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L’After revient sur l’interview de Didier Deschamps accordé au Figaro, où il avoue notamment qu’il se sent moins reconnu en France que dans les autres pays.

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Transcription
00:00c'est Didier Deschamps, il parle de lui, de son avenir...
00:03Et il glisse comme ça que...
00:04Ben ouais, c'est vrai qu'à l'étranger,
00:07le résultat, ça compte avant tout,
00:08et qu'à l'étranger, quand on gagne,
00:09et qu'à l'étranger, quand on gagne des profits,
00:11et qu'à l'étranger, on est reconnus, et que...
00:14On sent quand même qu'il est un peu énervé.
00:16On sent qu'il est un peu énervé,
00:17qu'il estime sans doute qu'il n'a pas la reconnaissance qu'il mériterait en France.
00:21Afin de contextualiser tout de même le tout,
00:24j'aimerais quand même vous rappeler que les audiences globalement de l'équipe de France
00:27sont en baisse, à quelques exceptions près.
00:30Et que des études récentes ont été menées
00:33sur la raison de ces baisses d'audience,
00:35et qu'une des raisons est l'attractivité des Bleus,
00:39et le spectacle proposé qui est moins intéressant.
00:44Voilà, on a abordé ça dans l'after ces derniers jours,
00:46et à chaque fois qu'il y a l'équipe de France, on se fait la remarque.
00:48Alors le match retour contre la Croatie, ce titre-là est un peu un contre-exemple,
00:51parce qu'évidemment, tout le monde s'est régalé, le scénario, et tout.
00:55Mais enfin, la tendance quand même lourde, globale, est celle-là.
00:58Donc Deschamps, de par ce qu'il propose, ce qu'il provoque, ce qu'il fait,
01:02ce qu'il organise sur le terrain, est en partie responsable tout de même.
01:05Donc aujourd'hui, est-ce que vous comprenez Deschamps ?
01:09Ou est-ce que finalement, pardon M. Deschamps,
01:12mais malgré tous les titres que vous avez ramenés,
01:13et malgré toutes les victoires que vous avez,
01:16on est en droit de ne pas être totalement satisfaits ?
01:18Comment vous vous positionnez sur la question ?
01:19Flo ?
01:20– En fait, il y a eu une phrase, c'est un débat,
01:22on l'a tellement fait que moi je ne vais pas le refaire...
01:24– Mais là, quand il s'exprime...
01:25– Non, non, mais je viens, on en a parlé justement après le match,
01:27puisque tu fais allusion au match retour,
01:29on a redit que malheureusement,
01:31il n'est jamais le protagoniste de ces changements offensifs,
01:34mais on va dire, il le fait quand il est au pied du mur,
01:39et qu'il est obligé de le faire, poussé par les événements.
01:42Oui, là, il nous met une belle équipe, et un système qui pourrait nous séduire,
01:46et aussi servi par le fait qu'il sait que les Croates vont l'attendre,
01:49donc ce qui veut dire que quand ce sera pas le cas, il le fera pas forcément.
01:52Voilà, mais ce qui me gêne dans un interview, comme d'habitude,
01:55c'est qu'il y a une forme de déni, dans le sens où il dit,
01:59vous savez, ce débat sur le beau jeu, c'est n'importe quoi,
02:01parce qu'on ne gagne pas de match s'il n'y a pas de jeu.
02:04Enfin, on ne se qualifie pas, on ne gagne pas de match, je ne sais pas quoi...
02:07C'est pas vrai ! C'est pas vrai !
02:09Mais c'est tout ! Après, on peut débattre pendant des heures...
02:12Moi, s'il me dit, Deschamps,
02:14écoutez les gars, ce débat, il me casse les couilles...
02:16Pardon.
02:17– Un euro.
02:18– Ouais, un euro.
02:20Il me casse la tête, ce débat,
02:22mais moi, je suis là pour faire gagner l'équipe de France,
02:24et lui rapporter un maximum de titres.
02:27Tu diras, OK.
02:28Mais s'il refuse la réalité et qu'il te dit,
02:31vous savez, on ne gagne pas autant de matchs
02:33et on ne fait pas autant de résultats si on n'a pas de beau jeu,
02:36malheureusement, ce n'est pas vrai.
02:37– Surtout en compétition internationale.
02:38Surtout en compétition internationale.
02:40Et quand on voit qui a gagné les dernières compétitions internationales,
02:42à part l'Espagne, on peut dire que c'est la prime à l'esthétique
02:44ou la prime à l'audace.
02:45– Après, l'euro, ce qui s'est passé avec l'euro,
02:48à mon avis, est une rupture quand même,
02:51dans une forme de durée,
02:53c'est-à-dire que tu acceptais que ça joue moins bien parfois,
02:57parce qu'effectivement, il y avait des résultats, on va dire,
02:59parce que tu as gagné, déjà, quand même,
03:03la Coupe du Monde, ce n'est pas rien.
03:04Donc il y avait toujours cette petite chose qui restait.
03:06Moi, je pense que ce que Jaquet a fait de mieux,
03:08c'est de partir, entre guillemets, après la victoire.
03:11Parce que déjà, ça avait été une galère, sans nom, avant, il faut le dire,
03:14ce n'était pas beau avant la Coupe du Monde.
03:16Il se trouve qu'il a fondé un groupe, trouvé un truc,
03:19imaginé quelque chose et gagné.
03:20Ça a réconcilié tout le monde avec le foot, tant mieux.
03:24Et derrière, il a arrêté et je pense que tu ne pouvais pas faire mieux.
03:27Et derrière, il y a une forme d'autogestion des joueurs sous le maire,
03:32et puis après, tu as eu du mal à retrouver un fil.
03:34Deschamps, il a trouvé quelque chose, ça lui a permis de gagner.
03:37Maintenant, il ne séduira plus jamais les gens,
03:39puisque les gens qui ont vu la victoire en 1998,
03:42qui ont vécu celle en 2018, c'est les parents,
03:44les grands-parents, les parents, les enfants.
03:46C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tu n'as plus personne là-dessus
03:48qui est impressionné par l'idée d'aller gagner un titre.
03:50C'est-à-dire que là, l'euro, les gens voulaient le gagner,
03:52mais ils estiment que même un résultat en finale ou demi-finale,
03:55ça ne les intéresse pas.
03:56Et donc, Deschamps, cette phrase, le déni de Deschamps,
03:58c'est juste ça, c'est de dire le beau jeu, c'est n'importe quoi,
04:02parce qu'on a forcément bien joué si on a eu des résultats.
04:06D'abord, on n'a pas eu de résultats récemment,
04:09on a eu même des contre-performances.
04:11Et puis ensuite, effectivement, je pense que l'inverse,
04:14c'est que l'équipe de France,
04:17c'est une équipe grand public.
04:18Enfin, là, on parle de l'équipe grand public,
04:20c'est-à-dire que moi, j'ai des tas de gens autour de moi
04:22qui ne s'intéressent pas au foot comme moi
04:24et qui ont besoin, à minima, de ce qu'ils ont vu
04:28dimanche soir dans le match retour,
04:31mais pas moins que ça.
04:32Sinon, ils changent, ils regardent du top 14 de rugby,
04:35ils regardent d'autres sports,
04:36mais ils ne regardent plus l'équipe de France.
04:37Donc je pense que Deschamps fait quand même une petite erreur dans sa com'
04:41malgré tout, que de ne pas dire « oui, c'est vrai, je joue… »
04:44– Le top 14 de rugby permet moi quand même un bémol, parce que
04:46c'est quand même du mal à concevoir qu'Agent Larochelle…
04:49– Non, non, non, c'est pas ça.
04:51C'est-à-dire que les gens acceptent plus l'engagement,
04:56tout ce que tu peux mettre dans un match, par exemple,
04:59un gros match de top 14,
05:00et ils n'acceptent pas ce qu'ils ont vu, par exemple,
05:03au match aller de la France contre la Croatie.
05:05Ça, ils ne veulent plus l'accepter.
05:06– C'est un goût de gourmet, parce qu'on a beaucoup gagné.
05:08Donc maintenant, on s'attend à gagner moche.
05:11On l'a déjà fait, donc…
05:14– Moi, ce que je ne comprends pas de tous ces débats,
05:16et pas de nous, mais le débat public,
05:18tu as les meilleurs joueurs du monde.
05:20Tu as les meilleurs joueurs du monde, que tu le veuilles ou non.
05:23– Mais c'est sûr, c'est vrai, non ?
05:24Par rapport aux meilleurs que les Espagnols, par exemple ?
05:27– Je fais l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre,
05:29de partout où je vais, tous les gens du ballon,
05:31et pas ceux qui comprennent le ballon,
05:33vous avez de quoi faire trois équipes de très haut niveau.
05:37Aucune sélection n'a de quoi faire trois équipes de très haut niveau.
05:39– Ça, c'est vrai, sur la densité, je peux te le dire.
05:41Et réduis-le sur un groupe de 15-16 joueurs,
05:44tu vas sur Transfer Market si tu veux voir les valeurs,
05:46sinon tu résonnes avec les clubs où les mecs sont titulaires,
05:49tu as les meilleurs joueurs du monde.
05:50Donc, pour moi, le postulat de départ, c'est normal de gagner.
05:53– C'est normal de gagner.
05:54– Le débat, après, il est
05:55est-ce qu'on arrive à bien jouer pour gagner ?
05:57Est-ce qu'en jouant mieux, on va gagner plus
05:59et on va proposer quelque chose ?
06:01Et ça, il n'est pas capable de le faire.
06:02Moi, j'ai beaucoup de respect pour Deschamps,
06:03pour sa carrière, il est un expert du football.
06:05C'est un bon mec, je n'ai aucun problème avec lui.
06:07Mais à partir du moment…
06:08C'est le type de Formule 1 qui a la meilleure voiture,
06:11eh bien, il doit gagner.
06:12Et la meilleure voiture, elle va plus vite que les autres.
06:13Tu dois gagner.
06:14Après, en Formule 1, tu ne peux pas faire plus joli,
06:16des beaux virages, des machins.
06:17Tu gagnes, t'es premier, t'es pas premier.
06:19Au foot, tu dois proposer autre chose, dans le contenu.
06:21Et ça, on ne le voit pas.
06:22C'est pour que moi, qui vois 10 matchs par semaine,
06:24à un moment, j'ai arrêté de regarder les matchs de sélection,
06:26tellement je m'emmerdais,
06:28c'est qu'il y a un problème.
06:29Et on ne parle pas de tes amis qui ne regardent pas le foot,
06:31que là, au bout de 5 minutes,
06:32tu te lèves, parce que ce n'est même pas ton univers,
06:34ton métier, ton machin.
06:35Donc, pour moi, le step, il est là.
06:37— Je rajoute un élément à l'audience,
06:40parce que l'audience, c'est vraiment son public,
06:41donc il n'y a pas de grands secrets.
06:43Mais tu remets en perspective,
06:44entre le dernier euro, là, en juin, et l'euro précédent,
06:47on a globalement une érosion de l'audience
06:49sur l'équipe de France de 25 %.
06:52— Ouais, mais alors après, moi, j'aurais aimé que…
06:53— Après, en juin, c'était un peu spécial,
06:54parce qu'il y avait plein d'élections…
06:54— Voilà, c'est ça, il y avait un contexte un peu…
06:56— Il y avait un contexte particulier…
06:57— Mais moi, j'aurais aimé plutôt que,
06:59quand Deschamps a été interrogé sur les audiences,
07:01plutôt qu'il attaque, qu'il contre-attaque en disant
07:02« Ouais, vous aussi, vos intentions ne sont pas bonnes »,
07:04j'aurais aimé qu'il rappelle
07:05Deschamps, en joueur ou en traîneur,
07:06c'est cinq des dix plus grosses audiences
07:08de l'histoire de la télévision française.
07:10Eh oui, la plus grosse audience de la télé française,
07:11parce que tu as beau dire « Tu t'ennuies, machin »,
07:13les gens, ils veulent voir les finales,
07:14ils veulent voir l'équipe de France aller loin,
07:16la plus grosse audience de la télé française,
07:17c'est France-Argentine, finale de la Coupe du Monde 2022,
07:19c'est Deschamps qui est sélectionneur.
07:20C'est demi-finale France-Maroc,
07:22c'est la finale de France-Portugal,
07:24où Deschamps t'amène en finale.
07:25In fine, oui, tu veux bien jouer, etc.,
07:27mais les gens se réunissent,
07:28le football de sélection, c'est avant tout les grandes compétitions,
07:30c'est créer des aventures dans les grandes compétitions…
07:31— Mais c'est pas pour les connaisseurs, en plus !
07:32C'est pas pour les connaisseurs, le football de sélection !
07:34— C'est pas pour les connaisseurs, c'est le grand public !
07:37Là où tu veux réunir la France,
07:38c'est pendant les grandes compétitions,
07:39et Deschamps, tu peux lui reprocher ce que tu veux,
07:41mais il a cette capacité à t'amener loin à chaque fois !
07:43— Non mais attends, il y a juste un point,
07:45c'est que ça, c'est une chose d'entendu, t'as raison,
07:49et ça te condamne d'ailleurs à gagner ou à aller très très très loin,
07:51mais pourquoi pas ?
07:52Tu dis t'as raison, tu vas faire les plus grosses audiences,
07:54demi-finale de Coupe du Monde, finale, c'est vrai.
07:56Mais là, on parle d'autre chose,
07:57parce que t'as d'autres matchs dans une année.
08:00C'est-à-dire que toi, tu accepterais qu'on se concentre
08:04et qu'on se gargarise de ça à la place de Deschamps,
08:07mais t'oublies tous les matchs qu'on voit là,
08:09les dix matchs par saison de l'équipe de France,
08:11en dehors des grandes compétitions,
08:13et c'est aussi sur ces moments-là.
08:14Moi, quand j'étais petit,
08:16il y avait un match de qualif' n'importe lequel avec Platini,
08:19c'est-à-dire que tout le monde était devant sa télé,
08:20on allait regarder ça. — Mais tu voyais moins de foot Flo !
08:21Tu voyais moins de foot ! — Bien sûr !
08:22— Et les rythmes n'étaient pas les mêmes,
08:24et les foots de sélection étaient plus qualitatifs qu'aujourd'hui !
08:27C'est pas que la France, tu vois !
08:28— C'est pour ça, Jimmy, que je pense que l'erreur...
08:30Moi, je parle d'erreur fédérale, je l'ai dit dans l'after cette semaine.
08:33Moi, je dis pas l'erreur de Deschamps.
08:34Que Deschamps, il se batte pour défendre son bilan...
08:37C'est humain, quelque part.
08:38Moi, j'ai même pas envie de débattre de ce que dit Deschamps.
08:41Moi, l'idée d'un grand dirigeant fédéral,
08:44ce serait de dire le problème n'est pas Deschamps,
08:46il a fait un boulot énorme.
08:48Le problème est qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
08:50C'est comme quand la Bundesliga s'est reconstruite.
08:52Qu'est-ce qu'on fait ? On commence par quoi ?
08:53On commence par le business, les loges, les machins ?
08:55Non, on commence par le terrain,
08:56et dire on va essayer de faire du spectacle.
08:58Qu'est-ce qu'on commence par faire quand tu fais un club...
09:02même en Ligue 1 ?
09:03Si tu sais que tu peux pas être le PSG que tu étais pas sûr de gagner,
09:06qu'est-ce que tu dis ?
09:07Ramenons les gens au stade.
09:08J'ai entendu ça à Nice, peut-être que ça va pas marcher,
09:10mais après leur projet Ligue des champions,
09:12ils ont dit attendez, on va faire autre chose.
09:13On va pas dire Ligue des champions, on va dire
09:14ramenons les gens au stade,
09:15mettons du beau jeu, essayons de faire du beau foot.
09:18Et je pense que l'idée fédérale de base,
09:21ça aurait été de dire, j'y crois pas,
09:22c'est pas le cas avec Diallo,
09:24ça aurait été de dire OK,
09:25on va changer non pas juste pour dire
09:26on met Zidane, ça fait plaisir à tout le monde,
09:28mais pour dire on va essayer
09:30de remobiliser les gens autour du jeu,
09:31parce que comme tu le dis, t'as une offre telle
09:33qu'aujourd'hui, si t'es séduisant,
09:35si tu proposes quelque chose de vertueux,
09:37eh ben t'as envie de le voir.
09:39Si t'es pas séduisant, oui t'as raison,
09:40quand ça gagne et quand ça va loin,
09:41Coupe du monde euro, on ira.
09:43Mais le reste, on ira jamais.
09:44Mais dans le foot de sélection,
09:47vous vous régalez ?
09:48Mettons de côté l'Espagne,
09:50éventuellement l'Espagne ou l'Allemagne,
09:52qui est maintenant avec Nagelsmann.
09:54Toi c'est très peu.
09:56T'as le droit d'avoir cette exigence-là en France.
09:58De par les joueurs que tu as,
09:59quand tu vois l'Italie avec une faible équipe
10:01en 2021 qui est championne d'Europe,
10:03c'est certainement la pire génération
10:04qu'ils aient eu les Italiens.
10:05C'est un collectif, ils ont fait une équipe.
10:07C'est un collectif, c'est pas de l'individualité.
10:09Nous on a les individualités.
10:10Ils nous ont régalé l'Italie cette année-là.
10:11Ils nous ont régalé l'Italie cette année-là.
10:13Et paradoxalement, c'est la seule compétition
10:15où Deschamps a voulu être un peu plus offensif.
10:18Bien sûr.
10:18Il y avait eu le 3-4-3,
10:20il y avait eu le trio machin,
10:21et tu sors contre la Suisse.
10:22Non mais je suis complètement d'accord avec toi,
10:25mais pour rebondir sur ce que tu dis Flo,
10:27Flo, je pense que la structure même de la Ligue
10:29et les conditions d'extension à chaque fois de Deschamps,
10:32la fois où Deschamps a humilié Hubert Fournier,
10:35qui est quand même d'Étienne,
10:35c'est lui qui est quand même censé impulser
10:37en fait la patate tactique de la Fédération,
10:40fait qu'on n'y est pas du tout,
10:43puisque toi tu dédouanes quelque part Deschamps,
10:45mais c'est Deschamps aussi qui s'est isolé
10:47dans une tour d'ivoire,
10:48qui s'est placé au-dessus de la Fédération,
10:50et qui a décidé,
10:51mais regarde, dans cette même interview,
10:53Deschamps dit « Moi de toute façon,
10:56je n'ai pas envie de faire de pédagogie,
10:58ce n'est pas le rôle du sélectionneur,
10:59moi j'en dis, mieux je me porte,
11:01et je n'ai pas à expliquer mes choix ».
11:02C'est quand même incroyable
11:04que le sélectionneur de l'équipe de France,
11:05qui a un job peut-être para-public,
11:07n'ait pas une once de devoir de pédagogie
11:11d'expliquer sa méthodologie,
11:13ses choix de jeu,
11:14de se porter garant.
11:15Avec la durée, il y a des distances qui se créent,
11:17ça fait 13 ans.
11:19Quand tu as gagné, tu te sens fort de gagner,
11:21il y a des gens qui disent « L'important, c'est les 3 points ».
11:23Bon, basta, on a gagné, ce n'est pas grave, on a joué.
11:25Et Yvan, il s'est toujours nourri du seul contre tous,
11:27tu vois, Deschamps, c'est « Nous les gars,
11:30on va réussir, on va aller, on va leur donner un machin ».
11:32C'était du management, ça.
11:33C'est le truc que les gens disent « Ouais, vous gagnez,
11:35mais on s'ennuie pour ne pas payer un euro ».
11:38Et tu te retrouves avec Deschamps qui dit
11:39« Oui, mais moi j'ai tout gagné ».
11:41Donc il est là le truc,
11:42le grand Descartes d'aujourd'hui,
11:44puisque lui, il est convaincu d'avoir tout bien fait,
11:46même s'il s'est dit « Oui, on pourrait jouer un peu mieux, etc. ».
11:48Et nous, on attend autre chose,
11:50parce que pour retourner au stade, tu parlais de Nice,
11:52Farioli, l'année dernière, j'ai fait deux matchs,
11:54je n'ai pas mis un pied à Nice,
11:55cette année, j'y vais volontiers pour voir les matchs de Franck Hesse,
11:57comme il joue.
11:58Et donc, ça revient,
11:59je me régale plus à voir un coup et la tabac de Tabergame
12:00que de voir jouer une foule de France.
12:01C'est emmerdant quand même.
12:02C'était une idée qui visait à avoir du jeu.
12:05Bon, ça n'a pas marché,
12:06mais en tout cas, l'idée, elle était là.
12:08— On a Evan, avec nous, au 32-16.
12:11Evan, bonsoir.
12:12— Bonsoir, monsieur le député.
12:13— Salut, Evan.
12:14— Deschamps a-t-il raison quand il déplore le fait
12:17d'être plus reconnu à l'étranger qu'en France ?
12:20— Ben...
12:22De toute façon, vous parliez de Zeus.
12:25Mais moi, j'ai envie de revenir sur un point,
12:27c'est la personnalité.
12:28Et quelque chose qui est très important pour les Français,
12:30c'est la personnalité.
12:32Et je suis désolé, mais Didier Deschamps
12:34est complètement antipathique !
12:36— Ha !
12:38— Je suis désolé.
12:39En fait, on n'a même pas envie de s'intéresser
12:43à quelqu'un comme ça, en fait.
12:45On n'accroche pas.
12:46Il y a beaucoup de Français, je sais, dans mon entourage,
12:48beaucoup n'accrochent pas à ce coach-là.
12:51Il a gagné une Coupe du monde, pourtant.
12:52Voilà.
12:53On devrait le soutenir, enfin voilà, être derrière lui.
12:57— Et toi, t'attends Zidane avec impatience, quoi ?
13:00— Ben, avec impatience, oui.
13:02Oui, ça change.
13:03Oui, on a besoin de changement.
13:04— En plus, il en parle dans l'interview.
13:05Il en parle dans l'interview.
13:06Il dit « oui, mais moi, je suis pas du tout pareil en privé ».
13:08En fait, il a une espèce d'armure en public
13:10qui fait qu'il a une carapace.
13:12— Oui, enfin...
13:13— En fait, moi, je vais te dire...
13:14Alors, Évan, pour rebondir sur ce que tu dis,
13:16est-ce que c'est le côté langue de bois permanente
13:19qui participe à ce que tu dis ?
13:21— Et puis bon, c'est de la langue de bois.
13:24Et puis dans le milieu, ça se sait,
13:25c'est pas un très bon mec.
13:27Il a été copain avec Noël Legret, etc.
13:31Voilà, c'est quand tu es humain.
13:33Ça se sait, c'est pas quelqu'un...
13:34— Je pense qu'à ce stade, il faut demander l'avis de Christophe Dugarry, non ?
13:37— Ha ha ha !
13:41— Écoutez, Roten s'enflamme.
13:43Non mais écoute, moi, j'entends ton avis.
13:47— Et je pense que c'est ça.
13:48Les Français aiment s'attacher à quelqu'un
13:51qui trouve de l'empathie.
13:54Lui, ce n'est pas le cas.
13:56Voilà, c'est tout.
13:56C'est comme ça.
13:59— Évan, merci pour ton avis.
14:00On va prendre suite Kenneth, maintenant.
14:02Salut, Kenneth !
14:04— Bonsoir, j'espère que vous allez bien,
14:05j'espère que vous m'entendez bien.
14:06— On t'entend très bien.
14:07— Salut, Kenneth.
14:07— Alors toi, tu veux pas parler de Deschamps,
14:09tu déportes un peu le débat sur les joueurs.
14:11— J'espère que je suis pas hors-sujet, Gilbert.
14:12Désolé, j'aurais peut-être dû appeler hier ou il y a quelques jours.
14:15Et notamment, dommage que Daniel n'ait pas là
14:18parce que c'est l'un des seuls...
14:20Vous en parlez aussi, mais à pointer du doigt sur un élément...
14:24Alors oui, je suis d'accord avec vous sur Deschamps.
14:25— La pizza aux oignons.
14:27— Ha ha ha !
14:28Je suis d'accord sur le fait que Deschamps ne produise pas du beau jeu,
14:31qu'on se fait chier devant les matchs,
14:33mais il y a...
14:34Là, je parle plus du désamor, les gars.
14:35Désolé, je suis peut-être un peu hors-sujet.
14:38Mais il y a un point qu'on parle pas assez, je trouve, à mon sens.
14:42Ça a été les sorties médiatiques, notamment sur Twitter ou autre,
14:45de Mbappé, de Griezmann, de Koundé, d'autres joueurs sur Naël.
14:49Ça a été notamment sur beaucoup de joueurs sur les législatives.
14:53Qu'on ait des sensibilités politiques ou pas,
14:55moi, enfin, je m'en fous.
14:56Mais personnellement, vous êtes des joueurs de l'équipe de France,
14:58parlez foot, parlez jeu, parlez pas de politique, parlez pas de faits divers.
15:02Et je pense qu'il y en a beaucoup qui n'ont pas aimé ces sorties médiatiques
15:05et qui se sont...
15:06Voilà, qui se sont plus retournés vers le rugby, c'est tout.
15:09Donc le désamor pour le jeu, oui,
15:10mais il n'y a pas que ça, les gars.
15:12Je pense qu'on parle pas assez du fait de certaines prises de position
15:15qui ont vraiment, vraiment dérangé...
15:16— Alors ça, pour être concret... — Moi, je pense l'inverse.
15:19— Attends, parce que pour être concret...
15:21Pour être concret, je reviens aux études un peu...
15:23Ce qu'on appelle dans le milieu un peu les études Kali, là, tu vois.
15:26Tu dis pourquoi ça marche, pourquoi ça marche pas.
15:28Et il y a des spécialistes qui mènent des études autour de l'équipe de France.
15:32Et il est vrai que pendant l'Euro... Là, je précise, à l'époque, pendant l'Euro.
15:34Pendant l'Euro, il y a eu législative, il y a eu européenne,
15:38il y a eu des prises de position, effectivement,
15:40de joueurs de l'équipe de France, de plusieurs joueurs de l'équipe de France.
15:44Et il est vrai que ça correspond à ce que dit Kelet,
15:49qu'une partie de l'opinion n'a pas du tout apprécié, en fait, la prise de position.
15:53— Mais après, il y a aussi une autre partie de l'opinion...
15:55En disant, ben voilà, en fait, l'équipe de France, ça doit être rassembleur.
15:58Oui, gros, les mecs, vous avez le maillot des Bleus.
16:00Donc, en gros, jouez au foot, et on n'attend pas de vous que vous vous positionniez.
16:05C'est ce qu'a dit d'ailleurs Michel Platini.
16:07— Ce qu'a dit Michel Platini, mais après, à l'inverse, il y a aussi...
16:11Il y a aussi énormément...
16:12Après, ça, c'est un sujet encore un peu plus clivant,
16:15mais il y a aussi énormément de gens qui attendaient une prise de position.
16:19Alors, moi, je vais parler clairement peut-être de jeunes issus de l'immigration
16:22après la montée du Rassemblement national,
16:24et qui disaient « Nous, on comprend pas qu'en tant que jeunes issus de l'immigration,
16:27et qu'eux, en tant que jeunes issus de l'immigration, ils ne se positionnent pas »,
16:31parce qu'il y en a beaucoup qui ont été accusés d'être déconnectés de la réalité,
16:35de vivre désormais dans une bulle, de ne pas comprendre la souffrance des Français.
16:38Donc, c'est compliqué, parce que t'as une partie de la France...
16:41— On va pas se mentir, majoritairement, les gens ne veulent pas que les footeux parlent de politique.
16:44— Oui, mais après, le problème, c'est qu'on dit « Oui, mais ils ont rien dans la tête,
16:47ils parlent que de foot, ils ne se positionnent pas... »
16:48— Je vais te dire, j'ai un avis très...
16:51— Moi, j'ai envie qu'ils donnent leur avis personnellement, ça, c'est mon avis à moi,
16:53mais je suis pas la majorité !
16:54— Non, mais je suis comme Gilbert, c'est-à-dire que je vais te dire que...
16:57J'aurais presque changé d'avis, mais je vais pas changer d'avis, je suis comme toi.
17:00Moi, j'estime qu'un footballeur est doué de raison,
17:03et que s'il a envie de s'exprimer intelligemment, il peut le faire.
17:05— Il doit pas, mais il peut !
17:06— Mais je comprends aussi absolument ce que dit Kenneth sur le fait que certains,
17:11et là aussi, j'en ai entendu autour de moi,
17:13ne comprennent pas, parce qu'en fait,
17:14ils n'ont pas envie d'entendre ça de la part des footballeurs.
17:17Non pas qu'ils leur disent « je vous fous, tais-toi »,
17:20c'est juste qu'ils considèrent que l'équipe nationale étant un peu au-dessus de tout le reste,
17:24elle ne doit pas le faire. Donc moi, je suis un peu partagé, parce que
17:27mon instinct premier de journaliste et d'être humain et d'électeur,
17:31on dirait « pourquoi il ne s'exprime pas comme les autres ? »
17:33Et je reconnais que, malgré tout, ça fait aussi...
17:35ça fracture aussi beaucoup, parce que les gens,
17:38comme dit Kenneth, ne comprennent pas
17:39et ne sont pas forcément d'accord avec cette idée.
17:42— Il sera toujours perdant.
17:43Qui s'exprime, et on critiquera ce qu'il dit,
17:45qui s'exprime pas, et on critiquera son silence.
17:47Sauf qu'avec ce qui vient de se passer,
17:49les joueurs pourraient dire maintenant
17:50« écoutez, on a voulu s'exprimer à un moment donné, et on l'a fait,
17:55on s'est pris quand même le truc violemment dans la tronche, nous et nos familles,
17:59donc vous comprendrez que maintenant, on ne le fasse plus ».
18:01Et j'avoue que j'aurais été très virulent en disant
18:04« ouais, vous n'avez pas de courage, vous ne prenez jamais position »,
18:06mais que maintenant, je dirais « ouais, je comprends ce que vous dites ».
18:09— Mais c'est vrai, Kenneth faisait référence à Teddy Riner là,
18:13sur ces dernières 48 heures,
18:15sa prise de position, il se retrouve là dans la sauce, comme disent les jeunes.
18:20— Absolument. Mais ça, c'est un sujet encore plus sensible,
18:22c'est au-delà de la politique, ça touche à l'intime, au religieux,
18:26c'est encore plus compliqué qu'eux donner son avis.
18:28— C'est aussi l'époque qui fait que tout est ultra exacerbé,
18:32toute déclaration est reprise, voilà.
18:35— Kenneth, tu veux rajouter quelque chose ?
18:37— Ouais, après bon, ça sera un petit peu du hors-sujet, désolé,
18:40mais voilà, en fait, ce que les gens n'ont pas aimé,
18:43après, c'est des sensibilités politiques aussi des gens,
18:45bref, on n'est pas dans l'intime des personnes,
18:48mais en attendant, tout le monde se confusquait d'un parti qui montait,
18:52mais il y en a un autre, pour faire élire un autre au niveau des députés,
18:56qui est bien plus dérangeant, on le voit tous les week-ends dans les rues.
18:58Voilà, c'est tout, c'est tout ce que j'ai à dire.
19:00— Bon, voilà, c'est ton opinion et tu l'auras donnée.
19:02Salut Kenneth, merci beaucoup.
19:03— J'avais une question, c'était en hommage à Kenneth Branagh ou à Kenneth Anderson ?
19:07— Alors, on a vu... — Kenneth Taylor, aujourd'hui, à la Jax.
19:09— Alors, je suis d'origine irlandaise, donc Kenneth Branagh.
19:12— Branagh, Kenneth Branagh, OK.
19:13— J'étais plus sur Kenneth Anderson. — Moi, moi aussi.
19:15— Ça, c'est votre tropisme... — Canet ?
19:17— Canet, exactement.
19:19Kenneth Anderson.
19:20— C'est connu, hein, pour jouer aux jetons de malherbe, quand même.
19:23— C'est vrai ? — Bon, ça réagit un peu sur le chat, là,
19:25sur cette question, j'imagine, Jimmy ?
19:27— Ce n'est dit lorsqu'ils ne parlent pas, on leur reproche,
19:29et lorsqu'ils parlent, on leur reproche, donc ils ont perdu dans tous les cas les joueurs.
19:33— C'est pas faux.

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