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L'orchestre national de France joue La Valse de Ravel sous la direction de Cristian Măcelaru à l'occasion du 150ème anniversaire de la naissance du compositeur. Extrait du concert enregistré le 13 mars 2025 à l'Auditorium de la Maison de la Radio et de la Musique.

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Fille du sculpteur polonais Cyprien Godebski (qui réalisa notamment la statue de Mickiewicz à Varsovie et le portrait en médaillon ornant la tombe de Berlioz au cimetière Montmartre), petite-fille d’Adrien-François Servais (le « Paganini du violoncelle »), épouse en troisièmes noces du peintre catalan José Maria Sert, pianiste de grand talent ayant côtoyé Liszt dans son enfance, amie et inspiratrice de Coco Chanel, Misia Godebska (1872-1950) fut surnommée de son vivant « la Reine de Paris » (titre d’une exposition du musée d’Orsay qui lui fut consacrée en 2012). Mécène des Ballets russes et conseillère de leur impresario Diaghilev, c’est elle qui avait permis le maintien des costumes pour la création de Petrouchka de Stravinsky en 1911, en avançant 4 000 francs in extremis. Le jeune Ravel a peut-être rencontré Misia (diminutif polonais de Maria) dans la classe de Gabriel Fauré des 1897, lui dédiant dix ans plus tard sa mélodie « Le Cygne » des Histoires naturelles. Il écrivit en 1910 Ma mère l’Oye pour les neveux de Misia, enfants de son demi-frère Cipa Godebski. C’est elle qui présenta Ravel à Diaghilev, prélude à la commande de Daphnis et Chloé pour les Ballets russes. En février 1920, six mois avant de devenir officiellement et religieusement Misia Sert, elle les reçut tous deux avec d’autres artistes dans son appartement de l’Hôtel Meurice à Paris.

En 1962, peu avant sa mort, Francis Poulenc écrivit un article sur les Ballets russes pour l’Histoire de la musique de la Pléiade, dans lequel on peut revivre cette scène historique : « Qu’il me soit permis d’évoquer ici une bien étonnante fin d’après-midi chez Mme Sert, l’égérie de Diaghilev, plus connue sous le nom de Misia. Cette Misia tant célébrée et peinte par Mallarmé, Renoir, Lautrec, Vuillard, était une amie intime de Ravel. Ravel, venant de terminer La Valse, souhaitait la voir montée aux Ballets russes. Rendez-vous fut pris pour présenter, chez Misia, la partition à Diaghilev. Stravinsky assistait à l’audition et, tout jeune musicien, j’eus la permission de me cacher dans un coin du salon. Diaghilev arriva, flanqué de Massine et de son état-major habituel. Ravel, minutieux comme toujours, expliqua longuement quel était son dessein pour cette œuvre puis il joua La Valse à quatre mains [avec Marcelle Meyer]. Diaghilev écouta, le front soucieux, car 42 tout de même, “Ravel c’était Ravel”, puis, la musique finie, il resta longtemps silencieux. Sachant que les sourds grognements, les jeux de monocle et de râtelier n’annonçaient rien de bon chez Diaghilev, je me faisais tout petit dans mon fauteuil, gêné d’assister à une telle scène. Sortant enfin du lourd silence qui pesait sur nous tous, Diaghilev dit

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