Samedi s'élancera dans les rues de Pavie la 116e édition de Milan-San Remo. Une course connue pour ses vainqueurs surprises et son indécision jusque dans les derniers mètres. Pour autant, les purs grimpeurs ont du mal à s'y imposer. Pourquoi ? Valentin Gouriou, journaliste à L'Équipe, apporte des éléments de réponse.
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00:00Un pur grimpeur peut-il remporter 1.000 ans sans rémo ?
00:05On peut se poser la question, tant la course réussit au sprinter et au puncher depuis 25 ans.
00:11Ce samedi, ils seront plusieurs à tenter leur chance dans cette primavera 2025,
00:15dont l'inévitable Tadej Pogacar est encore difficile de le placer comme un pur grimpeur,
00:21tant c'est un coureur total.
00:23Dans cette catégorie des purs grimpeurs, on pense notamment à Nelson Paules et Maxime Van Gils,
00:28qui seront leaders de leur équipe samedi, mais leur chance de victoire reste très mince.
00:33D'autres très bons grimpeurs du peloton vont s'aligner pour le premier monument de la saison,
00:37mais devraient se contenter d'un simple rôle d'équipier.
00:40On pense notamment au vétéran britannique Geraint Thomas, au frère Johan Essen,
00:44au français Warren Barguil, mais aussi à Giulio Ciccone, maillot à poids du Tour de France 2023.
00:50Accompagné dans son équipe par Mads Pettersen et Jonathan Milan,
00:53on voit mal comment l'Italien pourra jouer les premiers rôles cette année.
00:56Cette composition de Lidl Trek est d'ailleurs symptomatique de l'évolution de la course.
01:00Maintenant, dans le peloton, c'est tout pour les punchers et les sprinters dans la primavera.
01:05Et pour preuve, depuis l'an 2000, un seul véritable grimpeur a réussi à s'imposer dans les ruts en rémo,
01:11c'était Vincenzo Nibali en 2018, après une attaque tranchante dans le Poggio.
01:16Et pour retrouver une victoire construite sur les pentes de la Cipressa,
01:19deuxième grosse difficulté de la journée, il faut remonter à 2003,
01:23avec la victoire du puncher et double champion du monde Paolo Bettini.
01:27Bref, Milan sans rémo et les grimpeurs sur les 25 dernières années, c'est quasi chou blanc.
01:32Alors pourquoi ça ?
01:33Premier élément de réponse, les difficultés présentes sur le parcours
01:37ne sont ni assez longues ni assez difficiles pour larguer les sprinters et les punchers du peloton.
01:43Le Passo del Turquino, première ascension de la journée,
01:45est placé bien trop loin de l'arrivée, à 150 km exactement,
01:49pour imaginer un grimpeur attaqué à ce moment-là.
01:52D'autant que la pente moyenne ne dépasse pas les 6%.
01:55La Cipressa elle, deuxième grosse difficulté de la journée,
01:58est placée à 27 km de l'arrivée, semble bien plus propice à une attaque.
02:02D'autant que les coureurs auront enchaîné juste avant l'ascension du Capo Mele,
02:07du Capo Cervo et du Capo Berta.
02:09Des montées courtes mais qui peuvent entamer déjà les organismes après 230 km de course.
02:14Seul défaut de cette Cipressa pour les grimpeurs, les pourcentages sont peu élevés,
02:18seulement 4,1% de moyenne.
02:20Enfin, dernière difficulté, la mythique ascension du Poggio.
02:24Longue de 3,7 km avec une pente moyenne de 3,7%,
02:28c'est la dernière chance pour les grimpeurs de prendre la poudre d'Escampette.
02:32Mais encore une fois, les faibles pourcentages ne seront pas à leur avantage.
02:36Ce qui m'amène à mon deuxième élément de réponse,
02:38les punchers et les sprinters sont trop forts sur ces pentes à faible pourcentage
02:43pour qu'un pur grimpeur puisse se faire la malle.
02:46Et Pogacar lui-même peut en attester.
02:48Le Slovene va participer samedi pour la cinquième fois à Milan Sanremo
02:52et n'a toujours pas trouvé la solution pour remporter la course.
02:55Après avoir tout essayé sur les pentes du Poggio lors de ses trois dernières participations,
02:59Tadej Pogacar va-t-il tenter d'attaquer plus tôt ?
03:03Dès les pentes de la Cipressa par exemple ?
03:05Une chose est sûre, il semble être le seul grimpeur en capacité de remporter la Primavera,
03:10justement parce que ce n'est pas qu'un grimpeur.