Les aliments transformés à base de soja contiennent trop d'isoflavones, substances végétales aux effets potentiellement nocifs pour la santé, alerte l'Anses, qui recommande de ne pas en servir en restauration collective.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Il est 7h20, retour sur le plateau de première édition. On est très heureux d'accueillir le nutritionniste Raphaël Grumann.
00:04Bonjour.
00:04Bonjour Raphaël. Pour parler du soja, vous êtes amateur de soja, les amis, ou pas ?
00:08Lait de soja.
00:09Lait de soja, du texteur de soja.
00:10Mais le lait de soja, oui, pas mal.
00:12Peut-il bientôt être exclu le soja des cantines scolaires ? En tous les cas, l'ANSES alerte sur les risques, alors que le soja, c'est l'élément ou l'un des éléments essentiels des régimes végétariens, une alternative aux produits laitiers.
00:25Quel est le problème, Raphaël ?
00:26Dans les produits à base de soja, vous avez une substance qu'on appelle les isoflavones, qui sont en fait une substance qui va mimer l'action des oestrogènes, donc les hormones féminines.
00:35Le problème, c'est qu'on va retrouver principalement dans tous les produits qui contiennent du soja, et ça va perturber les hormones de tout le monde, aussi bien des hommes que des femmes.
00:44Donc, c'est problématique quand on en consomme souvent dans la journée et surtout en restauration collective aussi.
00:51Notamment dans les cantines pour les enfants, parce qu'on comprend que ces isoflavones, si elles imitent des hormones féminines, forcément, ce n'est pas l'idéal pour les enfants.
00:59Bien sûr, en fait, ça va finimiser le caractère, donc c'est très important pour les enfants qui n'ont pas encore justement un système reproducteur développé, mais ça va perturber la reproduction future de ces enfants.
01:10Mais pardon, on s'en aperçoit seulement maintenant ?
01:12Non, on le sait. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, on cherche à diminuer la proportion des protéines animales.
01:18Comme vous le disiez tout à l'heure, c'est qu'on augmente du coup la consommation de soja pour réduire cette proportion de protéines animales, et donc on va avoir de plus en plus d'isoflavones dans l'alimentation.
01:26Alors, l'Inde 16 dit que ça peut avoir des conséquences sur la reproduction, sur le développement et sur le système cardiovasculaire.
01:31Ça veut dire qu'il faut réduire la consommation de quoi ? Des yaourts, du lait de soja, de quoi ?
01:37Alors, les produits à base de soja, on en a dans beaucoup d'aliments aujourd'hui, maintenant. Effectivement, tous les yaourts végétaux en contiennent, ou quasiment tous les yaourts végétaux en contiennent, donc c'est problématique.
01:45Les steaks de soja, qu'on consomme de plus en plus aussi pour réduire la proportion, encore une fois, des steaks animaux classiques.
01:52Et oui, il va falloir réduire sa proportion de soja, ou en tout cas que les industriels réduisent la concentration d'isoflavones, parce qu'en fait, les isoflavones, on peut les diminuer malgré tout en proportion dans les produits à base de soja,
02:03en sélectionnant certains types de soja ou en ayant des préparations un petit peu différentes au niveau de ces soja, avec des techniques industrielles un peu différentes.
02:12Vous, en tant que nutritionniste, vous avez déjà vu dans votre cabinet des personnes qui avaient consommé trop de soja et qui avaient les effets secondaires induits par ces isoflavones ?
02:20Non, parce qu'en fait, il faut savoir que ça se fait sur des années et des années de consommation.
02:24Donc en fait, on ne le voit pas au premier abord comme ça avec des patients, mais on a dans les statistiques de plus en plus de problèmes sur la reproduction aujourd'hui en France, où on a une diminution de la fertilité, tout simplement, et on s'en aperçoit, et ça, c'est une des causes de cette diminution de la fertilité.
02:41Mais là, on est en train d'affoler quand même beaucoup, beaucoup de monde, parce que je disais, par exemple, qu'un simple yaourt soja pouvait contenir 60 fois la dose quotidienne acceptable pour un enfant de 3 ans.
02:50Ça veut dire quoi ? On se dit, il faut limiter. En fait, on ne va pas limiter, on va arrêter, non ?
02:55Moi, je conseille d'arrêter, en tout cas pour les enfants, de rester, s'il n'y a pas de problème d'intolérance aux protéines de lait de vache, au lactose, de rester sur des produits animaux classiques pour éviter ces problèmes de concentration d'isoflavones.
03:08Mais c'est vrai aussi qu'on mange du soja, pas seulement parce qu'on est végétarien, mais aussi parce qu'on essaie de réduire sa consommation de viande.
03:13Bien sûr, et c'est là où ça devient compliqué parce qu'on n'a plus d'alternative si on cherche à réduire sa consommation de viande.
03:19Et là, les industriels doivent faire l'effort d'avoir des produits à base de soja qui contiennent moins d'isoflavones.
03:24Et c'est possible avec, encore une fois, des techniques de trempage, des sélections de graines de soja différentes de celles qui sont consommées aujourd'hui pour avoir une réduction de ces isoflavones.
03:32Est-ce que les industriels de l'agroalimentaire sont prêts à faire ça ? Parce qu'évidemment, modifier les recettes, réduire tous ces éléments sont des coûts.
03:39Bien sûr, ce sont des coûts. Certainement aussi des coûts importants pour sélectionner ces types de graines avec des techniques différentes, donc peut-être plus coûteuses aussi.
03:47Et donc, c'est là où on va avoir peut-être une difficulté, c'est de rester sûrs à garder ces produits à des coûts abordables pour la population.
03:53Ce que vous dites ce matin, ce que dit le nutritionniste, c'est qu'il faut arrêter. Il faut arrêter ou il faut alléger ?
03:59Moi, je conseille d'alléger. C'est mieux d'alléger. Aujourd'hui, on a des doses qui sont recommandées pour les enfants. Pour les adultes, ça se calcule en fonction du poids de corps.
04:08Mais si on peut éviter d'en mettre dans toute l'alimentation, c'est préférable.