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00:00Il est 20h12, Juliette Méadel, ministre déléguée chargée de la Villette dans ce studio.
00:04Bonsoir Juliette Méadel, je suis très heureuse de vous recevoir.
00:08D'abord on va peut-être commenter l'actualité avec vous, ces manifestations contre le racisme.
00:12On a oublié l'antisémitisme en chemin, visiblement ça ne concerne pas ceux qui l'ont organisé.
00:17Contre le racisme, on a entendu effectivement quelques slogans qui nous ont quelque peu dérangés.
00:22Pas beaucoup de monde dans les rues, 21 500 personnes à Paris, quelques milliers dans les grandes villes de France.
00:27Et votre tweet m'a interpellée, d'abord Juliette Méadel, ces manifestations aujourd'hui.
00:36On a un peu le sentiment que le racisme est à deux vitesses en France,
00:40que l'antisémitisme n'existe pas à l'appel de cette gauche LFI.
00:45C'est pour ça que je trouve que la situation est particulièrement grave,
00:49et que ce soir j'appelle la gauche républicaine à clarifier sa position par rapport aux insoumis.
00:54Et surtout j'appelle la gauche républicaine à condamner les discours de haine que j'ai entendus.
01:00J'ai entendu des mots de haine à l'endroit des juifs, à l'endroit des forces de l'ordre, à l'endroit de la République.
01:06Or moi la République je l'aime, je la défends, je veux la protéger,
01:10et je n'ai pas envie que la gauche républicaine soit complice d'une ambiguïté destructrice
01:17avec ses valeurs de la République et avec la lutte contre l'antisémitisme et le racisme.
01:22On a un peu de mal à y voir clair.
01:24Je vous parle d'Olivier Faure parce que vous êtes une ancienne socialiste, Juliette Méadel.
01:28On a un peu de mal à comprendre quelle est sa position.
01:31Il a condamné effectivement Jean-Luc Mélenchon, qui n'arrive pas à reconnaître qu'une affiche est antisémite.
01:38Et d'un autre côté, il devait aller à la manifestation.
01:42Finalement il était à Toulouse, il ne s'est pas rendu dans les rues.
01:45On a le sentiment que ce n'est pas clair tout ça.
01:47La gauche traditionnelle, votre ancien parti, le Parti Socialiste, Juliette Méadel.
01:51Il y a pourtant une gauche qui, elle, est claire.
01:54Et j'attends du Parti Socialiste qu'il soit beaucoup plus net dans sa condamnation,
01:59non seulement des insoumis mais aussi des propos qu'ils ont tenus.
02:02Il y a des dissensions sur cette gauche-là. On parle de la gauche traditionnelle.
02:05Mais il y a plusieurs gauches.
02:07Mais de toute évidence, la gauche à laquelle j'appartiens, c'est une gauche républicaine,
02:11c'est une gauche progressiste, mais c'est celle qui est claire et qui, avec François Bayrou, est claire.
02:17C'est-à-dire qu'il n'y a jamais eu l'once du début d'un doute sur le positionnement du gouvernement
02:22vis-à-vis de ces mots qui sont des mots et des discours de haine.
02:26Or, je trouve aujourd'hui que le Parti Socialiste n'est pas assez clair.
02:29Et je souhaite et je ne peux pas imaginer qu'il ne clarifie pas nettement sa distance et sa condamnation
02:37des mots qui ont été prononcés ce soir et des discours anti-républicains, des mots de haine,
02:43et aussi des mots et des discours qui ont été tenus contre les Juifs, contre la République
02:47et contre les forces de l'ordre dont nous avons besoin pour protéger la République.
02:51Bien sûr, Juliette Bernadel, vous lancez ce soir un appel solennel à Olivier Faure.
02:54Il faut qu'il réagisse en tant que leader du PS.
02:57Il fera ce qu'il voudra. Mais moi, je trouve que quand on se dit de gauche,
03:00on défend la République comme Blum l'avait fait en son temps,
03:04comme l'avait fait cette gauche et Jaurès, qui était une gauche dréfusarde,
03:09comme Le Fonds aujourd'hui l'avait fait ensuite Maindès-France,
03:13puis comme l'ont fait plus près de nous, Lionel Jospin ou François Hollande.
03:17Cette gauche doit être nette et claire.
03:19Aucune ambiguïté n'est possible avec les discours de haine que j'ai entendus
03:24et avec les discours de haine et les ambivalences des Insoumis sur la question de l'antisémitisme.
03:28Les Insoumis, c'est la gauche ?
03:30Mais ils sont, ils se qualifieront comme ils le souhaitent.
03:34Pour moi, la gauche, c'est la République.
03:36C'est-à-dire que c'est celle qui dit que l'égalité est en avant de tout.
03:40C'est celle qui promeut l'indifférenciation selon les origines.
03:44C'est celle qui est laïque.
03:45C'est celle qui s'attache à un projet collectif, qui est un projet d'égalité
03:49que je porte, moi, dans les quartiers où je me rends.
03:52Et c'est aussi les discours, pour les jeunes des quartiers dont je m'occupe, que je promeux.
03:57Et cette jeunesse-là, il faut que nous l'éduquions également.
04:00Parce que ça, ça prend à l'école. À l'école, on apprend l'histoire.
04:04On apprend les symboliques de la Shoah.
04:06On apprend ce qu'est l'antisémitisme.
04:07On apprend ce qu'est le racisme.
04:09Et on ne peut pas opposer l'un à l'autre.
04:11La République lutte contre toutes les inégalités, toutes les injustices.
04:15Condamne le racisme et condamne l'antisémitisme.
04:18Vous avez vu ces affiches aussi, parce qu'il n'y a pas que LFI.
04:20On parle aussi de la CGT, je ne sais pas si vous avez vu cette affiche,
04:23avec le maréchal Pétain.
04:24Regardez, avec des personnalités politiques, l'extrême droite,
04:27mais aussi des incarnants, des personnalités de la télévision et Vincent Bollorès.
04:32Est-ce que vous trouvez ça admissible de la part d'un syndicat,
04:34qui a été autrefois le syndicat le plus puissant de France, madame la ministre ?
04:38Je trouve qu'il y a un vent mauvais qui souffle partout.
04:41Mais d'où vient-il ce vent mauvais ?
04:44Mais ça, franchement, Juliette Méladelle, on se dit les choses.
04:46Ça, il y a dix ans, c'était impossible. On est d'accord ?
04:48Mais il y a eu de tout temps, des façons très démagogues et démagogiques,
04:53de pointer la haine sur des personnes et sur des visages.
04:57C'est ce qui me frappe quand j'entends aussi les mots qui sont utilisés par certains.
05:01Par certains à l'extrême droite et par certains insoumis.
05:04C'est cette façon d'appeler à la haine contre une personne.
05:08Qu'on ne soit pas d'accord sur les idées, c'est une chose.
05:11Mais d'appeler à propager des propos violents contre des personnes, c'est très délétère.
05:18Bien sûr, je parle de l'affiche de Cyril Hanouna.
05:20Moi, je ne suis pas une fan de Cyril Hanouna,
05:22mais c'est scandaleux, cette affiche qui est clairement antisémite
05:25et dont j'ai trouvé quand même que Jean-Luc Mélenchon avait manqué
05:29ou de courage ou de clarté dans ses idées.
05:32Il était ironique dans sa réponse.
05:34Il a refusé de voir un lien avec les affiches antisémites de 1940.
05:38Il était donc complice.
05:42Et ces ambivalences-là sont de graves ambivalences
05:45dont la gauche républicaine doit absolument se distinguer.
05:48Ils en jouent.
05:49Ils jouent avec la République.
05:50Ils jouent avec l'antisémitisme.
05:53Ils jouent avec le bien le plus précieux que nous avons,
05:55c'est-à-dire notre liberté, notre fraternité, notre égalité, notre République.
05:59Moi, je veux les protéger.
06:00Vous avez raison, Juliette Méadel.
06:02Et c'est vrai qu'il y a toute une partie de la gauche,
06:04on en parlait cette semaine,
06:05des gens qui ont traditionnellement voté à gauche toute leur vie
06:07et qui se retrouvent orphelins aujourd'hui,
06:08qui ne savent pas vers qui se tourner
06:10parce que la gauche traditionnelle telle que nous l'avons connue
06:13n'existe pas ou plus.
06:15C'est la raison pour laquelle nous sommes un certain nombre
06:17à ne pas et à ne nous être jamais reconnus,
06:20évidemment, dans cette alliance avec les insoumis.
06:22Moi, j'avais écrit une tribune au lendemain du 7 octobre
06:25où j'avais demandé, gauche républicaine, réveille-toi,
06:28c'était déjà un appel à soutenir la gauche israélienne,
06:31mais c'était aussi un appel à soutenir les forces républicaines de gauche
06:35qui ne peuvent pas supporter d'être dans cette ambivalence
06:38avec des mots de haine qui sont portés par certains insoumis.
06:41Le gouvernement auquel vous appartenez
06:45est aussi visé par Thomas Porte.
06:46Alors, Thomas Porte, député LFI,
06:48qui accuse Bruno Retailleau et Gérald Darmanin
06:51de faire, je cite, de l'islamophobie et du racisme des temps en ligne politique.
06:56Justement, on va écouter les mots de Thomas Porte
06:59et je voudrais savoir ce que vous en pensez, Juliette Madel.
07:01Nous sommes face à un gouvernement,
07:03et notamment les ministres Retailleau et Darmanin,
07:04qui font de l'islamophobie et du racisme d'État
07:07une ligne politique,
07:08qui essaye de faire sur le dos des musulmans de ce pays
07:10une ligne politique et de prendre le pouvoir
07:12et de faire la jonction avec l'extrême droite raciste.
07:14Oui.
07:15Écoutez, l'État français...
07:16Vous qualifiez d'islamophobe, pas vous directement,
07:18mais le gouvernement, c'est quand même...
07:20L'État français est un État au service de la République.
07:23Nous avons aujourd'hui des forces de l'ordre
07:25qui sont là pour protéger la République.
07:26Quand il y a des dérives,
07:28il y a aussi des inspections qui sont capables
07:30de condamner les dérives qui existent,
07:33y compris dans la police comme ailleurs.
07:35Quand il y a des dérives chez des forces de l'ordre,
07:37elles sont condamnées.
07:38Donc, nous avons quand même un cadre républicain.
07:40Et moi, je trouve que dire systématiquement
07:42en appeler à la haine contre la police,
07:44la République, les Juifs, l'État,
07:47tout ça participe d'une ambiance délétère,
07:49ambiance délétère qui fragilise la France et la République
07:53et qui joue aussi avec la démocratie
07:54à l'heure où, par ailleurs,
07:56à l'heure où nous sommes en France, en Europe,
07:59attaqués par d'autres forces étrangères
08:01qui n'ont pas spécialement...
08:03Notamment la Russie,
08:04mais qui n'ont pas les propos de Donald Trump,
08:07qui ne porte pas spécialement dans son cœur
08:09le modèle français ou le modèle européen.
08:11Nous, nous avons notre modèle.
08:13C'est le modèle de la République française.
08:15C'est un modèle qui repose sur l'intégration,
08:17sur la laïcité,
08:18sur l'égalité de traitement des femmes et des hommes,
08:22l'égalité de traitement des étrangers et des français.
08:24Est-ce que vous ne croyez pas qu'on a besoin d'une piqûre de rappel ?
08:25Parce qu'on a le sentiment un peu qu'on est divisé,
08:27que personne ne respecte personne.
08:29Enfin, on est vraiment...
08:31Vous ne trouvez pas que l'ambiance générale
08:35est assez délétère ?
08:36C'est parce que l'ambiance est délétère
08:37que je tiens et je soutiens
08:40et je suis fière d'appartenir à cette équipe
08:42avec le Premier ministre et le Président de la République
08:44qui défend l'essentiel
08:46et l'essentiel, c'est la République.
08:48Aujourd'hui, la République est menacée de toutes parts.
08:51Quand on s'attaque aux juifs,
08:52quand on s'attaque aux musulmans,
08:54quand on s'attaque aux étrangers,
08:56quand on s'attaque à l'autre,
08:57on s'attaque à la République française.
08:59Et ce que nous faisons, c'est que nous rappelons,
09:02nous ne cessons de rappeler le respect de ces principes
09:04et de l'enseigner aussi aux jeunes
09:06et de l'enseigner aux enfants.
09:07C'est ce que vous faites dans les quartiers,
09:08vous êtes même bien en tant que ministre de la Ville.
09:09C'est ce que je fais dans les quartiers, puisque j'ai annoncé
09:11que je finançais 88 cités éducatives cette année.
09:15C'est des jeunes à qui on va apprendre les valeurs de la République,
09:19que l'on va aider à s'épanouir.
09:21Ça, ça intéresse les auditeurs d'Europe 1.
09:23Comment vous accompagnez ces jeunes ?
09:24C'est bien d'en parler aussi de ces initiatives
09:26dans les quartiers pour aider ces jeunes à s'en sortir.
09:28C'est un travail formidable que nous faisons avec les maires
09:30et avec les enseignants,
09:32où nous aidons les jeunes qui sont dans des situations
09:34assez défavorisées à travailler mieux à l'école,
09:37à se sentir mieux avec de l'accompagnement éducatif, sportif,
09:41en les encourageant.
09:42Parce qu'un enfant qui est bien dans sa peau,
09:45c'est un enfant qui apprend mieux.
09:47Et puis c'est aussi un enfant qui sait résister
09:49à toutes les tentations,
09:50qui sait résister aux stratégies des trafiquants de drogue,
09:54qui sait résister aux stratégies aussi des sectaires,
09:57de ceux qui veulent les entraîner vers du séparatisme.
10:00Bref, il faut bien s'occuper des enfants
10:02dans les milieux défavorisés, dans les quartiers,
10:04parce que s'ils sont bien dans leur peau,
10:06ils apprendront bien, ils grandiront bien
10:09et ils seront bien plus heureux
10:11que s'ils sont dans des quartiers difficiles
10:14où tout le monde les rejette.
10:15Donc le but de la République,
10:17c'est justement de porter ce message de protection
10:20de nos valeurs et de nos principes
10:22pour préparer l'émancipation des citoyens
10:24que sont aujourd'hui ces jeunes enfants.
10:27Alors, vous avez annoncé hier le renouvellement pour 3 ans,
10:29je parle sous votre contrôle, du label Cité éducative
10:31pour 83 cités labellisées en France.
10:35C'est un programme à destination de plus de 200 communes
10:38avec près de 500 quartiers prioritaires.
10:41500 quartiers prioritaires ?
10:42500 quartiers prioritaires, ça veut dire que c'est des quartiers
10:44dans lesquels il y a un taux de pauvreté qui est important.
10:46Et c'est des quartiers qui sont assez urbanisés,
10:49dans lesquels il y a de l'insécurité, clairement,
10:51et dans lesquels, quand on sort de chez soi, on n'est pas tranquille.
10:54Donc nous, avec le ministre de l'Intérieur,
10:57nous travaillons sur ça, sur cette protection.
10:59Mais moi, mon travail, c'est la prévention.
11:01Et la prévention, c'est l'éducation.
11:03Vous voyez, on est très efficaces
11:04quand, dès l'enfance, on s'occupe des enfants, des jeunes
11:07et qu'avec les mères, justement,
11:09on finance, par exemple, des activités sur l'heure du déjeuner.
11:13On finance, par exemple, des vacances
11:14parce que vous avez des enfants qui ne partent jamais en vacances
11:17et permettre à un enfant de faire un voyage éducatif,
11:19c'est extrêmement utile pour sa conscience civique.
11:23Donc c'est ça que nous faisons.
11:24Et croyez-moi, s'occuper des enfants qui sont en difficulté,
11:27d'abord, c'est extrêmement gratifiant
11:29parce que je les ai vus hier encore
11:32où j'étais à Charleville-Mézières, où j'étais à Sedan,
11:34dans des quartiers très difficiles.
11:36Et vous avez des enfants plein d'envie d'apprendre
11:38d'énergie, d'énergie positive, qui construisent,
11:42qui arrivent aussi à préparer des programmes,
11:44par exemple sur l'écologie,
11:46qui s'occupent de ceux qui vont moins bien
11:48et qui n'ont qu'une envie,
11:49c'est de créer et de développer aussi
11:52ce sens de la liberté et de l'esprit critique
11:55et qui ont envie de s'insérer et de construire.
11:58Il y a beaucoup d'enfants.
12:00Effectivement, ce que vous sentez,
12:01ce que nous nous sentons, cette société délétère,
12:03vous devez aussi la percevoir dans les quartiers.
12:06Comment recréer du Simon, vous qui êtes sur le terrain
12:09et que vous voyez, vous êtes ministre, mais vous êtes sur le terrain.
12:12Comment recréer ce Simon en France ?
12:14D'abord, il faut que l'État soit présent.
12:16Donc ce que je fais, c'est que moi, j'incarne ça,
12:18je suis présente, je vais, je reste,
12:20je parle longtemps, j'étais dans les Ardennes,
12:23j'étais en Rhône-Alpes, j'étais dans le Nord.
12:26Être présent, être là,
12:28vérifier que les services publics fonctionnent.
12:30Ce n'est pas toujours facile,
12:32mais ça veut dire que c'est des maisons France Service
12:34où vous avez du service public partout.
12:35C'est s'assurer que, au plan de la santé,
12:37il va falloir lutter encore plus contre les déserts médicaux.
12:40Et c'est surtout, et c'est l'angle,
12:42c'est vraiment l'axe important de mon action,
12:44c'est s'occuper des enfants et des jeunes,
12:46notamment sur le plan de la santé mentale.
12:47Vous avez beaucoup d'enfants de familles monoparentales
12:50avec des mères qui travaillent la nuit,
12:53qui ont du mal, et on les comprend,
12:55à s'occuper de leurs enfants.
12:57Et c'est là que le collectif entre en compte,
12:59on doit les aider, ça veut dire
13:01les accueillir plus longtemps à l'école,
13:03ça veut dire leur permettre d'avoir accès à des loisirs,
13:06à du sport, et à les aider aussi
13:08s'ils ont un problème de santé,
13:10pour qu'ils puissent s'épanouir davantage.
13:12Un enfant dont on ne s'occupe pas,
13:14c'est un enfant qui a, hélas,
13:16beaucoup de risques de mal tourner.
13:18Un enfant dont on s'occupe, dont un adulte,
13:20un prof, un éducateur s'occupe,
13:23c'est un enfant qui grandit bien.
13:25Et c'est ça que je voulais vous dire.
13:27La prévention, ça fonctionne.
13:29C'est bien plus efficace
13:31de prévenir le mal
13:33que d'avoir à le sanctionner.
13:36Évidemment, vous accompagnez les enfants,
13:38c'est une très belle, en tout cas,
13:40très très belle initiative.
13:42Vous avez signé cette tribune dans Le Monde,
13:44je ne sais pas si vous l'avez signalée,
13:46c'est pour ça aussi qu'on voulait vous entendre
13:48avec d'autres membres du gouvernement,
13:50à l'initiative du collectif Nous Vivrons
13:52pour que l'antisionisme, ah oui,
13:54il y a ça aussi, ne serve pas de prétexte
13:56à l'antisémitisme, c'est-à-dire qu'on ne dit plus juif,
13:58on dit sioniste, c'est-à-dire qu'en assimilant
14:00ces deux termes, on se permet
14:02de sortir des horreurs.
14:04Ça fait partie des ambiguïtés
14:06qui permettent de cacher
14:08la réalité de mots qui sont des mots
14:10de haine antisémite, et donc
14:12je rappelle que la République
14:14française a cette force
14:16de savoir lutter contre le racisme
14:18et contre l'antisémitisme. On ne peut pas
14:20manifester contre l'un
14:22sans manifester aussi contre l'autre.
14:24Il n'y a pas à les opposer,
14:26les deux sont les mêmes, ce sont les deux jambes
14:28de la République et de la démocratie
14:30française, et moi, je m'engage
14:32à les préserver toutes les deux
14:34et je renouvelle mon appel
14:36de la gauche à condamner
14:38fermement ces discours de haine
14:40antisémite, de haine anti-Etat,
14:42de haine anti-République qui ont été prononcés aujourd'hui.
14:44Bon, cet appel a été lancé
14:46et on espère, moi je veux bien
14:48qu'on ait quelqu'un
14:50du PS qui s'exprime, je ne sais pas si Olivier Faure
14:52pourrait peut-être s'exprimer, enfin il l'a fait de loin
14:54il était en congrès à Toulouse, mais il n'a pas
14:56définé la manifestation, alors qu'il a appelé
14:58à manifester, on ne comprend rien.
15:00Voilà, on ne comprend rien, il condamnait les filles,
15:02il appelle à manifester, puis finalement il n'y va pas,
15:04enfin, je crois que tout ça jette
15:06effectivement, vous avez raison de le dire,
15:08Juliette Méadel, une espèce de
15:10de...
15:12on ne sait pas, on est noyé,
15:14le PS est un peu noyé, il faudrait peut-être qu'il se retrouve.
15:16On ne peut pas être ambigu sur ces valeurs-là.
15:18Vous voyez, les attentats du 7 octobre
15:20nous ont montré que la société
15:22française pouvait se fracturer,
15:24la France Insoumise
15:26a joué de l'ambivalence avec
15:28la condamnation des attentats
15:30qui ont été commis par le Hamas.
15:32On peut, dans une même phrase, condamner
15:34les attentats du Hamas
15:36et condamner les
15:38actes extrêmes de Netanyahou,
15:40qui appartient à une
15:42extrême droite dangereuse. On peut dire
15:44ça dans la même phrase.
15:46Et continuer en France
15:48à lutter contre
15:50ces dérives antisémites,
15:52sincèrement, l'affiche
15:54de Cyril Hanouna, j'aurais jamais
15:56imaginé un jour
15:58qu'elle puisse vivre dans un pays où ce
16:00type d'affiche était diffusée
16:02et pouvait passer
16:04inaperçue. Heureusement, elle n'est pas passée
16:06inaperçue, mais
16:08ça montre que nous
16:10vivons sur des bases fragiles
16:12et que la République
16:14doit être protégée.
16:16Merci infiniment, Juliette Méaden, ministre
16:18de la Ville, d'être venue dans
16:20ce studio, le studio d'Europe 1, ce soir.
16:22Il est 20h29.

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