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00:00Vous avez parlé des preuves. Je voulais rappeler qu'en dehors de la question des preuves, il faut quand même rappeler que si on suit cette hypothèse,
00:09vous avez M. Kadhafi qui fait un pacte mafieux avec Nicolas Sarkozy. Quelques années plus tard, il y a une guerre, notamment appuyée par la France,
00:19même décidée par la France, la France de Nicolas Sarkozy, contre M. Kadhafi. Il y a eu plusieurs semaines où M. Kadhafi parlait tous les jours dans les médias.
00:26Et le monde entier regardait ce qu'il disait. Dans un pacte mafieux, dans ce cas-là, qu'est-ce que vous faites ? Vous donnez les preuves du pacte mafieux.
00:33Vous les montrez à la télévision. La guerre s'arrête. Vous conservez votre trône. Et voilà. Donc cette question-là, j'ai l'impression que personne n'y a répondu.
00:42Maintenant, je voulais vous poser une question. Il y a cette affaire. Il y a l'affaire précédente des écoutes où il y a eu une condamnation aussi extrêmement lourde
00:49pour une corruption qui n'a pas eu lieu puisque ce poste à Monaco n'a pas été donné. Vous avez parlé du fait que le procureur avait un vocabulaire très violent sur Nicolas Sarkozy.
01:00Concrètement, vous pensez que c'est quoi ? C'est un acharnement politique lié à son passé ou c'est, selon vous, aussi une volonté peut-être de l'empêcher de « nuire politiquement »
01:10demain s'il avait éventuellement des ambitions dans les 2, 3 prochaines années ?
01:16Est-ce qu'elle est motivée par des raisons politiques ? Est-ce qu'il y a d'autres raisons derrière ? Je l'ignore. Ce qui est évident, c'est qu'il y a une véritable détestation.
01:27Une vraie détestation qui se sent dans le vocabulaire, dans le ton, dans la volonté, dans les petites blagues à l'audience, dans les bons mots pour faire rire la salle au détriment de Nicolas Sarkozy.
01:40Autant de choses qui normalement n'ont pas leur place dans une salle d'audience. On ne joue pas, on n'est pas au théâtre, ce n'est pas un show et c'est pourtant ce qu'on a eu.
01:47C'est vraiment la volonté de l'humilier. C'est très fort et les raisons, malheureusement, je ne les connais pas. Ce qui s'est passé, l'objectif et la façon dont ça s'est déroulé, ça j'en suis témoin, c'est vraiment pour l'humilier.
02:02Est-ce que vous diriez qu'on a une justice politique et qu'on assiste à de secrets dérives depuis la création du parquet national financier en 2013 et que, du coup, on n'est pas dans ce qui était originellement sa mission, c'est-à-dire la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance financière ?
02:17On n'est pas dans ce cadre-là avec l'ancien chef de l'État Nicolas Sarkozy ?
02:22Je ne le crois pas. Je crois qu'il faut veiller à ne pas tout mélanger. Je pense que le parquet national financier est aussi à l'origine de vraies réussites.
02:31Le parquet national financier, il est créé pour différentes raisons et notamment pour exister face aux justices étrangères.
02:37On avait un gros problème avant la création du parquet national financier avec la justice américaine qui s'intéressait aux entreprises françaises et qui menait des enquêtes et saignait à blanc les entreprises françaises,
02:49qui s'est arrêtée depuis qu'on a le parquet national financier. Il faut vraiment veiller à rester juste.
02:55Mais c'est précisément parce qu'on essaye d'être très juste et très faire qu'on voit que là, quand il y a Nicolas Sarkozy, alors tout déraille.
03:04Il y a quelque chose qui est du domaine de l'irrationnel qui fait que lorsqu'il est là, ça déraille.
03:11Les règles ne s'appliquent plus. On n'hésite pas à tordre les faits. On n'hésite pas, je vous dis, à jouer la salle contre lui, à faire des shows.
03:19Ça n'a aucun sens et ça ne ressemble pas au parquet national financier.
03:23Le spectacle qui nous a été produit là pendant ces trois jours et pendant les semaines qui ont précédé, ça n'est pas le parquet national financier.
03:32C'est quelque chose de totalement différent, une volonté de se faire Nicolas Sarkozy.
03:36Christophe Ingrain, notre invité exceptionnel ce soir dans Punchline Weekend. Bernard Cohen, à date.
03:41Oui, maître. On voit bien que les réquisitions sont extrêmement lourdes et elles sont lourdes vis-à-vis d'un président de la République.
03:49C'est sans précédent. Sous la République, je n'ai jamais vu ce type de réquisition.
03:55Sept ans d'emprisonnement, 300 000 euros d'amende, c'est bien ça ce que j'ai vu.
03:59Et des propos extrêmement forts, pacte de corruption, avec d'autres prévenus, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Monsieur Verth.
04:08Est-ce qu'il n'y a pas pour vous une volonté de politiser la justice et de montrer qu'une partie du pouvoir judiciaire, y compris financier,
04:20veut affirmer une certaine autorité par rapport à l'autorité d'un président de la République ?
04:25C'est le premier point. Et deuxièmement, on sait que Nicolas Sarkozy a une forte personnalité, que certains peuvent considérer clivante,
04:34et une volonté aussi de montrer que, quel que soit l'aura du président de la République, Nicolas Sarkozy, il est avant tout un citoyen comme un autre.
04:46Je crois que vous avez raison. Et sur ce plan, personne ne peut donner tort à la démarche qui est celle de ses magistrats,
04:53qui est que, quel que soit l'individu, s'il a commis une infraction, il doit pouvoir être jugé normalement, et il doit pouvoir avoir un procès.
05:02Personne ne peut dire le contraire. Là où ça déraille, c'est que quand c'est Nicolas Sarkozy, ancien président de la République,
05:09alors en effet, on va sur un terrain politique, puisqu'on a eu des semaines consacrées à examiner sa politique étrangère.
05:17On a eu des semaines pendant lesquelles le parquet nous disait que la poursuite du rapprochement avec la Libye qui avait été initiée par Jacques Chirac,
05:24ça n'était pas une bonne chose. Que discuter avec un dictateur, ça n'était pas une bonne chose.
05:29Donc on a une irruption, un avis de la justice, en l'occurrence du parquet, sur la politique étrangère de Nicolas Sarkozy 2007-2012.
05:38Ça, c'est pas tolérable. Et ça, c'est pas tolérable. Enfin, qui encore une fois, qui sont, ou alors on discute dans un café et on se met d'accord, on discute entre nous,
05:47mais dans un tribunal, donner son avis pour essayer de qualifier une infraction sur est-ce que Nicolas Sarkozy avait raison d'accueillir Muammar Gaddafi en France en décembre 2007,
05:59est-ce qu'il avait raison ou tort, c'est pas le sujet. Personne n'a donné son avis là-dessus.
06:05En l'occurrence, pourquoi le fait-il ? C'est parce qu'il y a eu un accord dont plus personne ne parle, parquet national financier non plus,
06:12qui est la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien. Tout le monde s'en fout.
06:17Ça, je peux vous dire qu'on n'en a pas beaucoup parlé, en dépit des efforts qui ont été les nôtres.
06:21Là, en effet, on va sur un terrain politique et le message, il est très clair, c'est plus rien ne résiste et ne doit résister à cette justice.
06:30Ce qui est normal quand on ne parle que d'infraction, ce qui n'est pas normal quand on va dans le champ politique.

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