56Vous ne me vexez pas.
12:58Au contraire.
13:00Vous vous rendez compte M. Collard ?
13:03Vous êtes chaque fois avec RDT en plus.
13:05Ils vont me faire passer pour quelqu'un qui terroriserait les gens.
13:09C'est un mot difficile à prononcer.
13:11C'est un mot difficile à prononcer.
13:13Bon, écoutez, moi je suis quand même inquiet.
13:16Et je ne fais pas là un commentaire bien sûr partisan.
13:20Je suis quand même inquiet de notre système, de notre démocratie.
13:25Inquiet des juges, bien sûr.
13:28Parce qu'en 2017, la campagne présidentielle avait déjà été percutée par l'affaire Fillon.
13:34Dix ans plus tard, la campagne de 2027 semble l'être également.
13:39Même si on n'a pas la durée de l'iné-ligibilité.
13:43Donc on va quand même attendre.
13:45Je suis un peu inquiet, comme tout à chacun.
13:47Et je ne pense pas que ce soit une bonne nouvelle pour notre République et notre démocratie.
13:52Gilbert Collard.
13:53Je veux vous remercier parce que je sais que vous êtes là depuis 11h.
13:55Mais vous devez partir à 12h30, je crois.
13:58Eh oui, parce qu'il faut que je sois à Paris demain pour être dans une certaine émission.
14:02Vous êtes avec nous demain matin ?
14:04Eh oui, j'ai ce plaisir, oui.
14:06Eh bien écoutez, je vous remercie grandement.
14:08Mais bon, il est 12h26, vous avez le temps quand même.
14:10Si vous me permettez.
14:12Là, vous partez à 12h30 pour être là demain matin.
14:15Non, non, il faut que je prenne le train.
14:17Mais moi, je viens du sud.
14:19Ah, je viens du sud.
14:21Vous ne prenez pas l'aéroplane, vous prenez le chemin de fer.
14:23Je ne prends pas l'aéroplane.
14:25Je prends le chemin de fer comme au temps de jeûne la biche.
14:27D'accord.
14:28Et vous mettez Paris-Marseille, vous mettez 3h ?
14:303h, voilà, c'est ça, oui.
14:32Bon, et quand vous arrivez à la gare de Lyon, il faut encore 3h pour rallier le centre-ville.
14:36C'est ça, absolument.
14:38Là, la gare de Lyon, je ne sais pas où vous êtes dans Paris.
14:42Mais c'est compliqué, la gare de Lyon.
14:44C'est là où je récite mes prières à Anaïs Dalbegault.
14:47Il est 12h27, on marque une pause et Serge est avec nous.
14:51Donc, Serge, on va le faire réagir.
14:53Bien sûr, parce qu'il attend et il habite Caen.
14:57Ce n'est pas pour ça qu'il attend, d'ailleurs.
14:59Mais en revanche, il va pouvoir réagir après la pause.
15:05A tout de suite avec Pascal Praud de 11h à 13h sur Europe 1.
15:0911h, 13h, Pascal Praud sur Europe 1.
15:13Nous étions avec Serge, qui est là et qui patientait.
15:17Alors évidemment, on attend, et c'est essentiel, la durée de l'inéligibilité.
15:24Et on rappelle pour le moment que cette inéligibilité est prononcée avec exécution immédiate pour Marine Le Pen.
15:30Et certains de ses co-prévenus, quand je dis certains, je ne sais pas si Alexandre Chevaux est toujours là, d'ailleurs.
15:37Il nous dira, parce que ça concerne également M. Alliot.
15:40C'est très important de savoir si Louis Alliot est frappé par cette inéligibilité.
15:47Et ce, pour deux raisons.
15:506 mois fermes plus 3 ans d'inéligibilité pour Louis Alliot.
15:54Donc voilà, ça c'est une information.
15:566 mois fermes et 3 ans d'inéligibilité.
15:59Mais pas immédiate.
16:01Alors ça c'est très intéressant.
16:03Mais pas immédiate pour Louis Alliot.
16:05Donc 6 mois fermes, c'est une peine aménageable.
16:11Si l'inéligibilité n'est pas immédiate, ça veut dire que M. Alliot garde sa mairie de Perpignan.
16:20Et ça veut dire qu'il peut être une alternative pour la présidentielle.
16:24Parce que ce que disait à l'instant Gilbert Collard, lorsque je lui ai posé la question tout de suite
16:31est-ce qu'immédiatement on pense à Jordan Bardella comme le porte-drapeau du RN en 2027 ?
16:40Vous avez vu que Gilbert Collard a dit qu'il y aura sans doute questionnement au sein du parti.
16:45Il a dit que M. Alliot a toutes les qualités requises.
16:49Et c'est vrai que Louis Alliot est un maire et qu'il a de l'expérience.
16:52Et que ce que peut-être certains craindront si Jordan Bardella est le porte-parole du RN, c'est sa jeunesse et son manque d'expérience.
17:05J'imagine que c'est ça qui lui sera peut-être opposé.
17:08Donc en tout cas c'est vraiment une information primordiale que je vous donne là.
17:13Louis Alliot garde sa mairie de Perpignan, sauf erreur de ma part bien sûr.
17:18Mais comme l'inéligibilité n'est pas immédiate, je le traduis comme ça.
17:21Et puis parallèlement, il pourrait se présenter à une élection présidentielle.
17:31On est avec Serge, Serge qui voulait réagir.
17:34Serge ?
17:35Oui, enfin ! Parce que ça fait une bonne demi-heure que j'attends.
17:39Oui, on attend.
17:42Je voulais justement échanger avec M. Collard mais il est parti.
17:50Si c'est possible, comme il est demain matin avec vous, vous pouvez me rappeler demain matin et je vous dirai ce que je pense.
17:56En attendant de le rappeler, si vous pouviez déjà nous dire ce que vous pensez, ça nous arrange.
18:01Puisqu'on a intérêt à vous écouter.
18:04Oui, ce que je pense, d'abord je trouve inadmissible ses propos de M. Collard, parce qu'il est avocat.
18:12Il se permet de critiquer une décision de justice.
18:17Une décision de justice, moi j'ai toujours entendu qu'on n'a pas le droit de la critiquer.
18:21Moi je ne partage pas votre avis.
18:22On a le droit de la commenter, on n'a pas le droit de la critiquer.
18:24Non mais moi je ne partage pas votre avis.
18:26Je ne partage pas votre avis.
18:28On a le droit de tout critiquer.
18:30Non, non, non !
18:32Et on a le droit de tout commenter.
18:34Si on a le droit de tout commenter, ça s'appelle la démocratie.
18:37Donc on a le droit de tout commenter.
18:39Je suis d'accord, sauf qu'en matière de justice, il y a des principes et on doit les respecter.
18:44Surtout quand on est avocat comme maître Collard.
18:49Si personne n'avait critiqué la décision du capitaine Dreyfrus, il serait mort à l'île du diable.
18:55Et c'est parce que des chevoix se sont élevés à l'époque, et notamment Émile Zola, qu'on a pu pallier cette erreur judiciaire.
19:04Je suis d'accord avec vous.
19:05Si vous êtes d'accord avec moi, tant mieux.
19:07Voilà. Autre chose que je voulais dire.
19:09Moi j'en reviens à temps à Madame Le Pen et à la justice.
19:15Et surtout à la justice.
19:16Quand maître Collard dit que c'est trois juges qui ont décidé de l'avenir des justiciables, non, ce n'est pas vrai.
19:25Le procès, avant qu'on en soit arrivé au tribunal, il y a eu ce que j'ai dit tout à l'heure.
19:30Il y a eu des dizaines, peut-être des centaines, je ne sais pas, de policiers, de magistrats qui ont fait tout un tas de travail.
19:39Qu'on arrête de salir la justice, comme l'a fait maître Collard, parce qu'il dit que le dossier est vide.
19:45Alors si le dossier était vide, Madame Le Pen et les autres ne seraient pas condamnés.
19:50C'est tout. C'est inadmissible.
19:52C'est inadmissible.
19:53En tout cas...
19:54J'ai pas tout à fait fini.
19:56Je vous en prie.
19:57Et après, je voulais dire une chose.
20:01On nous parle des enquêtes d'opinion.
20:03Moi, j'ai 70 ans.
20:05Je n'ai jamais été appelé par quelques instituts de sondage pour me demander mon opinion.
20:11Alors moi, je veux bien qu'on nous sorte à chaque fois.
20:14Il y a eu une enquête d'opinion sur ceci ou sur cela.
20:18Mais de toute façon, les sociétés d'opinion, ils ont un listing.
20:21Et ils utilisent toujours le même listing.
20:24Donc comment voulez-vous qu'il y ait une démocratie et une transparence là-dedans ?
20:29Voilà.
20:30Bon, j'entends ce que vous voulez dire.
20:32Ce que vous voulez dire que les enquêtes d'opinion favorables à Madame Le Pen ne sont...
20:36Non, non, pas spécialement, attendez.
20:38Pas spécialement à Madame Le Pen.
20:39Bon, mais là, c'est pas vraiment le sujet.
20:41C'est pas le sujet.
20:42Le vrai sujet que pose, à mon sens, cette décision qui est d'une grande violence politique, c'est que...
20:51Non, elle n'est pas d'une grande violence.
20:54Si vous permettez que...
20:56Quand on a mis les mains, attendez.
20:58Si vous donnez une chance à ma démonstration...
21:00Quand on a mis les mains dans le pot de confiture...
21:02Mais non, il n'y a pas de pot de confiture.
21:04Mais oui, attendez.
21:05Est-ce que vous pouvez me dire ce qu'on reproche à Madame Le Pen ?
21:07Oui, d'avoir utilisé des employés du Front National à l'époque et payés par le Parlement européen.
21:20C'est inadmissible.
21:21Non, c'est pas exactement ça, monsieur.
21:23Ah ben, attend.
21:24C'est pas exactement ça.
21:25Ce sont des assistants parlementaires...
21:28Oui, ben, c'est ce que je viens de dire.
21:30Oui, mais vous en parlez d'employés.
21:32C'est pas pour faire le ménage.
21:34Un employé, il ne fait pas que le ménage, non ?
21:38J'entends bien, mais ce sont des assistants parlementaires payés par le Parlement européen
21:48qui, effectivement, convenaient que la frontière est poreuse
21:53entre le fait de travailler pour un député européen qui est à Strasbourg
21:58mais qui est également très souvent à Paris.
22:00Donc, déjà, sur le fond, moi je vous assure, sur le fond, je vois très bien comment ça se passe.
22:07Les frontières sont poreuses.
22:09Donc, tu bénéficies d'un système, effectivement, qui n'est pas très clair.
22:14Je vous l'accorde bien aisément.
22:16Mais, d'abord, il n'y a pas d'enregistrement personnel là-dedans.
22:20Non, je n'ai jamais dit qu'il y avait des enregistrements personnels.
22:25Tu peux interpréter ça un peu comme tu veux.
22:28Et si vous voulez mon avis, je ne trouve pas ça particulièrement grave.
22:32Vous voyez, je ne trouve pas ça d'une gravité extrême par rapport aux conséquences que ça induit.
22:37Mais ça, ce n'est que mon modeste avis.
22:39Et ensuite, vous avez trois juges qui prennent une décision pour notre démocratie
22:44qui me paraît la mettre en difficulté.
22:46Pourquoi ? Parce que, c'est ce que disait M. Collard, et je me range à son avis,
22:50quoi qu'on pense de Mme Le Pen, il se trouve qu'elle a, avec elle, 10-15 millions de supporters
22:58qui vont vivre ce moment comme une forte injustice.
23:01Pourquoi ? Parce que c'est trois juges, tout seuls, qui prennent cette décision.
23:07Alors, sur une interprétation, je pourrais trouver d'autres gens, sans doute, qui en ont une autre.
23:12Donc, je pense là, que qu'elle soit condamnée, pourquoi pas,
23:16qu'on mette une peine d'inéligibilité, je pense que ça ne favorise pas notre démocratie.
23:22Ce n'est que mon modeste avis, Serge, et je ne cherche pas à vous convaincre.
23:26Non, mais je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites.
23:30Quand vous dites trois juges, ce n'est pas trois juges.
23:32C'est trois juges pour juger.
23:36Mais avant, dans la procédure, ils étaient au moins une dizaine à travailler sur le dossier.
23:44Je n'en dis ce qu'on vient pas.
23:46Je vous dis que ça crée un sentiment dans l'opinion.
23:53Je vous rappelle qu'en 2017, la campagne présidentielle a été percutée par l'affaire Fillon.
23:58Il se trouve que le parquet national financier n'a jamais été aussi rapide pour instruire une affaire.
24:03Bon, après que le canard enchaîné a sorti cette information.
24:08Donc je pense qu'on est là sur un danger.
24:11Un danger pour nous tous d'ailleurs.
24:13Et ce serait, Jean-Luc Mélenchon, je dirais exactement la même chose.
24:17Je pense que ce n'est pas une bonne chose que les juges décident.
24:20Maintenant, on peut penser différemment.
24:23On marque une pause, si vous voulez, à 12h42 ou pas ?
24:26Non, on peut continuer.
24:27On ne marque pas de pause.
24:28Vous êtes un électeur, par exemple, à la dernière présidentielle, vous avez voté pour qui, Serge ?
24:32Moi ?
24:33Oui, ben oui.
24:34Pour le parti communiste français.
24:36Oui, ben écoutez, je comprends effectivement que dans ces cas-là,
24:41vous pouvez avoir une petite joie mauvaise, peut-être, à trouver que Marine Le Pen...
24:46Non, non, c'est pas une question de joie.
24:47Mauvaise, j'ai dit, mauvaise.
24:49Non, non, j'ai pas une question de joie ou de tristesse ou quoi que ce soit.
24:54Je le redis, je l'ai dit tout à l'heure, je le redis.
24:58Quand on a mis, en des années, les doigts dans le pot de confiture...
25:02Je pense pas que ce soit la bonne expression.
25:05Parce que le doigt dans le pot de confiture, on réserve cette expression pour l'enrichissement personnel.
25:11Non, non, non, non, non, non, non.
25:13Ben si, généralement, c'est comme ça.
25:14Non, non, non, non, non, non.
25:15On met les doigts dans le pot de confiture quand on a fait des choses qui sont reprochables.
25:22Ce qui est le cas, voilà.
25:24Et puis après, faut arrêter de faire le mélange en disant
25:27Madame Le Pen, il y a 11 ou 12 millions de personnes qui vont plus...
25:33Elle va plus pouvoir...
25:35Non !
25:36Madame Le Pen, elle est un des membres du parti RN.
25:42Tant pis.
25:43Vous savez que Monsieur Fabien Roussel a bénéficié d'un emploi fictif d'attaché parlementaire pendant 5 ans
25:48qui a fait l'objet d'une enquête du parquet et qui s'apprête à bénéficier d'un classement sans suite.
25:52Eh ben alors, ça veut dire que, par rapport à ce que vous dites,
25:58et je trouve ça très bien, la justice a fait son travail.
26:02Ben oui, pour Fabien Roussel, oui, puisqu'il y a un classement sans suite.
26:06C'est quelqu'un du Parti communiste français et vous, vous êtes du PCF, donc ça vous a...
26:10Non, non, non, non, non, non, non.
26:13Il aurait été condamné, il aurait été condamné.
26:16J'aurais dit, c'est bien fait pour lui.