Auteur notamment de la BD « 1984 » et du « Journal de 1985 », Xavier Coste a accepté de prendre ses crayons pour partager avec nous la création du sentiment d'oppression qui opère dans cet ouvrage. Passionné d'architecture, il explique s'inspirer d'immeubles réels comme ceux de Noisy-le-Grand, en région parisienne, pour donner forme à l'univers de Big Brother.
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00:00Je vais vous montrer comment j'ai voulu dessiner l'Oppression.
00:02Je pars du visage de Bee Brothers pour essayer de composer mes décors, les environnements.
00:07Généralement, je commence toujours par ça et ensuite je me fais plaisir avec des grandes lignes.
00:12Souvent, je ne sais même pas à quoi les immeubles vont ressembler, mais ce n'est pas grave.
00:15J'aime bien être dans une espèce de trance quand je dessine.
00:18Le fait d'avoir des immeubles assez grands comme ça et une architecture brutaliste,
00:22ça me permet d'asseoir quelque chose de très totalitaire dans les connotations.
00:27Je me suis beaucoup inspiré d'architectures soviétiques et aussi d'architectures qu'on trouve en région parisienne,
00:31notamment à Noisy-le-Grand.
00:33Je trouve ça intéressant quand on part de quelque chose qui existe vraiment et qu'on le glisse vers un autre univers.
00:37J'ai voulu aussi dessiner les personnages secondaires, les figurants, comme des sortes de silhouettes.
00:43On va retrouver vraiment les mêmes silhouettes comme des personnages démultipliés
00:46parce que forcément, ils n'ont pas de caractère, ils n'ont pas de vie propre.
00:49Finalement, ils sont obligés de s'effacer sous le régime
00:51et le fait de les avoir vraiment juste en noir sans même voir leur visage,
00:56je trouve que c'est plus fort que si j'avais dessiné chacun des visages.
00:59Si la simplicité permet de raconter plus de choses que si le dessin était fouillé,
01:03je préfère aller vraiment dans cette simplicité.