• hier
Eric Zemmour, président de Reconquête, était l’invité de BFM TV le jeudi 20 mars 2025.

Face à Alain Duhamel, Éric Zemmour a réagi aux derniers agissements de l’Algérie contre la France. Il a tenu un discours ferme contre ce régime tyrannique et appel à des sanctions contre lui.

Deuxièmement Éric Zemmour est revenu sur la géopolitique européenne et le conflit entre l’Ukraine et la Russie.

Éric Zemmour a aussi dénoncé le crime raciste contre Thomas à Crépol.

Adhérez ou réadhérez à Reconquête maintenant pour soutenir Éric Zemmour : https://www.parti-reconquete.fr/adhesions

#EricZemmour #Algerie #Ukraine

Restez connecté avec moi sur les Réseaux Sociaux :
Facebook : https://www.facebook.com/ZemmourEric
Twitter : https://twitter.com/ZemmourEric
Instagram : https://www.instagram.com/ericzemmour_/
LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/eric-zemmour/
Telegram : https://t.me/EricZemmourOfficiel
TikTok : https://www.tiktok.com/@zemmour_eric

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00On passe à Duhamel spécial ce soir avec le président de Reconquête Éric Zemmour.
00:04Bonsoir Éric Zemmour.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir Alain Duhamel.
00:07Bonsoir Alain Duhamel.
00:08On va balayer avec vous.
00:09Vous allez discuter de bon nombre de sujets d'actualité, discuter, débattre, mais le
00:13premier, l'actualité du jour, c'est ce qui s'est passé en Algérie.
00:1610 ans d'emprisonnement requis contre l'écrivain franco-algérien Boalem Sansal, et je sais
00:21que le bras de fer franco-algérien est aujourd'hui au cœur de l'actualité diplomatique, le
00:25jugement ce sera le 27 mars, question, comment aider Boalem Sansal ?
00:29Ça n'est pas commode.
00:31Si c'est du côté français, je pense que compte tenu de l'expérience qu'on a des
00:38relations avec l'Algérie, et du fait que dès qu'on est en polémique et en rapport
00:44de force, ils en rajoutent à chaque fois, ils en font leur propagande nationale majeure
00:51qui est la mémoire franco-algérienne et tout ce qu'on peut dire de la France.
00:56Et d'autre part, de la nature répressive du régime, donc du refus d'être mis en
01:03cause, si la France prend une initiative, ils prendront une contre-initiative, on n'en
01:09finira pas.
01:10Il y a une possibilité, alors je ne sais pas si elle plaira à Éric Zemmour, mais
01:16il y a une possibilité qu'on est très proche d'une renégociation du prolongement
01:26de l'accord entre l'Union Européenne et l'Algérie, et qu'il y a à Bruxelles
01:31une très forte majorité pour conditionner le renouvellement à une mesure de liberté,
01:38c'est-à-dire de vraie liberté, pas de liberté surveillée.
01:42Le député européen François-Xavier Bellamy nous en parlait tout à l'heure.
01:45Oui, vous voyez que je ne dis pas de bêtises.
01:47Donc, je pense que c'est un bon levier, à condition que ça aille suffisamment vite
01:54parce que le malheureux, on ne sait pas exactement son année de naissance, mais il est malade
02:00et âgé.
02:01D'abord, je voudrais dire que cette arrestation, cette détention d'un écrivain qui est
02:10par ailleurs un ami, est un scandale absolu, une ignominie du gouvernement algérien.
02:16Le général de Gaulle disait « on n'enferme pas Voltaire ». Les Algériens, eux, enferment
02:24Voltaire sans problème, ce qui prouve que ce sont à la fois une tyrannie et qu'ils
02:28sont sans honneur, en l'occurrence.
02:30Pourquoi vous comparez Boilem Sansel à Voltaire ?
02:32Parce que c'est une expression du général de Gaulle, quand il a été question d'enfermer
02:36Jean-Paul Sartre en 68, de Gaulle a répondu « on n'enferme pas Voltaire ».
02:40On n'enferme pas les écrivains.
02:41Voilà, exactement.
02:42La liberté d'écrire, tant qu'elle le soit.
02:45Sauf que Voltaire a été mis à l'investi, mais c'est une autre question.
02:49Donc, ça c'est une première chose.
02:51La seconde, je ne… Alain Duhamel dit « ça ne va pas me plaire parce qu'on fait pression
02:56par l'intermédiaire de l'Europe ». Je m'en moque, je vais vous dire Alain Duhamel,
03:00tout est bon pour libérer Boilem Sansel, tout est bon.
03:03Si ça doit passer, si ça peut passer par une pression venue de l'Europe, tant mieux,
03:08très bien.
03:09L'important c'est qu'on libère cet homme.
03:11Evidemment.
03:12Le président Macron en fait assez ?
03:13Comment ?
03:14Le président Macron en fait assez ?
03:15Alors justement, j'allais te dire, là où je ne suis pas d'accord avec Alain Duhamel,
03:21c'est quand il dit que le rapport de force est inopérant.
03:25Je comprends ce qu'il veut dire, évidemment, que l'Algérie, le gouvernement d'Algérie
03:29se nourrit du rapport de force pour accréditer la thèse auprès de son peuple qu'il est
03:34le plus grand adversaire de la France.
03:36Et qu'il incarne la fierté nationale.
03:39J'ai bien compris.
03:40Sauf que je pense quand même, connaissant un peu l'Algérie et les Algériens, qu'ils
03:47ne respectent que le rapport de force et qu'assumer un rapport de force avec eux suscite d'abord
03:55leur respect.
03:56Et deuxièmement, ils sont prêts à considérer les choses différemment.
04:00Je pense qu'il faut au contraire, au contraire, mettre tout sur la table.
04:05Je pense qu'il faut évidemment bloquer leur visage.
04:10Je pense qu'il faut bloquer, par exemple, leur compte.
04:14Et pourquoi pas saisir leur bien ? Et pourquoi pas même, je parle des dignitaires du gouvernement
04:20algérien, évidemment.
04:21Et pourquoi pas même ouvrir leur compte bancaire ? Ça intéresserait leur peuple de voir où
04:25passe l'argent du gaz, par exemple, et de l'aide publique au développement, etc.
04:34Donc je pense qu'il faut utiliser tous les moyens.
04:37D'accord.
04:38Question bête d'Alain Duhamel à Éric Zemmour, quel est l'exemple où ce système a marché
04:45avec l'Algérie ?
04:46Il n'y a pas d'exemple où ce système a marché parce que ce système n'a jamais été...
04:50Si, le fait de continuer à monter, continuer à monter et puis qu'il cède.
04:55Jamais, on ne l'a jamais fait.
04:56On a toujours cédé.
04:57On a toujours cédé, même le général De Gaulle a cédé, même le général De Gaulle
05:02a lâché.
05:03L'accord déviant s'est négocié n'importe comment, le traité de 68 s'est négocié
05:07n'importe comment, même le général De Gaulle était faible avec l'Algérie, parce qu'il
05:10voulait s'en débarrasser.
05:11Alors, je suis...
05:12Je vais vous dire.
05:13Alors, imaginez les successeurs.
05:14Bon, alors, l'idée qu'on a été faible au moment des accords déviants...
05:18Ah, on a été plus que faible, Alain Duhamel.
05:21Je trouve que ce qui a été terrible, ça a été la mise en œuvre des accords déviants
05:26et notamment par la France.
05:29Ah, vous dites ça, vous ?
05:31Oui, je trouve que la France n'a pas assez défendu les Français qui étaient encore
05:35en Algérie et les harkis et...
05:37Mais, mon cher Alain Duhamel, vous savez bien, vous avez lu, comme moi, C'était De Gaulle
05:42de Peyrefitte.
05:43Vous avez donc l'énoncé...
05:44Je ne fais que ça tous les matins avec mon quotidien.
05:46On est d'accord des propos du général De Gaulle, qui ne voulait ni des harkis, ni
05:51même des pieds noirs.
05:52Mais je le sais bien.
05:53Des harkis parce qu'ils étaient musulmans et qu'il ne voulait pas, selon la formule
05:56célèbre, que son village devienne Colombey-les-Deux-Mosquées, et les pieds noirs parce qu'il n'aimait
06:00pas les pieds noirs et qu'il pensait qu'ils pouvaient vivre au sein du gouvernement avec
06:05le gouvernement algérien.
06:06Il n'aimait pas les pieds noirs parce qu'il pensait qu'ils avaient été tous juridistes.
06:08Exactement.
06:09Voire pétainistes.
06:10Peu importe.
06:11Tout ça pour vous dire que les accords déviants n'ont pas été respectés par le gouvernement
06:18algérien.
06:19Oui.
06:20Parce que quand même, les pieds noirs devaient pouvoir vivre en Algérie.
06:23Oui, ça commence.
06:24Ils ont été menacés de mort.
06:25Non, mais parce que c'est très important, cette histoire.
06:27Je vais vous dire pourquoi.
06:28Parce que si on parle de l'Algérie, puisque vous nous avez lancé sur l'Algérie, je pense
06:33qu'on a éduqué, depuis 60 ans, toute une population dans deux mensonges en Algérie,
06:41deux mensonges majeurs.
06:42Le premier mensonge, on leur a appris que la France avait perdu la guerre.
06:49Oui, bien sûr.
06:50Or, c'est faux.
06:51Bien sûr.
06:52Non seulement l'armée française a éradiqué le terrorisme, la fameuse bataille d'Alger,
06:55mais en plus, l'armée du FLN n'a jamais combattu l'armée française.
06:59Elle est restée derrière la frontière.
07:01Non, mais l'armée française n'a pas perdu.
07:03On est d'accord.
07:04Il n'y a pas de Dien Bien Phu en Algérie.
07:06Deuxième mensonge.
07:07Deuxième mensonge.
07:08On a éduqué les Algériens dans l'idée fantasmatique que l'Algérie était une espèce d'Eldorado
07:15et que la France l'avait pillée.
07:17Or, c'est exactement l'inverse.
07:20L'Algérie, je le répète sans cesse, était un cloaque infâme, où il y avait des épidémies,
07:26elle n'en peut plus savoir qu'en faire, et c'est la France, et c'est les colons français,
07:31les fameux pieds noirs, qui ont cultivé la terre, éradiqué les épidémies, construit
07:36des routes, etc.
07:37Il y a une conséquence à cela, Alain Duhamel, et je vous laisserai ensuite répondre.
07:41Il y a une conséquence à cela.
07:43C'est gentil.
07:44Non, mais je veux dire, je ne vais pas trop m'éterniser.
07:47Il y a une conséquence grave à cela.
07:49C'est qu'on a éduqué les Algériens là-bas, et surtout ceux qui venaient ici, paradoxalement,
07:57dans la haine de la France, dans la détestation de la France, et dans l'idée que, même
08:02si on volait, pillait, ou même profitait abusivement des allocations sociales, tout
08:09cela n'était pas grave parce que c'était un dû, un dû que la France remboursait.
08:14Par exemple, regardez le drame de Crépole, j'ai fini, vraiment, mais je finis vraiment.
08:19Quel est le rapport à Crépole ?
08:20Je vais vous dire, le drame de Crépole, on sait aujourd'hui que…
08:23L'assassinat du petit Thomas.
08:24Exactement.
08:25L'assassinat du petit Thomas, que c'est un crime, on peut dire raciste, puisqu'on
08:29a des vidéos, on sait les insultes.
08:32Votre expression, c'est francocide.
08:33Francocide, exactement.
08:34La justice, pour l'instant, on ne l'a pas démontré.
08:35Je sais.
08:36On part loin.
08:37Non, non, on ne part pas loin.
08:38Ce que je veux dire, c'est qu'on voit bien dans cette détestation les conséquences
08:42qu'il y a jusqu'au crime de français, de francocité, c'est ce que je voulais dire.
08:46On peut le dire plus brièvement en disant qu'effectivement, la honte mémorielle de
08:53l'Algérie, c'est de dire que la France, c'est l'abomination de la désolation et
08:57que c'est elle qui a tous les torts.
08:58C'est leur propagande nationale, organisée, permanente et éternelle, en tout cas depuis
09:05qu'ils existent.
09:06Donc là-dessus, je dirais, entre nous, ce n'est pas un sujet de débat, c'est une réalité.
09:11Mais la question qui est entre nous est intéressante parce qu'elle est plus contradictoire.
09:16C'est qu'est-ce qu'on peut faire concrètement aujourd'hui, non pas qu'il soit symboliquement
09:25une démonstration de fierté française, etc., mais qui entraîne un changement d'attitude
09:31de l'Algérie ?
09:32Moi, je pense qu'il faut faire une politique, mener une politique globale, je dis bien globale,
09:39qui est qu'il faut rompre avec l'Algérie et, selon l'expression célèbre, on a divorcé,
09:48mais il ne faut plus garder les enfants.
09:49C'est-à-dire qu'autrement dit, plus d'accords, plus de gaz, bien entendu, on renonce au fameux
09:58traité de 68.
10:00D'ailleurs, je fais une petite parenthèse rapide, j'ai lu hier...
10:03Je me méfie des petites parenthèses rapides d'Éric Zemmour.
10:07J'ai lu hier dans le Figaro un excellent papier de M. Hugourdin, qui était un conseiller
10:12de M. Balladur et qui était...
10:14Oui, oui, j'ai lu aussi.
10:16Qui explique très bien que le président de la République n'est pas le seul à prendre
10:20cette décision et que le gouvernement et le parlement...
10:23François Bayrou peut la prendre.
10:24Donc François Bayrou peut la prendre et M. Rodailleau peut l'apprendre.
10:26Non, non, ça n'est pas...
10:27Il faut qu'ils arrêtent de se cacher derrière M. Macron.
10:29Ça n'est pas exactement ça.
10:31Ce qui est établi par le papier, qui était d'ailleurs très convaincant et très bien
10:34fait, c'était qu'il y avait un pouvoir du gouvernement et du parlement, mais pas en
10:40l'absence du président.
10:41Je n'ai pas dit ça.
10:42Ça ne peut être qu'en accord avec le président.
10:44Je n'ai pas dit ça.
10:45J'ai dit simplement qu'il faut qu'ils arrêtent de se cacher derrière les décisions.
10:48Alors, alors, moi...
10:49Je disais, il y a un ensemble.
10:50Il y a un ensemble de politiques.
10:53Il y a un ensemble qui existe, effectivement, et on le voit encore à propos d'un écrivain,
11:01mais d'un très bon écrivain d'ailleurs.
11:03Comme on le voit dans toutes les affaires qui nous opposent, sur les expulsions, etc.
11:08La réalité derrière tout ça, c'est que la bagarre entre la France et l'Algérie,
11:14c'est une bagarre marocaine.
11:16S'il y a une crise entre la France et l'Algérie, c'est parce qu'Emmanuel Macron, lassé d'essayer
11:23en vain d'améliorer les choses avec l'Algérie comme il le fait, a choisi, comme l'avait
11:28fait l'Espagne avant lui, je dis l'Espagne parce qu'elle est directement concernée par
11:32cette région, et il n'empêche que c'est le changement d'attitude de la France reconnaissant
11:40les droits du Maroc sur une partie du Sahara occidental qui fait que l'Algérie est montée
11:46sur ses grands chevaux et immédiatement a commencé systématiquement à prendre toutes
11:52les décisions négatives.
11:53– Alors attendez, parce qu'on voudrait Éric Zemmour vous faire écouter ce qu'il
11:57s'est dit hier sur ce plateau.
11:59Jean-Michel Apatie était notre invité, il débattait avec Alain Duhamel sur les propos
12:03qu'il avait tenus sur la façon dont l'Empire français avait colonisé l'Algérie, parlant
12:10de massacre et faisant un parallèle avec ce qui s'est passé notamment avec les nazis
12:14et Auradour-sur-Glane.
12:15– Et il revenait sur des propos que vous-même avez tenus sur la colonisation, voilà ce
12:19que disait Jean-Michel Apatie qui débattait avec Alain.
12:21– Éric Zemmour sur BFM, la colonisation en Algérie est une bénédiction, qui lui
12:27a sauté sur le poil, personne ! Dire que c'est une bénédiction, c'est nier tous
12:32les crimes, vous comprenez ? On ne peut pas dire que ce soit une histoire qui est évoquée
12:36comme elle doit non ?
12:37– Vous maintenez bénédiction ?
12:40– Vous savez, je vais vous expliquer quelque chose, quand moi, mes ancêtres ont vécu
12:47en Algérie pendant 1000 ans, tout le monde sait que je suis d'origine juive et d'Algérie,
12:55quand les troupes françaises sont rentrées à Alger, en 1832…
12:59– Le général Bugeaud.
13:01– Exactement, les juifs les ont accueillis comme des libérateurs, ils chantaient, ils
13:08embrassaient les soldats français et ils disaient, vive la France ! Moi, je suis resté
13:14exactement comme mes ancêtres et j'en suis fier, la France nous a apporté tout.
13:19– Malgré les massacres ?
13:20– Mais bien sûr, malgré les massacres, mais les massacres, c'est le lot de l'histoire,
13:24je ne les nie pas, vous comprenez ce que je veux dire ?
13:27– Oui, mais vous parlez de bénédiction dans la colonisation.
13:30– Oui, je maintiens ce pays, qui n'était pas un pays d'ailleurs, qui était une terre
13:36colonisée depuis 1000 ans, qui n'avait jamais eu de souveraineté, quoi qu'on dise…
13:41– Elle avait eu beaucoup de pseudo-souveraineté.
13:44– Si vous voulez, cette région, je vous assure, était misérable, l'Empire Ottoman,
13:50qui la dirigeait à l'époque, ne s'en occupait jamais, elle n'a rien fait, je
13:54dis en plaisantant toujours qu'on me donne un hôpital créé par l'Empire Ottoman,
13:59un, un seul, on ne le trouvera pas, donc je maintiens que la colonisation française a
14:06été une bénédiction pour tous les gens comme moi qui ont voulu devenir français
14:10et qui ont eu la joie, le plaisir, le bonheur d'avoir la culture française et de pouvoir
14:17vivre dans un pays absolument magnifique.
14:19– Mais il faut reconnaître que tous les Algériens n'ont pas accepté l'arrivée
14:23de la France comme une bénédiction et que le plus grand nombre de la population, notamment
14:29de confessions musulmanes, a au contraire considéré ça comme une oppression.
14:34– C'est ça la différence, vous avez raison, mais c'est ça le problème d'ailleurs,
14:38parce que quand la France a proposé aux juifs qui étaient là-bas et aux musulmans de devenir
14:44français, ils étaient tous français, et d'acquérir la citoyenneté française, on
14:48leur a dit vous devez abandonner ce qu'on appelait à l'époque le statut personnel,
14:51c'est-à-dire d'être régi par la religion, les juifs ont accepté, les musulmans ont
14:55refusé, toute l'histoire était écrite.
14:57– On va refermer le dossier franco-algérien, mais le refermer sur ce plateau, parce qu'il
15:02reste vert à l'extérieur, nous sommes d'accord.
15:04– Disons qu'on aurait plus de chances de le refermer sur le plateau que dans la réalité.
15:07– Absolument.
15:08– Je regarde à l'instant ce que dit le Premier ministre britannique, Kirsten Armer,
15:11il dit voilà, les plans pour protéger l'Ukraine d'un éventuel cessez-le-feu prennent forme,
15:15donc là, les européens sont toujours à essayer de se démener face à Vladimir Poutine
15:20et face à Donald Trump, Poutine et Trump c'est devenu les ennemis de l'Europe Alain
15:24Duhamel ?
15:25– Poutine, dans mon esprit, depuis le début, est un ennemi de la France et de l'Europe,
15:32et Trump ne nous considère pas comme des ennemis, il nous considère comme une de ces
15:39petites nations manipulables avec laquelle on peut imposer des règles commerciales totalement
15:45inégalitaires et considérer qu'il y a un patron, fantasque, puisque c'est Trump,
15:51mais un patron, et qu'on n'a qu'à être bien gentil et obéir, et même accepter de
15:58ne pas peser lourd sur des négociations qui nous concernent directement.
16:03Bon, au fond, il nous traite un peu comme il traite les Ukrainiens, c'est-à-dire,
16:11Poutine et moi, on va décider, et pour l'instant, quand on dit on va décider, c'est qu'on
16:15va décider en réalité sur les bases de Poutine, et puis vous, vous serez bien gentil de signer.
16:20– D'accord avec ça ?
16:23– Non, je pense qu'on ne mesure pas, on mesure mal, ou avec des intentions malveillantes,
16:36ce qui n'est pas le cas d'Alain évidemment, l'ampleur de ce qui est en train de se passer.
16:41Je pense que nous vivons ce qu'on appelle en histoire un grand renversement d'alliances.
16:46C'est déjà arrivé au 18ème siècle, quand la France a abandonné la grande guerre avec
16:53l'Autriche qu'elle menait depuis des siècles pour s'allier avec l'Autriche et pour devenir
16:57l'adversaire de la Prusse. C'est arrivé évidemment, et là on arrive directement à
17:01notre sujet, en 1972, quand les Chinois se sont rapprochés des Américains au moment
17:08du grand voyage de Nixon à Pékin et qu'ils se sont détachés de l'URSS. À l'époque,
17:14vous savez Alain Duhamel, vous vous en souvenez sans doute, Henri Kissinger, qui était le
17:19maître d'œuvre de ce renversement d'alliances avait dit…
17:21– Et que j'ai connu.
17:22– Dans 50 ans, chanceux que vous soyez, dans 50 ans, il faudra faire l'inverse.
17:28Eh bien nous y sommes. Trump, qui était un grand admirateur de Nixon, qui était un grand
17:33admirateur de Kissinger, fait exactement ce que Kissinger avait annoncé. D'ailleurs,
17:38quelques mois avant de mourir, il est mort centenaire, Kissinger avait dit, il avait
17:43connu la guerre en Ukraine, il avait dit il faudra que l'Ukraine ne rentre pas dans
17:49l'OTAN, qu'elle soit un pont entre l'Occident et la Russie et qu'elle soit neutralisée
17:56comme le fut la Finlande, l'Autriche pendant la guerre froide. C'est exactement ce que
18:01j'avais dit, plus modestement, pendant l'élection présidentielle, on m'avait
18:05traité de poutiniste. On y est, c'est exactement ce que nous aurons, selon moi. Donc, pourquoi
18:13Trump fait-il cela ? Parce que le grand combat du XXIème siècle, c'est l'affrontement
18:18entre les États-Unis et la Chine. Et dans cet affrontement, il préfère avoir la Russie
18:25avec lui que contre lui. C'est une stratégie classique.
18:28Mais les Européens sont toujours à contre.
18:33Je réponds. Je suis d'accord sur un point et en désaccord sur un autre. Je suis d'accord
18:39pour dire qu'évidemment, en ce moment, ce qu'on est en train de vivre, c'est un énorme
18:44renversement d'alliances qui est de portée historique, pas simplement de portée politique
18:50ou conjoncturelle. C'est quelque chose, c'est probablement l'initiative politique de la
18:57plupart de Trump la plus importante depuis la libération. Donc, je ne sous-estime pas
19:02du tout ce que ça signifie. Maintenant, l'idée de Trump qu'il va pouvoir, avec Poutine, se
19:15coaliser contre la Chine, je pense qu'il rêve totalement. Et non seulement je pense qu'il
19:23rêve totalement, mais j'en vois la démonstration dans ce qui se passe en ce moment à propos
19:27de l'Ukraine. Parce que quand on regarde ce que jusqu'à présent a accepté Donald Trump
19:34et ce qu'il veut imposer à l'Ukraine et par-dessus le marché, imposer aux Européens,
19:41on s'aperçoit que ce ne sont pas du tout les objectifs américains, que ce sont les
19:45objectifs de Poutine. Trump se veut. Est-ce que c'est par cynisme ? Est-ce que c'est par
19:53ignorance ? Parce que sur le plan international, il a beaucoup d'ignorance. Est-ce que c'est
19:58parce qu'il est fantasque ? Bon, le fait est que sur les points qui sont négociés
20:06à propos de l'Ukraine, il reprend très exactement, non pas Kissinger, qu'il n'a évidemment
20:11jamais lu, mais Poutine. Or, ben si, quand je dis qu'il ne l'a jamais lu, il l'a jamais
20:17lu.
20:18Alain Duhamel, qu'est-ce que vous savez de ce que pense Trump de l'Ukraine ?
20:23Ce qu'il en dit ?
20:24Oui, ben justement.
20:25Quand il a humilié Zelensky.
20:26Et ce que dit Vance ?
20:27Oui.
20:28Absolument, ce qu'il a dit avec Zelensky. Et ce que dit Vance, il ne s'intéresse pas
20:34à l'Ukraine. Je pense que ce n'est pas seulement un sujet ukrainien, c'est un sujet
20:41global. Ce qui est en train de se régler, c'est global. Il se règle aussi la question
20:46de l'Iran, la question du Moyen-Orient.
20:48Non, mais je veux dire, ce qui est en jeu, vous avez résondu.
20:52Non, mais la question, est-ce que les Européens ont raison de vouloir acter le fait que le
20:58shérif américain se retire ?
21:00Il va falloir donc se réarmer.
21:03Quand on reprend le raisonnement d'Éric Zemmour, c'est-à-dire qu'il s'agit en réalité
21:10en ce moment d'une stratégie à trois. C'est-à-dire, est-ce que c'est la Russie avec la Chine,
21:19ce qui est le cas en ce moment ? Ce sont des alliés proches. Ou est-ce que c'est renversement
21:24d'alliance les États-Unis avec la Russie contre la Chine ?
21:28Bon, le résultat de tout ça est qu'il y a un acteur qui, dans ces cas-là, disparaît
21:34et qui s'appelle les Européens. Et moi, ma réponse, ça ne sera peut-être pas celle
21:38d'Éric Zemmour, mais moi, ma réponse est qu'à partir du moment où c'est entre Trump
21:45et Poutine et puis, dans les couloirs, la Chine, qui est forcément consultée dans
21:52cette affaire, même si moi je ne crois pas un instant qu'on arrivera à séparer la Russie
21:56de la Chine.
21:57D'accord, les Européens ont raison.
21:58Vous êtes fatigants.
21:59Parce que le temps passe et il y a beaucoup de sujets.
22:04De toute façon, on en arrive à l'essentiel, qui est, à partir du moment où il y a ce
22:10grand renversement d'alliance, est-ce que pour compter, peser, ou en tout cas essayer
22:16de compter et de peser, ça doit être chaque Européen dans son coin ou est-ce que ça
22:21doit être tous les Européens ensemble ?
22:23Pardonnez-moi, Alain, pardonnez-moi.
22:24Et moi, ma réponse, c'est les Européens ensemble.
22:29Oui, mais pourquoi c'est ?
22:31Pour le faire, je suis prêt à en parler.
22:33Oui, mais d'abord, je ne vois pas pourquoi vous préjuger des résultats de cette grande
22:40négociation.
22:41Après tout, en 72...
22:42Mais je ne préjuge pas.
22:43Si, vous dites, ça ne marchera pas.
22:44Non, ce qui est marrant...
22:45Attendez, attendez.
22:46En 72, l'URSS de l'époque et la Chine étaient liées par une idéologie commune, le marxisme,
22:53et pourtant les intérêts nationaux, comme l'avait prédit le général de Gaulle, allaient
22:58prendre le pas sur l'idéologie.
23:00Je crois exactement à la même chose.
23:02Si c'est l'intérêt national de la Russie de s'éloigner de la Chine pour se rapprocher
23:08des États-Unis, elle le fera.
23:09Si ce n'est pas son intérêt national, elle ne le fera pas.
23:12Deuxièmement, les Européens...
23:13Oui, parlons-nous un peu.
23:15Absolument.
23:16Les Européens.
23:17D'abord, je tiens à dire que les Européens ont fait n'importe quoi depuis le début.
23:21C'est-à-dire que si la question, comme je le pense, essentielle, était celle de l'entrée
23:29dans l'OTAN, il fallait dire, comme l'avaient dit Nicolas Sarkozy et Angela Merkel en 2008,
23:37non, l'Ukraine ne rentrera pas dans l'OTAN car elle est trop proche de la Russie, proche
23:45historiquement, proche ethniquement, proche culturellement, et en plus, historiquement,
23:52c'est toujours par l'Ukraine que toutes les grandes invasions de la Russie sont passées.
23:56Charles XII, Napoléon, Hitler.
23:59Donc, évidemment, pour les Russes, ça signifie quelque chose.
24:01Regardez, en ce moment, pour vous dire, l'imbrication entre l'histoire et l'actualité.
24:07Les Russes sont en train de reprendre Kursk.
24:09Mais Kursk, vous savez ce que c'est ? C'est la plus grande bataille après Stalingrad.
24:13C'est là que les Russes ont débordé les Allemands et qu'ils ont vaincu les Allemands.
24:18Donc, voyez, dans l'imaginaire, c'est comme Verdun pour nous.
24:21Donc, c'est pour vous dire que tout ça est imbriqué terriblement.
24:24Les Européens, ils ont quand jeudi, quand jeudi, ils n'ont rien à foutre de quoi.
24:30Donc, il y a trois ans, il fallait arrêter la machine.
24:32On pouvait l'arrêter, les Européens ne l'ont pas fait.
24:34Alors qu'ils l'avaient fait en 2008.
24:36C'est ça, la première erreur.
24:37Puis, aujourd'hui, ils parlent de guerre alors que tout le monde parle d'alliance, de commerce, de paix.
24:43Donc, on se trompe encore.
24:45On se trompe encore.
24:46La paix, il y a quand même 500 000 morts.
24:48Vous comprenez, ce n'est pas rien.
24:49Alors, il y a quand même des centaines de milliers d'Ukrainiens et de Russes
24:54qui sont morts.
24:55Ils ont peut-être arrêté ce carnage.
24:56Alors, les Européens se trompent.
24:57Les Européens ne se trompent pas du tout.
24:59D'abord, pour commencer, l'idée selon laquelle on acceptait que l'Ukraine entre dans l'OTAN,
25:05en ce qui concerne la France, non.
25:07La France n'a jamais pris position en faveur de l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
25:13C'est faux.
25:13La France...
25:14C'est faux et Alain Duhamel.
25:15Emmanuel Macron l'a dit qu'il était favorable.
25:17Et c'est Biden qui l'a refusé.
25:19Non.
25:20Si Alain Duhamel, pardonnez-moi, si.
25:22Je ne crois pas qu'il ait dit qu'il était favorable.
25:24Je ne crois pas qu'il ait dit qu'il était favorable.
25:26Vous vous trompez.
25:27Il y a eu un...
25:27Mais il a changé d'avis dix fois Macron là-dessus.
25:29Alors, évidemment, il a bien dit une fois qu'il était favorable à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN.
25:33Attendez, Alain Duhamel.
25:34Bon, écoutez, la France, vous n'allez pas pouvoir dire le contraire de ça.
25:39La France, dans cette affaire, a mené une politique qui était d'alliance avec l'Ukraine.
25:47Et en même temps, cette alliance, ce n'était pas une alliance inconditionnelle pour faire n'importe quoi.
25:52Là, on a, par exemple, ni nous ni d'ailleurs les autres pays européens,
25:57n'ont jamais accepté l'idée que l'Ukraine avait comme destin d'être neutralisée.
26:04Eh bien, je pense que c'est une erreur.
26:05Non, mais attendez, je peux quand même expliquer mon point de vue.
26:10Je vous en prie.
26:10Bon.
26:11Alors, mon point de vue, c'est que les Européens n'ont jamais, contrairement aujourd'hui à Trump,
26:17accepté l'idée que l'Ukraine devait être neutralisée et qu'il devait y avoir,
26:25ce que demande Poutine, un changement de régime en Ukraine.
26:29C'est-à-dire que l'Ukraine redevienne un protectorat ou un vassal,
26:34comme elle l'était au temps de l'Union soviétique.
26:37Et comme on voit très bien que l'objectif de Poutine, c'est de reconstituer,
26:41vous ne me direz sûrement pas le contraire,
26:43non seulement son influence sur ses marches, mais la réalité de son autorité.
26:49Il a envie que l'Ukraine devienne la Biélorussie,
26:52puisque c'est comme ça que ça fonctionne avec la Biélorussie.
26:55Et de ce point de vue, on a une chance de faire entendre un avis différent
27:02que si les Européens pèsent ensemble.
27:04Or...
27:05Les Européens, attendez, parce qu'après on va dire que je ne peux pas répondre.
27:07Oui, mais si on compare les temps de parole, effectivement, ils vous font taire, ça c'est certain.
27:12Mais les Européens, d'abord, financent la moitié de l'effort de guerre.
27:21Les Américains la moitié et nous la moitié.
27:23Mais surtout, ce qu'on propose, c'est un système qui serait un système démocratique,
27:30c'est-à-dire que ce seraient les Ukrainiens qui, d'une part,
27:35accepteraient ou n'accepteraient pas ce qui leur sera proposé,
27:38et qui, d'autre part, auraient les moyens de leur indépendance.
27:42Ce qui n'est absolument pas ce qui ressort pour l'instant des échanges entre Trump et Poutine.
27:48Et c'est pour ça que je vous disais que Trump, en réalité, reprend les objectifs
27:54qu'on a cessé de proclamer Poutine.
27:56Et je pense que Poutine joue très bien sa carte, très intelligemment,
28:00et très méthodiquement, ce qui est sa barque,
28:03et en prenant son temps et en imposant ce tempo.
28:08– Et que Trump, au contraire, se rallie au thèse de Poutine,
28:18et Trump étant ce qu'il est, c'est-à-dire une personnalité extrêmement forte,
28:23mais totalement imprévisible, il est tout à fait possible
28:27que Trump change d'avis et trouve que finalement,
28:30les conditions de Poutine ne sont pas les bonnes.
28:32– Alors, pardon Éric Zembrouche, vous disiez que les Européens sont trompés
28:35et on était arrivé sur aujourd'hui l'effort d'armement.
28:38J'ai une question précise à vous poser.
28:40Est-ce que vous mettriez 500 ou 1000 euros ou 2000 euros
28:44dans les futurs bonds d'armement qui vont être ouverts,
28:47puisqu'il va y avoir un fonds de 450 millions d'euros en France
28:50qui va être ouvert pour aider les industries de l'armement ?
28:52Est-ce que vous mettriez un peu d'argent personnellement
28:54pour aider la France dans son effort d'armement ?
28:56– Et pourquoi pas ?
28:57J'ai moi-même, pendant l'élection présidentielle, fait un discours
29:02pour dire que la France avait un devoir de puissance
29:04et que nous devions nous réarmer.
29:08Non pas contre la Russie, mais nous réarmer en soi
29:10parce que nous avions désarmé excessivement depuis 30 ans.
29:14Donc je suis très à l'aise là-dessus.
29:16Je suis pour un effort de réarmement parce que, tout simplement,
29:19il faut être puissant dans le monde.
29:22Ce n'est pas la Russie qui est une menace existentielle
29:25comme on nous le rabâche.
29:27La Russie ne va pas envoyer des troupes à Paris.
29:29– Alors quelle est la menace ? – On n'est pas en 1814.
29:31– Quelle est la menace ?
29:32– La menace vient du Sud.
29:34La menace, c'est le grand remplacement.
29:36La menace, c'est l'islamisation de notre pays.
29:38Et ce n'est pas, comme je l'entends du côté de Marine Le Pen,
29:42comme du côté d'Emmanuel Macron, qui joue sur les mots.
29:44Ils nous disent, c'est le fondamentalisme islamiste,
29:47dit Marine Le Pen.
29:49Et Emmanuel Macron reprend au vol et nous dit,
29:51c'est le terrorisme islamiste.
29:53Ils veulent dire la même chose, évidemment.
29:55Ils parlent uniquement du terrorisme islamiste.
29:57Moi, je ne parle pas que du terrorisme islamiste.
30:00Je parle bien clairement de l'islamisation de notre pays
30:05et du grand remplacement de population
30:07par une population venue du sud de la Méditerranée
30:10et qui remplace notre population issue de l'Occident.
30:15C'est ça le sujet.
30:16Et c'est ça la menace existentielle sur la France.
30:19– Oui mais là, l'armement n'a rien à voir avec ça.
30:20– Absolument, ça n'a rien à voir.
30:22– Si j'avais la parole, c'est ce que j'aurais dit.
30:24– Alain Duhamel, je vous en…
30:25– Je vais laisser parler longuement Alain Duhamel, arrêtez.
30:27– Calculons.
30:28– Euh…
30:29– Non, on ne va pas calculer, allez-y.
30:31– S'il s'agit de dire que… de reconnaître,
30:34j'essaye d'être de bonne foi,
30:36s'il s'agit de reconnaître que vous avez effectivement pris position
30:40pour le renforcement de l'armement français, c'est vrai.
30:43– Voilà.
30:44– Bon, vous n'êtes pas le seul.
30:45– Bien sûr que non.
30:46– Et en particulier, depuis qu'Emmanuel Macron est là,
30:50les efforts en faveur de la Défense Nationale
30:53ont nettement, insuffisamment à mes yeux.
30:55– Je vous rappelle qu'il a viré le Général de Villiers
30:57parce qu'il refusait des baisses de crédit, le Général.
31:01– Mais après le budget a augmenté.
31:02– Il a rattrapé la baisse.
31:05– Il est arrivé.
31:07– Il a rattrapé la baisse.
31:08– Je ne vous dis pas qu'il a eu raison de s'exprimer
31:10comme il l'a fait avec Villiers, je ne vous dis pas ça.
31:13Ça m'a choqué sur le moment, donc ça me choque toujours.
31:15Bon, mais depuis qu'il a pris des décisions,
31:19puisque ça c'était vraiment les premières semaines,
31:22depuis qu'il a pris des décisions,
31:23ça a été des décisions en faveur du renforcement…
31:26– C'est largement insuffisant.
31:27– En faveur du renforcement de la Défense
31:31comme il n'y en avait pas eu depuis 30 ans.
31:33Et son idée…
31:35– Oui, c'est très insuffisant.
31:36– Mais attendez, c'est insuffisant pour une raison évidente
31:40que d'ailleurs Éric disait tout à l'heure et que je partageais,
31:43qui était qu'à partir du moment où il y a cet énorme renversement d'alliances,
31:47donc cette énorme incertitude sur ce qui est susceptible de se passer
31:53dans un an, dans cinq ans, dans dix ans ou dans trente ans,
31:55parce que sur le plan militaire il y a des choses qui se préparent trente ans.
31:58Par exemple, par Saint-Vion, par exemple, beaucoup de choses.
32:04Donc, ça veut dire que dans ces conditions,
32:08oui il faut un renforcement plus rapide que prévu de la Défense.
32:12Maintenant, la difficulté, il ne faut pas tourner autour du pot,
32:16ce n'est pas un four de 500 millions avec des choses,
32:20moi je suis prêt aussi à donner…
32:21– Tout le monde va faire des chèques.
32:23– Mais non, mais attendez, d'abord ce ne sont pas des chèques.
32:26– Mais non, ce ne sont pas des chèques.
32:28– C'est la vieille tradition de l'emprunt national.
32:30– Ce sont des placements et des placements garantis.
32:34– Bien sûr.
32:34– Bon, donc ce n'est pas de se faire des chèques.
32:36– Avec de l'argent bloqué pendant cinq ans.
32:38– Non, mais il ne faut pas dire des choses inexactes.
32:40Il ne s'agit pas de faire l'aumône à l'État pour avoir un soldat de plus,
32:44il s'agit de participer.
32:46– Mais attendez, à la deuxième.
32:47– Mais, mais, mais, et je termine, il n'empêche que ces 500 millions symboliques,
32:53c'est parfait, c'est très bien, c'est patriotique, ça me plaît beaucoup,
32:56mais c'est rien.
32:57– Alors attends, avançons, avançons parce qu'il ne nous reste que quelques minutes.
33:01– Et il faut dire à court terme, ce n'est rien et ce n'est pas les Européens
33:06qui vont changer la phase de la guerre en Ukraine, qui est perdue, il faut le dire.
33:10Donc en fait, mais bien sûr qu'aussi.
33:12– Non, non, on va avancer, on va avancer.
33:14– Non, non, elle n'est pas perdue.
33:15– Mais il y a une autre bataille en France, c'est la bataille des retraites.
33:19Le conclave est terminé, il faut passer à autre chose Alain Duhamel,
33:22ça ne sert à rien de s'accrocher.
33:24– Le conclave était une idée ingénieuse, pas une révolution,
33:29mais disons dans la tactique parlementaire, c'était malin.
33:32Bon, tel que ça s'est passé, ça n'a pas marché,
33:36donc moi je suis tout à fait partisan que la CFDT et le MEDEF
33:43et quelques autres discutent pour savoir si on peut améliorer telle ou telle modalité.
33:49Si on améliore des modalités pour les retraites, je dirais bravo,
33:53mais ça n'a plus de sens, je veux dire maintenant c'est du trompe-l'œil.
33:57– Écoutez, tout le monde a compris depuis le début
34:00que c'était une manœuvre de la 4ème République
34:03pour faire durer le gouvernement et pour détacher le PS du 2LFI.
34:07Ça a très bien marché, donc voilà, c'était ça le seul objectif.
34:12Maintenant, sur le fond, cette discussion est une pure folie.
34:17Je veux dire, revenir à 62 ans comme âge de la retraite,
34:20comme le veulent le Rassemblement National et LFI,
34:25coûterait, je crois, 10 milliards d'euros,
34:28alors qu'on a plus de 150 milliards d'euros de déficit,
34:32et qu'en plus, nous sommes le pays qui travaille en temps global, je dis bien,
34:38parce qu'il y a des gens qui travaillent beaucoup,
34:39mais en temps global, en temps de travail global de la population,
34:43nous sommes le pays d'Occident et d'Europe qui travaille le moins.
34:47Donc, évidemment, pour réarmer, mais pas seulement,
34:51simplement pour redevenir compétitif, parce que nous ne le sommes plus.
34:54Nos déficits commerciaux l'attestent,
34:56100 milliards de déficits commerciaux par an.
34:58Donc, il faut évidemment travailler plus globalement,
35:02accroître l'âge de la retraite, 64, 65, les Italiens vont passer à 67,
35:07et parce que le système de répartition ne tiendra plus,
35:11il faut transférer une partie des charges de la retraite
35:15sur un système par capitalisation, ce qui permettra par ailleurs
35:19d'avoir des fonds de pension qui financeront
35:22et le réarmement et l'économie française.
35:25– Alain Duhamel, Éric Zemmour est le président de Reconquête,
35:28il y a des échéances, à brève échéance là,
35:30qui vont arriver justement, pardon pour le barbarisme,
35:33les droites vont réussir à s'unir pour 2027 par exemple ?
35:37– Bon, j'aurais voulu répondre, mais je suis d'accord,
35:40oui, changeons de sujet.
35:43– Écoutez, je ne crois pas un instant que les droites vont se réunir,
35:47je pense que chacun mène sa politique,
35:52autonome et en rivalité évidente et que tout le monde s'en aperçoit.
35:59Alors Éric Zemmour dit depuis longtemps,
36:02s'il y avait une union des droites, à ce moment-là on gagne,
36:08et il a raison, s'il y avait union des droites, il gagnerait.
36:12Il n'y a pas union des droites, pour l'instant il y a rivalité,
36:16compétition et antagonisme entre les droites,
36:21avec des clientèles différentes, avec des ambitions concurrentes
36:27et avec des choix tactiques opposés.
36:30Donc on ne se rapproche pas du tout,
36:33depuis qu'on est entré dans cette phase surréaliste
36:37qui bouleverse la politique, tout autant que les grandes alliances,
36:40dans cette période-là, on ne peut pas du tout dire
36:43que les droites se soient rapprochées.
36:45Les droites sont antagonistes, les droites ont leurs ambitions,
36:48alors on peut se dire d'un point de vue théorique, c'est dommage,
36:52c'est dommage parce qu'elles gagneraient.
36:54Mais dans la pratique, il n'y a pas l'ombre d'un commencement
36:58de volonté de coopération.
36:59– Quel sera le champion de la droite en 2027 ?
37:01Alors Bruno Retailleau, Édouard Philippe, Marine Le Pen ou vous Éric Zemmour ?
37:06– Ce n'est pas du tout pareil.
37:08– Ce n'est pas du tout pareil.
37:09– Oui, mais c'est la droite, dans toute sa complexité, ce sont les droites.
37:13– Édouard Philippe, ce n'est pas la droite, c'est le centre et le centre-droite.
37:19– Il faut quand même aller sur, moi j'aimerais…
37:24j'ai dit une chose depuis 20 ans, je trouvais ridicule le cordon sanitaire,
37:29c'est-à-dire le refus d'alliance de la droite, du RPR et du DF de l'époque,
37:33avec le FN de l'époque, c'est ça que j'ai dit et je le maintiens.
37:38– Il y a toujours ce cordon.
37:40– Absolument, on l'a vu aux législatives.
37:42Ce que je dis aujourd'hui, c'est que l'important c'est le fond, ce sont les idées.
37:46Vous m'avez cité plusieurs noms, Marine Le Pen, elle dit qu'elle n'est pas de droite.
37:52Quand on lui dit il faut baisser le nombre des fonctionnaires,
37:55elle dit ça c'est des trucs de droite, dans sa bouche ce n'est pas un compliment.
37:59Elle veut revenir à la retraite à 62 ans, je ne suis pas d'accord.
38:02Moi je veux baisser le nombre des fonctionnaires
38:04et je veux réduire le périmètre de l'État, elle n'est pas d'accord.
38:08Je pense que l'Islam n'est pas compatible avec la République, elle pense le contraire.
38:12Je pense que le grand remplacement nous menace,
38:14elle pense que c'est une théorie complotée.
38:15– Vous êtes différent d'elle.
38:16– Monsieur Philippe, attendez, vous parlez d'Edouard Philippe.
38:19Edouard Philippe il y a quelques jours dit…
38:20– On finira crotaillot.
38:21– Absolument, Edouard Philippe dit il y a quelques jours,
38:24le voile, on parle du voile dans le sport, il dit
38:27« l'interdire serait contraire à la laïcité », je pense exactement le contraire.
38:30Que l'esprit de la laïcité c'est le devoir de discrétion dans l'espace public,
38:34on devrait l'interdire partout.
38:36– Donc François Bayrou a raison de dire qu'il faut l'interdire.
38:38– Oui, mais je ne suis pas d'accord, c'est pour vous montrer les différences de fond.
38:42– Si vous relancez, j'ai peu de chances de répondre.
38:45– Ce que je veux dire c'est que l'important c'est le fond,
38:48c'est les convictions, les idées et que…
38:51– Et Retailleau ?
38:52– Mais Retailleau, il a des points d'accord avec moi,
38:55ou j'ai des points d'accord avec lui,
38:57évidemment, quand je l'entends, je suis souvent d'accord,
39:01quand il agit, je ne vois pas la différence avec ce qu'il a fait ces années-là.
39:04– Il n'y a que trois mois.
39:06– Mais très bien.
39:07– Il y a six mois.
39:08– Trump nous prouve qu'en six mois on peut faire énormément.
39:13– De bêtises, d'accord.
39:14– Non, de choses très positives, sur l'immigration, sur le walk-in, etc.
39:21– Alors, mon dernier mot sur Éric Zemmour,
39:23vous pensez qu'il a une carte à jeu pour 2027,
39:25il peut s'imposer avec tous ses candidats ?
39:27– Je pense que depuis longtemps qu'Éric Zemmour a énormément de talent,
39:32qu'il écrit très bien, qu'il parle très bien,
39:34beaucoup trop, mais il parle très bien.
39:36Mais qu'il est plus intéressant intellectuellement,
39:43même si je ne suis pas du tout d'accord avec beaucoup de choses,
39:45je suis d'accord avec certaines, mais pas avec beaucoup.
39:46– On l'a vu ce soir.
39:47– Oui, mais bon, on a des oppositions de fond,
39:51mais je pense qu'il est intellectuel de bon niveau,
39:58orateur de bon niveau, cohérent, sincère et incompatible,
40:04dans la réalité, avec une union des droites,
40:07comme chacune des composantes de l'union des droites.
40:09– Je réponds, je réponds, ça m'intéresse.
40:11– 20 secondes, 20 secondes.
40:14– Je prends ça comme un compliment.
40:16Alain Duhamel vient de me dire que je n'étais pas un politicien
40:19et que je ne faisais pas partie de la classe politique, j'en suis fier.
40:22En revanche, il est en train de dire que pour être un politicien d'aujourd'hui,
40:26il ne faut être ni un intellectuel de bon niveau,
40:29ni écrire bien, ni être un bon orateur.
40:31Je laisse les gens au sujet.
40:33– C'est drôle, mais ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.
40:35– Vous serez dans la course en 2027, quoi qu'il arrive.
40:37– On verra bien.
40:38– Merci messieurs pour cette discussion.
40:40Bonsoir Benjamin Duhamel.

Recommandations