Nucléaire, cannabis, endométriose, vote à 16 ans... Brut a posé vos questions à Jean-Luc Mélenchon. Voilà ses réponses.
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00:00Bonjour, alors c'est moi, Jean-Luc Mélenchon, j'ai fait l'erreur de venir jusqu'ici, et maintenant je réponds à toutes vos questions, chez Brut.
00:07Bon, allez, on commence par la première question, Paul Lepoulpe, vous avez trouvé ça tout seul ?
00:13Êtes-vous pour un abaissement du vote à 16 ans ? Alors, la réponse est oui.
00:16Ça arrive qu'il y ait des gens qui disent, ouais mais 16 ans, c'est trop jeune.
00:21Bon, j'entends l'argument, hein, en plus il n'est pas nouveau pour moi, puisque je suis tellement vieux
00:26que j'étais là quand le vote n'était même pas à 18 ans, mais à 21.
00:30Et quand on a dit le droit de vote à 18 ans, il n'y a pas de gens qui disaient, ah c'est pas raisonnable, c'est trop jeune, d'accord ?
00:36Donc je suis habitué à cette remarque. Alors, pourquoi 16 ans ? Honnêtement, j'accepte qu'on en parle.
00:43Parce qu'on peut, à 16 ans, être émancipé, ce qui revient à être majeur.
00:48On peut, à 16 ans, exercer l'autorité parentale, si on est un gamin.
00:54Parce qu'à 16 ans, on a le droit de vote dans les élections prud'homales,
00:59donc des élections professionnelles qui désignent les juges, qui arbitrent les litiges entre employeurs et employés.
01:05Et puis, 16 ans, c'est la majorité pénale. Avant, on est jugé par la justice des mineurs.
01:11Après, on n'est plus dans le cadre de la justice des mineurs.
01:14Dans mon projet, il y a le vote obligatoire.
01:17Mais le vote obligatoire, ce sera une contrepartie pour n'y avoir l'abstention au contrat.
01:23Et surtout, le vote ne sera pas obligatoire entre 16 et 18 ans.
01:26Donc, la fille ou le garçon, il garde sa liberté de dire, moi, je ne me sens pas prêt, je ne le fais pas.
01:34Donc, vote obligatoire, si on ne vote pas, ça veut dire qu'on est sanctionné ?
01:36Eh bien oui. Le vote obligatoire, c'est si tu n'as pas voté, tu es sanctionné, soit tu as une amende,
01:41soit, moi, je trouve que ça serait mieux d'avoir un travail d'intérêt collectif, tu vois, histoire de...
01:46Bon, si tu ne votes pas, tu peux y aller et voter blanc.
01:49Mais, normalement, une société démocratique, ça repose sur la citoyenneté.
01:55Donc, le fait que les gens donnent leur avis et donnent des mandats, voilà.
02:00Alors, un citoyen qui ne vote pas, c'est un citoyen qui se rend inutile à la société, ce n'est pas bon.
02:09Bon, alors là, Sandor, PCH, légaliser le cannabis.
02:13La réponse est oui, je suis pour légaliser le cannabis.
02:17Parce qu'on pense que si on veut faire éteindre les trafics et convaincre que ce n'est pas une bonne idée
02:24de fumer comme une cheminée d'usine du cannabis, même si on sait que ce n'est pas le cas le plus fréquent,
02:30on ne va pas raconter l'histoire, mais quand même, il y a un nombre de cas non nuls, non négligeables,
02:36de gens qui, quand même, y vont un peu fort, et même beaucoup fort, et ça, c'est destructeur,
02:41il ne faut pas raconter d'histoires, ça ne fait pas du bien, d'autant plus que le cerveau est jeune.
02:48Alors, donc, si on veut faire ça sérieusement, si on veut mener des campagnes,
02:51mieux vaut mener des campagnes de conviction que des campagnes de prohibition.
02:56D'autant que les campagnes de prohibition, un, ça ne marche pas, et deux, ça fait perdre un temps et un argent fou.
03:03Parce que les officiers de police, parce que ça existe, figurez-vous,
03:07qui sont contre la prohibition du cannabis.
03:14Ils disent que 60% des cas de contact entre un policier et une personne, c'est pour contrôler les affaires de cannabis.
03:22Donc eux, ils disent que c'est une perte de temps gigantesque pour un résultat qui est insignifiant,
03:26parce que quand tu te fais crocher, bon, ça serait étonnant que tu aies ton sac avec tes barrettes dedans, quoi.
03:34Donc, et moi je vous dis ça, j'en fume pas, hein, je vous dis ça par réputation, c'est tout.
03:40Voilà. Félix GTL, que voulez-vous changer pour le bac, M. Mélenchon ?
03:46Mélenchon avec un E, pas un A.
03:50Je suis contre le bac par contrôle continu, d'accord ? Parce que ça, ce n'est plus un examen national.
03:55Donc, même bac pour tout le monde, fin du contrôle continu,
04:00et fin de parcours sup, méthode honteuse d'accès à l'enseignement supérieur,
04:06parce que ça correspond à 10 vocations, paraît-il, qu'on aurait en même temps, ce qui n'est pas vrai.
04:12Julia Visse, que comptez-vous proposer pour améliorer la santé mentale des jeunes 12-18 ans face aux données peu joyeuses ?
04:20Bon, déjà, la santé mentale, on n'y peut rien, le président de la République, il ne peut pas.
04:26Par contre, ce qu'on peut améliorer, c'est les conditions dans lesquelles vivent les gens,
04:29et ça, ça peut contribuer directement à leur bien-être mental.
04:34Mais, il y a beaucoup de choses qui ont à voir dans la santé mentale avec l'état du corps.
04:40Et il est certain qu'une politique d'hygiène de vie,
04:46qui inclut donc la lutte contre la malbouffe et tout ce qui va avec, a un impact sur le mental.
04:53Et puis, troisième élément, le coup de main, quoi.
04:57C'est vraiment une situation désastreuse.
05:00Un psychologue scolaire pour 20 000 ou 30 000 jeunes, il ne peut pas faire le boulot.
05:06Donc, le recrutement, parce que ça permet de s'appuyer sur quelqu'un qui peut vous aider
05:11quand vous sentez que vous êtes en train de fléchir ou de tomber du mauvais côté du cheval,
05:16de recevoir une aide qui vous permet de dominer la situation.
05:20Moi, ce que j'essaierai de faire, alors je l'ai dit, c'est les campagnes contre la malbouffe,
05:23et puis c'est aussi le fait de garantir des revenus à un étudiant ou une étudiante,
05:29ça lui permet de ne pas être tous les mois en train de se demander comment il va boucler la fin du mois,
05:34comment il va payer le loyer, comment il va se nourrir,
05:36alors qu'on sait tous que maintenant, c'est devenu la galère générale.
05:39– Et comment on garantit ses revenus ?
05:40– Bonjour monsieur, je m'appelle Moumout et je voudrais ça.
05:42– Attends, comment on garantit quoi ?
05:44Alors oui, nous on a prévu dans le programme une autonomie,
05:47ah pardon, une allocation d'autonomie, on l'a mis à 1063 euros.
05:53Ne me demandez pas pourquoi 63, mais je peux vous dire pourquoi 1000,
05:56parce que c'est le seuil de pauvreté.
05:58Et donc on a dit, on peut être qu'au-dessus,
06:00mais pourquoi ils ont arrêté ça à 63, je ne sais pas.
06:03Alors après on m'a dit, ah c'est énorme,
06:05alors moi je veux non seulement donner ça aux étudiants,
06:07mais aussi aux lycéens professionnels.
06:10Pourquoi ? Pas seulement, parce que c'est mes petits chouchous, ce qui est vrai,
06:13mais ce n'est pas une raison purement personnelle,
06:16c'est parce que le pays a incroyablement besoin d'eux,
06:20c'est-à-dire de gens qui passent des bacs pro dans toutes les professions,
06:23parce que c'est un niveau de qualification qui est assez élevé,
06:25on ne peut pas croire, un bac pro c'est plus compliqué qu'un bac général.
06:28On est d'accord, vous abolissez la chasse, mais non, je ne fais pas ça,
06:31si je fais ça, je vais provoquer une émeute dans ce pays pour rien,
06:34on n'aura convaincu personne de rien, et ce sera juste une bataille rangée.
06:37Non, on va par contre, oui abolir certaines chasses,
06:42des chasses qu'on peut qualifier de cruelles, genre la chasse à la glue,
06:45tu vois, tu vois quel mérite, il faut de la glu, la bestiole se pose et les coller,
06:49non, on n'est pas d'accord avec ça.
06:50Mais ensuite il y a la réglementation de la chasse,
06:53c'est-à-dire plus de chasse les week-ends et pendant les vacances scolaires,
06:58parce que là pour eux, il vient d'être rapporté que c'était dangereux.
07:04Alors après moi, à titre personnel, je ne suis pas un chasseur
07:07et je n'ai pas l'intention de le devenir,
07:09mais je connais tellement de gens que j'aime qui sont chasseurs
07:12que je n'ai pas envie de leur faire de peine,
07:13mais ce n'est pas le sujet, le sujet il est politique,
07:15comme vous me l'avez posé, la réponse elle est politique.
07:18Abolir la chasse, en général, c'est à mes yeux, impossible.
07:23Donc il faut progresser dans la compréhension de pourquoi
07:27certaines chasses, en tout cas, doivent être interdites ou certains jours de chasse.
07:30Alors les mesures pour la maltraitance animale, oui ce sera parmi les premières,
07:34d'abord la décision clairement énoncée de fermer les fermes-usines.
07:39On dit fermes-usines, je ne sais pas si c'est un truc pareil,
07:42comment, par exemple, comme vous avez l'élevage,
07:43vous avez chopé la grippe à bière dans le nord,
07:46160 000 poules, en quoi c'est un élevage, un truc pareil ?
07:49Non, c'est une machine.
07:50La deuxième, c'est réduire les temps de transport quand on transporte des bestioles,
07:54aujourd'hui c'est 26 heures, il faut les faire, 26 heures.
07:58Et puis l'interdiction formelle et immédiate,
08:01c'est-à-dire dès le mois de mai, tant pis pour ceux qui se font prendre là-dedans,
08:04du broyage des animaux vivants.
08:07Eh eh, bonjour, pensez-vous réellement qu'en convertissant toute notre agriculture au bio,
08:13on réussira à nous nourrir nous-mêmes et à nourrir les autres pays ?
08:15Ben oui, d'abord, on ne devrait même pas avoir besoin de dire agriculture bio,
08:20c'est l'agriculture, normalement c'est bio,
08:22mais on finit par trouver normal que ce soit de l'agriculture chimique
08:26où on déverse des tonnes et des tonnes de pesticides,
08:29donc on va arrêter ça, est-ce qu'on va y arriver ?
08:32Ben oui, on va y arriver, pourquoi ? Parce qu'il faut, c'est aussi bête que ça.
08:36Et sinon, qu'est-ce qu'on fait, on ne mange pas ? Bon, si, on va manger.
08:39Donc il faut développer l'agriculture vivrière, pour ça, il faut qu'il y ait des paysans.
08:42Il nous en manque 300, mais là, la moitié des paysans,
08:45on fiche le camp dans les 12 années qui viennent à la retraite.
08:48Aujourd'hui, il y a une surmortalité des paysans qui est considérable,
08:52puisqu'il se pend à un paysan, je dis il se pend, il se suicide,
08:55tous les jours ou tous les deux jours, je ne me rappelle pas exactement la statistique,
08:58mais elle est épouvantable.
08:59Donc, il y a deux choses à dire, un, il n'y a pas assez de paysans,
09:04deux, ceux qui font le boulot n'ont pas l'air de s'en trouver si bien,
09:07et trois, il en faut davantage, parce que pour faire de l'agriculture bio,
09:11dans tout le pays, il faut 300 000 paysans.
09:13Donc il va falloir leur proposer d'autres manières de vivre,
09:16d'autres manières d'être payés, il faut qu'ils aient des revenus qui soient garantis,
09:19ce n'est pas le cas aujourd'hui,
09:21c'est pour ça que moi je mettrais des prix planchers
09:24et une obligation de la nourriture bio pour toutes les cantines de gamins.
09:28Donc avec ça, tu fais un marché, donc tu fais du revenu.
09:31Bonjour monsieur, êtes-vous prêt à mettre fin aux centrales nucléaires
09:33pour produire de l'énergie avec des procédés plus écologiques et plus propres ?
09:37Oui, c'est absolument ma position, et je voudrais bien qu'on me comprenne.
09:42Moi, je n'ai pas de baston idéologique avec le nucléaire,
09:45ce n'est pas une affaire idéologique, c'est que c'est dangereux.
09:47Alors maintenant, je vois qu'il y en a plein qui ont oublié Fukushima,
09:50qui ont oublié Tchernobyl, qui ont oublié Trimal Island,
09:54et qui pensent que non, non, non, il n'y aura jamais d'accident.
09:57Mais même l'autorité de sûreté nucléaire,
09:59même tous les gens qui s'occupent du nucléaire,
10:00vous disent ça, ça n'existe pas et ça n'a jamais existé.
10:03Une certitude à 100% n'existe pas, dans la nature ni dans la réalité.
10:08Donc par la force des choses, et d'ailleurs des incidents,
10:10il y en a continuellement dans le pays.
10:13Ce qu'il y a, c'est que c'est des incidents qui jusque-là ont toujours été jugulés.
10:16Mais un jour, il y en aura un qui ne sera pas jugulé.
10:18Et dans ce cas-là, même si c'est 0,01, la probabilité,
10:23eh bien c'est 100% de dégâts derrière.
10:25Et quand je dis dégâts, il faut que vous compreniez bien de quoi je parle.
10:28On est un petit pays, malgré tout, en surface.
10:31La centrale de nos gens, s'il y a un problème,
10:33il faut déménager 12 millions de personnes.
10:35Personne n'est capable de faire ça.
10:37Ça veut dire qu'il y aura un maximum de gens qui ficheront le camp,
10:39seulement une pagaille incroyable,
10:41et puis un maximum aussi qui resteront tout simplement
10:44parce qu'ils ne savent pas où aller ailleurs.
10:46Donc je demande qu'on prenne avec beaucoup de sérieux ça.
10:48Ce n'est pas une discussion entre les vertueux qui veulent une énergie décarbonée,
10:54et puis les autres qui seraient des doux rêveurs, les gens comme moi,
10:57parce qu'ils proposent de procéder autrement.
10:59On est parfaitement capable de produire autrement de l'énergie.
11:02Bon, il faudra mettre les bouchées d'ouvre,
11:03artousser les manches des chemises, on le fera.
11:05Sinon quoi ?
11:06Qui est-ce qui est prêt à donner son nom, son adresse, son numéro de téléphone ?
11:10Et il écrit, jamais il n'y aura un problème,
11:12et si jamais il y en a un, appelez-moi.
11:13D'accord ? Vous, si vous ne voulez pas, moi.
11:16Et je pense que ce ne serait pas sérieux de le faire.
11:18– Bonjour M. Mélenchon, j'aimerais savoir quel est votre plan
11:21pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles ? Merci.
11:24– Moi, je propose que, dans ce domaine,
11:27on prenne ce que les associations, elles-mêmes, ont proposé,
11:30parce qu'elles y ont réfléchi, ils ont discuté,
11:33c'est des sujets qui ne sont pas simples,
11:34donc elles, elles ont demandé qu'on ait un plan
11:38dont elles ont évalué les associations féminines et féministes,
11:42elles ont évalué ça à un milliard en prenant en compte
11:46toutes les conséquences de la violence sexiste, sexuelle, jusqu'au féminicide.
11:52D'accord ? Donc, je propose qu'on reprenne leur plan,
11:54c'est à quoi bon en inventer un autre,
11:56s'il en existe déjà un fait par des gens qui connaissent quelque chose.
12:00Voilà. Moi, par contre, l'un des problèmes que je soulèverais,
12:03et pour lesquels j'ai besoin des chercheurs en sciences sociales
12:06et des chercheurs en sciences pédagogiques,
12:08c'est pour arriver à analyser pourquoi un homme peut se comporter comme ça.
12:14Parce que ça, souvent, c'est des interdits très lourds qui sont à l'œuvre.
12:17Alors, il y a une affaire d'éducation, des garçons qui...
12:22Bon, quand vous avez... Pour vous donner une idée de la mauvaise éducation,
12:26c'est comme vous avez un gars comme Zemmour qui dit que les femmes sont le butin de l'homme.
12:31Bon, évidemment, quand on part d'une idée pareille,
12:33le résultat, il peut être que désastreux si le butin n'est pas d'accord.
12:37Bon, voilà. Mais au-delà de cet exemple qui est caricatural,
12:41il y a plein d'autres choses comme ça qui autorisent les hommes à des comportements
12:45qui s'avèrent, en fait, pas acceptables.
12:48Dans l'éducation de nos garçons, donc là, il y a quelque chose à revoir
12:52de A jusqu'à Z, et pour ça, on a besoin des chercheurs en sciences fondamentales.
12:55– Il y a une question, justement, aussi, quand on parle des violences sexistes et sexuelles,
12:58c'est la question du harcèlement de rue.
13:00– De ?
13:01– Du harcèlement de rue, aujourd'hui, comment on arrive à lutter plus efficacement ?
13:03– Je préfère dire que la question est ouverte.
13:05Moi, je sais que j'opterais pour des campagnes publiques de ridiculisation du harceleur
13:14jusqu'à ce que ça devienne un comportement qui rend honteux la personne devant elle-même.
13:19C'est comme ça qu'on s'impose des règles morales.
13:21C'est quand on viole les règles morales qu'on s'est données, on se sent mal.
13:25Ben justement, c'est ça qu'il faut faire,
13:26c'est qu'on revienne à se sentir mal quand on a ce comportement.
13:29– Bonjour M. Mélenchon, ma question est,
13:32que comptez-vous faire pour les femmes qui sont atteintes d'endométriose ?
13:35– Ah, alors l'endométriose, je veux que vous le sachiez,
13:39on a décidé à notre groupe parlementaire insoumis
13:42de déposer un projet de résolution à l'Assemblée nationale.
13:46Et c'est Clémentine Autan qui le défendait pour notre groupe.
13:51Et la bonne surprise, c'est qu'on a été majoritaire.
13:53Alors ça ne nous arrive pas souvent.
13:55Et donc la résolution a été adoptée.
13:57Mais cette résolution, qu'est-ce qu'elle disait ?
13:59Qu'il fallait placer l'endométriose,
14:02le reconnaître comme une maladie de longue durée.
14:05Et comme ça, ça donne lieu à indemnisation des soins
14:09et à indemnisation des jours où on n'est pas capable de travailler
14:13parce qu'on souffre trop.
14:15– Alors, KamKamDeb, allez-vous allonger les congés maternités
14:18qui est trop court, 16 semaines à répartir,
14:21sauf que l'OMS recommande 6 mois d'allaitement
14:23et faire garder un bébé de 10 à 12 semaines, c'est trop rapide.
14:26Bon, alors la position que moi je tiens, c'est d'abord qu'il faut que les deux,
14:32le garçon, la fille, ou les deux parents, si c'est deux filles ou si c'est deux garçons,
14:38ont le même temps de congé et qu'ils le prennent en même temps pour s'occuper du gamin.
14:4610 semaines après la naissance, parce qu'il y a des congés qui sont avant
14:49et que moi je demande aux filles de prendre,
14:51parce que ces congés, il ne faut pas faire la brave.
14:55Si on les a imaginés, c'est parce que c'est ce qu'il y a de mieux
14:58pour la santé de la maman comme du gamin.
15:01Et puis après, il y a 10 semaines avec les deux parents qui s'en occupent.
15:04– Bonjour M. Mélenchon, j'avais une question pour vous,
15:07je voulais savoir si au final il ne serait pas plus intéressant de baisser le coût de la vie
15:11plutôt que d'augmenter forcément les salaires,
15:14puisque drastiquement ça devrait faire augmenter
15:18toutes les productions qui sont faites dans le pays.
15:22Est-ce qu'il ne vaudrait pas mieux au final baisser les loyers,
15:26baisser le coût des matières premières plutôt que d'augmenter les salaires ?
15:32– Alors bon, c'est la bonne question.
15:34Donc moi je compte jouer des deux, baisser les prix,
15:37c'est-à-dire baisser les coûts des services publics
15:40et augmenter les salaires de manière à ce que les gens puissent respirer.
15:43Si je devais compter que sur la baisse du prix des choses,
15:46ça prendrait infiniment plus de temps.
15:48Et dans le passé, ça a eu des résultats pervers.
15:50Par exemple, la nourriture, autrefois c'était 20% du budget de la famille, il y a longtemps.
15:56Et pendant les années 60-70, on a fait tomber ça à 9%.
16:02Il y a donc eu 11 points de pouvoir d'achat de gagnés.
16:04Mais sur le dos de qui ? Des paysans, parce qu'ils n'ont pas été mieux payés après.
16:07Ils ont été moins payés.
16:09Donc vous voyez, tout ça, ça se manie avec précaution.
16:12Là où je vous donne raison, c'est que oui, il faut aussi penser à la baisse des prix.
16:17Et la baisse des prix, c'est lié à l'amélioration des machines qui sont mises en service
16:22et la réduction des coûts de production.
16:24– Et la baisse des prix, on a ce que l'inflation en ce moment,
16:26les prix de l'essence, le prix des matières premières.
16:28Vous, qu'est-ce que vous faites par rapport à ça et comment financez-vous ?
16:30– Ce que je fais, c'est que je bloque les prix de première nécessité.
16:34Alors il y a dedans les carburants, la nourriture de première nécessité,
16:40et puis il peut y avoir d'autres produits.
16:41Monsieur Mélenchon, que comptez-vous faire pour repeuper les communes rurales
16:45et créer de l'emploi ?
16:46Bon, ça se tient, parce que s'il y a de l'emploi, on repeupe.
16:49Si on repeupe, il y a de l'emploi.
16:51Donc il faut arrêter de faire disparaître les services publics.
16:54Alors ça veut dire, par exemple, qu'ils se ferment tous les jours une poste depuis 10 ans.
16:58Depuis 10 ans, ils se ferment tous les jours une école dans le pays.
17:00On arrête tout ça.
17:01Voilà ce que je compte faire.
17:02À partir du moment où vous pouvez élever vos gosses, les avoir sur place,
17:05à l'école primaire, vous voyez bien que ça change la vie complètement.
17:08À partir du moment où vous avez les services publics, vous pouvez vivre localement.
17:11Donc les deux vont ensemble.
17:13Puis après, vous verrez, parce que bientôt, vous allez vous apercevoir d'un problème
17:17dont on ne vous parle pas trop, hein.
17:19Parce que pour l'instant, vous écoutez tous les bêtises à Zemmour et à Mme Le Pen.
17:23C'est qu'il y a un problème dans ce pays.
17:25C'est que la moyenne, c'est 1,9 enfant par femme.
17:30Bon, on ne sait pas à quoi ressemble un enfant à 0,9, hein.
17:33Mais ce dont on est sûr, c'est que ça, ça ne permet pas de reproduire la population.
17:38Donc la population, elle va décroître.
17:40Et si la population décroît, tout décroît, y compris l'activité.
17:44Il y a des pays en Europe qui ont déjà franchi le seuil.
17:46Par exemple, en Hongrie, ils sont à 1,4.
17:49Donc ils ne s'en remettront pas.
17:51Sauf à faire venir du monde, qu'alors disent les xénophobes.
17:56Justement, il y a une question sur un terme qui est souvent revenu dans cette campagne,
17:59qui a été utilisé par Zemmour, mais aussi par Valéry Pécresse dernièrement,
18:02« grand remplacement ». Ça vous suscite quoi comme réaction ?
18:04Bon, c'est stupide. Ça ne veut rien dire.
18:06Parce que tu remplaces qui par qui, ce n'est pas des terriens par des martiens.
18:11Des gens viennent parce qu'ils n'ont pas pu rester là où ils étaient.
18:15C'est mieux qu'ils restent là où ils sont, parce qu'ils sont mieux, hein.
18:17Ils n'ont jamais demandé à partir, hein.
18:19Ils partent parce qu'il n'y a pas d'avenir, il n'y a pas de vie.
18:22Puis ils arrivent, et ils sont maltraités.
18:24Mais, qu'est-ce qui se passe une fois qu'ils arrivent ?
18:27Bon, ils vivent dans la population.
18:30Alors, des fois, ils amènent des plats qu'on ne connaissait pas,
18:32donc on fait les mêmes.
18:33Ils amènent des musiques, des rythmes.
18:35En plus, des fois, il n'y a même pas besoin de ça, il suffit de regarder la télé.
18:37Et ça, ça porte un nom. Ça s'appelle la créolisation.
18:40Alors, c'est un mot qui fait peur.
18:42Ils disent « Mélenchon n'est content du grand remplacement ».
18:44Je ne sais pas, ni content, ni pas content.
18:46C'est un fait, point final.
18:47En 1950, chaque Français, il y en avait un sur dix qui avait un grand-père étranger.
18:52Aujourd'hui, c'est un sur quatre.
18:54Bon, voilà, c'est tout.
18:55Donc, ça se fait tout seul.
18:56C'est la créolisation, le mélange.
19:00On parle tous la même langue, en France.
19:02Bon, j'en vois qui disent des bêtises à propos des musulmans
19:06qui ont peur d'être envoyés chez eux.
19:08Mais c'est où, chez eux, la musulmanie ? Ça n'existe pas.
19:11Il y a des Français qui sont musulmans, d'autres catholiques, d'autres juifs,
19:14qui sont français.
19:16Donc, il faut arrêter d'embêter les gens avec leur religion
19:18et de servir de tous les prétextes pour se pouiller.
19:20Le grand emplacement, ça n'existe pas.
19:22Ce qui existe, c'est la vie.
19:24Voilà. Et la vie est toujours la plus forte.
19:26« Vous critiquez beaucoup les riches.
19:28Êtes-vous d'accord avec Hollande quand il dit qu'on est riche
19:30quand on touche plus de 4 000 euros par mois ?
19:33Et quel est votre salaire, tous mandats confondus ? »
19:36Alors, déjà, pour confondre mes mandats,
19:39ce n'est pas possible parce que j'en ai qu'un.
19:41Mon salaire, il n'est pas un salaire, c'est une indemnité.
19:45La mienne est de 4 000 euros par mois.
19:47Après, est-ce que je suis d'accord pour dire
19:49que quand on touche plus de 4 000 euros par mois, on est riche ?
19:52Bon, ça, c'est une discussion sur le mot.
19:55Moi, ce que je sais, c'est qu'avec le système d'impôts
19:57que j'ai imaginé avec mes amis,
19:59tout ce qui est en dessous de 4 000 euros par tête de pipe,
20:02tu perds à moins.
20:02Tout ce qui est au-dessus, tu perds à plus.
20:04Moi, je ne critique pas les riches.
20:06Je critique la mécanique d'enrichissement, comment ça marche.
20:09Les gens me disent « Ah, tu comprends, moi aussi,
20:12ce n'est pas qu'il y ait des riches qui m'ennuient,
20:13c'est qu'il y a des pauvres.
20:14Eh, Ballot, tu n'as pas compris qu'il y a un rapport entre les deux ?
20:17S'il y a des pauvres, c'est parce qu'il y a des riches.
20:18Et s'il y a des riches, c'est parce qu'il y a des pauvres.
20:20C'est-à-dire, l'appauvrissement des uns provoque la richesse des autres.
20:23– Je m'appelle Tom Cohen et j'ai une question à vous poser.
20:25Êtes-vous pour ou contre l'euthanasie et pourquoi ?
20:28Je vous remercie, très bonne campagne à vous.
20:31– C'est sympa, merci pour les vœux de votre campagne.
20:35L'euthanasie, je préfère qu'on...
20:37On s'est engueulé sur le mot à utiliser.
20:39Moi, je n'ai pas peur du mot suicide assisté.
20:41Donc, oui, je suis pour le suicide assisté.
20:43Je pense que c'est une liberté fondamentale, la pleine disposition de soi.
20:48On décide pour soi, on est propriétaire de soi.
20:50Et c'est exactement la même chose que de dire
20:53qu'on est pour l'interruption volontaire de grossesse,
20:55qui revient à dire que les femmes sont propriétaires de leur propre corps,
20:58à l'exclusion de toute autre personne,
21:00c'est-à-dire leurs enfants, leurs parents, leurs époux,
21:03sont propriétaires d'eux-mêmes.
21:05Donc, non seulement je suis pour le suicide assisté,
21:07mais je suis pour qu'il soit inscrit dans la Constitution
21:09comme l'IVG ou la liberté de choix du genre.
21:13Bonjour, M. Mélenchon.
21:14Ma question, c'est que mettrez-vous en place contre les violences policières ?
21:17Ouf !
21:19Bon, moi, j'ai...
21:20D'abord, on commence par dire qu'il y en a,
21:22parce que ça ne fait pas bon genre de le dire.
21:25Bon, non, c'est absolument impossible de cacher qu'il y en a
21:28et qu'elles sont insupportables.
21:29Moi, je le dis.
21:30Évidemment, on m'a beaucoup fait de reproches.
21:32Après, vous savez comment c'est, on fait des caricatures.
21:35Si tu critiques, c'est que t'es anti-flic.
21:37Mais je ne suis pas anti-flic, moi.
21:38Pourquoi je serais anti-flic ? Je ne connais pas de société
21:40qui ait fonctionné sans une police.
21:45Mais police, c'est...
21:48Maintenant, on dit maintien de l'ordre,
21:50les forces de l'ordre de quoi on parle.
21:52Ce n'est pas du tout le but.
21:53Le but, c'est d'être gardien de la paix,
21:55garder la tranquillité.
21:56Alors, il y a la répression du crime,
21:58hein, on le fait sérieusement.
21:59Donc déjà, on fait une police où il y a plus d'officiers de police judiciaire
22:03que de membres de la BAC, qui sont d'ailleurs dissoutes,
22:05parce que la BAC, à mes yeux,
22:07ce n'est pas la bonne manière d'organiser la police de terrain.
22:10La police de terrain doit être organisée comme une police de proximité.
22:13Et il faut donc plus de gens dans la police judiciaire
22:16qui mènent la bataille pour affronter les sources profondes de la délinquance,
22:22c'est-à-dire le trafic de drogue, le trafic d'êtres humains,
22:26et le trafic d'armes,
22:27qui sont les trois gros trafics auxquels on a à faire face,
22:31ainsi que le vol en Réunion,
22:34qui est la fraude fiscale de ceux qui exilent leur argent,
22:38le cachent ici, le cachent là-bas.
22:40Bon, donc, alors, sur tous les plans, il y a des réponses différentes.
22:44Donc, il y a la refonte de la police pour en faire une police entièrement républicaine
22:48et une police estimée, respectée par la population.
22:50Il y a donc des choses qui disparaîtront,
22:52les flash-balls, les grenades de désencerclement,
22:55les techniques de nassage,
22:58la BAC, évidemment, les braves n'en parlons pas,
23:00c'est une invention.
23:01On avait annulé les braves,
23:03parce que c'était comme ça qu'avait été tué Malik Oussekine.
23:05Vous savez ce que sont les braves ?
23:06C'est deux gars qui montent sur une moto,
23:07puis il y en a un qui tabasse les gens au passage.
23:09Bon, ça, pas possible.
23:10C'est d'une violence absolue, c'est d'une brutalité qui tombera mal.
23:14Donc, une police plus tranquille.
23:16Et puis, pour les manifs, le désarmement des policiers.
23:19Voilà.
23:20Quant aux autres, ils savent que se servir d'une arme,
23:22ceux qui sont sérieux,
23:24c'est une chose trop sérieuse pour être comme ça galvaudé.
23:29Voilà ma vision de ce que je veux.
23:31Puis alors, après, il y a des méthodes que je ne peux plus accepter, quoi.
23:34Le contrôle au faciès, ça va, quoi.
23:35Alors, il y a plein de gens, ils vous disent
23:36« bah, t'exagères, forcément, on ne les contrôle jamais ».
23:39Donc, ils ne se rendent pas compte de ce que c'est,
23:40d'être contrôlé trois fois, quatre fois, cinq fois par jour,
23:43juste parce que t'as les cheveux crépus,
23:45ou que t'es un peu basané, ou je ne sais pas quoi,
23:48sur des critères d'identification physique
23:51qui sont des purs préjugés
23:53de la part de ceux qui font les interpellations et le reste.
23:57Igor Popov, 72, êtes-vous patriote ?
23:59Oui, alors, il faut qu'on s'entende,
24:02parce que, après, si c'est pour faire nationaliste,
24:05ce n'est pas la même chose.
24:06C'est marrant, d'ailleurs, comment le vocabulaire a évolué dans l'histoire.
24:08Oui, je suis patriote, j'aime mon pays,
24:12j'aime sa langue, j'aime sa culture,
24:13mais ce n'est pas ça qui fait de moi un Français.
24:16Ce qui fait de moi un Français, c'est la carte d'identité.
24:18Ce qui fait de moi un patriote, c'est, alors, on dit la différence,
24:22c'est le patriotisme, c'est l'amour des siens.
24:25Vous tous, hein ?
24:26Et le nationalisme, c'est la haine des autres.
24:29Je trouve ça un peu sommaire,
24:30mais bon, comme il faut bien trouver une distinction entre les mots,
24:33en voilà une.
24:34Être patriote, c'est justement ne pas détester les autres,
24:37quand on est Français.
24:38Pourquoi ? Parce qu'un Français, il a une devise politique,
24:40liberté, égalité, fraternité,
24:42et que ça, ça s'applique à tous les êtres humains.
24:45Tout le monde, sans exception,
24:46homme, femme, quelle que soit la religion, etc.
24:49Voilà comment et pourquoi je suis patriote.
24:51Alors après, bon, des fois, j'exagère, je coupe tout le monde, hein.
24:55C'est-à-dire que j'aime vraiment très beaucoup mon pays, des fois.
24:58Et peut-être que ça me conduit à dire des bêtises à propos des autres.
25:01Les thèmes de l'insécurité, de vandalisme et les vols avec violence
25:04sont inexistants dans votre rhétorique.
25:06Ils sont bien réels dans notre quotidien.
25:08Pourquoi ?
25:10Je ne sais pas où vous voyez ça.
25:12Moi, j'en parle, mais à proportion des questions qu'on me pose.
25:16Si on ne m'en pose pas, je ne réponds pas.
25:19Par contre, il y en a qui passent leur temps à ça, hein.
25:21Et puis qui veulent que tout le monde ne parle que de ça.
25:24Je suis législateur, vous savez que je suis là depuis longtemps, hein.
25:26J'ai été élu je ne sais pas combien d'années.
25:28Une loi par an sur la sécurité, ça fait 30 ans que ça dure, d'accord ?
25:33Ça fait 30 ans que les mêmes viennent me voir en me disant
25:36mais comment ça se fait que vous n'en parlez pas ?
25:38Eh bien, j'en parle une fois par an, quand la loi arrive.
25:41Et je donne mes propositions.
25:42Pourquoi vous ne posez pas la question aux autres ?
25:44Je ne dis pas vous, hein, je ne vais pas m'engueuler avec vous.
25:46Mais pourquoi on ne leur demande pas ?
25:47Dites donc, ça fait 30 ans que vous nous cassez les pieds tous les ans
25:49avec une loi sur l'insécurité
25:51qui toujours vous conduit à montrer du doigt les mêmes.
25:53Ne me prenez pas pour un imbécile.
25:55Je sais ce que vous êtes en train de faire.
25:56Quand vous faites ça, vous montrez du doigt une catégorie de la population, hein.
26:00Bon. Et pourquoi vous n'obtenez aucun résultat ?
26:03Puisque vous n'arrêtez pas de dire que c'est de pire en pire.
26:05Comment ça se fait que c'est de pire en pire ?
26:06Alors qu'il y a de plus en plus de lois qui sont sévères,
26:10elles punissent, elles tiennent compte, hein.
26:11Il n'y a rien qui marche.
26:12Posez-vous des questions.
26:13Ça, c'est la bonne question.
26:15Pourquoi ce système-là ne marche pas ?
26:17Et qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?
26:18Moi, j'ai dit ce qu'on peut faire d'autre.
26:20– Que diriez-vous à quelqu'un qui ne veut pas voter ?
26:23Voilà, les attentionnistes qui nous regardent là.
26:25– Ce n'est pas une bonne idée, parce que, je vais vous dire,
26:27je ne sais pas pourquoi vous choisissez de ne pas voter.
26:29Si, bon, vous êtes immensément riche, que tout va bien pour vous,
26:34que vous êtes beau, belle, cultivé, intelligent,
26:39vous avez le véhicule de vos rêves, la maison qui vous...
26:42OK, faites ce que vous voulez, mais les autres, quoi,
26:46ne soyez pas cruches, parce que ceux qui ont de quoi,
26:49ils vont tous voter.
26:51Il n'y a qu'à regarder les élections,
26:53où est-ce que l'abstention est la plus forte ?
26:55Dans les quartiers populaires.
26:56Où est-ce que la participation est la plus forte ? Ailleurs.
26:58Donc réfléchissons avec nos têtes.
27:01Pourquoi ceux qui ont quelque chose à perdre, ils vont voter ?
27:03C'est parce qu'ils ont quelque chose à perdre.
27:06Et qu'ils comprennent.
27:07Donc vous, faites pareil.
27:08Ça vous concerne.
27:09– Concernant tout d'abord la cause des rigours,
27:11j'aimerais savoir si c'est une cause qui vous intéresse,
27:13et si oui, quelles solutions envisagez-vous
27:17à l'égard de ce crime contre l'humanité qui est en train de se dérouler,
27:21si vous êtes élu Président ?
27:23Merci.
27:23– Et j'ajoute un complément sur la question par rapport aux rigours,
27:26qui demandait pourquoi votre groupe parlementaire s'est abstenu
27:28sur la résolution qui avait été présentée à l'Assemblée ?
27:31– Il n'y a pas de désintérêt pour la question,
27:33il y a une dénonciation d'un comportement politicien de gens
27:36qui votent n'importe quoi,
27:38et puis ensuite ils rentrent se coucher à la maison,
27:39boire leur bière avec les copains,
27:41oui il y a un gélocide, je suis contre.
27:43Si il y a un gélocide, non, on ne peut pas se contenter d'être contre.
27:46On doit intervenir pour le faire cesser.
27:50Bon, vous admettrez comme moi que ça vaut la peine qu'on y réfléchisse,
27:53et qu'on fasse attention.
27:54Moi j'ai apprécié votre formule,
27:56parce que je la trouve beaucoup plus correcte quand vous dites
27:59ben là on est dans une situation qui peut être un crime contre l'humanité,
28:02donc on exige de savoir, et que ça cesse, et ainsi de suite.
28:06Mais si on regarde les choses un peu plus ample,
28:08on s'aperçoit que sur la surface de la planète entière,
28:11il y a aujourd'hui une manière de combattre le djihadisme islamique,
28:16qui en réalité aboutit à des mauvais traitements permanents et de masse
28:20contre tous les musulmans, qui n'ont naturellement souvent,
28:24le plus souvent, dans 90% des cas,
28:26à voir quoi que ce soit avec la violence et le djihadisme.
28:29Et regardez ce que ça donne.
28:31Ça donne la manière avec laquelle les Russes ont traité les Tchétchènes,
28:34qui est absolument abominable de répression,
28:38ça donne les Rohingyas, dont on ne parle pas souvent,
28:41moi j'ai déposé une proposition de résolution sur les Rohingyas,
28:45parce que les Rohingyas, eux, ils sont en Birmanie,
28:47ils ont carrément été foutus dehors et parqués sur une île
28:50où tout le monde sait que leurs conditions de vie sont effroyables.
28:53Sauf que comme c'est la Birmanie, ça intéresse moins
28:56un certain nombre d'agences dans le monde qui préfèrent s'en prendre à la Chine,
29:00parce qu'elle est réputée être communiste,
29:01qu'à mon avis elle ne doit pas être autant qu'on le croit.
29:05Donc, et après je vous passe les Yémenites persécutés par les Saoudiens, etc.
29:11Donc, il y a d'une manière générale la façon avec laquelle est organisée
29:15la réplique au djihadisme islamique,
29:18parce que, et contre quoi moi je serai toujours,
29:20qu'il y ait qu'on prenne en otage tous les musulmans
29:23et qu'on les rende responsables de comportements et de choix politiques
29:27avec lesquels ils sont déjà en général, je vous dis, à 95% pas d'accord, voilà.
29:33– Pour conclure, il y a quelqu'un qui disait, est-ce que c'est toujours vous la République ?
29:35Est-ce que vous le répondez à ce qu'il dit ?
29:38– Oui, comme tout le monde. Allez, ciao, ciao.
29:42Au revoir messieurs, merci.