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  • 25/03/2025
"Demain, on pourrait nous dire : "vous avez été avertis, vous n’avez rien fait"."

C’est la première fois en France qu’un département interdit l’utilisation du glyphosate. Christian Favier, président du Val-de-Marne, explique pourquoi il a décidé de prendre cet arrêté.

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Transcription
00:00J'ai pris un arrêté pour interdire l'utilisation du glyphosate sur le Val-de-Marne.
00:04C'est la première fois en France, à l'échelle d'un département,
00:07qu'un président prend une telle décision.
00:10Et on l'a pris d'abord pour des raisons évidemment sanitaires.
00:23J'ai pris cet arrêté parce que chacun sait aujourd'hui
00:26que ces produits phytosanitaires, et en particulier le glyphosate,
00:29peuvent avoir des effets extrêmement négatifs sur la santé.
00:32On sait que ces produits, malheureusement,
00:34entraînent bien souvent effectivement des cas de cancer.
00:38Ils peuvent d'ailleurs toucher aussi bien des habitants
00:42que des agriculteurs eux-mêmes.
00:53On pourrait se poser la question, pourquoi en zone urbaine
00:55est-ce qu'on est concerné ?
00:57Eh bien on est concerné, nous, évidemment d'abord aussi comme consommateurs,
01:01par les produits que l'on consomme et qui ont été produits aussi
01:05avec l'usage de ces pesticides.
01:08Demain, on pourrait nous reprocher et nous dire
01:10« mais attendez, vous avez été avertis, vous n'avez rien fait ».
01:24En portant cela à l'échelle du département,
01:25on donne aussi un signe plus fort de ce que nous souhaitons évidemment
01:29faire en sorte qu'à l'échelle nationale, demain,
01:33on puisse sortir évidemment de cette utilisation des pesticides.
01:38Alors le ministre de l'Agriculture, il a un rôle important à jouer.
01:42Aujourd'hui, je trouve qu'il a tendance à plus écouter d'une certaine manière
01:49les lobbies qui continuent d'agir pour le maintien de l'usage
01:54de ces produits chimiques dans l'agriculture
01:57plutôt que d'entendre aujourd'hui les citoyens qui disent
02:00« ça suffit maintenant, on veut des produits sains,
02:05on ne veut pas prendre de risque pour notre santé dans notre consommation quotidienne ».
02:10Voilà, et donc il faut qu'il entende ce message-là de manière un peu plus forte
02:13et pas se contenter de demi-mesures où aujourd'hui,
02:18le seul petit pas qu'il ait fait, c'est de dire qu'il faudrait éventuellement
02:22une bande de protection de 5 à 10 mètres simplement autour des champs,
02:29ce qui est largement insuffisant évidemment pour protéger les populations.
02:36Aujourd'hui, rien n'empêche la France de pouvoir décider d'une sortie anticipée.
02:44Ça fait partie aussi de ses prérogatives, donc c'est pas simple bien évidemment,
02:48mais un pays aussi important que la France,
02:51le poids qu'elle représente aujourd'hui dans l'Union européenne,
02:53fait qu'évidemment ça aurait un sens extrêmement fort.
02:56Et je trouve qu'on ne peut pas d'un côté faire des déclarations en permanence
03:01sur la protection de la planète, sur la lutte contre le réchauffement climatique,
03:07la condamnation justifiée de ce qui se passe au Brésil par exemple,
03:10et puis de l'autre, là où on est en responsabilité,
03:13où on peut prendre des mesures de ne pas les prendre réellement.
03:16Personnellement, j'ai eu des grands-parents qui étaient agriculteurs en Haute-Loire,
03:25donc voilà, je suis pas insensible évidemment à cette réalité-là,
03:29même si moi je suis effectivement né ici dans ce département,
03:33donc complètement effectivement un département très urbanisé,
03:37mais je suis très attaché aussi à ses racines,
03:42et faire en sorte que cette agriculture,
03:44qui est une agriculture auxquelles on est tous, je crois tous les français sont extrêmement attachés,
03:49eh bien soit demain une agriculture qui participe à la santé de notre pays,
03:54et non pas l'inverse, non.

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