Il fête cette année ses 40 ans de métier : Jano Resseguié est l'invité de l'Interview Media. Véritable icône de la radio sur RMC, il reviendra sur son parcours et une carrière exceptionnelle, avec près de 2500 matchs commentés, de la Coupe de France de football aux finales des Coupes du monde 2018 et 2022.
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00:00C'est une figure emblématique du sport à la radio, journaliste, animateur et surtout
00:16commentateur sportif. C'est un timbre que les auditeurs de radio connaissent bien et
00:20surtout une voix inimitable, un accent, un divi de parole et une fine connaissance du
00:25sport et du jeu. Notre invité fait cette année ses 40 ans de radio, polyvalent, passionné,
00:29reconnu pour son expertise, notamment dans le foot. Son parcours inspirant, sa longévité
00:34dans le métier en font un invité de choix dans l'Interview Média. Notre invité a
00:38beaucoup à nous raconter sur le métier de journaliste sportif, la radio évidemment,
00:41la télévision peut-être un peu, on lui demandera. Et bien sûr le foot qu'il commente
00:45avec tant de passion, est-ce que vous avez deviné ? Non ? Peut-être ? Un indice et
00:49on le reçoit tout de suite. Une voix inimitable, bonjour Jean-Rexébé, le plus brésilien des
00:57commentateurs sportifs en France, bienvenue dans l'Interview Média. Merci, bonjour.
01:01Vous allez bien ? Ça va très bien, impeccable. Merci de nous faire l'honneur de venir pour
01:04vos 40 ans dans le métier, c'est très beau, félicitations. Je l'ai dit, vous êtes une
01:12voix incontournable de la radio sportive, on va revenir sur votre parcours, sur vos
01:15débuts, vous allez nous donner plein d'anecdotes, nous balancer plein de trucs sur vos collègues
01:18à l'AMC, on en est sûr. Mais avant cela, une seule question, c'est peut-être la plus
01:22importante, je vous appelle Jean ou Jeannot, parce que tout le monde vous appelle Jeannot
01:26à la radio, comme on a, il fut un temps, on avait appelé Sacco, d'où ça vient ?
01:29Pourquoi j'ai pris l'habitude qu'on m'appelle Jeannot ? Alors, ça vient, ça remonte à
01:34très très loin, mais dans l'utilisation au niveau du média, c'était Franck Lanou,
01:39le directeur général de l'époque, c'était l'émission L'Arc et Foot du dimanche matin,
01:43on avait les fameux SMS avec les jeux, avec la participation des auditeurs et il fallait
01:48trouver un mot-clé, et le mot-clé, c'était Jeannot, J-A-N-O, d'où l'écriture de Jeannot
01:52un peu particulière, et c'est resté. Donc voilà, Jeannot, il n'y a pas de soucis
01:56de ce côté-là. Donc je vous appelle Jeannot, ça vous va
01:58très bien. Jeannot, je l'ai dit d'une voix incontournable, vous êtes né, je me permets
02:01de le dire, le 29 octobre 1963, et on a une tradition dans cette émission, est-ce que
02:06vous savez ce qui s'est passé dans le monde du sport ce jour-là ?
02:08Je sais qui a été champion de France, c'est l'AS Monaco.
02:11D'accord, et alors le 29 octobre précisément, est-ce qu'il s'est passé quelque chose
02:16le jour où vous étiez à la maternité ? Oui, je pense, c'est fort probable, mais
02:19là vous allez m'aider je suppose. Alors on vous a retrouvé la une du journal
02:22L'Équipe du jour, on parle de Georges Lech, le footballeur français, le petit soudeur
02:27débarqué en équipe de France puisque c'était sa première sélection, c'était le joueur
02:31emblématique du RC Lance, à 18 ans il était devenu international, il a honoré sa première
02:36sélection trois jours après votre naissance, le 26 octobre 1963, avant de devenir le plus
02:40jeune buteur tricolore de l'époque contre la Suisse en 1963, le 11 novembre, avant d'être
02:45remplacé par Warren Ziermeri il y a quelques temps de cela. Donc vous êtes né le jour
02:51d'un bel événement de foot. Quel rapport vous entretenez avec le sport
02:56et le foot très jeune ? Le foot je le pratique gamin, je passe par
03:02la case rugby parce que je suis de Montauban, le rugby est une institution, le football
03:07existe et existe encore bien évidemment avec un club de foot très représentatif au niveau
03:11de la formation et au niveau du foot féminin, donc je tente le rugby mais ça peut surprendre
03:17aujourd'hui, j'avais un physique assez frêle, ça n'a pas duré très longtemps,
03:21aux grandes dames de mon grand-père, mais je suis parti au foot mais sans aucune ambition,
03:26je jouais avec des copains, je me suis souvent régalé et puis à 13 ans je découvre la
03:31radio en écoutant le parcours des Verts de 76 puis ensuite 78 Bastia et cet outil magique
03:38transistor avec les grandes ondes à l'époque, donc bonjour le confort au niveau de l'oreille,
03:42qui m'attire et qui me dit mais comment c'est possible qu'on arrive jusqu'à moi dans ce petit
03:46appareil comme ça et ça m'a donné vraiment envie d'aller un petit peu plus loin dans la recherche
03:51et à peu près 12 ans, 10-12 ans après, il y a la naissance des radios libres et j'enclenche
03:58là-dedans et je me dis allez on y va, on tente l'expérience et on verra bien où ça me mènera.
04:02En 2025, voilà où ça m'a mené. Vous avez des parents fans de sport ou pas
04:07forcément ou qui écoutaient la radio sportive ? Mon père écoutait systématiquement la radio
04:12le matin, lisait son journal La Dépêche du Midi, photographe de métier, travaillant aussi
04:17collaborant, c'est comme ça qu'on appelait ça à l'époque les collaborateurs externes avec son
04:24appareil photo, donc je l'accompagnais au stade quand j'étais gamin et notamment à Sapiac pour
04:30les matchs de rugby mais bon il n'a jamais été non plus un très très grand passionné,
04:35je l'ai perdu assez rapidement malheureusement et donc je n'ai pas pu trop profiter de lui et
04:40lui n'a même pas eu le temps de me voir arriver dans le métier de la radio ne serait-ce que dans
04:44ma radio locale privée à Montauban, Bakercy Radio qui n'existe pas et qui n'existe plus
04:49aujourd'hui et c'est vrai que c'est un petit peu mon regret quoi. Vous êtes, je l'ai dit,
04:53une voix inimitable du commentaire du foot en France, il y a eu Saccomano, il y a vous.
04:57C'est déjà un bon compliment. Il y a vous pas que sur le terme de la voix,
05:00évidemment sur les compétences, sur ce que vous amenez à la radio parce que la radio c'est un
05:03média un peu particulier, vous fêtez, je l'ai dit, vos 40 ans de carrière, vous avez vu quelques
05:08incursions sur la télévision mais c'est quoi votre secret de longévité et pourquoi la radio
05:12a toujours été au coeur de votre envie ? La radio c'est tout simplement une question de passion,
05:17je suis un privilégié, moi j'ai fait un métier qui est une passion déjà à la base et je me suis
05:23très vite rendu compte que n'ayant pas d'image, la voix est importante, le descriptif, le factuel,
05:30c'est quand même la base de notre métier de journaliste, raconter ce que l'on voit et
05:33dans le commentaire sportif, on est vraiment dedans, on essaye d'amener les gens qui nous
05:37écoutent au plus près de ce que l'on vit, au plus près de l'action, d'être donc le plus précis
05:43possible, c'est ça qui m'intéresse et au travers de ça, c'est toutes les émotions que l'on peut
05:48apporter avec le ton, avec le phrasé, avec l'émotion justement que l'on va apporter dans le commentaire
05:55d'un but, comme on l'a entendu tout à l'heure avec Kylian Mbappé, faire que les gens aient envie
06:00de rester au contact de la radio, ça existe encore, la radio est encore bien présente même si je sais
06:06que le média dans sa globalité radio souffre, mais aujourd'hui on a d'autres manières d'écouter la
06:12radio et c'est ce qui nous permet de faire la différence par rapport à la télé, je sais
06:17qu'il y a des gens qui regardent la télé et qui mettent la radio pour avoir les commentaires et
06:21pour avoir un ton complètement différent, même s'il y a un petit décalage aujourd'hui par rapport
06:25à la réception de l'image, mais moi j'ai toujours été passionné par ce média-là et toujours curieux
06:31de susciter l'imaginaire chez l'auditeur et ça c'est le plus important. On va y revenir un peu
06:36plus tard mais je l'ai dit, 40 ans de radio, vous l'expliquez comment votre longévité ? Je ne sais pas,
06:40il faudra aller mes patrons successifs. Il y a la longévité de la passion aussi. Oui voilà, après je suis
06:45passé par la case infogéné, j'étais correspondant à Toulouse, à RMC où j'ai fait un peu de sport
06:52mais j'étais surtout dans l'infogéné donc c'était l'aérospatiale, c'était Ariane, c'était les faits
06:58d'hiver, mais quelque part j'avais toujours envie d'être très présent sur le sport
07:04donc j'ai eu la chance de pouvoir couvrir des matchs de rugby. A l'époque on était sur le groupe A
07:08donc c'était Stade Toulousain, Blagnac, Colomiers, les trois étaient dans le très haut niveau du rugby
07:13français. Il y a eu le foot bien évidemment avec le TFC même si mon premier match à RMC ne
07:19reste pas un très très bon souvenir, c'était une purge, un 0-0 catastrophique. Mais voilà, du
07:25tennis avec le grand prix à Toulouse, donc je suis resté à Toulouse jusqu'en 1997 et ça m'a
07:30permis vraiment de découvrir plein de choses mais d'être déjà quelque part dans un média
07:35représentatif qui n'était pas RMC, qui était Radio Monte Carlo, qui n'avait pas
07:39l'audience qu'il y a aujourd'hui mais qui avait au moins cet avantage comme on l'a encore
07:45aujourd'hui de donner la chance aux jeunes et de donner à la chance aussi, parce que j'ai un
07:50parcours atypique, je n'ai pas fait d'école de journalisme, donc de donner la chance à des gens
07:54qui sont passionnés et qui ont envie d'avancer dans ce métier. Moi j'ai eu des rédacteurs en
07:59chef qui m'ont fait confiance très rapidement parce que, semble-t-il, ils ont trouvé que j'avais
08:03le ton radio, que j'avais l'écriture radio dans l'infogéné au-delà du sport, dans la façon
08:10d'amener quelque chose et de créer, encore une fois, de l'imaginaire chez les gens. Donc c'est
08:17comme ça que ça a duré et que ça dure encore, donc c'est parfait. Je ne vais pas m'en plaindre
08:21bien évidemment. Juste pour la petite anecdote, est-ce que vous connaissez Walter Bingham ? Non.
08:27Alors ce n'est pas un sportif. Walter Bingham, c'est le plus vieux journaliste du monde. Il a 101
08:33ans aujourd'hui. Ah oui, j'en suis loin quand même. Il a 101 ans, il a encore une émission deux fois
08:37par semaine, il est rentré dans le Guinness Book depuis ses 96 ans, il saute en parachute. Donc
08:42vous vous voyez travailler encore combien de temps ? Non, moi je veux une vie d'après. Je veux une vie
08:48d'après d'abord parce que j'ai une famille, j'ai besoin aussi à un moment donné de me rapprocher
08:55de mon épouse qui a été très patiente pendant toutes ces années, de me laisser partir un peu
09:01partout en France, un peu partout en Europe et dans le monde. Donc ça c'est le premier point.
09:05Une vie d'après parce que j'ai d'autres passions et que j'ai envie aussi un petit peu de souffler,
09:11on verra quand. Mais en tout cas non, je ne m'accrocherai pas dans ce métier, ça c'est hors
09:16de question. On a une tradition dans cette émission, c'est votre métier de commentateur sportif. Vous
09:20l'expliqueriez comment à une classe de jeunes enfants ? C'est un peu ce que je vous ai dit,
09:28c'est-à-dire d'expliquer aux gens ce qui se passe devant mes yeux, expliquer que je parle de
09:35football. Donc il y a un terrain, il y a une surface de jeu, il y a des joueurs et d'expliquer
09:43aux gens comment ça se passe sur le terrain concrètement, qui fait quoi, dans quelle zone
09:48de terrain, parce que ça c'est hyper important aussi dans la mesure où il n'y a pas l'image et
09:53quand la voix s'accélère, quand le rythme s'accélère, ça veut dire que le ballon va vers le but adverse.
09:58Alors parfois ça peut paraître surprenant, j'ai des gens qui me disent que j'exagère un peu,
10:05mais ce n'est pas que j'exagère, c'est simplement que j'ai envie que l'auditeur reste vraiment dans
10:11ce que je suis en train de lui expliquer et qu'à la sortie, si en plus il y a une action dangereuse,
10:16il y a une frappe qui ne passe pas très loin d'un poteau ou il y a un but, il faut que de
10:22façon instinctive l'auditeur le perçoive aussi vite que je puisse le lui commenter. Donc ça c'est
10:29le premier point et encore une fois, expliquer à des jeunes ce que c'est que le métier de
10:34commentateur, je pense qu'aujourd'hui ils savent ce que c'est parce qu'il y a l'évolution des jeux
10:40vidéo, il y a FIFA, il y a tous ces jeux-là avec Football Manager où ils découvrent qu'il y a,
10:45dans l'image qu'on leur apporte, l'accompagnement d'une voix. Donc il y a quelqu'un qui est là,
10:51qui existe et qui leur donne des conseils ou qui leur donne des informations et ça c'est le plus
10:57important. Donc j'ai dit vous êtes journaliste chez RMC, c'est une des radios les plus emblématiques
11:01en sport. Quel a été le moment charnière de votre carrière où vous avez un peu été propulsé
11:06comme la voix du foot ? 2001, Alain Veil rachète la radio un an avant et on est à Monaco donc moi
11:17je quitte mon sud-ouest de Toulouse, je vais à Montpellier par rapport à la Coupe du Monde à
11:22l'époque où on avait déjà été racheté par le groupe Fabre qui était à l'époque propriétaire
11:26de Sud Radio. Là je suis vraiment dans le sport mais je fais tous les sports, je commande du rugby
11:33aussi et à partir de ce moment-là on me demande d'aller à Monaco où tout se passe en fait au
11:40niveau de la mise en antenne, au-delà du fait qu'il y avait les bureaux parisiens et à cette
11:45époque-là, comme c'était la reconstruction, on me demande de faire la matinale sport avec
11:50Jean-Jacques Bourdin qui arrive à ce moment-là. Je suis pas très heureux très honnêtement parce
11:57qu'il faut se lever déjà de très très bonheur, je l'avais déjà fait à plusieurs reprises comme
12:02remplaçant et puis arrive François Pesanti comme directeur des sports que j'avais connu avec lequel
12:09j'avais travaillé quand il était à RTL et je lui ai vite dit moi il faut que je retourne sur le
12:14terrain c'est pas mon truc et il me dit oui j'ai compris et on va faire ça différemment et à partir
12:21de ce moment-là je couvre la coupe des confédérations en Asie avec l'équipe de France qui la remporte
12:27et je recommande les matchs, je retrouve le terrain, je retrouve le sourire et à partir de ce moment-là
12:34c'est parti, ça enclenche et on arrive à Paris parce que de toute façon à l'unveil il voulait
12:39faire une radio donc Info Talksport mais une radio nationale qu'elle redevienne très vite une
12:45radio nationale et pas qu'une radio du sud et donc du coup la proposition a été de me dire vous
12:51venez avec nous, on va faire quelque chose ensemble et vous allez vous occuper du foot et à partir de
12:57ce moment-là ma femme dit oui, ma fille n'avait qu'un an et on a dit allez on monte en famille
13:03et on tente l'expérience quoi et ça n'a pas été simple comme décision parce qu'on est des gens du
13:09sud, en général on fait l'inverse, on bosse à Paris, on redescend dans le sud, là moi j'ai commencé
13:14par le sud et je suis monté à Paris travailler donc quelque part c'était un petit peu frustrant
13:18pour la famille mais professionnellement c'est la meilleure des décisions que j'ai pu
13:24prendre dans ma carrière. Et on va se faire un petit plaisir parce que vous fêtez je l'ai dit
13:27vos 40 ans de carrière et ça envoie toujours du lourd y compris avec le PSG et d'autres, on écoute.
13:31La récupération des parisiens avec Barcola, Barcola pour Kvaraskelya, la fête de frappe, oh l'enchaînement, oh quel geste, oh quel but de la part de Kvaraskelya pour son premier but sous le maillot du Paris Saint-Germain à la 53ème minute, la fête de frappe du choix, il ramène le ballon, c'est une bonne façon de faire.
13:52Non mais vous si vous deviez définir, est-ce que vous le travaillez déjà, comment vous travaillez la voix parce qu'on l'a dit à la radio c'est important.
13:59Je la protège.
14:00C'est votre outil de travail.
14:01Je la protège surtout. Non, je ne la travaille pas vraiment. J'ai beaucoup écouté les autres.
14:08Qui par exemple ?
14:09J'ai écouté Jeanne Sakomano, j'ai écouté chez nous Didier Bonne qui a été mon mentor et un élément déclencheur dans ma carrière. J'ai écouté les Espagnols, j'ai écouté les Brésiliens et voilà, j'ai essayé de trouver ma personnalité.
14:25Vous avez pris de quoi ? De qui ?
14:28Dans le phrasé et dans le côté enflammé, ce sont les Sud-Américains. Dans la rapidité du descriptif, c'est les Espagnols. Mais je reste persuadé que, en tout cas, je n'ai jamais voulu copier.
14:47Pour moi, il ne faut pas copier. Il faut être soi-même et essayer de trouver sa propre personnalité.
14:52Ce n'est pas venu en claquant des doigts. C'est arrivé à force de travail et de commentaires de match. Je suis à plus de 2500 matchs.
14:59Petit à petit, on arrive justement à trouver son équilibre. Il y a des moments où c'est plus compliqué parce qu'on est des êtres humains.
15:08La voix, à un moment donné, peut fatiguer. Moi, elle a failli me lâcher à la 74e minute le jour de la finale entre la France et la Croatie en 2018.
15:16Ça a duré quelques secondes. Il y a des risques là-dessus. Je la protège énormément. Ça fait rire beaucoup d'amis à moi. J'ai l'écharpe en continu l'hiver et l'été, j'ai un chèche.
15:29Parce que le chaud-froid, c'est le plus terrible et qu'à partir du moment où je m'enrume, ça tombe sur les cordes vocales. Il faut faire attention par rapport à ça.
15:37C'est mon outil de travail. Donc, je suis obligé de le protéger. Après, dans le style à proprement parler, si un jour on me dit « Ah, tu nous rappelles un petit peu Resegui, comme vous avez fait tout à l'heure en citant Eugène Sakomano »,
15:49ça sera magnifique. Mais en tout cas, ce que je dis aux jeunes qui arrivent dans ce métier et chez nous, en tout cas à RMC, c'est surtout de trouver votre propre personnalité.
16:01On l'a dit, vous l'avez dit, vous êtes originaire du sud-ouest. Vous avez longtemps vécu à Montauban. Vous avez un accent, on l'entend à l'antenne, sauf que vous vivez à Paris aujourd'hui depuis de nombreuses années.
16:18Depuis 23 ans.
16:19Depuis 23 ans, c'est un accent qui se cultive, c'est un accent qui se garde, c'est un accent qui se perd. Est-ce qu'on vous a déjà fait la réflexion en négatif ou en positif sur cet accent ?
16:28Oui, ça me fait sourire parce qu'à chaque fois, on me pose la question et à chaque fois, je sors l'anecdote. Oui, à l'époque, c'était à Toulouse, à Sud Radio, où je faisais des piges avant d'arriver à RMC.
16:39Je faisais des piges aussi à RMC, mais avec un pseudo. Et le patron de la rédaction, à l'époque, je le sentais un petit peu dubitatif, un peu hésitant.
16:49Pourtant, on était dans le sud-ouest, on était quand même à Toulouse. La rédaction était à Toulouse. Et il me dit, si tu veux réussir dans ce métier, monter à Paris, il va falloir que tu arrêtes ton accent.
16:59J'ai été très surpris. Et mon accent, c'est presque même devenu un réflexe à l'antenne. On l'entend un peu, oui, mais beaucoup moins que dans la vie de tous les jours.
17:09Je l'entretiens parce que je reste au contact des gens de chez moi, que mon époux se partage entre Paris et Montauvent.
17:16C'est une volonté aussi de ne pas le perdre.
17:18Mais évidemment, il est hors de question que je renie mes origines du sud-ouest. Et cet accent-là, vous l'avez dit, a fait qu'à un moment donné, les gens se sont habitués à cette voix, à ce timbre de voix et à cet accent.
17:32Et je me dis quelque part qu'il n'y a pas de souci à ce niveau-là pour pouvoir évoluer et pour preuve, faire carrière dans la radio.
17:41J'entends qu'on puisse dire que parfois l'accent est un petit peu trop prononcé. Moi, je trouve qu'il n'est pas prononcé bien.
17:47Au contraire, moi, je trouve que ça déparisianisme les médias nationaux.
17:50Ce qui n'est pas de mal non plus.
17:51C'est très bien au contraire. Je vais vous souhaiter un petit problème mathématique. Alors, je n'avais pas le même chiffre que vous, donc on va travailler avec mon chiffre à moi.
17:58Considérez qu'un temps de jeu effectif d'un match de football en Europe, que j'ai cherché, correspond à 101 minutes et 20 secondes.
18:07C'est déjà pas mal.
18:09Considérant que vous avez commenté 2200 matchs, j'ai compté 2200 pour l'exercice.
18:14C'est parce qu'il faut rajouter les images de l'équipe de France.
18:16Ça doit être ça. Pensez-vous que vous avez commenté durant 107 jours consécutifs, 154 jours consécutifs ou 202 jours consécutifs ?
18:24Et je ramasse les copies tout de suite.
18:25Comme j'étais une buse en maths, on est très, très mal parti. Vous pouvez me répéter les trois chiffres ?
18:29107 jours consécutifs, 154 jours consécutifs ou 202 jours consécutifs ?
18:34Peut-être 154 jours.
18:36C'est une bonne réponse. Soit 5 mois et une semaine non-stop.
18:39Bravo, c'est un bel exercice.
18:41Dans la protection des cordes vocales…
18:43Vous comprenez pourquoi il faut les protéger.
18:45Une petite question subsidiaire juste de jeu, parce que ça m'amusait.
18:49Sur 100 minutes de jeu effectif, est-ce que vous savez pendant combien de temps le ballon est réellement en jeu ?
18:53Est-ce qu'un jour vous avez vu cette statistique ?
18:55Non.
18:56Et comme en radio, vous commentez en dehors des phases de jeu ?
18:59101 minutes, je trouve ça déjà énorme. J'aurais été plus autour de 96-97, qui est le temps moyen additionnel.
19:07Sauf ces derniers temps, avec notamment la Coupe du Monde 2022 au Qatar, où on a eu 10-12 minutes de temps additionnel supplémentaire.
19:16Non, je dirais un peu plus de 60% du temps.
19:2255 minutes sur 101.
19:24C'est pas mal.
19:25Entre 96 et 101.
19:27Est-ce que vous êtes adepte de ce genre de stats ?
19:30Parce que si vous travaillez l'imaginaire, ce genre de choses, je ne vous vois pas adepte.
19:34Ça a été le cas d'autres médias qui sont énormément sur les stats, d'autres sports aussi, comme le basket.
19:40Sur le foot, est-ce que vous êtes adepte d'aller chercher la petite stat ou l'anecdote liée à un chiffre, ou pas forcément ?
19:46Je l'ai fait un peu plus quand j'étais à commenter des matchs à la télé.
19:51Parce que la télé, on raconte pas, on accompagne.
19:53Il fallait trouver l'équilibre et avoir la possibilité, de temps en temps, d'amener quelque chose de différent.
19:58Dans les statistiques, ce qui m'importe le plus, c'est le côté but.
20:02Savoir où il en est dans la saison, le joueur en particulier, sur le championnat, sur la Ligue des Champions,
20:08si on commente un match de la Ligue des Champions, sur l'équipe de France par rapport à ce qu'il a pu faire les semaines ou les mois précédents,
20:14le moment où je me retrouve dans la situation de commenter un match.
20:18Les expectives goals, ça m'excite.
20:21Je ne supporte pas ça.
20:23Pour moi, un but, c'est un but.
20:25Une action qui aurait dû amener un but, elle n'a pas amené un but.
20:27Donc, c'est pas un but.
20:28Donc, quelque part, ça, j'ai un petit peu de mal.
20:30Après, je regarde beaucoup les sites de statistiques Opta pour voir s'il n'y a pas une petite anecdote qui peut amener le fait qu'à un moment donné,
20:39c'est le centième but d'un tel, le 500ème match d'un tel.
20:43Ça, à la limite, ça m'intéresse.
20:45Après, les statistiques, à proprement parler, sur le football, non.
20:49Parce que je trouve que ça n'apporte pas grand-chose, en tout cas, pour ce qui est du commentaire radio.
20:53Dans la mesure où le commentaire radio, on est accompagné d'un autre journaliste qui peut être lui aussi dans le commentaire,
20:58mais qui peut être aussi dans le décalé et décrire quelque chose de différent qu'il y a autour du match,
21:03ce qui peut apporter quelque chose d'intéressant pour l'auditeur.
21:06Et qu'en studio, il y a un anchorman ou un présentateur avec un consultant.
21:10Donc, on est vraiment dans un panel qui est déjà bien fourni.
21:14Donc, ce n'est pas la peine d'en rajouter.
21:16Parmi les plus de 2500 matchs, vous avez dit que vous avez commenté.
21:19La question, on vous la sort tout le temps, mais ça évolue.
21:21Alors, peut-être que ça change aussi au fil du temps.
21:23C'est lequel le plus mémorable et le pire ? Et pourquoi d'ailleurs ?
21:27Le meilleur moment, c'est la finale de 2018 gagnée par l'équipe de France.
21:32Le pire, c'est la finale 2022 perdue par l'équipe de France,
21:39mais dans un contexte particulier, totalement irréel sur la dernière partie du match.
21:46Le fait que l'équipe de France revienne dans le match.
21:49Le côté irrationnel de Kylian Mbappé.
21:52Le suspens que ça amène derrière avec la prolongation et la séance de tir au but.
21:57Mais après, j'ai eu des moments difficiles à accepter avec l'arrêt Montada par rapport au Paris Saint-Germain.
22:05Des moments plus qu'extraordinaires, parce que le mot peut même paraître fort,
22:10mais dans l'ambiance du stade Vélodrome, le fameux match contre le RB Leipzig en 2018
22:15avec le but de Sakai qui met à peu près 20-30 mètres de course tout seul avec le ballon devant lui
22:21avant de se rendre compte qu'il n'y a plus le gardien de but.
22:23Et moi, je lui crie dessus, mais Sakai, il n'y a pas le gardien, Sakai, Sakai.
22:26Et finalement, il finit par marquer le but.
22:28C'est des situations qui font qu'à un moment donné, on est sur des matchs qui donnent du plaisir
22:36d'un point de vue personnel, et donc j'apporte le plaisir à l'auditeur.
22:41Vous savez quoi ? Je me permets de vous couper le channeau.
22:43On va se faire un petit plaisir.
22:45On va réécouter le Mondial 2022 avec Mbappé.
22:59Incroyable ! Incroyable ! Incroyable !
23:04Qu'il y a Mbappé ! Qu'il y a Mbappé !
23:06C'est beau. Vous vous réécoutez ou pas ?
23:09Rarement.
23:10C'est parce que vous n'avez pas le temps, parce que vous faites 3-5 matchs par semaine
23:14ou parce que ça ne vous intéresse pas ou ça ne vous plaît pas ?
23:17Non, non, je me réécoute de temps en temps grâce aux émissions.
23:23Quand ils mettent les extraits chez Vincent Moscato ou chez Jérôme Rauten.
23:28Et surtout que là, en plus, sur ce but en particulier, il faut se dire qu'il y a Jérôme Rauten et Jean-Louis Tour
23:33qui sont avec moi au stade, qu'il y a un consultant à Paris.
23:37Et vous entendez, c'est la joie pour tout le monde.
23:39Donc il faut à un moment donné justement laisser la place à la joie, aux onomatopées,
23:44parce que ça fait partie aussi du spectacle radio.
23:47Mais il faut que moi, je reste dans le ton pour continuer d'expliquer que c'est Kylian Mbappé qui a marqué
23:52et que le joueur l'a marqué dans telles conditions.
23:55Parce que l'auditeur a besoin aussi d'avoir un peu plus de précision.
23:58Mais c'est des moments comme ça, c'est génial.
24:01Je me rappelle le but de Mbappé sur la finale de 2018 où j'entends en fond Jean-Michel Larcher qui dit
24:05« Oh là là là là là, oh là là ! »
24:07Lui qui a connu en plus 98.
24:09Donc c'était des moments très forts en émotions.
24:13Mais c'est ça l'avantage de la radio.
24:15Je pense qu'en radio, on amène encore plus d'émotions qu'à la télé.
24:19Comment on ne dérape pas en 2500 matchs ?
24:24Soit de colère, soit on perd le fil, qu'on est là aussi pour l'auditeur et vous êtes le seul fil avec l'auditeur.
24:30Dans le plus ou dans le moins ?
24:32Il faut quand même repositionner les choses.
24:34Un match de championnat de Ligue 1 ou un match de Coupe de France,
24:39entre deux clubs français, je ne prends partie pour personne.
24:43Sauf, pardon, pour un club, de temps en temps ça m'est arrivé pour le TFC, pour Toulouse,
24:48qui est mon club de la région.
24:50Alors figurez-vous que la finale de la Coupe de France entre Toulouse et Nantes, gagnée par Toulouse, 5 buts à 1.
24:55On avait joué le jeu de dire que j'allais être pour Toulouse
24:58et que Pierre-Yves Leroux, qui est notre correspondant à Nantes, allait être pour Nantes.
25:01Ça a été un spectacle de radio qui a plu, on s'est fait chambrer.
25:04Il y a cet avantage-là.
25:06C'est un exercice spécial.
25:08C'est un exercice un peu particulier aussi, d'être et commentateur, journaliste, mais d'être totalement impartial.
25:13L'équipe de France joue, je vais être cocardier.
25:16Une équipe de France, quelle qu'elle soit, joue contre un club européen, je vais être pour l'équipe de France.
25:22Ça, ça ne me dérange pas du tout.
25:24Et c'est d'ailleurs ce qu'on m'a demandé de faire à l'époque.
25:26Et qu'on continue de me demander de faire.
25:28Parce que je pense aussi que je me mets un peu et voire même beaucoup dans la peau de l'auditeur
25:33qui est supporter de Marseille, qui est supporter de Lille, qui est supporter de Paris, de Lens,
25:37qui a envie qu'on soit derrière son équipe.
25:41Donc sur un match européen, pas de problème.
25:43Sur un match français, c'est impossible.
25:45Mais ce n'est pas simple non plus.
25:47Je ne peux pas dire que j'ai des affinités pour un club plus qu'un autre.
25:52Encore une fois, à part Toulouse, parce que c'est le club de ma région,
25:55et que je l'ai toujours expliqué et que je ne l'ai jamais renié.
25:58Mais c'est normal, c'est logique.
26:00J'ai des auditeurs de Paris, j'ai des auditeurs de Marseille.
26:04Je pense à ce match qui représente tellement de choses en France,
26:07que ce soit au Vélodrome ou au Parc des Princes.
26:09Ce jour-là, je suis obligé d'être neutre.
26:11Si il y a un but parisien ou un but marseillais, c'est la même enflammade.
26:14Il y a un avis intéressant de vous qui êtes commentateur radio principalement.
26:19Je ne suis pas sûr qu'on s'attardera sur la télé,
26:21parce que ce n'est pas forcément ce qui vous représente.
26:25Mais la Ligue 1 est beaucoup critiquée ces dernières années pour le niveau de jeu,
26:30pour l'intérêt du spectacle.
26:32Alors sur la télé, c'est peut-être plus criant qu'en radio.
26:35Comment voyez-vous ça du stade ?
26:38Qu'est-ce que vous en pensez ?
26:40Est-ce que vous avez l'impression que vous avez un peu plus de boulot à faire aussi
26:43que par le passé ?
26:45On est un peu plus écouté ces derniers temps.
26:47Pas que par rapport à Dazone.
26:49C'était le cas aussi avec Médiapro et avec Prime Vidéo.
26:53Les gens en ont marre qu'on leur demande autant d'argent
26:59pour pouvoir voir les footballs.
27:01Pas le football, les footballs.
27:03Je les comprends.
27:04Du coup, le produit radio est un produit gratuit.
27:07Il n'y a pas l'image, mais ils viennent chercher une émotion complètement différente.
27:11Ces deux dernières saisons, je constate qu'il y a plus de monde dans les stades.
27:16Donc je pense que ce n'est pas une question de qualité de spectacle.
27:20C'est que c'est devenu un vrai spectacle et qu'il se passe des choses autour du match.
27:25Avant, pendant, avec l'attitude des Cops, des Ultras qui donnent,
27:29s'ils n'étaient pas là, il n'y aurait pas d'ambiance dans les stades.
27:32Donc ça, chapeau.
27:34Et quelque part, on a le sentiment aujourd'hui que les joueurs sur le terrain
27:40se livrent un petit peu plus, que les entraîneurs sont un petit peu moins fébriles,
27:44qu'on cherche un peu plus à gagner plutôt qu'à une certaine époque où on cherchait à ne pas perdre.
27:50Je ne sais pas si je suis clair dans mon explication,
27:52mais en tout cas, j'ai le sentiment que c'est un peu dur de dire que la Ligue 1 a régressé.
27:58Pour moi, elle n'a pas régressé.
28:00Au contraire, je trouve que les joueurs ont vraiment envie de se livrer un peu plus qu'à une certaine époque.
28:07Après, dans les histoires des droits télé, il faut qu'à un moment donné,
28:11le football français, la Fédé, la Ligue, les clubs, les présidents surtout,
28:16se rendent compte que le rêve, c'est fini.
28:20Le milliard, c'est terminé.
28:22Ça n'arrivera pas.
28:23Mais par contre, il y a peut-être d'autres manières d'amener le foot dans les foyers
28:28et surtout de considérer à un moment donné, moi je trouve que ces dernières années,
28:32en tout cas, je n'ai pas d'explication, mais je trouve ça très bizarre
28:36que le ou les diffuseurs du foot français n'arrivent pas à se rapprocher des clubs de foot,
28:43des licenciés, pour leur proposer une offre avec une réduction de prix.
28:48Ou de dire, si jamais vous vous rassemblez dans votre club house,
28:53vous aurez un abonnement à tel prix et ça créera quelque chose d'intéressant aussi autour du club.
28:58D'en faire un produit populaire.
28:59Exactement.
29:00Et ça, ça me dérange un peu parce qu'on a l'impression qu'ils pensent qu'en claquant des doigts,
29:05ils vont avoir un, deux, trois millions d'abonnés.
29:08Moi, je ne pense pas.
29:09Vous le savez, en radio, qu'il ne faut pas claquer que des doigts pour avoir des abonnés et des auditeurs.
29:14Juste une petite réflexion sur ce que vous avez dit.
29:16Du coup, vous avez parlé des coops, des ambiances.
29:18Vous avez déjà commenté dans un stade totalement vide, sans ambiance.
29:21À l'époque du huis clos, du Covid, oui.
29:23Et comment on fait ?
29:24Déjà, je me suis fait engueuler parce qu'on m'entendait.
29:26Vous entendez sur le…
29:28Des fois, je me suis fait chambrer par l'intendante du PSG que j'ai croisée après le match
29:32et qui m'a dit « mais arrête de crier en tant que toi », etc.
29:35Donc oui, ça, c'est un petit peu gênant.
29:38Et puis bon, ce n'est pas le même match, ce n'est pas le même football.
29:41Il faut le reconnaître.
29:42Autant quand vous allez dans un match de foot amateur, ce qui m'arrive le samedi ou le dimanche,
29:47qu'il y a un peu de monde autour de la main courante, que ça vocifère, ça crie un petit peu.
29:52Là, il n'y a rien du tout.
29:53C'est un stade de 30 000 qui est vide.
29:57Qu'est-ce qui résonne ?
29:58Le ballon, l'impact du ballon.
30:00Les joueurs entre eux, les coachs.
30:03Et vous ?
30:04C'est insupportable.
30:05Et nous, les commentateurs.
30:07Non, mais c'est vrai que c'est une ambiance assez particulière.
30:10Et cette époque-là a été compliquée aussi pour nous,
30:14parce qu'on avait envie de faire connaître cet événement-là,
30:20de leur expliquer comment ça se passait.
30:22Et je me suis surpris, à la radio, à laisser des blancs,
30:25pour que les gens se rendent compte qu'au loin, on entend un peu les joueurs
30:30et, encore une fois, susciter l'imaginaire de l'auditeur.
30:34Vous allez nous parler un peu cuisine, arrière-cuisine sur le commentaire.
30:38Juste avant ça, on va faire la rubrique « Et moi, et moi, et moi ».
30:48Quelques questions sur vous, très rapide.
30:50Vous n'avez pas besoin de tout me préciser.
30:52Votre plus grand moment de fierté en tant que journaliste ?
30:55De fierté ?
30:58C'est 2012, avec Leraud et Laurent Blanc qui sont sélectionneurs.
31:06Ils sont éliminés en quart de finale.
31:08Je ne sais pas si je suis le premier, mais en tout cas,
31:11je fais partie des premiers à annoncer qu'il ne sera pas renouvelé.
31:15Et donc, du coup, ça fait plaisir à cette époque-là.
31:18Ce n'est pas un scoop, quand même, mais quelque part,
31:21ça veut dire aussi que la façon dont j'ai eu l'information,
31:24c'est que j'avais gagné la confiance de certaines personnes.
31:27Il y a beaucoup de moments dans la carrière où vous avez dû improviser totalement.
31:30Vous faites de la radio sportive, donc évidemment.
31:32Mais si vous avez un moment spécifique à nous raconter d'une totale impro sur un sujet non prévu,
31:35c'est déjà arrivé ?
31:37Oui, mais là, je vais devenir plus grave.
31:40Ce sont les attentats à Paris, au Stade de France,
31:43où on est en train de commenter un match de football
31:47et on s'arrête, bien évidemment, au bout d'un moment.
31:50Et on passe complètement à autre chose.
31:53Ce qui veut dire qu'à ce moment-là, on est journaliste, à proprement parler.
31:58Moi, je quitte le poste de commentateur à un moment donné
32:00et je vais sur le parvis voir les gens qui quittent le stade ensuite,
32:05dans un deuxième temps.
32:07Et le lendemain matin, on m'appelle dans la nuit
32:10en me demandant de revenir au Stade de France
32:13pour être présent dans la matinale
32:15et pouvoir raconter ce qui s'est passé
32:18et de le raconter in situ.
32:20Donc là, ça a été un moment un peu compliqué.
32:23Un sujet que vous trouvez sous-traité dans les médias sportifs aujourd'hui ?
32:27Le foot féminin.
32:29Mais je n'invente rien.
32:31Le football féminin, je l'ai découvert
32:34quand j'étais au tout début de ma carrière
32:37en radio libre, en radio privée à Montauban,
32:40où il y avait un tournoi de football féminin
32:42dans un village à côté qui s'appelle Montricou.
32:45Et où déjà à l'époque, on se rendait compte
32:48que ce football féminin existait ailleurs.
32:51Quand je dis ailleurs, c'est les pays scandinaves,
32:53c'est l'Angleterre, ça commence un petit peu.
32:55L'Allemagne surtout.
32:57Et qu'en France, ça vivotait.
32:59Et je trouve qu'on a loupé le carrefour de 2019
33:03et de la Coupe du Monde en France.
33:05En tout cas, on ne l'a pas assez bien exploité.
33:07Qu'aujourd'hui, on est en train d'essayer de professionnaliser.
33:11Avec des années de retard.
33:13Avec beaucoup de retard, alors qu'on était en avance sur d'autres.
33:15Et on s'est fait rattraper par l'Espagne
33:17et même en ce moment par l'Italie.
33:19Donc c'est un peu dommage.
33:21J'ai une licence de dirigeant,
33:23mais de simple dirigeant à Montauban.
33:25Et quand je vais voir un match de foot,
33:27l'an dernier, elles étaient en D2.
33:29Cette année, elles sont redescendues en D3.
33:31C'est une jeune équipe.
33:33Il y a 200, 300, 400 personnes
33:35qui vont voir le foot féminin.
33:37Des partenaires qui viennent au club
33:39parce que c'est du football féminin.
33:41Ce n'est pas assez exploité par la fédération.
33:43Dernière question.
33:45Si vous pouviez commenter n'importe quel autre sport
33:47que le foot ou le rugby ?
33:49J'ai tenté des...
33:51Il y a eu le handball à une certaine époque.
33:53Il y a eu le basket.
33:55Mais là, ça a été une véritable extroquerie
33:57parce que j'avais du mal à...
33:59On va dire aujourd'hui,
34:01je suis votre patron RMC.
34:03On va se faire un petit plaisir dans l'année.
34:05Vous allez commenter autre chose que du foot ou du rugby.
34:07Vous choisissez quoi ?
34:09Oui, sans hésiter.
34:11Mais pas le basket.
34:13Je n'y arrive pas.
34:15Déjà, je n'arrive pas à comprendre le sport en lui-même.
34:17J'ai du mal avec ça.
34:19Question un peu arrière-cuisine
34:21pour les téléspectateurs qui ne connaissent pas
34:23le travail de radio au-delà de commenter.
34:25Comment vous préparez les matchs ?
34:27Vous avez des petites fiches.
34:29Vous lisez la presse tous les jours.
34:31Vous cherchez des anecdotes sur les joueurs.
34:33Vous regardez des matchs en dehors.
34:35Comment ça se passe ?
34:37Je suis en permanence
34:39dans la préparation
34:41des matchs qui vont venir.
34:45Je vais travailler
34:47un peu plus sur la Coupe de France.
34:49Quand on a la perspective de faire
34:51des matchs avec des équipes
34:53de foot amateurs,
34:55je pense à Espalie, à Bourgoin,
34:57à Saint-Brieuc.
34:59Ce sont des équipes que j'ai commentées.
35:01Je cherche des petites histoires autour des joueurs.
35:03Je trouve que la Coupe de France
35:05est un événement tellement populaire
35:07que c'est le moment
35:09de raconter des histoires.
35:11C'est le moment de mettre à l'avant
35:13le football amateur et tout ce qui se passe autour.
35:15En plus, un football amateur en difficulté
35:17en ce moment au niveau des dirigeants.
35:19Des choses à raconter.
35:21Je repense notamment
35:23à Saint-Brieuc
35:25avec l'entraîneur qui est aussi président,
35:27qui est aussi directeur sportif.
35:29Vous appelez les clubs ?
35:31Je bosse beaucoup avec nos correspondants
35:33et je bosse beaucoup avec les gens de la PQR.
35:35J'ai commencé un peu dans la presse continuenne régionale
35:37et ces gens-là sont au quotidien.
35:39J'ai beaucoup de conversations
35:41avec des journalistes locaux
35:43qui me disent que ça peut être intéressant
35:45ou ça peut intéresser.
35:47Je vais creuser un peu plus
35:49pour aller travailler sur ces équipes-là.
35:51Quand ce sont des matchs européens,
35:53c'est en permanence
35:55de voir le parcours des joueurs,
35:57de voir ce qu'ils ont fait
35:59sur la Coupe d'Europe,
36:01combien ils ont joué de match,
36:03à quel moment ils ont marqué leurs derniers buts,
36:05etc.
36:07Je travaille à la fois
36:09sur ordinateur
36:11et j'imprime une fiche Excel
36:13où ils se retrouvent avec des couleurs
36:15par rapport aux compétitions
36:17et le nombre de buts qu'ils ont marqué
36:19en championnat et par compétition.
36:21Après, j'ai des cahiers
36:23que je noircis avant un match
36:25avec chacune des équipes
36:27que je commente.
36:29Je n'ai rien inventé,
36:31si ce n'est que j'écris un peu plus gros que certains.
36:33Je dis ça parce que
36:35je l'ai beaucoup chambré.
36:37Grigor Margoton, je ne sais pas comment il fait,
36:39il écrit mais tout petit.
36:41Même en écrivant, je ne sais même pas s'il arrive à se relire.
36:43En tout cas, moi, j'ai essayé, je n'ai pas réussi.
36:45Vous êtes assis où pendant un match ?
36:47Dans une tribune de presse
36:49et pas très souvent assis,
36:51surtout debout.
36:53Ça dépend de la compétition, ça dépend de l'importance du match,
36:55mais je le vis beaucoup plus
36:57en étant debout.
36:59Je fais 1m63,
37:01donc je ne gêne personne,
37:03mais quand je suis assis, c'est aussi
37:05un élément du métier
37:07de commentateur.
37:09Quand on est assis, on respire moins bien.
37:11Quand on est debout, la respiration
37:13ventrale va m'aider par rapport
37:15justement à l'activité de la voix,
37:17au rythme, à tenir
37:19ma respiration
37:21et à pouvoir être audible
37:23vis-à-vis des auditeurs
37:25parce que je ne vous cache pas qu'il y a des moments
37:27où les actions durent tellement
37:29longtemps et qu'elles finissent par un but,
37:31quand on finit sur le but, il faut y être.
37:33Donc, il faut vraiment avoir
37:35la possibilité d'assurer
37:37et donc la respiration ventrale sert énormément
37:39par rapport à ça.
37:41En dehors de la radio, vous parlez beaucoup chez vous ou pas ?
37:43Non, je parle fort. Je parle très fort.
37:45Je parle très fort.
37:47En permanence, on n'arrête pas de me le dire au boulot.
37:49Chez moi, pareil.
37:51Oui, c'est un vrai défaut.
37:53Non, mais parce que
37:55quand je mange avec des potes,
37:57avec des amis, j'ai droit à des questions.
37:59Bien évidemment, sur le football,
38:01sur ce que je rencontre au quotidien.
38:03Donc, oui, je parle.
38:05Je ne parle pas beaucoup, mais je parle par contre
38:07très fort.
38:09On l'a entendu depuis 45 minutes, vous êtes une voix inimitable
38:11à la radio. On s'est prêté un petit jeu.
38:13On va vous faire écouter une guirlande
38:15de grande voix du sport.
38:17Est-ce que vous allez reconnaître tout le monde ? On va le voir.
38:19On écoute.
38:23Pire de Dominique Vattenay !
38:25Oh ! Oh !
38:27Quel but ! On passe !
38:29On passe ! On passe !
38:31Est-ce que tu nous fais plaisir ?
38:33Alors ça, je n'ai vraiment pas peur
38:35de le dire, monsieur Fouque.
38:37Vous êtes un salaud !
38:39But ! But de Zinedine Zidane !
38:41Une inspiration
38:43extraordinaire
38:45à la pied gauche
38:47de 30 mètres.
38:49Il y est ! Il y est !
38:51Extraordinaire but !
38:53Quel but ! Le facile, le dernier.
38:55Vous avez reconnu tout le monde ou pas ? Pas le premier.
38:57En plus, je n'ai pas vraiment bien entendu.
38:59Il y a Saccomano, il y a Thierry Roland,
39:01il y a Thierry Gilardi,
39:03Jean-Michel Larquet. Le premier, c'était...
39:05C'était Jacques Vendroux. C'était Jacques Vendroux ? C'était un peu loin,
39:07je suis désolé. Si vous aviez
39:09de ces cinq grandes voix
39:11de sport,
39:13une voix
39:15sur qui nous dire un petit mot, ce serait
39:17lequel ou laquelle ? Thierry Gilardi,
39:19parce qu'il est passé par la radio
39:21et qu'ensuite il est allé
39:23à la télé.
39:25Pour moi, c'est
39:27celui qui a
39:29le mieux raconté les choses.
39:31Voilà,
39:332006, le coup de boule de Zidane.
39:35Pas toi, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait.
39:37Et quand
39:39on est conscient de ce qu'il
39:41est en train de dire au moment
39:43où il le dit et dans les conditions
39:45où nous, parce que j'étais
39:47sur place à l'époque, en 2006,
39:49on n'a pas vu ce qui s'était
39:51passé. Tout de suite,
39:53on a l'apport de l'image
39:55par les écrans de contrôle, sur les
39:57post-documentateurs,
39:59parce que le réalisateur, lui aussi, était perdu
40:01et que, heureusement,
40:03il avait mis une caméra isolée sur
40:05Zidane et que, par cette caméra isolée,
40:07très rapidement, par contre, dans l'espace
40:09de, on va dire, quelques secondes,
40:11il a pu nous apporter cette image-là.
40:13Et nous, en radio,
40:15on était plus en train de chercher ce qui s'était
40:17réellement passé parce qu'on n'a pas ce réflexe-là
40:19de regarder l'écran de contrôle
40:21alors que Thierry Gilardi a ce réflexe-là.
40:23Et moi, je m'en suis rendu compte plus tard
40:25avec la télé qu'effectivement, on jongle
40:27entre le terrain et l'écran de contrôle.
40:29Et cette phrase, elle est juste magnifique.
40:31Elle est unique et
40:33elle veut vraiment dire ce qu'elle veut dire
40:35à l'instant T.
40:37Et ça, c'est un moment hyper
40:39important. Mais je sais que
40:41les punchlines sont plus importantes à la télé
40:43qu'à la radio.
40:47J'estime qu'en radio, il faut qu'on reste
40:49naturel et que
40:51raconter un but, il y a
40:53maintes et maintes façons de le raconter
40:55et qu'il vaut mieux le laisser faire à l'inspiration
40:57plutôt que de
40:59mettre une petite note en disant
41:01s'il y a une telle marque, s'il y a une telle marque, il faut sortir ça.
41:03Thierry Gilardi, la phrase, il la sort. Elle sort
41:05comme ça. Elle sort du fond du cœur.
41:07On vous a posé la question
41:09« Quelle légende du sport auriez-vous
41:11aimé d'interviewer et qu'est-ce que vous lui auriez
41:13demandé ? Vous avez choisi qui ? »
41:15Et quelle question ? Diego Maradona.
41:19Parce que c'est quelqu'un que
41:21d'abord, je n'ai pas commenté de match et de but
41:23de Diego Maradona, mais
41:25je l'ai vu physiquement manquer
41:27son tir au but face à
41:29Toulouse en 1986.
41:31Et ça reste quand même quelqu'un
41:33avec une carrière impressionnante.
41:37Peut-être pas le, mais en tout cas, un des meilleurs joueurs
41:39au monde. Et la question
41:41que j'aurais aimé lui poser,
41:43je ne sais pas s'il aurait apprécié,
41:45mais pourquoi autant de frasques
41:47autour de sa vie
41:49de footballeur alors qu'il
41:51réalisait des choses extraordinaires sur un terrain
41:53à part la main de Dieu
41:55face à l'Angleterre ?
41:57C'est quelqu'un qui,
41:59je pense, s'est détruit de l'intérieur
42:01par rapport à cette vie privée
42:03qui a été très compliquée,
42:05très complexe.
42:07Jean, on va écouter une petite chanson.
42:09Vous a demandé de choisir une chanson qui résume votre carrière.
42:11On l'écoute, on va comprendre.
42:13Rapidement.
42:29Au Toulouse, de Claude Nougaro,
42:31je préfère plus
42:33Dans vos racines,
42:35est-ce qu'il y a autre chose que ça dans le choix
42:37de cette chanson ?
42:39Déjà, c'est le début de ma carrière professionnelle
42:41quand j'arrive
42:43à Toulouse
42:45et que je me retrouve
42:47à habiter dans
42:49une petite chambre de bonne pas très loin
42:51de la place du Capitole
42:53et que
42:55petit à petit, je découvre
42:57le milieu sportif toulousain
42:59et qu'en 1989,
43:01Toulouse est champion de France
43:03donc je fais mon boulot de journaliste,
43:05je vais à la place du Capitole, je vais voir des supporters,
43:07je raconte ce qui se passe, je suis en direct, etc.
43:09Et notre bureau,
43:11pour ceux qui connaissent Toulouse, était Place Occitane,
43:13pas très très loin de la place du Capitole
43:15et en quittant la place du Capitole
43:17pour rejoindre le bureau et donc aller travailler
43:19à l'époque avec mon magnéto à bande,
43:21ce n'était pas le numérique,
43:23je croise Claude Nougaro.
43:25Et en fait,
43:27je suis tellement surpris de le voir que
43:29j'ose à peine lui demander s'il veut bien
43:31me répondre à une question
43:33et il venait de regarder
43:35ce qui se passait à la place du Capitole
43:37et il a accepté de répondre
43:39à deux questions et ce moment-là
43:41est un moment qui a marqué le début
43:43de ma carrière en me disant
43:45voilà cet homme-là qui représente
43:47tellement de choses dans un monde différent
43:49de celui que j'ai envie de découvrir
43:51c'est-à-dire le milieu du journalisme sportif
43:53qui m'apporte
43:55ces quelques phrases, ces quelques mots
43:57en plus avec son accent rocailleux
43:59et son phrasé inimitable
44:01c'est un moment qui a vraiment
44:03marqué mon existence
44:05de journaliste et donc
44:07cette chanson au Toulouse
44:09je l'écoute souvent
44:11à une époque je l'ai même eu presque
44:13en tout cas le refrain pour sonnerie
44:15sur mon téléphone
44:17avec les tontons flingueurs aussi
44:19de Montauban, mais quelque part
44:21c'est le début de mon histoire
44:23et
44:25l'envie de me rappeler
44:27qu'à une certaine époque
44:29à Toulouse, pas loin de la place du Capitole
44:31j'ai rencontré quelqu'un d'extraordinaire
44:33On termine bientôt cette interview
44:35on va terminer par la question tout bien honnête
44:37Quelle est la chose la plus honnête
44:39que vous puissiez dire sur votre carrière
44:41de commentateur ?
44:43J'ai une chance incroyable
44:45j'ai une chance incroyable
44:47d'avoir
44:49réussi mon objectif
44:51de devenir journaliste sportif
44:53parce que c'était mon objectif
44:55d'avoir embrassé une carrière de journaliste
44:57alors qu'au départ
44:59je fais qu'un BTS audiovisuel
45:01et que j'étais plus parti dans la photo
45:03que dans le
45:05journalisme écrit ou parlé
45:07ou même visuel
45:09et
45:11de me dire qu'aujourd'hui
45:13j'ai réussi
45:15à imposer quelque chose
45:17mais à imposer surtout ma passion
45:19et ça
45:21c'est la plus grande récompense
45:23elle vient des auditeurs
45:25des gens que je croise
45:27qui me parlent des émotions
45:29que j'ai pu leur transmettre
45:31et puis je ne le dis pas souvent
45:33mais j'ai eu l'occasion de croiser
45:35des malvoyants ou des non-voyants
45:37pour eux
45:39la radio c'est le média
45:41numéro un
45:43c'est à dire qu'on est plus qu'au delà de l'audiodescription
45:45pour eux
45:47parce qu'on fait vivre le match
45:49l'événement
45:51croiser des gens
45:53en me disant
45:55vous m'avez permis de voir un match
45:57ça calme
45:59Pour la dernière question, ce n'est pas vous qui allez répondre
46:01c'est votre micro, qu'est-ce qu'il dirait sur vous
46:03après tant d'années ?
46:05Arrête de me postillonner dessus
46:07et si tu peux de temps en temps éviter de me crier dessus
46:09ce serait pas mal
46:11Merci beaucoup Jeannot pour cette interview
46:13on a appris beaucoup de choses
46:15on vous retrouve au micro d'RMC le week-end
46:17la semaine pendant les Coupes d'Europe, la Ligue 1
46:19le football, les équipes de France
46:21merci d'être venu, on compte sur vous pour citer l'interview média
46:23la prochaine fois que vous êtes à la radio
46:25merci d'être venu, merci de nous avoir suivi
46:27à bientôt sur Sport en France, salut