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Avec la guerre dans l’est de l’Europe, la montée féroce du fascisme mondial, l’Allemagne qui se réarme, nos années vingt ressemblent de plus en plus à celles du siècle passé. Au milieu de cette mare angoissante, le débat politique français est le produit de son époque : discours néo-coloniaux sur l’Algérie, union des forces conservatrices contre le front populaire. Bref, l’optimisme n’est pas toujours de rigueur.
Aujourd’hui, nous allons revenir sur plusieurs épisodes qui ont émaillé la vie politique française ces dernières semaines. Certains furent pesants et d’autres plus légers.
On reviendra par exemple sur Raphaël Glucksmann, qui a cru malin d’interpeller les États-Unis du haut de ses talonnettes, montrant à la fois son sens désarticulé de la stratégie, autant que sa soif de lumière. D’autres petits événements de l’actualité parlementaire ont pu passer inaperçus et on les évoquera dans “sous les radars”. Enfin, nous reviendrons sur la commission transpartisane sur les VSS dans le monde du cinéma qui a poursuivi ses auditions, en faisant de la vraie politique au service de tous. Mais pour commencer, on va revenir sur François Bayrou qui a annoncé refuser le retour de l’âge de la retraite à 62 ans. En se reniant, il pousse encore un peu plus, notre système politique vers la crise de régime, ouverte en juin dernier avec la… dissolution.

Auteurs : Camille Chastrusse, Victor Ulysse Sultra, doctorant en droit public
Réalisation et montage : Camille Chastrusse
Son : Baptiste Veilhan
Graphisme : Margaux Simon
Production : Hicham Tragha
Directeur du développement des collaborations extérieures : Mathias Enthoven
Co-directrice de la rédaction : Soumaya Benaïssa
Directeur de la publication : Denis Robert

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue dans Dissolution.
00:02Avec la guerre dans l'Est de l'Europe, la montée féroce du fascisme mondial,
00:05l'Allemagne qui se réarme, nos années 20 ressemblent de plus en plus à celles du siècle passé.
00:09Au milieu de cette mare angoissante, le débat politique français est le produit de son époque.
00:14Discours néocoloniaux sur l'Algérie, union des forces conservatrices contre le Front populaire,
00:18bref, l'optimisme n'est pas toujours de rigueur.
00:21Aujourd'hui, nous allons revenir sur plusieurs épisodes
00:23qui ont émaillé la vie politique française ces dernières semaines.
00:26Certains furent pesants et d'autres plus légers.
00:28On reviendra par exemple sur Raphaël Glucksmann qui a cru malin d'interpeller les Etats-Unis
00:33du haut de ses talonnettes, montrant à la fois son sens désarticulé de la stratégie,
00:36autant que sa soif de lumière.
00:38D'autres petits événements de l'actualité parlementaire ont pu passer inaperçus,
00:41et on les évoquera dans Sous les radars.
00:43Enfin, nous reviendrons sur la commission transpartisane sur les VSS dans le monde du cinéma,
00:47qui a poursuivi ses auditions en faisant de la vraie politique au service de tous.
00:51Mais pour commencer, on va revenir sur François Bayrou,
00:54qui a annoncé refuser le retour de l'âge de la retraite à 62 ans.
00:57En se reniant, il pousse encore un peu plus notre système politique vers la crise de régime,
01:02ouverte en juin dernier avec la…
01:04dissolution.
01:04Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
01:25François Bayrou a dévoilé sa main,
01:26et a fait demi-tour sur le « sans totem, sans tabou » qu'il avait promis.
01:30Il a montré encore une fois que les macronistes ne mentent pas, ils parlent.
01:34Cette reconfiguration tactique donne, encore une fois,
01:37la possibilité au RN de se faire opportuniste,
01:39et à la gauche de s'afficher défaite.
01:41Sur le plateau de France Info,
01:43François Bayrou a annoncé ne pas soutenir un retour à 62 ans.
01:46– Ils veulent surtout qu'on revienne aux 62 ans,
01:48ça va être possible, ça, ou pas, dans le contexte dans lequel on est ?
01:50– Non, la conférence…
01:54Je ne crois pas que la question paramétrique, comme on dit,
01:58c'est-à-dire la question de dire voilà l'âge pour tout le monde,
02:03je ne crois pas que ce soit la seule piste.
02:04À la suite de ces annonces, le conclave sur les retraites
02:07qu'il avait promis a tourné à la débandade.
02:09– Alors, serez-vous demain à la réunion du conclave sur les retraites ?
02:13– La CGT a décidé ce soir de quitter ses concertations
02:17et d'appeler les salariés à se mobiliser.
02:20Le Premier ministre et le patronat ont malheureusement
02:23définitivement enterré ce conclave, et c'est très grave,
02:27parce que le Premier ministre s'était engagé
02:30à ce que ces discussions soient sans totem ni tabou,
02:33et il nous a dit ce week-end qu'il y avait un tabou, les 62 ans.
02:37Or, les 62 ans, c'est la question centrale.
02:39– Le Premier ministre a été pris à partie par la gauche,
02:41qui lui reproche ainsi de faire demi-tour sur ses promesses.
02:44– Chers collègues, ma question s'adresse à monsieur le Premier ministre.
02:47Avec un certain sens de la formule, monsieur Bayrou,
02:51vous avez mis en place un conclave des retraites,
02:54une méthode, selon vos mots, originale et de rupture.
02:59L'originalité et la rupture auraient pu se traduire,
03:02on l'espérait, par des discussions à huis clos, autonomes,
03:05libres et sans contraintes extérieures pour les partenaires sociaux.
03:10Or, dès que les discussions ont commencé,
03:12le gouvernement a siégé le conclave en déclarant haut et fort
03:16que le pays était en économie de guerre,
03:18et bien que le Président ait affirmé qu'aucun impôt supplémentaire
03:21ne financerait cette économie.
03:23Vous êtes en pressé de plaider, pour le pire d'entre eux,
03:26l'impôt sur la vie des travailleurs et des retraités.
03:29Face à ces accusations, les macronistes ne se sont pas démontés.
03:32Donc François Bayrou a quand même menti sur cette question-là ?
03:35Pour Bayrou, tout ça n'est pas très important.
03:37En tant que Premier ministre, quand il parle,
03:39il raconte des trucs, mais il ne faut pas non plus trop l'écouter,
03:42il parle qu'en simple citoyen.
03:43J'ai considéré, est-ce que c'était possible
03:48de supprimer la réforme et de revenir aux 62 ans ?
03:52Je prétends que ce n'est pas possible.
03:54Le rapport, je dis comme citoyen, comme observateur,
03:58que ce n'est pas possible.
03:59Mais la gauche n'a pas lâché l'affaire.
04:00En Macronie, le respect de la parole donnée n'existe pas.
04:05Le pire de la politique est ce grand foutage de gueule,
04:09cette gouvernance par le mensonge, au plus haut sommet de l'État,
04:13qui déshonore la République, bafoue la démocratie
04:17et méprise les élus du peuple.
04:1915 000 personnes de plus seront mortes avant d'arriver à la retraite,
04:23mais cela n'est pas votre problème.
04:25Votre mission est de protéger les plus fortunés.
04:28Ce conclave n'était qu'une arnaque, ma question est simple.
04:32Allez-vous enfin proposer au vote, dans cet hémicycle,
04:36la brogation de la réforme des retraites ?
04:38Alors les macronistes se sont énervés.
04:40On n'a d'abord aucune leçon à recevoir de personne
04:43en matière de démocratie sociale et de dialogue social.
04:47Ils ne doutent de rien, c'est quand même incroyable.
04:50Ils disaient quoi Bayrou le 14 janvier dernier ?
04:52Nous pouvons, j'en ai la conviction,
04:55rechercher une voie de réforme nouvelle
04:58sans aucun totem et sans aucun tabou,
05:01pas même l'âge de la retraite.
05:03Ces pistes méritent toutes d'être explorées.
05:07Toutes les questions doivent pouvoir être posées.
05:11Chacun des partenaires sociaux aura le droit
05:14de faire inscrire à l'ordre du jour de ces discussions et négociations
05:18les questions qui le préoccupent.
05:19Rien n'est fermé.
05:21Rien n'est fermé, il n'y a pas de totem, il n'y a pas de tabou,
05:23mais le problème principal des partenaires sociaux,
05:25à savoir les deux ans de vie volées, ça c'est hors discussion.
05:27Bayrou avait appelé son comité Théodule conclave,
05:30comme quand on referme les portes autour des cardinaux
05:32pour qu'ils choisissent un pape sans être influencés.
05:34Les règles du jeu étaient claires.
05:36On ne change pas les règles du jeu,
05:38il faut simplement laisser aujourd'hui les partenaires sociaux
05:42travailler sereinement sur un ordre du jour qu'ils ont défini
05:46et qu'ils continuent à suivre, ça va de l'âge à la pénibilité,
05:50aux femmes en passant par les carrières hachées,
05:52la gouvernance et également l'épargne retraite.
05:55Il faudrait donc laisser les partenaires sociaux travailler maintenant,
05:58mais uniquement s'ils font ce que le Premier ministre, citoyen,
06:00dit qu'il faut faire.
06:02Sinon, il y a toujours l'issue de secours, tout faire rater.
06:05Ça aussi, il l'avait dit en janvier.
06:06Je souhaite que cet accord soit trouvé,
06:09mais si les partenaires ne s'accordaient pas,
06:12c'est la réforme actuelle qui continuerait à s'appliquer.
06:17Et ça a l'air de se diriger vers ça.
06:19Au fond, ils sont ouverts au dialogue,
06:21mais seulement si c'est avec un perroquet.
06:23Et il n'y a pas que ça.
06:24Vous vous souvenez, en janvier,
06:25Bayrou nous avait promis, en catastrophe,
06:27un déficit des retraites de plus de 50 milliards.
06:30Or, les employeurs et les salariés privés et publics,
06:35sur ces 380 milliards, versent à peu près 325 milliards par an.
06:41380 milliards moins 325 milliards reste 55 milliards.
06:48Pour objectiver cela, il avait saisi la Cour des comptes
06:51pour produire des chiffres indiscutables.
06:53Et quels sont ces chiffres, les 55 milliards de Bayrou ?
06:56L'initiative que nous avons lancée, elle est inédite.
07:00Elle est complexe et elle est inédite.
07:02Elle passe d'abord par le pari de l'expertise de la Cour des comptes,
07:05qui a donné un rapport incontestable,
07:08qui n'a pas été discuté par les partenaires sociaux
07:11et qui montre déjà la gravité, effectivement,
07:14de la situation avec un déficit de près de 7 milliards d'euros,
07:17d'ores et déjà, aujourd'hui.
07:20Entre 7 et 55 milliards, il y a quand même une grosse différence.
07:24Il mentait sur le processus, il mentait sur les chiffres,
07:27il mentait sur leur bonne volonté.
07:28Aujourd'hui, c'est l'Ukraine qui sert de paravent au gouvernement
07:31pour refuser les 62 ans.
07:32Hier, c'était le budget.
07:33Aujourd'hui, on lève des milliards pour se réarmer.
07:35Hier, on assassinait des budgets pour économiser.
07:38Bref, la politique générale de Bayrou, c'est mentir pour gagner du temps.
07:41Et alors, d'une certaine façon, ce que disait Karl-Oliv est vrai.
07:44Parce que quand on ment tellement que sa parole n'a plus de valeur,
07:47alors on ne ment plus, on parle.
07:49Les conséquences politiques et institutionnelles sont désastreuses.
07:52Je sais que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent,
07:54mais là, vous abîmez encore davantage une parole institutionnelle agonisante,
08:00vous écrasez la volonté des Français, vous piétinez les syndicats,
08:04vous méprisez la vie de l'Assemblée nationale
08:06qui aurait dû être saisie depuis fort longtemps.
08:09Et en parlant de menteurs, en bonne opportuniste,
08:12l'ERN est sortie du bois en sentant l'odeur de la charogne.
08:15Je vais vous poser la question directement,
08:16est-ce que votre groupe à l'Assemblée nationale
08:18va donc se mettre avec la gauche pour faire barrage au gouvernement ?
08:22En tout cas, c'est une éventualité que nous étudierons,
08:24parce que le Premier ministre, je crois...
08:25Ah, vous allez étudier ? Non mais c'est incroyable.
08:27On va repartir quand même, on va repartir.
08:28Écoutez, le Premier ministre a essayé de blouser tout le monde.
08:31L'ERN réfléchit donc à voter la censure avec la gauche.
08:34La situation est tellement ubuesque que même l'extrême droite
08:36la plus néolibérale et identitaire se sent flouée par Bayrou.
08:39C'est vrai qu'on a le sentiment que ça te fait un petit peu,
08:42quelle que soit l'avis que l'on puisse porter sur l'âge de départ à la retraite,
08:45ça te fait un peu rouler dans la farine par monsieur le Premier ministre.
08:49Je ne sais pas qui est Clave,
08:51mais je sais que le con, c'est le français qui a cru à ce qu'on clave.
08:54Parce qu'il était évident que c'était...
08:57Vous savez, comme quand il parle de six semaines avec l'Algérie,
08:59c'était une façon de dire, écoutez, pendant que vous débattez,
09:01on peut rester sur un malentendu,
09:03nul ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépenses.
09:05Et ça a permis aux socialistes de voter le budget.
09:08Donc elle, c'est Gabrielle Cluzel.
09:10Elle ne la ressemble pas comme ça, mais en fait pas du tout.
09:11C'est la directrice de publication du journal Ultra Identitaire,
09:14fondé par Robert Ménard, Boulevard Voltaire.
09:16Et ne vous inquiétez pas, ça finit par se voir très vite,
09:19le côté néolibéral.
09:20La retraite par répartition, et personne n'ose le dire,
09:23sans la natalité, c'est une pyramide de Ponzi, c'est Madoff.
09:27Il faudra intégrer à un moment un peu de retraite par capitalisation,
09:31le faire progressivement.
09:32Dans cette pagaille généralisée, le RN essaie de garder ses billes.
09:36Sans colonne vertébrale idéologique, à part la xénophobie,
09:39le RN a pris un soin méticuleux à renvoyer la situation actuelle
09:42au soulier du PS et de la gauche.
09:44Pour essayer d'avoir un accord avec le parti socialiste,
09:46il a créé ce comité pour étudier les retraites,
09:51ce conclave comme il l'appelle,
09:52et puis maintenant que le PS lui a donné quittus,
09:55qu'il s'est dissocié un peu de la France insoumise,
09:57le Premier ministre dit finalement qu'on ne va pas en parler
10:00du sujet des retraites et ce ne sera pas 62 ans.
10:02Alors, ce sont ceux qui ont voté le plus avec la Macronie
10:05et le moins de motions de censure,
10:06mais ça devraient être eux les premiers opposants au macronisme.
10:10Force est de constater que cette gabe-gie n'a été possible
10:12que par la désunion de la gauche,
10:13qui s'enfonce de plus en plus vers la défaite.
10:15Bayrou mène sa barque conformément au plan que le NFP avait prévu,
10:19s'appuyer sur le PS puis les larguer en race campagne.
10:21On s'en souvient, c'était la prophétie d'Éric Coquerel.
10:23La suspension de la réforme des retraites,
10:25un hameçon pour accrocher le Parti socialiste,
10:27pour déterminer son choix.
10:28Dans ces cas-là, je vais vous dire ce qu'il va se passer s'il fait ça.
10:31Le scénario, ce sera qu'au moment où le gouvernement
10:34peut être censuré sur les lignes de gauche, il ne le sera pas.
10:36Et l'année prochaine, qu'est-ce qui va se passer ?
10:38En 2025, pour la suite de l'année,
10:41ce gouvernement et M. Bayrou vont s'appuyer sur d'autres groupes,
10:44notamment le RN, pour passer ce qu'annonce ce week-end M. Retailleau,
10:48c'est-à-dire suppression ou en tout cas baisse de la ME,
10:51plus diverses dispositions,
10:53puisque M. Retailleau a expliqué ce week-end
10:55que les Français de deuxième et troisième génération d'origine immigrée,
10:59il y avait une régression ethnique.
11:01Voilà pourquoi, voilà ce que va laisser vivre le Parti socialiste
11:06s'il ne vote pas la censure.
11:07En janvier, le PS avait fait le pari de la stabilité.
11:10Croyant plus utile pour la gauche de se présenter en force de gouvernement,
11:13sérieuse et réaliste,
11:14le PS a fait cavalier seul et s'est éloigné de la position commune du NFP,
11:18adoptée par la France Insoumise, le PCF et les écologistes.
11:21Cette désunion de la gauche a permis au gouvernement
11:23de passer l'épreuve budgétaire et de sauver sa peau,
11:26au moins pour un petit moment.
11:27En s'éloignant de l'union de la gauche,
11:29le PS a participé à une alliance qui s'étend jusqu'à l'extrême droite
11:32pour soutenir la stabilité politique.
11:34Il pense en avoir bénéficié,
11:35mais aujourd'hui, le vent est en train de changer, sans surprise.
11:38Le gouvernement cède de plus en plus à l'extrême droite.
11:40Il n'y a qu'une seule ligne au sein du gouvernement,
11:43celle portée par le Premier ministre,
11:45et cette ligne est très claire.
11:47Évidemment, la lutte déterminée contre toute forme d'antrisme islamiste.
11:53Cette ligne est très claire.
11:55C'est le soutien à la proposition de loi amendée
11:57qui a été portée au Sénat.
11:59Cette ligne est très claire et elle dit explicitement
12:02qu'il n'y a aucun signe religieux ostentatoire
12:05qui doit pouvoir être porté dans les compétitions sportives.
12:08Il y a ce que vous dites,
12:10il y a les tentatives de déstabilisation que vous voulez avoir,
12:13et il y a une ligne claire réaffirmée ici,
12:17encore une fois, pas d'antrisme islamisme,
12:20pas d'intégrisme religieux,
12:22pas de signe religieux ostentatoire dans les compétitions sportives.
12:26Ses soutiens au programme extrême-droitier
12:28montrent la proximité idéologique grandissante
12:30entre l'extrême-centre macroniste et l'extrême-droite lupéniste.
12:33La tentative unilatérale du PS de se présenter en partie sérieux a échoué.
12:37Il a perdu sur le budget, il a perdu sur les retraites
12:40et il est responsable de la division de la gauche.
12:42De l'autre côté, le message des macronistes est invariable,
12:45plutôt l'extrême-droite que la gauche.
12:47Mais à chaque fois que Macron regarde à gauche,
12:49le PS semble tomber dans le panneau.
12:51Sans une profonde remise en question de ses stratégies
12:53et de ses orientations à moyen terme,
12:55la gauche part désunie et perdante pour les prochaines élections.
12:58Et en parlant de diviseurs de la gauche, rubrique suivante.
13:01Le 16 mars 2025, lors de son discours de clôture du congrès de place publique,
13:09Raphaël Glucksmann a voulu faire une sortie provocante.
13:12Et nous allons dire aux Américains qui ont choisi de basculer du côté des tyrans,
13:21aux Américains qui virent les chercheurs
13:24pour avoir fait preuve de liberté scientifique,
13:27d'abord, rendez-nous la statue de la liberté.
13:32Ouais, génial, il est bruyant !
13:37Je ne comprends pas, place publique, je ne sais pas.
13:40Imaginez que l'administration de Trump ait dit « ok, on vous la rend ».
13:43Compte tenu du coût que ça représenterait
13:45et du risque immense de voir la statue détruite dans l'opération,
13:48on ne peut que supposer que le député européen faisait une blague.
13:50Blague qui avait néanmoins un cap clair.
13:53Attirer au maximum la lumière sur lui
13:55pour désamorcer les remises en question
13:56que lui et son entourage vivent en interne de place publique depuis quelques temps.
14:00Le jeu médiatique a fonctionné
14:01et la petite phrase a fini par remonter aux oreilles de la Maison-Blanche.
14:05Les fachos de Washington ont alors choisi
14:06de faire de la concurrence à la sortie misérable.
14:08Est-ce que le président Trump va envoyer la statue de la liberté en France ?
14:14Absolument pas.
14:15Et mon conseil à ce politiqueur français de bas niveau
14:20serait de leur rappeler que c'est seulement à cause des États-Unis
14:24que les Français ne parlent pas en allemand en ce moment.
14:27Voilà.
14:28Pour la Maison-Blanche d'aujourd'hui,
14:29le risque c'était qu'on finisse par dire
14:31« nein, nein, warum, bundestag »
14:33et pas qu'on continue à faire des saluts nazis
14:35comme on le faisait régulièrement sous Pétain.
14:36Maréchal, nous voilà, devant toi le sauveur de la France.
14:44Eh oui, parce que les saluts nazis, les États-Unis en raffolent ces temps-ci.
14:47Sans surprise, la médiocrité de Glucksmann
14:49n'a servi que de promontoire aux trumpistes et cervelés.
14:52Encore un coup de com' dans le vent
14:53pour celui qui se revendiquait être en tête à gauche
14:55et le seul à même de faire l'unité.
14:57La seule chose que ces quelques mois passés ont permis de montrer,
14:59c'est que l'aile droite du PS et Glucksmann n'œuvrent à rien,
15:03si ce n'est diviser la gauche.
15:04Malgré cela, celle-ci est parvenue à obtenir une belle victoire à l'Assemblée,
15:08qui est peut-être passée sous les radars.
15:15Le 12 mars, les députés votaient à l'unanimité
15:17une proposition de résolution visant à améliorer
15:20l'inclusivité de l'Assemblée nationale.
15:22L'ordre du jour appelle la discussion de la proposition de résolution
15:25modifiant le règlement de l'Assemblée nationale
15:27afin de supprimer le vote par assis et levés.
15:31Je vous indique que c'est la première modification du règlement depuis six ans.
15:36Je remercie M. Sébastien Pétavy pour son travail
15:40et je lui donne tout de suite la parole.
15:42En tant que rapporteur de la Commission des lois constitutionnelles,
15:45de la législation et de l'administration générale de la République,
15:49M. le rapporteur, vous avez la parole.
15:52En effet, Sébastien Pétavy a proposé de modifier le règlement de l'Assemblée nationale
15:56pour supprimer cette modalité particulière de vote
15:58par laquelle les députés s'expriment en se levant ou en restant assis.
16:02Si vous vous demandez pourquoi il a fallu attendre si longtemps
16:04pour qu'on s'attaque au sujet, la réponse est simple.
16:07Sébastien Pétavy est le premier député en fauteuil roulant.
16:10Cette nouveauté a obligé l'Assemblée nationale à faire son examen de conscience.
16:13Rien n'était prévu en matière d'accessibilité,
16:15comme des images douloureuses le rappellent.
16:17Pourquoi vous ne descendez pas l'urne ?
16:19Descendez l'urne. Il peut voter lui-même.
16:25Il peut voter lui-même, vous descendez l'urne.
16:30C'est incroyable, ça. Ah, quand même.
16:50Depuis, le député a pas mal fait bouger les lignes.
16:52Ces fauteuils manuels ou électriques sont des extensions de nos corps.
16:58Et ce n'est pas un luxe que d'avoir un fauteuil adapté à ses besoins.
17:03Et pourtant, depuis plus de 20 ans, leur remboursement n'a pas évolué.
17:07580 euros pour un fauteuil manuel qui peut coûter jusqu'à 12 000 euros,
17:126 000 euros pour un électrique qui, lui, peut coûter jusqu'à 45 000.
17:15Nous sommes dans une société qui a été construite et pensée par et pour
17:20celles et ceux qui sont en bonne santé.
17:23Comment notre pays peut-il accepter, aujourd'hui,
17:27que des personnes soient réduites à lancer des cagnottes
17:30ou d'avoir recours à un crédit pour financer leur fauteuil roulant ?
17:32Sa proposition de remboursement des fauteuils
17:34a ainsi été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale.
17:37Votant 165, exprimer 165, majorité 83,
17:43pour 165 contre 0, l'Assemblée nationale a adopté.
17:48Après des années de stagnation coupable, la situation évolue enfin un peu,
17:52grâce à la gauche, qui reste encore une fois
17:55la seule force de propositions sérieuses.
17:56En effet, c'est un autre sujet qui a retenu l'attention des députés macronistes.
18:00L'ordre du jour appelle la discussion après engagement de la procédure accélérée
18:04de la proposition de loi simplifiant l'ouverture des débits de boissons en zone rurale.
18:08On le rappelle peut-être, mais l'alcool est une substance contrôlée en France,
18:11sa vente et son débit sont encadrés par des lois, de Vichy.
18:15Pour ouvrir un débit de boissons alcooliques,
18:17il faut avoir une autorisation administrative spéciale, la licence.
18:20Plus le degré d'alcool est élevé, plus la licence est rare et chère.
18:24Ainsi, pour des boissons en dessous de 18 degrés d'alcool,
18:27la licence 3 suffit, mais au-dessus, il faut une licence 4.
18:31Or, la situation des débits d'alcool forts semble inquiéter les macronistes.
18:34Le cadre législatif actuel, qui est ancien,
18:37d'ailleurs sur ces licences on voit qu'à chaque fois on fait référence à la loi du 24 septembre 1941,
18:42donc un cadre législatif ancien et obsolète,
18:45interdit par principe l'ouverture de nouveaux débits de boissons de quatrième catégorie.
18:49Il n'est pas possible dans notre droit de créer de nouvelles licences.
18:52Le déclin des débits de boissons en France est alarmant.
18:55Ils étaient près de 500 000 au début du XXe siècle,
18:58200 000 il y a 50 ans,
19:00et moins de 35 000 en 2020.
19:03Mais pourquoi ? Pourquoi se consacrer à cette question ?
19:06La réponse des macronistes va peut-être vous étonner.
19:08Ce recul frappe en priorité la France rurale.
19:11Or, prendre un verre au comptoir d'un café ne doit pas devenir un privilège urbain.
19:15Nous ne pouvons pas nous y résoudre.
19:17D'abord parce que ces établissements sont des acteurs économiques essentiels,
19:21pourvoyeurs d'emplois directs et indirects,
19:24ils dynamisent l'activité locale.
19:26Ensuite, parce qu'ils sont un remède contre l'isolement.
19:29Une étude du Conseil d'analyse économique à la suite de la crise des Gilets jaunes
19:33a démontré que la disparition des lieux de sociabilité
19:36accentuait le mal-être territorial.
19:38Alors là, c'est le pompon.
19:39On aura vraiment tout fait porter aux Gilets jaunes.
19:41Comme d'habitude, plutôt que de répondre à leurs vraies aspirations,
19:44les macronistes et la droite déguisent la question des débits de boissons
19:47en solution au problème de l'isolement rural.
19:49Nous sommes réunis aujourd'hui pour apporter une partie de réponse
19:53à une question qui nous préoccupe tous depuis longtemps,
19:56comment revitaliser certaines communes
19:59dans lesquelles l'activité et le lien social se sont progressivement estompés ?
20:04Comment participer, c'est une question que nous nous posons régulièrement,
20:08comment participer à redynamiser ces cœurs de villes,
20:11parfois vidées d'une partie de leur charme, de leur ambiance, de leur âme ?
20:16Les chiffres sont connus et les ouvrages se multiplient
20:20pour documenter le phénomène.
20:21Je n'en mentionnerai donc que quelques-uns.
20:24Les commerces de proximité se raréfient dans nos communes
20:27et emportent avec eux bien plus que des emplois et de l'activité économique,
20:31ils emportent également des lieux de convivialité.
20:34Les députés de gauche n'ont pas manqué de dénoncer ces faux semblants.
20:37J'ai une devinette.
20:39Face à la désertification de certaines campagnes,
20:43les macronistes ont décidé, réponse A, de rouvrir les écoles fermées,
20:47réponse B, de mettre à disposition du plus grand nombre des locaux associatifs,
20:51réponse C, d'aider les barrageux à s'implanter,
20:54réponse D, d'ouvrir des débits à l'alcool fort.
20:58Eh bien c'est la réponse D, figurez-vous,
21:00qui nous rassemble aujourd'hui au cours de cette discussion.
21:03La proposition du député Kasbarian est ainsi très contestable.
21:06Dans beaucoup de petites communes rurales,
21:08il est impossible de se rendre au bar sans prendre la voiture.
21:10Et on sait bien que boire ou conduire, il faut choisir.
21:13C'est d'autant plus problématique que la proposition vise explicitement les licences 4,
21:16celles permettant la distribution des alcools les plus forts.
21:19Nous examinons un texte autorisant les maires de communes
21:22de moins de 3500 habitants à accorder des licences 4,
21:25c'est-à-dire autoriser des débits de boissons fortement alcoolisées
21:29qui tirent à plus de 18%,
21:3118% à peu près le score des macronistes quand ils perdent une élection législative.
21:35En mettant de côté la blagounette, Adrien Clouet n'a pas tort.
21:38Pour un verre de vin ou pour une bière, la licence 3 suffit.
21:41Cette proposition vise à ouvrir des débits de boissons fortes
21:43pouvant distribuer vodka, whisky et rhum par exemple,
21:46et tout ça au nom de la convivialité.
21:48L'objectif réel du texte consiste juste à augmenter les débits
21:52et la consommation d'alcool fort en France.
21:54Non, c'est vrai, je suis en train de vous le démontrer.
21:56Jusque la fin, il reste encore une minute.
21:57La gauche, par la voix d'Adrien Clouet, a dénoncé la logique néolibérale sous-jacente.
22:01Il ne s'agit pas d'améliorer le sort des petites villes,
22:03ça, seuls les services publics le feront.
22:05Pour revitaliser les petites communes, commencez par y ramener le service public.
22:10Et ce que craignent les députés de gauche,
22:12c'est que cette nouvelle injection de licence 4
22:14ne soit que la première étape vers une course financière
22:16à la vente et à la revente de ces nouvelles licences.
22:19En réalité, il va conduire à ouvrir des débits de boissons
22:22dans les grandes métropoles.
22:23Comment ?
22:24Eh bien, par obsession, comme d'habitude, pour la politique de l'offre.
22:27Puisque vous allez faire ouvrir des débits de boissons en licence 4
22:30dans les petites communes.
22:31Mais, vu que vous êtes pour un rachat et une vente libres
22:34de ces mêmes licences 4,
22:35dès qu'un bistrot fermera quelque part,
22:37il pourra avoir sa licence rachetée et donc ouvrir ailleurs,
22:41notamment dans une grande ville qui en est riveraine.
22:44Chez moi, par exemple, à Toulouse-Métropole,
22:46on a 37 communes, dont 12 rentrent dans le périmètre de votre texte.
22:49Il est donc évident qu'il y aura des débits de boissons
22:52qui ouvriront dans ces 12 communes.
22:53Je vous propose d'arrêter un petit peu de faire du brouhaha,
22:56arrêter l'obstruction.
22:57Donc, dans ces 12 communes, on pourra ouvrir des débits de boissons
23:00et, bien sûr, par une logique d'achat aux enchères,
23:03la licence 4 sera ensuite importée dans la métropole voisine,
23:06à savoir Toulouse,
23:07et on verra s'implanter au centre-ville
23:09un certain nombre de débits de boissons en plus
23:11dans des rues qui en comptent déjà 4 ou 5,
23:13faisant en plus pression sur le prix des voisins.
23:15Bref, même l'alcool, vous voulez le livrer à la spéculation,
23:19franchement, vous êtes un peu les Raymond Barr de la bouteille.
23:22Alors oui, la guerre gronde aux portes de l'Europe,
23:25les États-Unis partent en sucette très vite et très fort,
23:27notre système social menace de s'effondrer,
23:29mais les députés de droite et macronistes
23:31estiment utile de passer du temps à discuter d'une nouvelle licence 4
23:34pour en créer un marché de revente,
23:36au lieu de proposer un réinvestissement de l'État
23:38par ses services publics.
23:44Attention, dans le sujet qui va suivre,
23:45on va parler de violences sexistes et sexuelles.
23:47Depuis octobre 2024,
23:49l'Assemblée nationale a constitué une commission d'enquête
23:51relative aux violences commises dans le cinéma ou l'audiovisuel.
23:54Présidée par Sandrine Rousseau,
23:55elle est soutenue par le rapporteur modem Erwan Belanan.
23:58Cette commission n'avait pas fait beaucoup de vagues
24:00jusqu'à ce qu'elle auditionne le producteur et directeur de casting,
24:02Dominique Besnéard.
24:04Interrogé sur les pratiques du cinéma,
24:05il a été confus.
24:18Pour résumer,
24:19Dominique Besnéard était entouré de femmes fortes
24:21qui portaient des valeurs d'émancipation,
24:23mais il évoluait et représentait un milieu d'hommes de pouvoir
24:26aux comportements parfois problématiques.
24:35Précisons les faits.
24:58En 2005,
24:59Jean-Claude Brissot est renvoyé devant un tribunal correctionnel
25:01pour harcèlement sexuel.
25:03Dans l'ordonnance de renvoi,
25:04le juge d'instruction indique que Vanessa Paradis,
25:06la jeune vedette du film Nos Blanches,
25:08mineure au moment du tournage,
25:09a témoigné contre le réalisateur.
25:11Brissot lui aurait demandé de se toucher
25:13devant lui et sa compagne.
25:14En 2005,
25:15il est condamné pour avoir obligé trois autres actrices
25:17à faire de même pour obtenir des rôles.
25:19Bref,
25:20ce n'était pas des comportements assez bizarres,
25:21comme le minimise Dominique Besnéard,
25:23mais du harcèlement sexuel très grave.
25:25De plus,
25:26en précisant que Vanessa Paradis était jeune
25:28et que c'était son premier film,
25:29il peut laisser planer l'idée que ce seraient des circonstances
25:32atténuantes, faisant encore une fois de la victime
25:34la première responsable de son agression
25:36ou de son harcèlement.
25:37Et c'est une position qu'il a adoptée souvent
25:39lors de cette audition,
25:40ce qui a passablement déplu aux membres de la commission
25:42qui n'ont pas hésité à le faire sentir.
25:44Vous nous dites avoir arrêté de travailler avec Brissot.
25:48Pourtant, vous avez continué
25:50à soutenir Gérard Depardieu.
25:56Et là, les choses ont commencé à déraper.
25:58Il y a un certain nombre de personnes
26:00qui prennent des distances vis-à-vis de Gérard Depardieu.
26:04Attendez, attendez, attendez.
26:08On va essayer de ne pas s'énerver tout de suite
26:10parce que je peux m'énerver aussi très fort
26:12et ça peut être embêtant.
26:15Interrogée sur les violences dans le cinéma,
26:17Besnéard a fini par renvoyer la faute aux actrices.
26:20Moi, j'ai quand même vu des actrices
26:22un peu dépasser les bornes.
26:25On ne va pas dans un hôtel
26:27avec un metteur en scène.
26:30Excusez-moi, Weinstein qui allait à Cannes
26:35et toutes les actrices quand même,
26:37certaines actrices allaient dans sa chambre
26:40pour peut-être faire une carrière américaine.
26:42Je l'ai vu, ça.
26:44J'ai même des actrices dont je me suis occupé
26:46qui sont allées.
26:47Alors, à un moment donné,
26:51ce n'est pas une histoire de talent,
26:52c'est qu'elles veulent réussir.
26:54Mais par contre, on reparle de Béatrice Dalles
26:57qui est une femme courageuse.
26:59Béatrice Dalles, Weinstein lui a proposé
27:01de monter dans...
27:02Il a dit, mais vous rigolez ou quoi ?
27:04Sandrine Rousseau a tenté de résumer
27:05les propos de Besnéard
27:06pour être sûre de les avoir bien compris,
27:08non sans une certaine douleur.
27:09Juste pour qu'on comprenne bien,
27:11la personne qui invite...
27:12C'est compréhensible.
27:14La personne qui invite dans une chambre d'hôtel
27:18une actrice pour lui proposer un casting
27:21ou je ne sais quoi d'autre
27:22ou de travailler le scénario,
27:24elle n'est pas responsable.
27:26A vos yeux, c'est l'actrice qui monte
27:28qui est responsable, c'est ça ?
27:30D'après ce que j'ai compris dans votre propos,
27:32qu'il y avait des femmes fortes,
27:33des femmes qui disaient oui,
27:34des femmes qui disaient non
27:35et des femmes qui jouaient de l'ambiguïté.
27:38C'est ça, je pense, le fond de votre pensée,
27:40c'est qu'il y a des femmes qui jouent de l'ambiguïté
27:41et qui après, quand elles n'ont pas eu les rôles
27:43ou quand les choses tournent pour elles
27:45d'une manière ou d'une autre,
27:47elles dénoncent.
27:48C'est tout à fait ça,
27:49mais en même temps, il y a aussi...
27:51Pour Besnéard, les actrices étaient co-responsables
27:53de cette culture de la promotion canapé
27:55et s'il n'y avait eu que des Béatrice Dalle,
27:57on n'en serait pas là.
27:58Cette inversion des responsabilités
28:00est un discours défensif classique du patriarcat.
28:02S'il faut le redire, redisons-le simplement,
28:04quand on a du pouvoir,
28:06monnayer un rôle ou une quelconque promotion
28:08en échange d'un rapport sexuel,
28:10c'est de l'abus de pouvoir.
28:12Et on ne peut abuser que d'un pouvoir qu'on a.
28:14Le rapporteur, qui a bien compris ces enjeux,
28:16a ainsi poursuivi ces questions en resserrant
28:18sur la pratique professionnelle de Dominique Besnéard.
28:20On dit de vous aussi que vous avez inventé
28:22ce qu'on appelle aujourd'hui les castings sauvages.
28:26Et je vois là un paradoxe
28:28avec ce que vous venez de nous dire avant,
28:30sur les précautions que devraient
28:32ou devaient prendre les actrices
28:34pour faire un casting,
28:36c'est-à-dire aller dans une chambre d'hôtel.
28:38Effectivement, ce n'est pas ce qu'il y a de plus prudent,
28:40mais est-ce que les castings sauvages
28:42n'ont pas amené aussi
28:44des pratiques, si elles étaient mal faites,
28:46qui pouvaient être dangereuses pour les comédias-comédiennes ?
28:48Et les membres de la commission
28:50ont continué à montrer le rôle
28:52et l'importance de ces personnes du pouvoir
28:54dans les pratiques du cinéma.
28:56Je pense que dans vos différents métiers
28:58que vous avez exercés, vous avez été amené
29:00à distribuer des bons et des mauvais points
29:02entre les talents,
29:04les personnes avec talent, les personnes sans talent.
29:06Ça, on peut le mettre de côté.
29:08Mais là, on a l'impression,
29:10moi j'ai l'impression que vous distribuez un peu des bons
29:12et des mauvais points entre des victimes
29:14qui seraient les victimes courageuses,
29:16ou celles qui n'ont pas été victimes finalement
29:18parce qu'elles ont réussi à dire non à une proposition
29:20qui a été faite, etc., et que les autres,
29:22en réalité, ne le seraient pas.
29:24Donc, vu que vous venez de nous dire là,
29:26ce qui est un peu contradictoire avec ce qu'on a pu lire ou entendre,
29:28mais tant mieux, que Me Too, c'était utile
29:30parce que plus personne ne pouvait ignorer.
29:32Plus personne ne peut ignorer.
29:34Qu'est-ce que vous pouvez dire
29:36aux personnes qui sont aujourd'hui,
29:38par exemple, à des femmes
29:40qui auraient aujourd'hui
29:42subi des pratiques qu'elles n'avaient pas à subir
29:44dans le cadre professionnel du cinéma ?
29:46Vous nous expliquez que le casting sauvage,
29:48c'était à l'époque et que maintenant,
29:50ce n'est plus ça.
29:52Est-ce que quand vous tenez le discours de dire
29:54que les filles qui sont montées
29:56dans les chambres d'hôtels
29:58avec des hommes qui avaient des réputations,
30:00elles savaient ce qui allait leur arriver
30:02d'une certaine façon, donc elles ne sont pas des victimes,
30:04est-ce que de quelle façon ce discours-là
30:06aide à libérer la parole de femmes
30:08qui auraient été victimes,
30:10y compris par leur vulnérabilité,
30:12par le fait qu'ils n'étaient pas
30:14en position de force, en position
30:16de pouvoir refuser
30:18des propositions professionnelles qui tournent
30:20finalement à des violences sexuelles ?
30:22Les députés s'attaquent ainsi aux pratiques du cinéma
30:24et mettent en lumière les dysfonctionnements de cette machine
30:26très obscure. Et si autant de violences
30:28ont pu passer inaperçues, voire être
30:30justifiées au nom de l'art,
30:32c'est bien parce que certains tiennent des discours pour les
30:34banaliser. Il a donc fallu mettre les pieds dans le plat
30:36et Sandrine Rousseau y est allée.
30:38Vous avez eu des propos multiples
30:40de dénigrement quand même
30:42des femmes qui parlaient.
30:44Non mais arrêtez là. En fait,
30:46votre sourd, c'est la presse ?
30:48C'est que la presse ?
30:50Et même là, vous venez d'en dire en fait.
30:52Et la question, c'est un peu...
30:54Parce que vous êtes un homme de pouvoir,
30:56vous êtes un homme important dans le cinéma français,
30:58vraiment important. Et ça, de multiples
31:00auditions nous en ont fait part.
31:02Donc, en fait,
31:04votre vision
31:06de la place
31:08des violences, de la manière dont on doit réagir
31:10aux violences, de celles qui ont du courage,
31:12de celles qui en ont moins, etc.
31:14façonnent d'une certaine
31:16manière le cinéma français.
31:18Les échanges se sont ainsi envenimés, donnant le
31:20spectacle que les médias réactionnaires ont jubilé
31:22de reproduire. Dominique Besnéard n'a pas vu
31:24que Sandrine Rousseau pointait du doigt les propos qu'il
31:26venait de tenir, persuadée qu'elle faisait référence
31:28à des situations tronquées, hors contexte,
31:30relayées par la presse avide de scandales.
31:32Vous avez des propos dénigrants
31:34sur les personnes qui parlent, et bien
31:36d'ailleurs, vous envoyez un message à l'ensemble du cinéma.
31:38C'est quoi les propos dénigrants ?
31:40Dites-moi. Vous racontez
31:42des histoires que vous voyez dans la presse.
31:44Moi, d'abord, j'ai pas de tweet.
31:46Et des choses que j'ai dites
31:48à une époque, quand Gérard Depardieu,
31:50c'est il y a combien d'années ? Il y a un moment donné,
31:52ça va. Si c'est mon
31:54procès, je me taille tout de suite.
31:56Déjà, vous êtes dans une commission
31:58d'enquête, M. Besnéard. Non, mais une commission d'enquête,
32:00on a l'impression que vous voulez me faire dire quoi ?
32:02Que Gérard Depardieu, je ne
32:04ne dois pas dire que je l'ai apprécié
32:06à une époque ? Qu'est-ce que
32:08vous voulez savoir ? La question, en plus, vous avez le droit
32:10encore de l'apprécier. J'ai le droit d'avoir mon
32:12opinion. Vous n'êtes pas là pour
32:14me faire la morale. Je suis désolé, madame.
32:16Absolument. Et vous arrêtez de faire
32:18la morale à tout le monde. Est-ce que je peux vous poser
32:20une question, M. Besnéard ? Comment ça bien faire ?
32:22Je peux vous poser une question, M. Besnéard, en tant que président
32:24de cette commission ? Oui. Merci.
32:26Acculé et visiblement gêné par les questions,
32:28Dominique Besnéard a perdu son calme.
32:30De son côté, Sandrine Rousseau a gardé
32:32le sien et a poursuivi ses questions.
32:34Quand vous parlez, votre parole
32:36a de l'importance.
32:38Pas tellement, parce que...
32:40Si, elle en a.
32:42Elle en a sur le monde du cinéma,
32:44elle en a sur les acteurs que vous connaissez,
32:46elle en a sur les réalisateurs
32:48avec lesquels vous travaillez, elle en a sur le monde
32:50de la production, elle en a. Votre parole,
32:52elle a de l'importance. Elle a du poids.
32:54Et quand vous
32:56avez des
32:58propos sur
33:00la libération de cette parole
33:02qui est Me Too, et que vous avez
33:04des propos minimisant le courage
33:06des femmes, et bien derrière,
33:08ça envoie peut-être
33:10un message, et c'est la question que je vous pose
33:12à l'ensemble du monde du cinéma,
33:14de dire je vous protégerai.
33:16Je protégerai
33:18le monde du cinéma de la parole
33:20des femmes. Et nous, notre commission,
33:22elle est finalement de dire dans quelles conditions
33:24la parole des femmes et des hommes,
33:26d'ailleurs, parce qu'il y a des hommes victimes, on va y venir,
33:28mais la parole des victimes
33:30peut se déployer, être entendue,
33:32instruite, et avoir
33:34de l'importance dans ce monde.
33:36Je comprends ça, mais ça fait quand même
33:38dix minutes qu'on parle de la même chose.
33:40Ça veut dire que quoi ? Je pense que Me Too est inutile ?
33:42Ça va, franchement,
33:44j'ai jamais dit ça. Mais le problème, c'est que
33:46vous, vous voulez réduire
33:48des choses par des petites phrases,
33:50c'est quelque chose, alors que,
33:52excusez-moi, s'il y a bien quelqu'un qui est
33:54féministe, c'est moi.
33:56C'est pas moi.
33:58C'est pas moi.
34:00C'est pas moi.
34:02C'est pas moi.
34:04C'est pas moi.
34:06C'est pas moi.
34:08C'est pas moi.
34:10C'est pas moi.
34:12C'est pas moi.
34:14C'est pas moi.
34:16C'est pas moi.
34:18C'est pas moi.
34:20C'est pas moi.
34:22C'est pas moi.
34:24C'est pas moi.
34:26C'est pas moi.
34:28C'est pas moi.
34:30C'est pas moi.
34:32C'est pas moi.
34:34C'est pas moi.
34:36C'est pas moi.
34:38C'est pas moi.
34:40C'est pas moi.
34:42C'est pas moi.
34:44C'est pas moi.
34:46C'est pas moi.
34:48C'est pas moi.
34:50C'est pas moi.
34:52C'est pas moi.
34:54C'est pas moi.
34:56C'est pas moi.
34:58C'est pas moi.
35:00C'est pas moi.
35:02C'est pas moi.
35:04C'est pas moi.
35:06C'est pas moi.
35:08C'est pas moi.
35:10C'est pas moi.
35:12C'est pas moi.
35:14C'est pas moi.
35:16C'est pas moi.
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