En deux mois, une vingtaine de personnes ont été condamnées à de la prison ferme pour des tweets, des posts Facebook, des stories Instagram ou des vidéos YouTube.
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00:00En deux mois, une vingtaine de personnes ont été condamnées à de la prison ferme pour
00:15avoir dénoncé la situation sociale dans le pays ou critiqué le roi Mohamed VI sur
00:19les réseaux sociaux par des tweets, des Facebook Live ou des vidéos YouTube.
00:23Les gens, et ça c'est un phénomène de plus en plus inquiétant, qui pour une expression
00:28simple sur les réseaux sociaux, une photo, une blague, une chanson ou un partage d'une
00:32chanson d'un autre, se retrouvent en prison.
00:34Le dernier c'est Ayoub Mahfoud, c'est un lycéen de 18 ans qui se retrouve condamné
00:39à 3 ans de prison pour avoir partagé les paroles d'une chanson qui s'appelle Vive
00:43le Peuple.
00:44Ils sont rappeurs, lycéens, youtubeurs, étudiants, ouvriers, pissiers, chômeurs, etc.
00:49Pour les défenseurs des droits, ces jeunes marocains sont les victimes d'une campagne
00:53de répression.
00:54La situation est pire parce que tout simplement on veut en finir avec la liberté d'expression
00:58sur internet.
00:59Depuis quelques années, face à la mise au point de la presse, on utilise une législation
01:04nationale, les citoyens ont commencé à s'exprimer sur les réseaux sociaux, ont commencé à
01:08pointer directement les responsabilités, ont commencé, fait une idée au Maroc, à
01:12critiquer les discours du roi.
01:13Là par exemple, le youtubeur Moulka Skéta, qui a été condamné à 3 ans de prison,
01:17son seul temps a été non pas d'insulter le roi, non pas de porter enfance au roi,
01:22mais tout simplement de critiquer le roi, lui demandant plus de clarté dans ses discours
01:26réels.
01:27Et bien sûr, on s'est loin de tout ce qui est droit, on s'est loin de ce qui est justice
01:30équitable, on s'est loin de tous ces notions qui nous font revenir en arrière.
01:47C'est pour ce genre de propos, tenus dans leurs vidéos sur youtube, que Mohamed Sekaki,
02:09350 000 abonnés sur le réseau social et Mohamed Boudou ont été condamnés à 4 et 3 ans de
02:15prison ferme, le code pénal, par décret royal du 15 novembre 1958, et qu'on appelle
02:20au Maroc le Daïr, puni de prison, tout propos insultant envers le roi et sa famille.
02:26Sur twitter, de nombreux marocains ont lancé le hashtag Floukouchi, qui signifie libérer
02:39les tous.
02:45Ils demandent la libération immédiate des prisonniers, comme Ayoub Marfoud, le plus
02:53jeune d'entre eux, condamné à 3 ans de prison ferme.
03:09Je m'appelle Omar Rady, je suis journaliste marocain basé entre Rabat et Casablanca,
03:16et la dernière semaine de 2019, je l'ai passé en prison.
03:20J'ai été arrêté suite à une enquête de la police sur un tweet que j'avais fait,
03:24et un tweet critiquant l'action d'un juge contre les prisonniers du Hérac du Rif, un
03:31mouvement social qui a éclaté il y a deux ans dans le nord du Maroc, et à l'issue du
03:35quel certains des leaders de ce mouvement ont été condamnés à 20 ans de prison,
03:41que j'ai considéré comme étant un jugement abusif.
03:43Après une semaine, j'ai été relâché, et j'ai découvert que cet relax a été
03:50le résultat d'une pression internationale et nationale, d'une campagne de solidarité
03:56assez large, et le procès se poursuit évidemment.
03:59Ma prochaine audience se tiendra le 5 mars prochain, et en attendant, je suis peut-être
04:06le plus chanceux, le plus privilégié de tous les détenus marocains.
04:09Nous souhaitons que cet élan de solidarité qu'il y a eu avec mon arrestation, avec celle
04:14avant moi de Hajar Reissoni, se poursuive et arrive à résultat, c'est-à-dire le résultat,
04:20c'est une année où tout le monde sort de prison, et où on recouvre notre liberté
04:26d'expression, notre droit à la parole libre et à la critique des autorités.