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00:00Le VRAC est fier de vous présenter cet épisode de La Vitrine.
00:04♪ ♪ ♪
00:23Bon après-midi à la maison. Bienvenue sur le plateau de La Vitrine.
00:26Très heureux de vous retrouver pour terminer la semaine
00:29et cette émission d'aujourd'hui sera consacrée au 7e art
00:32puisque c'est le 21 mars, soit aujourd'hui officiellement,
00:35que sort en salle un peu partout au Québec
00:38le plus récent long-métrage de la cinéaste ballorentine Renée Beaulieu
00:42avec Habiter la maison.
00:43Elle nous amène à la rencontre de famille et de ses histoires
00:46et on en discute avec la principale intéressée.
00:48Donc bonjour Renée.
00:49Allô, allô.
00:50Très content de te recevoir Renée.
00:52D'abord, merci de nous accorder un petit peu de temps
00:54dans cette journée de fou.
00:55Je sais que tu as beaucoup de promotions à faire
00:57en vue de la sortie de ce film qui prend l'affiche
00:59aujourd'hui dans 45 salles.
01:00D'abord Renée, parle-nous un peu de la genèse du projet
01:04Habiter la maison.
01:05Où t'es venue l'inspiration pour créer ce long-métrage?
01:09Bien en fait, je pensais, au moment de l'écrire,
01:12je pensais pas que j'étais tant collée sur ma propre réalité.
01:16C'est pas mon histoire, pas du tout, mais quand même.
01:18Je venais de vendre la maison familiale.
01:21Ma dernière fille venait de partir.
01:24J'ai trois enfants, comme dans le film.
01:26Un garçon, une fille, un garçon, une fille.
01:28Alors, on avait vendu la maison familiale.
01:30On faisait construire une maison dans les Laurentides.
01:33Et puis, j'ai écrit ce scénario-là.
01:35J'étais quand même pas mal habitée.
01:38Alors, c'était pas très intellectuel.
01:40Il y avait plein de choses qui montaient.
01:42Puis c'était forcément le départ des enfants.
01:45J'étais en train de construire en fait un chalet.
01:48On faisait construire un chalet dans lequel les enfants
01:51ne partiraient plus jamais parce que c'était un chalet.
01:53Puis le chalet, c'est pour toujours en fait.
01:55Effectivement.
01:56Et que raconte principalement l'histoire,
01:58ou devrais-je dire plutôt les histoires
02:00qui gravitent autour de ce scénario?
02:02Parce qu'on peut dire que c'est un film choral
02:04où plusieurs personnages s'entremêlent.
02:06Plusieurs histoires aussi sont appelées
02:08à se tisser l'une à l'autre.
02:09Donc, qu'est-ce que ça raconte concrètement,
02:11sans trop dévoiler de punch évidemment,
02:13pour ceux et celles qui vont aller le voir au cinéma?
02:15Oui, ça se voulait un film choral.
02:18Mais bon, tout tourne pas mal autour du père.
02:21C'est une famille sur cinq moments importants,
02:24sur environ une dizaine d'années,
02:25même si ça, c'est pas précisé comme tel.
02:27Ce sont les parents, la grand-mère paternelle,
02:31les trois enfants, au moment où est-ce que
02:33tout le monde est dans un moment charnière de sa vie
02:36ou différents moments charnières de leur vie.
02:38Mais ça commence avec le départ des trois enfants
02:43qui sont devenus jeunes adultes
02:45qui partent pour faire leur propre vie.
02:49Et puis ça entraîne différents problèmes évidemment.
02:51Ces départs-là rebondissent sur les parents.
02:53Et puis il y a aussi quelque part là-dedans
02:55toute l'implacabilité de la vie.
02:57C'est vraiment un film très posé sur la vie
03:00au sens assez réaliste de la vie.
03:04Alors, c'est ça, l'implacabilité de la vie
03:07se mêle de tout ça au travers de chacun
03:10qui essaie de concrétiser ses rêves,
03:13peu importe que ce soit la grand-mère,
03:15que ce soit les jeunes, que ce soit les parents.
03:17Je sens une belle quête identitaire dans ce film-là
03:19parce que j'ai eu la chance de le voir en primeur,
03:21donc avant même la sortie en salle.
03:23Et j'ai beaucoup aimé le caractère
03:25que chacun des personnages porte en lui.
03:27Chacun a son histoire, chacun a survécu,
03:29chacun a ses quêtes.
03:31D'où te puisait l'inspiration justement
03:33pour bâtir une distribution aussi forte
03:35ou plutôt des personnages aussi forts, aussi incarnés?
03:38Parce que, comme je le disais, chacun a sa propre histoire
03:40en parallèle dans ce film-là.
03:45C'est toujours un peu difficile de savoir.
03:48Je les sentais, je les sentais bien.
03:50C'est un scénario que je vivais vraiment très, très...
03:54qui m'habitait beaucoup, pour faire un jeu de mots,
03:56avec l'habité de la maison.
03:58Et puis les personnages...
04:00Évidemment, l'inspiration est d'un peu tout le monde.
04:02C'est pas mes trois enfants, mais en partie, c'est eux.
04:04En partie, c'est moi aussi,
04:06même quand c'est les enfants ou que c'est les parents.
04:09Le père comme tel est un mélange un peu de mon père,
04:13d'un certain beau-frère.
04:16Très peu de mon conjoint, mais...
04:18Ça doit le rassurer.
04:20Pardon?
04:21Ça doit le rassurer, ton conjoint.
04:23Oui, ça...
04:24Oui, vraiment, c'est pas du tout le portrait de mon conjoint.
04:28Mais...
04:29Un peu de mes parents, un peu de ma mère,
04:32un peu de mon père, mon frère, tout ça.
04:35Mais tout ça est transformé, évidemment,
04:38sublimé de façon symbolique.
04:40Mais cette inspiration-là était des gens quand même
04:43que j'ai...
04:44que je connais ou que j'ai côtoyés ou que...
04:47Voilà.
04:48Et ses protagonistes sont portés par une distribution 5 étoiles.
04:51On n'a qu'à penser à François Papineau,
04:53qui incarne Simon, le patriarcal de cette famille.
04:56Il y a aussi Rose-Marie Perreault.
04:58Il y a Antoine Desrochers.
05:00Il y a France Castel qui joue la mère de Simon.
05:03De travailler avec des acteurs d'aussi grand talent,
05:05je présume que pour toi, c'est encore un privilège, d'ailleurs,
05:08de pouvoir avoir une distribution aussi forte
05:10pour porter à l'écran tes histoires-là.
05:13Oui, oui, c'est un grand privilège.
05:16Je les ai passés...
05:18Bien, pas tous, mais en audition.
05:20C'est-à-dire que j'avais un contact avec eux.
05:22Évidemment, on passe des auditions,
05:24pas pour savoir ce qu'ils sont capables,
05:26parce que c'était tous de grands acteurs,
05:28mais pour savoir comment la connexion passe,
05:30comment ils vivent, ils ressentent le scénario,
05:33comment ils vivent, les personnages comme tel.
05:36Alors, moi, je suis vraiment...
05:38J'aime beaucoup, beaucoup travailler avec les acteurs.
05:41Puis ils me l'ont bien rendu,
05:43parce que c'était vraiment une super belle ambiance.
05:45Ils étaient généreux, ils sentaient les personnages,
05:48ils les vivaient bien,
05:50et puis ils sont vraiment très, très bons, très incarnés.
05:55Puis on sent aussi, on sent bien qu'ils forment une famille,
05:59même si, comme disait en entrevue beaucoup de fois François Papineau,
06:02c'est comme il faut que tu deviennes une famille,
06:04même si tu as 21 jours de tournage.
06:07Il faut que ça soit...
06:09Et ça passe bien, je crois.
06:11Ça passe très bien.
06:12On sent la vérité dans chacun des personnages.
06:14Comme je le disais, c'est des interprétations très incarnées,
06:16comme toi-même, tu l'as mentionné il y a quelques secondes.
06:18Alors, c'est un film à voir.
06:20Et au retour de la pause, parce qu'on doit s'arrêter deux minutes,
06:22René, on va parler de la réaction du public,
06:24parce que le film a été présenté en avant-première.
06:26Et tu seras aussi à Rivière-du-Loup demain
06:29pour le présenter, ce long métrage de fiction,
06:32ton quatrième, à titre de scénariste, dialoguiste et réalisatrice.
06:36Donc, on va en parler dans deux minutes.
06:37Je t'invite à rester confortablement installée.
06:39Tout comme vous à la maison, on vous invite à rester à l'écoute,
06:41puisque notre entretien avec la cinéaste René Beaulieu
06:44se poursuit tout de suite après ces quelques messages publicitaires.
07:00Je laisse votre père.
07:05Quoi? Faillite comment? Faillite pour qui, là?
07:07Tu vas gérer tes affaires, Antoine, OK?
07:08C'est vrai, j'avais oublié que tu ne veux plus nous voir.
07:10On ne nous entend plus.
07:11Ce que vous venez de voir est un petit avant-goût
07:14du long métrage de fiction de la cinéaste,
07:16balleur en scène René Beaulieu,
07:18Habitez la maison, qui prend l'affiche aujourd'hui
07:20dans 45 salles de cinéma.
07:22Alors, rassurement que vous aurez la chance
07:24de vous laisser porter par cette famille et ses histoires.
07:26Et on en discute aujourd'hui avec la réalisatrice.
07:28Alors, René, avant la pause, on a parlé évidemment,
07:30bon, de la jeunesse de ce projet-là,
07:32de ce que raconte le scénario également.
07:35C'est un film qui a été présenté en avant-première
07:37dans les derniers jours.
07:38Et là, je pense que tu es vraiment sur un nuage,
07:40tout comme les membres de l'équipe,
07:42puisque la réaction du public a été très favorable
07:44à la présentation de ce film-là.
07:46Quels ont été d'ailleurs les principaux commentaires
07:48que tu as reçus des gens de l'industrie,
07:50mais du public aussi, qui ont eu la chance de le voir en primeur?
07:53Je dirais que les gens se reconnaissent.
07:55C'est vraiment un film qui fait écho
07:58à la famille québécoise.
08:00Alors, les gens disent, j'ai entendu ça,
08:04c'est l'histoire, c'est mon histoire,
08:06c'est l'histoire de ma grand-mère.
08:09Je me rappelle quand je suis partie.
08:11Mes enfants partent.
08:13Les gens sont touchés, les gens sont émus.
08:16À la fin, on fait un Q&A,
08:19puis il y a des gens qui ont de la difficulté à parler,
08:21vraiment, l'émotion est quand même assez présente.
08:25Puis les gens rient aussi, surtout au début du film.
08:27Alors ça, ça m'a fait bien plaisir aussi
08:30pour y avoir assisté dans la salle.
08:32Que les gens...
08:34Moi, ça a été écrit plus comme pour sourire un peu,
08:37mais vraiment, les gens rient.
08:39Alors ça, c'est vraiment...
08:42Puis chacun a son personnage préféré.
08:44Des fois, c'est France Castel, des fois, c'est Simon,
08:46des fois, c'est les enfants,
08:48comme tantôt, tu parlais de Rosemary,
08:50le perrot qui fait Andrea.
08:52Alors chacun a souvent son personnage,
08:55mais ça évoque vraiment la famille.
08:58Et puis cette maison-là aussi,
09:00qui fait écho au nid, en fait,
09:05à ce qui nous habite et ce qui nous construit
09:07et qui nous déconstruit un peu.
09:09La réception est vraiment...
09:11Je ne pouvais pas demander mieux.
09:13Bien, tant mieux, et de toute façon, je voulais le souligner,
09:15c'est un film aussi qui aborde différentes thématiques.
09:18Oui, il y a la famille qui est au cœur de ces histoires
09:20qui s'entremêlent, comme je l'ai souligné,
09:22puisque c'est un film choral,
09:23mais il y a aussi différentes thématiques
09:25telles que les générations,
09:27les conflits entre les perceptions
09:29que peuvent avoir les adultes versus la jeunesse.
09:31On sent que la vie est en mouvance, tout change.
09:33Mais c'est aussi un film qui nous rappelle
09:35que c'est inutile de tenter de prévenir
09:37ce que l'on peut prévoir, en fait,
09:39parce que la vie, tout comme la famille,
09:41est insaisissable et est portée à changer.
09:43Donc peu importe les plans que l'on fait,
09:45souvent, la vie nous joue des tours
09:46et les transforme carrément.
09:48Oui, tout à fait. Effectivement, c'est bien dit.
09:51Il y a un paquet de choses qu'on peut contrôler
09:53dans notre vie, qu'on peut prendre, qu'on peut rêver.
09:55Il faut avoir des rêves, mais il y a quand même
09:57une partie dont la vie se charge un peu de nous aussi.
10:00C'est notre façon à nous de réagir par rapport à ça.
10:04De ce côté-là, je pense que la résilience est importante.
10:07Ce qu'on voit avec la transformation de Simon,
10:10mettons, c'est lui qui...
10:13Il y a beaucoup de vent contraire dans son parcours.
10:17C'est un homme qui aime contrôler.
10:19C'est un homme qui aime avoir un certain contrôle,
10:21mais la vie lui apprend qu'à part toi-même,
10:24il n'y a pas grand-chose que tu peux contrôler dans la vie.
10:26Oui, tout à fait.
10:28C'est une belle transformation.
10:29C'est vraiment un beau personnage.
10:31François, en patriarche, il est absolument magnifique,
10:35d'une crédibilité et d'une nuance.
10:40Le mot « nuance » est important
10:42parce que le jeu des acteurs est tout en nuances.
10:44Ce n'est pas surjoué.
10:45On sent l'émotion et tu laisses aussi beaucoup de place
10:47au silence, au non-dit.
10:48Et ça, je trouve ça intéressant
10:49parce que ça permet aux spectateurs de réfléchir,
10:51aux cinéphiles de réfléchir et de se laisser porter aussi
10:54par l'émotion qui les habite lorsqu'ils assistent
10:56à de telles scènes.
10:58Oui, mais les silences et les nuances,
11:00tantôt tu demandais comment que les gens...
11:02Silence et nuances est revenu presque systématiquement
11:05à chaque fois aussi.
11:07Tout en non-dit, tout en nuances.
11:09Il n'y a personne qui est...
11:11qui se dégage de tout ça, finalement,
11:13quand même une certaine...
11:15Bien, pas une certaine, une lumière.
11:17Je voulais que ce soit un film...
11:18Oui, oui, c'est un film qui est très lumineux,
11:20chargé en émotions, mais très lumineux quand même
11:22et qui va sûrement faire du bien à tous ceux et celles
11:24qui iront le voir.
11:25Donc, ça sort en salles aujourd'hui.
11:27On est vendredi, 21 mars.
11:28Date à retenir dans 45 salles.
11:30Évidemment, on évite les gens à faire vite
11:32parce qu'on sait que, contrairement
11:33aux gros blockbusters américains,
11:35le cinéma québécois, souvent, est présenté
11:37sur une moins longue période dans nos cinémas.
11:39Donc, pour ceux et celles qui ont la chance de le voir,
11:41bien, allez-y parce que vraiment, ça vaut la peine.
11:43Et justement, René, en terminant, mot de la fin,
11:45qu'est-ce qu'on souhaite à ce quatrième effort
11:48cinématographique que tu nous offres aujourd'hui?
11:50Bien, en fait, que ça rejoigne les gens,
11:54que les gens se sentent interpellés puis touchés.
11:58Puis moi, en fait, je fais du cinéma pour partager
12:01des impressions, des émotions, une certaine vision de la vie.
12:06Alors, quand les gens vont voir le film,
12:08s'ils se retrouvent là-dedans, s'ils partagent ça,
12:10moi, j'attends rien d'autre.
12:12C'est vraiment une idée de partager,
12:16de connexion à travers une oeuvre cinématographique.
12:19Mais en espérant que ton souhait se concrétise,
12:21tu le mérites grandement, tout comme l'équipe
12:23qui a travaillé très fort pour ce film-là.
12:25En 21 jours, vous avez fait un chef-d'oeuvre
12:27qu'on invite les gens à voir en grand nombre dès aujourd'hui.
12:29Merci, René, d'avoir été avec nous,
12:31puis bon succès pour la suite.
12:33Merci infiniment, Michel. Au plaisir.
12:35Toujours un plaisir. À bientôt. Bye-bye.
12:37Alors voilà, c'est ce qui complète cet épisode de La Vitrine.
12:39On se retrouvera lundi après-midi.
12:41Sur les images de la bande-annonce du film
12:43Habitez la maison, qui prend l'affiche aujourd'hui.
12:45Bonne fin de semaine.