"On est lâchés par l'État, on est lâchés par le gouvernement."
Alexia, ambulancière à Marseille est venue manifester à Paris ce 3 décembre. Voilà pourquoi elle est en colère.
Alexia, ambulancière à Marseille est venue manifester à Paris ce 3 décembre. Voilà pourquoi elle est en colère.
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00:00On est lâchés par l'État, on est lâchés par le gouvernement.
00:02Je pense qu'ils le font exprès pour que les petites sociétés finissent par mourir
00:07et pour qu'il n'y ait plus que de grosses structures.
00:19Pour faire simple, l'État a donné l'autorisation à la Sécurité sociale
00:23de faire passer une enveloppe aux hôpitaux privés et publics
00:26et c'est à eux maintenant de gérer certains transports.
00:29Les interhospitaliers, interhospitaliers, etc.
00:31Donc c'est à eux maintenant de gérer le transport,
00:33de commander le transport et de payer le transport.
00:36Il se trouve que comme c'est eux qui choisissent le transport,
00:38le transporteur, pardon, c'est de grosses sociétés forcément
00:41qui vont répondre aux appels d'offres.
00:42Les petits artisans, c'est-à-dire, je pense, 80% des ambulances aujourd'hui,
00:48des patrons d'ambulances sont des petites sociétés.
00:50On ne pourra jamais répondre aux appels d'offres
00:52parce que pour nous, c'est trop grave, c'est trop gros
00:54et on ne pourra pas combattre ça.
00:55On ne peut pas s'aligner.
00:56C'est la peur de l'avenir, la peur du lendemain aujourd'hui ?
00:58Je pense qu'on est morts.
01:00Franchement, honnêtement, je ne veux pas être pessimiste,
01:02mais s'ils ne font pas un effort envers nous,
01:04vous voyez bien, on n'arrête pas de rebeller,
01:06ce n'est pas pour rien, ce n'est pas parce que ça nous amuse,
01:08on a d'autres choses à faire, on a un travail, on a des patients.
01:10Les patients n'ont plus le droit de choisir leur propre société d'ambulance.
01:13Pour nous, c'est un scandale.
01:14On est lâchés par l'État, on est lâchés par le gouvernement.
01:17Je pense qu'ils le font exprès pour que les petites sociétés
01:20finissent par mourir et pour qu'il n'y ait plus que de grosses structures.
01:23Ils ne nous écoutent pas.
01:25Pour moi, nous avons un gouvernement qui se fout complètement
01:28de ce qui se passe dehors, que ce soit dans les ambulances,
01:31que ce soit, on le sait très bien, les taxis, tout ce qui est sanitaire.
01:34On le voit avec les gilets jaunes, même si on n'est pas là pour ça aujourd'hui.
01:37Mais voilà, le peuple en a marre.
01:40On est là, on est pacifistes, on est juste là pour revendiquer quelque chose.
01:43C'est très important que les gens le sachent.
01:45On n'est pas là pour embêter la population parisienne,
01:47ni marseillaise la dernière fois.
01:48Non, on est là parce qu'on a des choses à dire,
01:50parce qu'on est en train de défendre leurs droits auprès de la sécurité sociale aussi,
01:53je pense que la finalité aussi, c'est que la sécurité sociale n'existe plus un jour.
01:56On va s'américaniser, tout le monde aura des assurances, etc.
02:00Nous, on ne veut pas ça, on ne veut pas perdre nos acquis sociaux.
02:03Comme les gilets jaunes aussi, je suppose.
02:05On n'est pas là pour perdre nos acquis sociaux, on n'est pas là pour l'essence,
02:07parce que le gazoil, c'est comme ça.
02:09Évidemment qu'on a besoin de gazoil pour transporter nos patients,
02:11mais on n'est pas là pour ça aujourd'hui.
02:13Vous dites qu'on n'a plus confiance envers les syndicats ?
02:16Je ne parle pas pour tout le monde, je ne parle pas pour moi.
02:18Je parle l'idée générale, en tout cas, des ambulances.
02:20Pourquoi on n'a plus confiance envers aujourd'hui ?
02:23Qu'est-ce qu'ils ont fait pendant toutes ces années ?
02:25Si on est là aujourd'hui, c'est bien qu'il y a eu un problème quelque part avant.
02:28Je ne dis pas qu'ils n'ont pas essayé de nous défendre,
02:30mais peut-être qu'ils avaient pas assez d'adhérents,
02:32peut-être que ça les arrangeait bien que cette loi passe,
02:34peut-être qu'ils ne se sentent pas concernés.
02:36Pas pour tous les syndicats, mais je pense que quelques-uns, oui, fortement.
02:40On ne se sent pas forcément soutenus par nos fédérations.
02:44Mais c'est beau aussi, parce que finalement,
02:47toutes ces associations qui se créent un petit peu partout,
02:49tous ces collectifs en France, on est tous sur Facebook.
02:52Bravo les réseaux sociaux d'ailleurs, bravo, on est moderne.
02:54Maintenant, c'est Internet qui prend le dessus.
02:56C'est quelque chose qui est beau,
02:59parce que je pense que c'est aussi la première fois,
03:01en tout cas, ça fait très longtemps qu'on n'a pas été unis comme ça aussi.
03:03Donc, fraternité !