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Un an après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne qui avait fait 8 morts, Brut est retourné sur place. Voilà ce qui a été fait, et ce qu'il reste à faire.

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Transcription
00:00La première fois que je suis retourné, c'était...
00:02Ouais, je me suis mis à pleurer. J'ai vécu 15 ans ici, c'est vraiment une part de ma vie qu'on m'a arraché, quoi.
00:08Du coup, là, on est chez vous, vous pouvez nous expliquer un peu la situation ?
00:12Le 24 janvier, l'ensemble de l'immeuble a été évacué.
00:15Et ils nous ont laissé une petite heure pour ramasser tout ce qu'on pouvait ramasser.
00:19Quand on est dans une espèce de panique, c'est complètement folle,
00:22une heure, on ramasse n'importe quoi.
00:24C'est-à-dire...
00:26On n'arrive pas à faire la part de...
00:29De ce qui est important, de ce qui n'est pas important.
00:31Donc, ils ont fait quelques travaux, mais les travaux, c'était surtout...
00:35Ils ont démoli les plafonds et ils ont mis ce qu'on appelait des IPL.
00:38Et donc, en fin mai, il y a un expert qui a donné son aval
00:42pour qu'on puisse regagner nos hachements.
00:58Bon les pitures, ça, ça fait un moment que...
01:01Qu'effectivement, que ça traîne, quoi.
01:15Les pitures comme ça, moi, elles ne me...
01:24Je ne suis pas rassuré, quoi.
01:25C'est couvert de poussière, il y a plein de gravats toujours par terre, c'est pas un appartement, c'est ici.
01:32Selon le syndicat le propriétaire, c'est habitable ici ?
01:36Voilà.
01:37Donc on a saisi la mairie, les services d'hygiène pour leur faire constater là où ils voulaient nous faire revenir.
01:44Et ça c'était le mois d'août, donc les deux mois sont passés, vous pouvez constater, rien n'a été fait.
01:51Mais bon concrètement c'est vrai qu'au fur et à mesure que les choses se déroulent, traînent en longueur,
01:58je suis de plus en plus convaincu de ne plus jamais revenir ici.
02:21Là on voit plusieurs immeubles, le premier ici n'est pas barricadé, parce que même si à l'intérieur les plafonds peuvent s'écrouler,
02:41ils menacent pas de tomber sur la rue, les autres immeubles eux peuvent s'effondrer à n'importe quel moment,
02:50et donc avec les décomptes qui tuent des passants ou des voitures qui passent.
02:53C'est pour ça que les pouvoirs publics se retrouvent à bloquer carrément la rue.
02:57Là on se retrouve en plein cœur de Marseille, dans le troisième arrondissement à deux pas de la gare Saint-Charles.
03:02C'est une des zones les plus touchées par l'habitat indigne, comme le quartier de Noailles où sont tombés les deux immeubles le 5 novembre dernier.
03:09Donc là on voit bien ces fissures quand même assez importantes qui courent, qui traversent le nord-mitoyen et continuent sur l'immeuble d'à côté.
03:17Tout l'immeuble qui commence à être bombé, gorgé d'humidité avec le danger c'est qu'en tombant, comme ce qu'il s'est passé rue d'Aubagne,
03:23ils entraînent tous les immeubles mitoyens.
03:26Alors là on voit un immeuble cadenassé en fait, c'est parce qu'il est interdit d'accès.
03:31C'est la puissance publique qui fait mettre des cadenas après des arrêtés de péril pour éviter que les gens se réinstallent,
03:36parce que c'est dangereux, l'immeuble peut s'écrouler.
03:39Encore aujourd'hui on a une dizaine d'immeubles par mois évacués, c'est plus de 4000 immeubles probablement qu'il faudrait traiter comme ça.
03:46Ça c'est un aspect de l'habitat indigne, c'est ce qui peut vous tuer tout de suite.
03:50Mais il ne faut pas oublier qu'à côté c'est plus de 100 000 Marseillais qui aujourd'hui continuent à vivre dans des taudis insalubres.
03:56Ce n'est pas des immeubles qui menacent de vous tuer tout de suite en s'écroulant, c'est des logements qui vous tuent doucement.

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