De Omar Sy à Kanye West, c'est le coach sportif des stars. Pour Brut, Joël Bouraïma, dit "Coach Joe", revient sur son parcours chez lui, à la cité Marron, à Saint-Cyr-l’École dans les Yvelines, où tout a commencé.
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00:00Si tu crois que le prix du travail est élevé,
00:03attends d'avoir la facture du regret.
00:06Ça veut dire que si aujourd'hui t'es pas prêt
00:08à mettre l'effort nécessaire pour atteindre un objectif,
00:13attends, attends un peu de temps.
00:14Parce que si tu crois que c'était dur à gérer,
00:17attends le regret quand il va arriver et frapper.
00:19C'est encore plus dur de se dire
00:22« Et si j'avais fait ça, où je serais aujourd'hui ? »
00:25« Et si j'avais fait ce choix-là, qu'est-ce que je ferais aujourd'hui ? »
00:27Parce que ça y est, tu vois, c'est trop tard, c'est passé.
00:30Et tu peux plus revenir.
00:31Donc vas-y, casse-toi la tête au travail maintenant.
00:34Et tu vas voir, il y a des bonnes choses qui vont arriver.
00:36C'est juste ça.
00:37Là on est à Saint-Cyr, à la Cité Marron plus précisément.
00:40Là où j'ai grandi, là où tout a commencé.
00:43C'est ici, je voulais que les gens voient.
00:45Parce qu'ils ont vu mon histoire et en plus c'est grâce à vous Brut.
00:47Moi mon rêve absolu c'était d'être prof de sport.
00:50Tout ce qui se passe aujourd'hui, tu peux imaginer que ça dépasse
00:54de beaucoup tout ce qui était prévu
00:56ou tout ce qu'on m'avait prévu.
00:57Il est là, il est là.
00:58Joël Bourahima, c'est ça ?
01:01Lui, lui, c'est moi.
01:03Coach Jojo, il est qualifié comme étant le coach des stars.
01:06De Omar Sy à Kenny West, en passant par Marina Fos sur le Labecti
01:09ou encore la famille Kardashian.
01:10Il est revenu pour vous, pour nous, sur son parcours.
01:13Tu m'as dit avant, tu traînais où ?
01:14Avant, nous on était là.
01:15On était là, là il y a le 35.
01:17Ok.
01:18C'est quoi le 35 ?
01:19C'est le hall où tout le monde se posait.
01:23Donc là ça va, ça a été rénové.
01:25Tout ça à partir de l'herbe et des arbustes là,
01:28jusqu'à la grille là-bas, c'était ce qu'on appelait la piste.
01:31C'était notre Stade de France.
01:33La piste c'était un anneau d'ateliers, 400 mètres en bitume
01:38avec un terrain de hante au milieu.
01:40À l'époque, quand tu traînais là,
01:42tu t'imaginais un jour que tu allais écrire un livre
01:44et que tu serais le coach que tu es aujourd'hui ?
01:46Non, à la base, je voulais juste être prof de sport.
01:49Donc déjà moi, si j'arrivais à atteindre ça,
01:53c'était mon objectif, j'étais le plus heureux.
01:55J'ai commencé avec le judo,
01:57après j'ai fait un peu les écoles multiformes
01:59où tu touches un peu à tous les sports.
02:01C'est plus l'éveil sportif.
02:02Et ensuite, assez tardivement, à 18 ans, je découvre le taekwondo.
02:06D'accord.
02:07Mais il s'avère que je suis plutôt bon
02:09puisque rapidement j'intègre le Pôle France.
02:11Et moi je sais que le sport, ça m'a appris la discipline,
02:15le respect des personnes au-dessus de moi,
02:18des adultes, des coéquipiers, de mes amis.
02:21Et ça m'a beaucoup aidé après pour la suite de ma vie
02:23parce que ce qui s'est passé,
02:24c'est que j'ai réussi à transférer toutes ces valeurs
02:26que j'ai apprises au niveau du sport
02:28dans la vie de tous les jours.
02:30Tu connais un peu Joe ?
02:31Joe ?
02:32Tu n'as pas fait un reportage ?
02:33À l'époque ?
02:34Ouais.
02:35À La Marron, tu avais fait...
02:36Ouais, j'avais vu.
02:37Moi, je ne lui connais que de là.
02:38Après, c'est un ancien comparé à moi.
02:40Il a dit un ancien.
02:41Il a dit un ancien.
02:43Tout ça, c'était le parc muscu.
02:45Tu voulais nous chercher ?
02:46On était là.
02:48On avait bon développé couché.
02:49Ich, ich.
02:50On se butait.
02:51Ce n'était pas une salle de ouf.
02:53Pour nous, c'était Venice Beach, man.
02:54On était refait quand on a commencé à venir là.
02:59J'étais content.
02:59Bizarrement, ce qui m'empêchait parfois de tout donner,
03:02c'était ceux qui étaient censés me pousser à tout donner, tu vois ?
03:05Comme par exemple, à l'école.
03:07Tu vois, quand tes premiers mots à l'école,
03:09on te dit « non, ça ne va pas être possible ».
03:11Là, ce n'est même pas un reproche.
03:12Je n'en veux à personne.
03:13L'éducation nationale, les profs ou même ceux qui m'ont orienté.
03:17Je veux dire, peut-être que c'était moi.
03:19Je ne montrais peut-être pas assez
03:21pour justifier un passage dans un cursus général.
03:24Dans ta tête, ça se passe comment quand tu vois que tes rêves sont un peu brisés ?
03:28Ah ben, pour moi, ça y est, c'est la fin d'un cycle.
03:32C'est là, ça y est, tu vois ?
03:33Ben ok, je tourne la page.
03:35Prof de sport, ou en tout cas, travailler dans le sport, pour moi,
03:38ils m'ont dit que ce n'était pas possible.
03:39Sauf que là, j'avais 15 ans, donc je n'avais pas mon mot à dire non plus.
03:42Parce que qu'est-ce que j'allais faire à 15 ans si j'arrêtais l'école ?
03:46Donc, j'y suis allé.
03:48Mais je ne m'y retrouvais pas.
03:51Je ne m'y retrouvais pas et en même temps,
03:53mon rêve de travailler dans le domaine du sport, il s'éloignait.
03:56Je me disais, vas-y, je vais être vendeur.
03:57Mais au moins, je vais essayer d'aller attraper un footlocker.
04:01Parce qu'il y a du son, il y a des baskets.
04:03Tu vois, c'était à l'américaine.
04:04Je disais, vas-y, si je suis vendeur à footlocker,
04:06je suis au top.
04:08Ils m'ont refusé en stage.
04:09Bâtard !
04:10C'est peut-être justement, tu vois, cette résignation,
04:12cette force de travail que j'ai dû appliquer en CAP, BEP,
04:17pour justement pouvoir réintégrer une filière normale,
04:20qui fait que j'ai attrapé la maladie du travail.
04:24Et après, à partir de là, ça s'est enchaîné, tu vois.
04:26J'avais un peu peur parce que c'était quand même...
04:28J'avais peur qu'il chute,
04:30parce que c'était quand même difficile de sortir de vente,
04:32se retrouver en Staps où il y avait de la médecine quand même.
04:36Il y avait des...
04:37C'est quand même des gens qui sortaient en général de S.
04:39Donc, au niveau de ce côté-là,
04:42il était quand même parti avec un petit handicap
04:44et qu'il a très bien surmonté.
04:46Quel conseil vous lui donnez quand il perd un peu son rêve
04:48en sortant de la 3e au collège
04:50et qu'il est envoyé en vente alors que lui veut devenir prof de sport ?
04:52J'avoue que j'avais fait confiance au prof, quoi.
04:55Oui.
04:56J'avais fait confiance au prof,
04:57mais quand j'ai vu que ça a persisté,
04:59je l'ai laissé faire ce qu'il voulait, quoi.
05:02On peut dire qu'il est arrivé tout seul, quoi.
05:04En fin de compte, c'est vrai, il est parti tout seul, quoi.
05:07Donc, c'est que de la fierté.
05:09Ça, c'est ton collège ?
05:10Ça, c'est mon collège.
05:11Jean Racine.
05:14Jean Racine.
05:15À la fin, quand ils veulent m'orienter vers un bac pro,
05:17je leur dis non.
05:18Est-ce que c'est encore possible de faire un STAPS,
05:22une fac de sport ?
05:23Ils me disent oui,
05:25mais en venant d'un BEP,
05:27le pourcentage est très très faible,
05:29tu risques de revenir et enchaîner avec un bac pro.
05:31Donc, nous, ce qu'on te conseille,
05:33c'est d'enchaîner direct ton bac pro parce que tu vas perdre un an.
05:36Donc, va en bac pro, etc.
05:38Je dis non, mais il faut que tu ailles toi-même des marchés
05:40et voir si une première d'adaptation te prend un lycée, etc.
05:44Je dis ok, vas-y, c'est possible, donc je peux le faire.
05:46Et donc là, je prends mon dossier et je vais à Mansart.
05:48Mansart, deuxième fois, on te refuse.
05:53Ça ne passe pas à Mansart ?
05:54Mansart, ça ne passe pas.
05:55Et donc, je me retrouve à aller à Rambouillet,
05:58donc une heure de transport d'ici, truc.
06:01Tu vois, une galère parce que c'est loin
06:02et je dois me lever tôt.
06:04Et une de mes plus grandes fiertés, en fait,
06:06c'est de jamais avoir lâché.