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  • 25/03/2025
"Accompagner les auteurs, c'est aussi protéger les victimes."

Ce foyer d'Arras accueille les auteurs de violences conjugales. Depuis 2007, plus de 600 hommes ont été placés par la justice au Home des Rosati avec un objectif : éviter la récidive.

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Transcription
00:00Moi, j'en suis arrivé jusqu'à bousculer ma compagne.
00:04Heureusement, je n'ai pas été jusqu'à beaucoup plus loin.
00:07Je me suis retrouvé en garde à vue et le tribunal m'a envoyé ici
00:14pour une durée de trois mois.
00:31Le but en étant ici, c'est de leur permettre d'essayer de prendre conscience
00:34des violences qu'ils ont fait subir.
00:38Essayer, c'est ça, de les mettre dans un parcours de réflexion
00:40et de les amener à comprendre ce qui a pu faire qu'ils en sont arrivés là.
00:46Les obligations que les hommes vont avoir en arrivant ici,
00:49souvent, elles sont communes.
00:51Donc, on aura le fait de résider au homme des rosatilles,
00:53interdiction d'entrer en contact avec la victime.
00:56On se dit, si on n'avait pas fait cette bêtise-là,
00:59on n'en serait pas arrivé là.
01:01On serait toujours à côté d'elle.
01:03C'est ça le plus dur, justement, c'est cet éloignement.
01:05Mais il est totalement nécessaire parce que c'est justement ce qui nous remet en cause.
01:09C'est vrai, on se remet en question, on réfléchit à pourquoi et comment c'est arrivé.
01:14C'est ce qui nous permet, justement, d'avoir une idée de ce qui s'est passé.
01:17C'est ce qui nous permet d'avoir une idée de ce qui s'est passé.
01:20C'est ce qui nous permet d'avoir une idée de ce qui s'est passé.
01:23Et comment c'est arrivé, c'est ce qui nous permet, justement, d'avancer, d'évoluer.
01:27Et je l'espère, par la suite, d'éviter ces erreurs, de jamais recommencer.
01:32Ça, ça joue beaucoup.
01:34Et c'est une main qui est tendue.
01:36La justice nous a tendu une main.
01:38C'était ça ou la prison.
01:40C'est pas compliqué.
01:43Si des structures comme celle du Homme des Rosatis sont peu nombreuses,
01:47c'est tout simplement, je pense, je suis persuadée, une question de moyens.
01:52C'est vrai que la priorité est donnée au financement d'actions
01:56qui permettent de protéger les victimes, et c'est normal.
01:59C'est une réelle priorité.
02:01Mais en même temps, il ne faut pas perdre de vue qu'accompagner les auteurs,
02:05c'est aussi protéger les victimes.
02:08En même temps, il ne faut pas perdre de vue qu'accompagner les auteurs,
02:11c'est aussi protéger les victimes puisque ça permet d'éviter la récidive.
02:28Longtemps, cet aspect a été mis de côté,
02:29parce que l'urgence commandait, et commande toujours d'ailleurs,
02:32de protéger les victimes.
02:34Et parce qu'il n'était pas toujours politiquement correct
02:36d'affirmer que les auteurs de violences contre les femmes ont besoin d'un suivi psychologique, psychiatrique ou parfois d'addictologie.
02:58Pour certains, on voit une nette évolution entre l'arrivée et le départ,
03:02notamment la réflexion qui va complètement changer.
03:07Certains vont arriver à l'entretien d'accueil et vont se victimiser.
03:11Mais ce n'est pas de ma faute, c'est madame, je lui ai juste tenu le poignet, je n'ai rien fait de mal.
03:17Donc ça va être aussi à nous de les remettre un peu dans leurs responsabilités.
03:23Si vous êtes arrivé ici, c'est qu'il y a eu plus que simplement tenir un poignet.
03:27Mon but en sortant d'ici, c'est quand même de rentrer chez moi, de rejoindre ma compagne.
03:34Si je peux, parce que je ne sais pas si elle m'acceptera encore, par exemple.
03:39Ça, je ne peux pas le savoir.
03:41On ne peut pas simplement traiter la violence du côté de la victime.
03:45Je pense qu'il faut régler quand même le problème, il faut le prendre à la source.
03:50Et comprendre pourquoi cette violence, alors en rien on les excuse,
03:54mais on essaie quand même de comprendre pourquoi ce couple à un moment, il a fonctionné comme ça.
03:59Pourquoi un homme qui maintenant va mettre une gifle va banaliser.
04:04Et ils vont nous le dire, quand j'étais petit j'en ai eu des gifles et je ne suis pas mort.
04:08Donc ça va être de faire comprendre tout ça aussi.
04:11Et pour une dame de devoir quitter le domicile avec les enfants, je trouve que c'est une double violence.
04:19Il y a les coups d'un conjoint et en plus on vous fait quitter le domicile, on perturbe tout.
04:23Les enfants changent d'école, c'est complètement...
04:26Donc pourquoi ça sera à eux de prendre ?
04:28Il faut pouvoir développer une palette d'outils, une palette de réponses
04:32qui permettent de répondre à chaque situation.
04:35Certaines femmes ne veulent pas quitter le domicile conjugal, d'autres préfèrent partir.
04:40Il faut pouvoir leur donner la solution qu'elles souhaitent.
04:44L'accompagnement et le suivi se terminent lorsque la décision du tribunal est prononcée
04:50et consiste à mettre fin à la présence de la personne dans notre structure.
04:56Alors tout dépend. Pour certaines personnes, nous continuons à les accompagner
05:00parce qu'il y a eu séparation ou divorce dans le couple,
05:06ou alors l'auteur retourne au domicile familial.
05:11Et c'est là où on pense qu'il y a encore un travail à mener,
05:15où notre action mérite d'être développée pour pouvoir accompagner le couple et même la famille.
05:22Parce qu'il ne faut pas oublier que dans les violences conjugales,
05:26il y a souvent des enfants qui sont témoins, voire victimes de ces violences.

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