Pomme a totalement produit son dernier album Consolation, récemment sorti. Pour Brut, elle parle de la liberté artistique.
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00:0016 millions de vues sur ce clip de moi sur la petite ceinture dans le 18e avec une robe à fleurs
00:07et un énorme rouge à lèvres genre une bouche rouge de poupée et toute une déa quand même très
00:15éloignée de ce que je fais maintenant. Je suis arrivée dans l'industrie très jeune avec un
00:18profil d'artiste féminine avec justement un peu toutes les cases cochées pour être une espèce de
00:25pop star parfaite avec le physique qui correspondait aux attentes des labels avec
00:30un âge très jeune en étant influençable etc. En tant que femme il y a toute une obsession de
00:36l'apparence physique par exemple qui moi pendant des années a été un grand sujet dans mon projet.
00:41On me demandait clairement de me maquiller, de me mettre du rouge à lèvres, de modifier en fait mon
00:47apparence. En gros à cette époque je viens de signer mon contrat d'artiste avec le label qui est
00:51toujours mon label mais avec lequel j'ai réussi à maintenant modifier pas mal de trucs dans le
00:55fonctionnement et maintenant j'ai l'impression que c'est même un autre label. C'est un contrat
00:58en fait dans lequel toi en tant qu'artiste tu n'as aucun argent à investir donc ton label met de
01:03la thune dans ton projet, produit ta musique, finance ton studio et tout mais du coup tu n'es
01:09pas vraiment libre de tes choix artistiques. Je me souviens d'un moment précis de ma vie qui était
01:13hyper trash où j'avais 19 ans et où j'avais vécu plein de relations différentes avec des garçons
01:19et tout et ça se passait jamais bien et en fait je faisais le chantier des francophilies qui est
01:22un accompagnement d'artistes à la Rochelle et mon coach qui était trop sympa, il y a des coachs
01:26scéniques et tout, il m'avait dit mais quand tu chantes il faut que tu aies l'air quand même de
01:30raconter des trucs, tes histoires, c'est tes histoires et tout et en fait je m'étais mis à
01:34pleurer de ouf parce que je chantais une chanson qui s'appelait ce garçon est une ville qui est
01:38magnifique tu vois mais en fait bien sûr que j'avais rien à incarner parce que j'avais
01:42jamais été amoureuse d'un garçon comme j'ai après été amoureuse de filles et tout et c'était horrible
01:47parce que je lui ai dit mais en fait moi j'ai jamais vraiment été amoureuse d'un garçon et il
01:51était là ah ouais ok mais en fait du coup tu chantes des chansons qui te ressemblent pas quoi
01:56Nelly comme consolation d'ailleurs c'est exactement ce que je suis dans le présent avec aucun compromis
02:04avec une maîtrise de tous les aspects que ce soit visuel, de montage, de tout et en fait pour
02:11moi c'est incroyable et je suis mille fois plus fière de ce clip j'ai changé de contrat je suis
02:17plus en contrat d'artiste comme j'expliquais c'est un contrat de licence donc en gros ça veut dire
02:21que c'est moi en tant que mon propre label ma propre productrice qui vais payer pour les frais
02:28de studio payer pour fabriquer en fait l'objet donc tout ce qui est artistique tout ce qui est
02:33enregistrement, musique, musicien, pochette tout ce qui a un lien avec l'artistique et c'est le
02:39même label qui s'occupe de la fabrication, la distribution, la promotion plus que jamais
02:45disons que je suis libre après j'avais déjà cette liberté sur les failles mais c'est vrai que là
02:51concrètement en gros ça veut dire que dans dix ans cet album qui s'appelle consolation il m'appartiendra
02:56et que je pourrais en faire ce que je veux quoi et ça c'est ça change pas grand chose dans le
03:00concret parce que j'avais déjà une liberté sur l'album d'avant et que j'avais réussi à trouver
03:04ma place dans le label d'une manière qui me convenait mais par contre c'est je pense aussi
03:09une liberté psychologique mais en même temps ça rajoute une charge mentale quand même assez
03:13intense de devoir m'occuper moi même de tout, de booker des studios, de trouver des musiciens,
03:19des musiciennes, de faire des budgets, des demandes de subventions, je me suis fait aider
03:23évidemment par une personne avec qui j'ai travaillé pour produire cet album parce que
03:28toute seule c'est impossible, j'ai choisi de travailler soit avec des femmes soit avec des
03:32hommes que je connais et qui sont des hommes qui ont des comportements normaux et qui
03:38savent travailler avec des femmes, des hommes et qui sont pas problématiques ça c'est aussi un luxe
03:42et une grande chance de pouvoir choisir le studio parce que je connais ce studio, l'ingé son parce
03:48que je le connais, que je lui fais confiance, les musiciennes et d'essayer d'atteindre une parité
03:53etc et c'est un truc qui n'est pas forcément prioritaire je pense pour les labels ou en tout
03:56cas qui n'est pas toujours prioritaire.