"Mon casier judiciaire comparé à l’urgence climatique, c’est rien."
Elle est poursuivie avec 7 autres activistes pour avoir décroché des portraits d’Emmanuel Macron dans des mairies parisiennes le 21 février dernier. Emma Chevallier raconte.
Elle est poursuivie avec 7 autres activistes pour avoir décroché des portraits d’Emmanuel Macron dans des mairies parisiennes le 21 février dernier. Emma Chevallier raconte.
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00:00Je m'appelle Emma, je suis auteure, compositrice et interprète et je suis en procès pour avoir décroché un portrait d'Emmanuel Macron le 21 février dernier à la mairie du 5e arrondissement.
00:10Cette action en cours de plusieurs activistes retire symboliquement le portrait du président de la République Emmanuel Macron que vous pouvez voir sur ces images ici en direct.
00:23Ce mur vide, ça symbolise le vide de la politique climatique et sociale actuelle du gouvernement Macron qui nous emmène droit dans le mur par rapport à l'urgence climatique et qui ne répond pas aux problématiques sociales aujourd'hui et maintenant.
00:45Pour avoir décroché le portrait d'Emmanuel Macron le 21 février, je risque 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
00:53Évidemment que j'ai le trac et j'aurai le ventre noué pendant le procès, mais en même temps je sais que c'est nécessaire.
01:05Mon casier judiciaire comparé à l'urgence climatique et ce qu'on risque de vivre dans les prochaines années, c'est rien.
01:11L'idée de décrocher le portrait de Macron, c'est de montrer que lui-même décroche des accords de Paris.
01:25L'État s'est engagé auprès des citoyens et citoyennes français de respecter ces accords de Paris et de rester sur une trajectoire à 1,5 degré de réchauffement global d'ici la fin du siècle.
01:39C'est ce que préconise le GIEC, le groupe intergouvernemental d'experts sur le climat.
01:47Nous devons rester dans cette trajectoire à 1,5 degré et pour le moment la politique actuelle de monsieur Macron et de son gouvernement nous amène vers une trajectoire à plus 3 degrés.
01:57Entre 1,5 et plus 3 degrés, c'est une moyenne de réchauffement global.
02:03On n'imagine pas forcément parce qu'on a l'impression que ce sont des chiffres qui sont proches, mais en fait ce ne sont pas du tout les mêmes conditions de vie sur Terre.
02:11C'est en effet un symbole et c'est ça qu'on a voulu toucher et j'ai l'impression que c'est ça aussi qui fait un peu mal et qui peut toucher le gouvernement.
02:19Nous en fait on a fait beaucoup de choses, on a fait des marches pour le climat, on a soutenu les jeunes pour le climat, on a fait des événements festifs pour promouvoir les alternatives aux dérèglements climatiques.
02:34On a signé des pétitions mais le gouvernement est sourd donc c'est aussi une manière de l'interpeller.
02:39Pour nous la démocratie elle se joue aussi dans le respect et dans la protection de la population.
02:46Aujourd'hui Emmanuel Macron et son gouvernement ne protègent pas la population et ça pour nous c'est assez antidémocratique finalement.
02:53La République je ne pense pas qu'elle se joue là dans la mesure où les portraits présidentiels dans les mairies et dans les lieux publics c'est vraiment une tradition napoléonienne et ce n'est pas un vrai symbole de la République comme les Mariannes par exemple.