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00:00Bonjour M. Kruk, bienvenue au studio à Sudinfo.
00:03Vous êtes notre nouveau ministre fédéral de la Mobilité.
00:05Alors aujourd'hui nous allons parler de deux dames
00:08qui intéressent beaucoup nos lecteurs, la SNCB,
00:12déplacement en train,
00:13et la sécurité routière qui est aussi importante.
00:17Alors première question, vous avez quand même connu par rapport à d'autres
00:19collègues du gouvernement des débuts un peu difficiles.
00:22Vous avez dû affronter toute une série de longues grèves
00:25alors que d'autres pouvaient s'installer tranquillement. Vous avez
00:28directement été sur le front.
00:30Comment est-ce que vous avez vécu ces différentes grèves à la SNCB ?
00:34Écoutez, ce n'est pas moi qui ai vécu des débuts difficiles,
00:37c'est les nafteurs, les usagers du rail qui vivent des moments difficiles.
00:43En ce qui concerne l'homme politique, on sait qu'on a affronté
00:46à un moment donné des tensions, des difficultés, des désaccords également.
00:52Et on voit bien que la crispation sur le plan social
00:57par rapport au dossier des pensions se focalise sur l'entreprise publique
01:01qu'est la SNCB.
01:04J'ai envie de dire qu'on fait avec,
01:07et chacun a sa méthode de travail.
01:08En ce qui me concerne, j'ai privilégié depuis le début
01:11et d'initiative la concertation sociale,
01:15ce que je vais continuer à faire avec les organisations
01:19représentatives des travailleurs,
01:22que sont les grands syndicats qui ont 95% des affiliés.
01:26Par contre, il y a des petits syndicats
01:29qui clairement font ce que j'appelle de la destruction politique
01:35et qui d'ailleurs ont d'abord annoncé qu'ils se mettaient en grève
01:39avant même de demander, et quand je dis demander,
01:41c'est encore un vocable assez sympathique, une éventuelle concertation.
01:46Alors c'est clair qu'à cet égard-là, à l'égard de ces syndicats-là,
01:50ces petits syndicats, il n'y a pas de discussion possible
01:53parce qu'ils mettent en péril l'entreprise publique.
01:56Ils mettent en péril le service public.
02:00Et je crois que là, on doit être bien conscient,
02:03le gouvernement a pris un certain nombre de décisions,
02:07ce qui a fait l'objet de l'accord de gouvernement.
02:09Sur ces décisions-là, nous ne reviendrons pas.
02:13Ces décisions, elles doivent nous permettre d'amener le fer, le rail,
02:18dans une position concurrentielle en 2032,
02:21c'est-à-dire que le service public, l'entreprise publique que je défends,
02:24je suis un défenseur de l'entreprise publique du rail,
02:27doit en 2032 être capable de montrer qu'elle peut affronter la concurrence.
02:31Et si on ne le fait pas, ce n'est pas seulement le service qui sera en péril,
02:36mais c'est aussi ceux qui fournissent le service, les travailleurs qui seront en péril.
02:39Et donc autant je trouve qu'il y a vraiment une marge de discussion
02:42pour arriver à l'objectif du gouvernement avec les syndicats qui se mettent autour de la table,
02:46autant avec ceux qui ont autre chose en tête, c'est impossible de discuter.
02:50– Ils ont un pouvoir d'impacter le trafic,
02:54même s'ils sont un petit syndicat, c'est plusieurs en fait, organisations syndicales,
02:58mais ils ont comme un pouvoir de perturber fortement la circulation des trains.
03:02– C'est exact, et ils le prouvent, mais ce n'est pas pour ça que nous devons nous incliner,
03:09que nous devons baisser les bras et que nous devons considérer
03:11que ce type de chantage est un chantage qui est au service de l'entreprise publique
03:16et au service de ceux qui attendent le pouvoir effectivement aussi pour aller travailler,
03:21aussi avec des métiers pénibles, d'accomplir ce qu'ils ont à faire.
03:25Il y a une limite à tout, ils doivent le savoir aussi.
03:28– Un autre dossier qui a un peu suscité la polémique,
03:30c'est l'attribution à une société espagnole de la construction d'automotrices, les AM30.
03:35Donc il y avait un autre dossier qui était sur la table,
03:37français avec Alstom, qui était moins cher
03:39et qui en plus garantissait que la production soit faite en Belgique.
03:43Donc il y avait de l'emploi, donc beaucoup, certains ont critiqué le fait
03:47qu'on favorisait une construction espagnole au déprimant de l'emploi en Belgique.
03:52– Alors, qu'on soit clair, ce dossier-là, il n'a pas débuté avec l'Arizona.
03:58C'est un cahier spécial des charges qui existe depuis des mois.
04:02Ce cahier spécial des charges, personne ne l'a remis en cause,
04:05quand je dis personne, ni mon prédécesseur, ni le conseil d'administration.
04:11Aujourd'hui on en est où ?
04:12Dans une phase intermédiaire, où le conseil d'administration
04:15à l'unanimité, tous partis politiques confondus,
04:20si vous me permettez quand même, il n'y a pas un seul membre désengagé
04:23par contre dans ce conseil d'administration.
04:24Ce conseil d'administration, à l'unanimité, a décidé d'attribuer,
04:28selon les règles du cahier des charges, non pas le marché,
04:32à une entreprise espagnole, a décidé de désigner cette entreprise
04:35comme étant le soumissionnaire préférentiel,
04:38c'est-à-dire qu'ils entament des négociations avec cette entreprise-là.
04:42Et c'est vrai qu'il y avait une autre offre qui était moins chère,
04:44mais un cahier des charges, ce n'est pas seulement qu'un prix,
04:46c'est un ensemble d'éléments, à la fois techniques et de services,
04:49et de prix également, qui font que l'entreprise espagnole
04:51a été désignée comme soumissionnaire préférentiel.
04:55Moi je n'ai pas à refaire l'ensemble du marché,
04:58si je devais d'ailleurs le faire, on perd 3-4 ans.
05:01Et je considère que personne d'ailleurs n'a auparavant demandé de le faire.
05:05Mais donc on a une unanimité du conseil d'administration,
05:07et on a un cahier des charges.
05:09Qui suis-je pour vous dire, vous êtes des sceaux,
05:11vous n'y comprenez rien, vous ne respectez pas le cahier des charges.
05:14Mon seul rôle c'est de regarder si ce cahier des charges est respecté.
05:17Par contre, c'est vrai que si on avait intégré dans ce cahier des charges,
05:21et je l'ai entendu dire par une des entreprises qui a soumissionné d'ailleurs,
05:25un élément qui faisait référence à la production de CO2,
05:28c'est-à-dire un élément climatique.
05:31C'est quand même intéressant de voir des entreprises qui viennent nous dire
05:34c'est dommage qu'il n'y ait pas une clause climatique dans le contrat,
05:36mon prédécesseur manifestement n'a pas soulevé l'élément.
05:39Là, on aurait pu, de manière indirecte, favoriser la production locale.
05:44Parce qu'il y a une proximité qui est due à la production locale,
05:47mais ce n'est pas dedans.
05:47Donc à l'avenir, mon engagement,
05:49c'est évidemment de faire mieux coordonner l'écologie et l'entreprise.
05:54Le climat et cette possibilité d'avoir, non pas un avantage,
05:58mais un élément qui est pris en compte parce qu'on produit un local.
06:01Alors troisième petit caillou dans votre chaussure,
06:03c'est l'annonce, la volonté récente de la SNCB
06:06de fermer une vingtaine de gares de points d'arrêt,
06:08principalement en Wallonie.
06:10Alors pour quelqu'un qui veut développer l'usage du train,
06:12fermer des points d'arrêt, des gares,
06:15ce n'est pas vraiment le message le plus favorable.
06:20Détrompez-vous.
06:21Moi, je n'ai en tout cas pas de fétichisme à cet égard-là.
06:25Il y a deux vrais problèmes dans le service du rail aujourd'hui.
06:30Un, c'est ce qu'on appelle la vitesse commerciale,
06:34tant mis du point A au point B.
06:37Et la deuxième, c'est la ponctualité.
06:39Et donc, si on veut travailler mieux sur ces deux éléments,
06:43il faut qu'on revoie l'ensemble du réseau
06:46en tenant compte de deux paramètres.
06:49Un, c'est ce qu'on appelle les intercity,
06:51c'est-à-dire les trains qui font cette liaison entre les grandes villes
06:53et puis un maillage, les trains S et L,
06:56un maillage autour de ces grandes villes.
06:59Et donc, il y a aussi une fréquentation.
07:00Quand un train s'arrête et repart dans un arrêt
07:05où l'on constate qu'il n'y a finalement pas de demande,
07:08ou quasiment pas,
07:09ce train perd de la vitesse.
07:12En même temps, ça coûte également de l'argent.
07:14Et donc, l'idée, c'est de se dire,
07:16et sans doute que vous avez vu également
07:18qu'il y avait une demande de la région Caroleau
07:22pour dire on voudrait nous avoir un train qui va plus vite.
07:24Mais on ne peut pas tout avoir.
07:25Si on veut ça, il faut aussi accepter qu'à un moment donné,
07:27il s'arrêtera moins, ce train.
07:29La palisse en aurait dit autant.
07:31Et donc, dans ces gares où il y a finalement
07:33une fréquentation extrêmement minime,
07:36est-ce qu'on rend service à qui que ce soit
07:37en disant qu'on le garde ?
07:39Même pas, je vais vous le dire,
07:41aux naveteurs qui prennent ce train à ces gares-là.
07:44Ce qu'il faut qu'on puisse faire,
07:46c'est de se dire qu'on prend un peu de hauteur
07:47en termes de service du transport public.
07:51Et le transport public, ce n'est pas que le train.
07:53C'est aussi le covoiturage.
07:55C'est aussi le bus.
07:57C'est à d'autres moments, le vélo.
07:59Et qu'on fasse de ces endroits
08:02des sites intermodaux,
08:03où le meilleur élément en termes de transport public
08:06soit étudié.
08:07Et là, vous aurez ce qu'on fait d'ailleurs ailleurs,
08:10en Suisse, un système plus cadencé.
08:12Voilà, c'est ça.
08:13Justement, je voulais vous poser la question.
08:14Vous parlez dans votre note d'orientation politique
08:17d'étudier un système cadencé à l'image de la Suisse.
08:20Ça va faire quoi concrètement pour l'utilisateur ?
08:23Ça permet à l'utilisateur d'avoir à sa disposition
08:27le transport public le plus efficace,
08:30mais aussi celui qui lui garantit le respect des horaires
08:33par rapport à ses efficacités.
08:34En fait, c'est dire à ce pays qu'est la Belgique,
08:40tout n'est pas rail, tout n'est pas bus,
08:43tout n'est pas covoiturage, tout n'est pas vélo.
08:46Il faut qu'entre régions et fédérales, en d'autres termes,
08:48on travaille mieux ensemble, qu'on accepte de se dire
08:51comment est-ce qu'on maille mieux l'ensemble
08:53et comment est-ce que chacun répond le mieux à l'objectif
08:56qu'il s'est astreint,
08:58à l'objectif qui est celui du service public.
09:00En faisant ça, on a deux avantages.
09:03Un, c'est d'avoir un service plus efficient,
09:05plus efficace, plus compétent.
09:08Et le deuxième, c'est d'arriver à prouver,
09:10et ça c'est peut-être plus politique dans ma réflexion,
09:12d'arriver à prouver que c'est parce qu'on travaille mieux
09:15entre régions et fédérales qu'on rend un meilleur service aussi.
09:18Sinon, j'ai déjà en tête les réactions que vous aurez
09:22dans cinq ans ou dans dix ans.
09:24J'ai certains qui diront, sans doute plus au nord,
09:27vous voyez bien que ça ne fonctionne pas.
09:29Autant tout diviser, pourser par ce pays.
09:33Et puis j'en ai d'autres qui diront,
09:34ça c'est parfois un peu plus dans le sud,
09:37c'était bien mieux lorsqu'il n'y avait pas de réforme de l'État,
09:41c'était bien mieux il y a 50 ans, revenons à l'État belgiquin.
09:44Moi, l'un comme l'autre m'insatisfons
09:46et donc je dirais que même politiquement,
09:48on a intérêt avec des gouvernements miroirs.
09:50Bon, il n'y a pas encore de gouvernement à Bruxelles,
09:52ça, ce n'en peut strictement rien,
09:54mais on a intérêt à prouver qu'en travaillant mieux,
09:57on sert mieux.
09:57Donc cette offre cadencière,
09:58ça va vraiment pouvoir mieux coordonner les correspondances.
10:01Parce qu'en fait, beaucoup de gens, notamment en Wallonie,
10:03se plaignent effectivement.
10:04J'arrive avec mon train,
10:06je n'ai pas de bus, le bus est passé,
10:07ou j'ai un bus dans très longtemps.
10:11Oui, c'est donc ça.
10:12C'est compliqué quand même,
10:13parce que quand on écoute le texte,
10:14il dit oui, mais il n'y a pas que le train dans la vie.
10:16Moi, mes horaires, je les calcule aussi
10:18par rapport à mes usagers sur la ligne.
10:21Tout à fait vrai.
10:21C'est ça l'offre cadencière,
10:23c'est de pouvoir justement tenir compte des intérêts des uns et des autres.
10:25Et ça demande un dialogue extrêmement efficace.
10:29Et il faut le compléter par autre chose.
10:31Ce qui n'a jamais été fait pour l'instant.
10:33Et je sens parfois qu'il y a des réticences
10:35des entreprises publiques qui font le transport.
10:38C'est un ticket unique.
10:40C'est ça.
10:40Quand vous allez en Suisse,
10:42vous prenez un ticket de transport public unique,
10:45quel que soit l'entreprise publique qui dessert,
10:47que ce soit le bus ou que soit le train.
10:50Si c'est possible ailleurs,
10:52pourquoi est-ce impossible chez nous ?
10:54Il n'y a pas de raison technologique ou technique qui l'empêche.
10:58Il y a parfois, et ça je l'entends,
11:00je peux aussi le comprendre,
11:01il y a parfois des éléments qui sont plus liés à la rentabilité.
11:04C'est bien la preuve que chaque entreprise publique
11:06joue dans son précaré et ne regarde pas ce que l'autre fait.
11:09Moi, ce que je dis,
11:10si vous voulez avoir une vision à plus longue échéance,
11:13mais surtout une vision qui est plus au service des gens,
11:15il faut que vous vous gardiez ensemble.
11:17Et ce ticket, à ce moment-là,
11:19si on veut vraiment parler de gros sous,
11:21vous savez, tout le monde a intérêt à ce qu'il y ait plus
11:23de personnes qui prennent le transport public.
11:25Tant le rail que le bus.
11:28Après, il y a un partage des recettes, ça, ça se négocie.
11:30Il faut à un moment donné pouvoir accepter de faire des pas.
11:33À ne rien changer, on fait marche arrière.
11:36Et moi, ce qui me compte, c'est réellement de se dire qu'un train,
11:38c'est pas de l'arrière qui doit, la marche arrière qu'il doit faire,
11:42c'est la marche avant.
11:42Mais c'est vrai aussi pour les vicino, donc pour les bus.
11:45Et ça serait le principe aussi du prix au kilomètre,
11:48si j'ai bien compris.
11:49Parce qu'à ce moment-là, si on harmonise tout,
11:51autant savoir, voilà, je vais prendre le bus, puis le train,
11:54puis de nouveau le métro.
11:55C'est un élément essentiel, c'est de pouvoir se dire qu'effectivement,
12:00c'est la distance que l'on paye et c'est pas d'autres choses.
12:03Ça peut, ça peut aussi demander de la nuance parce que certains coûts
12:07sont plus, sont différents entre des distances.
12:11Si vous avez un espace qui est plus vallonné, forcément,
12:14vous demandez aussi plus d'énergie que si on a un espace qui est plat.
12:17Il faut aussi qu'il y ait une équité entre les uns et les autres,
12:20une forme de solidarité pour que ce ne soient pas, finalement,
12:22les communes les plus rurales qui soient à ce moment-là sanctionnées.
12:26Mais ça, c'est du dialogue et c'est ce que je vais essayer de mettre en place.
12:29J'ai d'ailleurs convoqué pour la fin du mois une CIM,
12:32Conférence Interministérielle, où ce point est à l'heure du jour.
12:35J'en discuterai avec mes collègues parce que je suis certain aussi
12:38que le là doit venir des politiques.
12:42Si les représentants de la population, en tant que politique,
12:47ministre de la mobilité, qu'ils soient régionaux ou fédérales,
12:50ensemble peuvent tenir le même langage, je crois que c'est un signe
12:53qui ne trompera pas les entreprises publiques,
12:55puisque c'est elles qui ont le service en main.
12:57Et donc, l'objectif, c'est d'ici la fin de la législature,
12:58d'avoir cette offre cadencée, ce prix au kilomètre ?
13:04C'est d'avoir cette offre cadencée.
13:05Je vous ai dit sur le prix au kilomètre.
13:07J'entends bien qu'il y aura seulement des discussions,
13:09des nuances encore à apporter.
13:10Il n'y a là aussi pas d'ornières.
13:13Mais en tout cas, c'est clairement d'avancer dans ce système-là.
13:16Si on n'a pas un service qui répond à ça,
13:19on ne répondra pas à notre objectif qui est de servir la population.
13:22Et en plus, on mettra à mal les uns et les autres
13:24par rapport à cette fameuse libéralisation qui vient,
13:27celle de 2032.
13:28Mais 2032, ça se prépare maintenant.
13:30Moi, je ne suis pas de ceux qui disent qu'en mobilité,
13:32on fonctionne sur cinq ans.
13:33On doit avoir une vie, une vue, pardon,
13:35une vie sans doute aussi, qui est bien plus longue.
13:37Vous parlez aussi d'améliorer la ponctualité.
13:39Donc, elle doit être supérieure à 90 %,
13:41diminuer de 30 % le nombre d'êtres insupprimés,
13:43qui c'est une épidémie ces derniers temps.
13:45Il y en a vraiment, vraiment beaucoup.
13:48C'est quelque chose que les ministres précédents ont toujours dit.
13:51On va améliorer la ponctualité.
13:52On va améliorer la ponctualité.
13:53Depuis que je fais cette matière-là, ils me disent tous ça.
13:58Comment est-ce que vous allez y arriver ?
13:59D'abord, ça me rassure qu'ils vous ont tous dit la même chose.
14:02Ça veut dire que chacun a mis évidemment le doigt sur ce qui blesse.
14:06Mais entre autres, par rapport à ce que je viens de vous expliquer,
14:10avoir peut-être moins de points d'arrêt,
14:13mais mieux d'arrêt pour avoir une meilleure fréquence.
14:16Aller à l'essentiel plutôt que systématiquement voir se disperser partout.
14:21Ça, c'est une première manière de mieux travailler.
14:24La deuxième manière, c'est aussi d'avoir des technologies,
14:27des techniques qui sont plus efficaces.
14:29La commande de train est un élément indispensable.
14:33Aujourd'hui, on a du matériel qui est vétuste et qui ne répond plus,
14:37non pas seulement en termes de service, mais en termes de technologie.
14:40Il est vétuste aux besoins qu'on a.
14:43Puis après, c'est aussi un meilleur travail sur ce qu'on appelle le rail en tant que tel,
14:48la technique d'utilisation du réseau, l'amélioration du réseau.
14:52Et j'y ajouterais peut-être aussi faire confiance à d'autres opérateurs
14:56lorsqu'ils peuvent le mieux gérer l'infrastructure.
14:59Je ne rêve pas du tout d'ailleurs qu'on s'entende bien de privatiser.
15:04Mais vous savez qu'il y a aussi des accès à certains nœuds ferroviaires
15:09que sont les ports.
15:11Quand vous regardez le port d'Anvers, quand vous voyez la manière
15:13dont dans le port d'Anvers le rail existe, on se dit que là,
15:17on pourrait non pas se décharger, mais mieux collaborer avec les privés
15:21de manière à être plus efficace.
15:22Une fois de plus, moi, je n'ai pas de tabou, je veux juste des résultats.
15:26Et pour avoir des résultats, ma manière de travailler,
15:29c'est qu'au début, j'écoute tout le monde.
15:31Je prends beaucoup de temps à écouter tout le monde, à concerter aussi.
15:35Mais à un certain moment, je trouve que le temps de la concertation,
15:39de l'écoute, se termine et à ce moment-là, c'est le temps de la décision.
15:42C'est ça. Vous envisagez aussi de faire une étude dont un des objectifs
15:45qui a été plus rejecté à cette étude, c'est de repenser un horaire.
15:48Donc là aussi, ça pose des problèmes, les horaires des trains.
15:52Ils ne sont pas imaginés de manière idéale.
15:56Dans la vie, il n'y a rien qui est imaginé de manière idéale.
15:59Mais une fois de plus, il y a deux manières de réfléchir.
16:02Soit vous réfléchissez en travaillant sur la demande.
16:07Soit vous réfléchissez en travaillant sur l'offre.
16:11Certains ont essayé de jouer sur l'offre en disant il n'y aura plus de trains.
16:14Au bout du compte, on voit qu'il n'y a pas de trains parce qu'on a des pénuries de personnel.
16:17En plus, vous faites référence à votre prédécesseur.
16:19Moi, je ne fais pas de critique à la guerre de mon prédécesseur.
16:22L'histoire, ça, c'est les historiens qui le feront.
16:25Ce qui m'intéresse, c'est l'avenir.
16:27Mais soit on travaille, ça, effectivement, je le revendique sur la demande.
16:31C'est-à-dire qu'on répond là où il y a une demande qui est une demande la plus importante et en priorité.
16:40Et en faisant ça, évidemment, ça demande parfois une révision des horaires.
16:45Mais ça demande aussi, et on revient au point initial, une meilleure collaboration entre les différents services de transport public.
16:53Alors, vous comptez aussi développer les relations ferroviaires internationales.
17:00Dans votre note d'orientation politique, c'est là.
17:03Récemment, il y a quand même un opérateur qui a arrêté la liaison Bruxelles-Berlin.
17:10Voilà. Est-ce que le train international, les trains de nuit, a de l'avenir ou bien ?
17:17Il y a de l'avenir.
17:19Et ne fût-ce que pour des raisons climatiques, il y a de l'avenir.
17:23Mais clairement, on doit là aussi être plus concurrentiel.
17:27Il faut éviter ce qu'on appelle les ruptures de charges.
17:30D'où le lien, parce que je crois qu'il ne faut pas tout confondre, entre ce qu'on appelle les grandes villes, les aéroports et ces points que sont,
17:39évidemment, dans d'autres grandes villes, les grandes villes et les aéroports.
17:43Et donc là, c'est clair qu'on doit avoir un travail qui est plus important.
17:46J'ai reparlé de ce dossier avec mes collègues du Luxembourg, des Pays-Bas et de la France.
17:53Pas plus tard qu'en début de semaine, puisque nous avions un conseil européen de la mobilité des transports à Varsovie.
18:01Et on a décidé ensemble de refaire ce qu'on appelle une déclaration d'intérêt qui va être finalisée pour voir quels sont les axes sous lesquels on va en priorité travailler.
18:13Et les trains de nuit feront partie, évidemment, de cette réflexion.
18:17J'ajoute à ça un élément nouveau qui vient finalement d'être mobilisé.
18:23C'est le cas de le dire en matière de mobilité.
18:25C'est celui de la mobilité ferroviaire et militaire.
18:31Vous n'aurez pas échappé que nous sommes dans une situation géopolitique extrêmement difficile, mais très différente de ce qu'on imaginait il y a quelques mois.
18:41Et donc là aussi, le rail est finalement le vecteur le plus utile en termes de services pour avoir une efficacité sur le plan militaire.
18:50Soit nous serons à l'heure dans un pays comme la Belgique où on a tout pour pouvoir l'être, soit effectivement, il y aura des rendez-vous qui seront ratés parce que la sécurité ne sera pas assurée au niveau militaire.
19:00Et parce que, indirectement, l'économie qui peut générer cette mobilité militaire n'aura pas été exploitée alors que nous avons tout pour le faire.
19:08Là aussi, je me suis mis d'accord avec mes collègues luxembourgeois et hollandais.
19:13Nous attendons la désignation du ministre allemand pour pouvoir ensemble à la fois mobiliser ces axes et dire à l'Europe qu'il y a 850 milliards qui vont être développés et débloqués pour le réarmement, comme on le dit.
19:28Là-dedans, il y a un axe mobilité militaire.
19:30Reprenons ces axes principaux, que ce soit vers le nord ou vers le sud.
19:34Je pense dans le sud notamment à la liaison vers Atthu et à la liaison aussi de l'axe 3, c'est-à-dire vers le Luxembourg.
19:41Et je pense que là, on pourra effectivement upgrader le service qui sera en même temps un service civil et un service militaire.
19:47— D'accord. N'empêche que le prix pour aller en train à Berlin ou en Autriche reste quand même très élevé. On voit le temps que ça prend, le prix par rapport à l'avion.
19:58C'est très peu faire. — C'est vrai. Mais il y a 2 choses que vous pouvez faire.
20:01D'abord, quand vous travaillez sur un prix, vous devez jouer ce qu'on appelle la concurrence.
20:04Aujourd'hui, il y a manifestement une disconcurrence entre l'aérien et le train. Comme vous le savez, le train fonctionne à l'électricité.
20:12Et on paye la TVA sur ce produit. Il n'y a pas de taxation du kérosène sur le plan aérien.
20:18Ça fait déjà une fameuse différence en termes de prix. Le jour où on établira une égalité là-dessus, clairement, on aura une plus grande équité également
20:25entre les services et le gouvernement dans son accord précis que nous plaiderons au niveau européen pour que cette taxation de kérosène puisse intervenir.
20:33Non pas pour plaisir nos taxés, tout simplement pour mettre les services à égalité. La deuxième chose, c'est de pouvoir avoir effectivement
20:42une meilleure fréquentation de ces actes dans un délai qui est réduit aussi. Le temps, il court pour tout le monde.
20:48Alors je sais qu'il y a certains qui prendront toujours le train uniquement par passion, d'autres uniquement parce qu'ils considèrent
20:54que c'est une obligation en termes de lutte contre les réchauffements climatiques et ils ont raison. Mais ça n'est pas le cas de tout le monde.
21:01Il faut pouvoir être réaliste. Donc si on n'arrive pas à améliorer cette vitesse, cette cadence, clairement, on n'aura pas le service non plus.
21:09Moi, je ne suis pas dans ce dossier pessimiste. D'ailleurs, c'est pas un critère dans ma vie. Mais comme le disent nos amis flamands,
21:17je ne sous-estime pas ça aussi. Donc voilà, on va essayer de travailler entre nos partenaires pour que demain, il puisse y avoir une meilleure offre publique et privée.
21:27Avant de passer à la sécurité routière, est-ce qu'il y a quelque chose que vous vouliez souligner par rapport à la CNCB ?
21:33On revient à l'usage au quotidien du belge, du wallon.
21:37Écoutez, moi, d'abord, je veux présenter mes excuses à l'égard des usagers du rail qui vivent des moments difficiles.
21:47Et c'est vraiment mon souci prioritaire. En même temps, je leur demande de comprendre le fait que nous ne pouvons pas céder aux écaisses de certains.
21:57J'entends bien qu'il y a des métiers qui sont durs, lourds, comme on dit, dans le giron du rail.
22:06Effectivement, il y a des métiers qui sont pénibles avec des fréquences cadencées, avec le fait de se lever tôt et d'aller dormir tard.
22:13Il faut pouvoir reconnaître cette pénibilité. Mais il y a d'autres métiers aussi qui sont pénibles où d'autres travailleurs aussi doivent se lever très tôt,
22:20aller se coucher très tard, ont des responsabilités qui sont aussi accrues et n'ont pas l'occasion de débrancher.
22:25Moi, je crois qu'il faut aussi penser à ceux qui attendent ce service. Ce sont ces autres travailleurs aussi.
22:31Je ne suis pas en train de jouer les uns contre les autres. Mais à un moment donné, on doit accepter que dans un métier, on a des avantages.
22:38Mais il y a parfois aussi des contraintes.
22:41— Alors passons à la sécurité routière. Bon, la Belgique n'est pas le meilleur élève d'Europe. Loin de là. Donc il faut l'améliorer.
22:51Vous voulez changer les comportements et pas forcément toujours mettre sur le répressif, si j'ai bien lu votre note.
22:58— Le répressif a toute sa limite. Tandis que le comportement, c'est ce qui évite, si on travaille sur les comportements,
23:07de devoir d'abord alourdir le service juridique, c'est-à-dire les tribunaux. Et donc clairement, c'est une prise de conscience qui doit intervenir.
23:19Vous savez, chacun dans la vie peut faire une erreur. Chacun peut, à un moment donné, avoir un écart de conduite.
23:26Et si directement, vous tapez dessus, c'est peut-être la méthode couée. Mais on voit bien que ça fonctionne pas.
23:33Par contre, la priorité, c'est de se dire que ceux qui ont des comportements déplacés, qui sont les récidivistes, qui sont les dangers sur une route
23:43et qui font qu'on a 500 morts par an encore aujourd'hui dans ce pays, ceux-là, ils doivent – c'est pas ils peuvent – ils doivent être écartés de la route.
23:53Donc consacrons-nous d'abord à cela. Quand on veut tout faire en même temps, on arrive finalement à ne rien faire.
23:59Et ça, c'est aussi une manière de dire aux uns et aux autres que si vous ne voulez pas arriver dans cette classe de récidivistes,
24:07la meilleure manière de ne pas y arriver, c'est de modifier son comportement. C'est le GSM au volant. C'est le non-port de la ceinture.
24:14Comportements à la fois différents. Le non-port de la ceinture, c'est d'abord soi. C'est soi-même que nous mettons en danger.
24:21Le GSM au volant, c'est l'autre que vous mettez en danger également. Ce sont des éléments sur lesquels on doit pouvoir considérer qu'il y a lieu de travailler.
24:30L'alcoolémie au volant. Aujourd'hui, vous savez qu'on l'a considérée comme modèle en Europe avec cette possibilité d'avoir un éthylotest.
24:40– Oui, un éthylotest anti-démarrage. Les fameux alcooloques dont vous parlez, justement, qu'il faut revoir les conditions qui soient,
24:49si j'ai bien compris, c'est quoi ? C'est alcooloque pour tout le monde ? Éthylotest pour tout le monde ?
24:53– Non, c'est pas… – C'est abaisser les seuils ?
24:55– Non, c'est pas l'éthylotest pour tout le monde. L'originalité de ce pays, c'est qu'on respecte le droit.
25:01Et vous passez par une décision de justice. Pour moi, c'est fondamental. Je n'ai jamais été invoqué pendant 30 ans dans ma vie,
25:06mais je considère que dans un état de droit, on respecte les décisions de justice. Et donc, aujourd'hui, on a deux modèles.
25:13Vous avez cette possibilité donnée au juge d'imposer l'éthylotest, une obligation, il le fait en fonction de l'analyse des dossiers.
25:21Ou vous avez une obligation pour le juge de le faire lorsqu'on considère qu'on a affaire à des comportements qui sont des comportements graves.
25:27Et sur l'alcoolémie, par exemple, lorsqu'on a un taux de 1,8, il faut déjà y aller, croyez-moi, pour faire ça.
25:35Là, le juge a l'obligation d'imposer l'éthylotest, et en même temps, ce qu'on appelle un travail sur le comportement,
25:41suivi psychologique à l'égard de ces personnes. Ce qu'on dit aujourd'hui, c'est qu'on abaisse cette norme de 1,8
25:48à 0,8 milligramme par litre dans le sang. C'est donc, oui, un durcissement à l'égard de ceux qui ont des comportements déviants et dangereux,
25:59pas seulement à leur égard, mais aussi à l'égard des autres. C'est ça que l'on veut faire. On dit aussi que plus rapidement viendront devant un tribunal,
26:06non pas celui qui a commis ce petit écart une fois, mais qui, sur une base de 3 ans, aura multiplié les écarts de conduite,
26:14parce qu'il prouve lui-même qu'il a une conduite qui est dangereuse, et qui donc mérite que le juge s'y intéresse.
26:21– Vous parlez de beaucoup de choses, effectivement. Donc, revenons sur les éthylotests antidémarrage.
26:25Donc 0,8, ça représente beaucoup de monde. Entre le seuil de 1,8 actuel et 0,8, ça veut dire que beaucoup, beaucoup de monde
26:35se trouveront face à la perspective d'avoir un éthylotest antidémarrage.
26:41– Mais je vais vous dire, le problème, ce n'est pas que ça représente beaucoup de monde.
26:44Le problème, c'est que ça présente beaucoup de risques sur la route. C'est une chance de pouvoir disposer d'un véhicule,
26:51de pouvoir avoir une mobilité personnelle et autonome. Mais cette chance, on doit l'assumer.
26:58Et ne pas faire en sorte que cette chance soit une liberté à ce point absolu qu'elle ne tient pas compte des autres usagers de la route,
27:06d'autres automobilistes comme usagers faibles. Clairement, c'est ce que j'appelle, travaillons sur les comportements.
27:10– C'est ça. – Mieux sensibiliser à cette guerre-là.
27:13Si chacun peut comprendre qu'il gardera une liberté phénoménale qu'est le véhicule, pour ceux qui aiment les véhicules,
27:18moi, je suis plutôt toujours éternel amoureux du train, mais chacun fait ce qu'il veut dans la vie.
27:22– Vous connaissez beaucoup le train. – C'est ma manière de vivre, de toute façon,
27:24c'est un choix qui, chez moi, est philosophique. Mais ceux qui considèrent que c'est le véhicule,
27:29ils ont aussi le droit de pouvoir le considérer, mais qu'ils considèrent aussi alors l'élément de dangerosité
27:35qu'un véhicule peut présenter s'il n'est pas conduit par quelqu'un qui est sain.
27:40– Vous parlez des récidivistes, les personnes qui commettraient plusieurs infractions en l'espace de 3 ans,
27:46donc c'est sans le dire vraiment un permis à point, finalement, quelque part.
27:50– Non, ce n'est pas du tout un permis à point, parce que le permis à point, il est bête et méchant.
27:54Tandis que dans ce cas-ci, une fois de plus, on est sur ce qu'on appelle un comportement
27:59qui peut plus souplement, en tout cas, être modifié et modifié.
28:04Vous pouvez le faire encore à temps et vous pouvez encore vous corriger suffisamment en temps
28:10pour éviter d'être devant un juge qui aura toujours une liberté d'arbitrage.
28:16C'est ça la grande différence, c'est qu'ici, c'est ce que j'appelle le respect du droit,
28:20la séparation des pouvoirs, il peut y avoir une appréciation du juge
28:25qui, dans un dossier, apporte un jugement différent d'une personne à l'autre,
28:28c'est toute la noblesse de la justice.
28:30– Alors, trop d'infractions en l'espace de 3 ans, c'est quoi trop d'infractions ?
28:33Supposons que la personne fasse 2 petits excès de vitesse par an,
28:36donc ça va faire 6, 9, non 6, 6, excusez-moi, 6, ça va faire 6, c'est beaucoup ?
28:44– Et ça dépend de l'excès de vitesse, dans l'accord de gouvernement,
28:47je ne vais pas le détailler ici, on reprend bien effectivement les écarts
28:50par rapport à ces excès de vitesse, si vous avez 2 par an au-delà de 5 à l'heure,
28:56vous considérez que vous êtes en état de récidiviste dangereux,
29:01si 2 fois par an, on vous prend à plus de 20 km heure en termes d'excès de vitesse,
29:08il y a un vrai comportement par rapport au respect des règles
29:10qui, comme je le dis toujours, n'ont pas été inventées pour les hirondelles,
29:13les panneaux longs des routes, ce n'est pas fait pour les hirondelles,
29:16c'est fait pour les utilisateurs de la route, autant les respecter.
29:19– Donc maintenant on sait déjà un petit peu quelle est la grille des infractions
29:23avec leurs fréquences… – Tout à fait, ça a été présenté,
29:26je viens vous dire, les 20 km heure.
29:28– Donc 2 fois par an ?
29:30– Si vous avez ça sur 3 ans, plusieurs reprises,
29:32je n'ai plus en tête exactement le nombre,
29:34effectivement on va considérer que vous avez un comportement qui est déviant.
29:37– D'accord.
29:38– Et donc vous irez devant le magistrat, c'est ça,
29:40c'est pas dire que boum, comme le permis à point,
29:43ça tombe directement et on vous le retire, c'est le magistrat qui arbitre.
29:46– Vous parlez aussi de la lutte contre le GSM au volant,
29:49donc vous ressortez à un projet qui avait été avorté
29:52sous le gouvernement précédent, les caméras intelligentes
29:55qui vont permettre de repérer l'usage d'appareils électroniques,
29:57pas seulement du GSM mais de l'ordinateur et ainsi de suite,
30:01ça avait bloqué pour des matières de vie privée,
30:03qu'est-ce qui va faire qu'on va y arriver cette fois-ci ?
30:06– C'est travailler sur cette législation du respect de la vie privée,
30:10mais les caméras NPR elles existent, c'est pas nouveau,
30:15il y a une narration d'autant plus,
30:17donc on a une fois de plus une technologie qui existe,
30:21on n'a pas besoin d'avoir des contrôles supplémentaires et physiques
30:25de la part des verbalisants qui ont sans doute déjà d'autres choses à faire,
30:30mais cet élément de vie privée il existe ailleurs en Europe aussi,
30:34dans des pays qui comme nous ont tous intérêt à ce qu'on respecte cette vie privée,
30:38c'est une question de technologie et de droit,
30:40j'ai 5 ans pour mettre ça en place mais je y arriverai.
30:44– C'est un dossier qui pourrait être résolu assez facilement, assez rapidement ?
30:48– Je ne donne jamais de timing lorsque ça ne dépend pas que de moi,
30:51en la matière ici je dépends également du service de la justice,
30:56comme vous le savez,
30:58et donc c'est un dossier que nous travaillerons ensemble
31:01avec ma collègue Verlinden,
31:03mais clairement je souhaite qu'on avance,
31:05et je lui ai fait comprendre que je souhaitais qu'on avance.
31:07– Oui parce que la technologie est au point, elle existe dans d'autres pays,
31:11c'est quand même relativement facile à mettre en œuvre,
31:14même s'il y a un coût financier d'installation des appareils.
31:18– Alors on est dans tout le dossier cross-border,
31:20pour avoir été président de la commission de la justice,
31:23je sais que dans le cross-border il y a de belles réussites,
31:26mais il y a aussi beaucoup de difficultés,
31:29et beaucoup d'argent qui n'a peut-être pas toujours été utilisé à bon escient.
31:32Bon, j'espère que maintenant les maladies de cross-border
31:34ont bien été identifiées et qu'on pourra avancer,
31:36puis il reste les éléments liés stricto sensu au droit à la vie privée,
31:41ça me semble plus facilement atteignable que les problèmes techniques,
31:45même si ailleurs ils ont réussi à les résoudre,
31:47donc on doit pouvoir le faire aussi.
31:49– Alors vous demandez, et là aussi les ministres précédents l'avaient fait,
31:53plus de contrôles contre l'alcool, plus de contrôles contre la drogue.
31:56Or en Belgique, pour avoir fait l'article récemment,
32:00on est incapable de savoir, hormis les campagnes Bob,
32:02combien dans une zone de police locale on a fait de contrôles alcool,
32:06combien on a fait de contrôles drogue.
32:08Pour les campagnes Bob, on a les chiffres,
32:11mais pas sur l'ensemble d'années.
32:12Je rappelle qu'il y a des mois en dehors des campagnes Bob.
32:16– Mais donc c'est deux choses différentes, ce que vous dites.
32:19Il y a, un, le fait d'augmenter la fréquence des contrôles,
32:22mais deux, surtout qu'il y ait une meilleure communication,
32:24une transmission des données dans le cadre,
32:27et on revient à cross-border d'ailleurs,
32:30transmission qui nous permet d'avoir des datas,
32:34d'avoir l'information globale et générale,
32:36ce qui permettra d'étudier mieux aussi les endroits à difficulté.
32:40Aujourd'hui, on est à géométrie variable.
32:42Durant la campagne Bob, on le fait.
32:44On sait que dans certaines zones de police,
32:46il y a effectivement une attention particulière à ces éléments-là,
32:49mais ce n'est pas vrai dans d'autres zones de police,
32:51pour des raisons parfois liées d'ailleurs à la pénurie de personnel.
32:54Mais ça, j'ai envie de dire, c'est le rôle des zones de police
32:57de faire en sorte qu'ils aient les personnes à disposition.
32:59Donc pouvoir jouer la comparaison sur l'ensemble de l'année,
33:03établir ces datas, ça sert tout le monde.
33:06Ça sert tous ceux qui considèrent qu'effectivement,
33:07il y a un travail consciencieux à faire,
33:09mais ça sert aussi à l'analyse générale,
33:11qui nous permet vraiment d'aller exploiter alors les zones à difficulté.
33:15Il y a sans doute là aussi des zones qui sont plus en difficulté que d'autres.
33:18Vous dites zones à difficulté parce qu'elles n'ont pas assez de moyens
33:20pour mettre des contrôles ou des zones à difficulté
33:23parce que le taux d'alcool est vraiment très fort ?
33:26Oui, les moyens des zones de police, ça ne relève pas de ma compétence.
33:30Par contre, il y a peut-être effectivement des endroits
33:32où plus facilement qu'ailleurs, on estime qu'on doit avoir un comportement,
33:35on peut avoir ça, pas qu'on doit,
33:37on peut avoir un comportement qui, par rapport à la loi et à l'alcoolémie,
33:41entre autres, et aux drogues, parce qu'il faut vraiment se dire
33:44que sur les drogues, il y a un vrai et un réel problème,
33:47on peut avoir un comportement laxiste.
33:50Alors ça, ce n'est pas acceptable.
33:51C'est ça, parce qu'on voit certaines zones de police qui sont très actives,
33:54on peut en citer Claborane qui est très connue parce qu'on la voit à la télévision,
34:00ils font beaucoup de contrôles drogue et les résultats positifs sont très élevés.
34:06La drogue, c'est quelque chose qu'il faut encore taper beaucoup plus dessus ?
34:10C'est un mal du siècle qui est incompatible avec le volant,
34:15qui est incompatible avec la sécurité routière.
34:18Oui, il ne faut pas seulement taper dessus,
34:20il faut dénoncer clairement ces comportements qui sont, j'ai envie de dire, asociaux,
34:28qui, sur le plan de la citoyenneté, ne sont pas acceptables.
34:32Moi, une fois de plus, je ne vais pas faire le procès
34:34de ceux qui considèrent qu'ils se sentent mieux avec des moyens stupéfiants.
34:37J'en ai compris ça, mais voilà, c'est un problème de société.
34:42Mais par contre, qu'on utilise des moyens stupéfiants, qu'on en consomme,
34:46et qu'en plus on prenne le volant, Trouisteville.
34:51Alors, on revient à l'alcool.
34:52Vous voulez aussi abaisser le seuil d'alcoolémie pour le retrait immédiat de 15 jours.
34:58Voilà, donc là aussi, j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de décisions que vous prenez
35:02qui sont en rapport avec l'alcool, la lutte contre l'alcoolémie,
35:07la conduite sous influence, on va dire.
35:09Mais oui, mais ce n'est pas seulement des décisions qu'on prend,
35:12c'est surtout des rapports dont on dispose et qui clairement nous attestent
35:17et attestent du danger viace qui fait des études sur ces dossiers-là,
35:22des académiques qui clairement prouvent que le vrai danger au volant,
35:26ces fameux 500 morts dont je vous parle, et vous savez, un mort,
35:29je crois que personne autour de soi peut dire qu'il n'a pas connu une famille,
35:34quand ce n'est pas la sienne d'ailleurs, endeuillée par un accident dans la route
35:37et parfois dû à ses comportements déviants.
35:40C'est derrière tout ça toute une chaîne familiale qu'on met par terre,
35:45des entreprises qu'on met par terre, des projets de société qu'on met par terre.
35:48Clairement, je vous ai dit, il n'y a rien de plus beau que la liberté.
35:52Et l'autonomie en termes de liberté, c'est fondamental.
35:55Mais elle s'arrête là où vous mettez le comportement des autres en danger.
36:00Donc clairement, ça doit pouvoir être compris.
36:02Moi, je ne suis pas de ceux qui considèrent qu'on ne peut jamais boire un verre.
36:07Peut-être que les docteurs ne vous diront pas tout à fait la même chose,
36:10mais on sait bien qu'il y a parfois ce plaisir-là.
36:12Si ce plaisir-là peut être un plaisir,
36:15il n'est plus un plaisir à partir du moment où vous mettez en danger les autres.
36:18– C'est ça.
36:19Un des problèmes aussi en Belgique, c'est le fait,
36:21et on le voit dans un tribunal de police,
36:23c'est que des gens continuent à rouler en étant déchus du droit de conduire.
36:27Il y a encore eu hier à Bruxelles une comparaison accélérée.
36:31Tout ce dossier, un nombre impressionnant de conducteurs qui avaient été déchus.
36:38Et on ne parle pas de « j'ai été déchu hier », c'est des déchéances successives.
36:45Là, vous voulez créer un verrou.
36:47– Là aussi, l'idée, elle doit être étudiée encore sur le plan de la technologie,
36:52mais on voit que la technologie en la matière avance.
36:55L'idée, c'est effectivement d'avoir, comme on l'a pour l'alcooloque,
36:58l'impossibilité de démarrer son véhicule
37:01lorsqu'on a été suspendu par un magistrat en termes de permis.
37:07Cette sanction-là, elle ne peut pas être que théorique,
37:10elle doit pouvoir devenir pratique.
37:13Et donc les combinaisons sur le plan technologique
37:15doivent être mises sur pied.
37:17Mais je vois quand même que de plus en plus,
37:19dans les nouveaux véhicules qui sortent,
37:21on a une avancée qui se fait,
37:23qui permet d'améliorer à la fois la sécurité du véhicule,
37:28mais aussi cette transmission directe.
37:30Donc selon ce que j'ai comme informations,
37:32et ça mérite d'être vérifié sur un plan plus scientifique,
37:35cette possibilité technologique pourrait rapidement arriver sur le marché aussi.
37:40Dans ce cas-là, on s'en saisira.
37:41– Mais que je comprenne bien,
37:42ça veut dire que ce seraient les personnes qui sont condamnées
37:46à qui on ferait installer ce dispositif-là,
37:48comme l'éthylotestant anti-démarrage,
37:50ou est-ce que c'est le commun des mortels qui aura ça ?
37:55Parce que vous allez me condamner, je ne peux pas conduire,
38:00mais je vais équiper le système,
38:02sauf que de temps en temps, je prendrai la voiture de ma femme,
38:05de mon frère, de mon cousin, qui eux ne sont pas équipés,
38:07et je continuerai à rouler tranquille.
38:10– Est-ce que ce dispositif-là de verrou sera sur tous les véhicules ?
38:15– Pour avoir ça, il faudra un dispositif personnel,
38:19c'est-à-dire que quel que soit le véhicule que vous prenez,
38:21on considère que c'est impossible que vous puissiez prendre le volant.
38:24– Oui, si vous ne produisez pas…
38:26– Une puce qui ne vous permet pas de prendre le volant,
38:30je ne sais pas si sur le plan technologique ça existe ou pas,
38:32et en tout cas, en termes de respect de la vie privée, on n'y est pas.
38:35Commençons d'abord par son propre véhicule.
38:39Et c'est là que je suis très précis, dès que ça peut exister,
38:44une fois de plus, quand on voit que quelqu'un abuse de la bonne foi,
38:49c'est-à-dire qu'il est sous interdiction,
38:51son véhicule ne s'est plus utilisé
38:52parce que les moyens technologiques ont clairement empêché de le faire,
38:56mais il continue à faire autre chose,
38:58alors il y a des sanctions qui sont plus lourdes dans la vie aussi,
39:02qui sont des sanctions d'emprisonnement,
39:03une fois de plus, c'est le juge qui décidera de le faire,
39:07mais on ne peut pas systématiquement considérer
39:10qu'il faut avoir de la compassion et de la compréhension
39:13par rapport à ceux qui ont ces comportements déviants,
39:17ça, ça ne va pas.
39:18On peut par contre avoir ce que j'appellerais
39:21des possibilités qui sont différenciées,
39:24je prends le cas d'un chauffeur de camion,
39:27c'est son métier et qui a, dans la vie privée,
39:31commis une infraction parce qu'il avait abusé de l'alcool,
39:36je crois qu'on peut très bien lui dire
39:37tu ne rouleras plus avec ton véhicule personnel pour une série
39:41et pour un temps certain, on te suspend le permis pour ce véhicule,
39:44on te donne encore une chance de pouvoir l'utiliser pour ta profession,
39:47mais c'est l'épée de Damoclès,
39:49il faut savoir que si ça n'est pas compris,
39:52alors effectivement, on a des mesures qui sont plus lourdes,
39:55et c'est comme ça que les choses doivent aller en gradant
39:58pour que les comportements puissent évoluer.
40:01– Alors, on a fait un petit peu le tour de vos projets en matière de sécurité routière,
40:03est-ce qu'il y en avait un en particulier qu'on n'a pas abordé et qui vous tient à cœur ?
40:08– Je pense que vous avez été fort complet,
40:11j'ai envie de dire que moi, la sanction n'est jamais quelque chose qui me fait plaisir,
40:17parce que c'est aussi le jugement sur un comportement d'autrui,
40:20mais en matière de sécurité routière, il n'y a rien à faire,
40:27cette liberté, le pendant de cette liberté, c'est le respect d'autrui,
40:32c'est un comportement qui n'arrête pas ni soi-même, ni les autres en danger,
40:37parce que lorsqu'on se met soi-même en danger aussi,
40:40on met aussi sa famille en danger,
40:43et ça je souhaiterais réellement qu'il n'y ait à cet égard-là,
40:46pas de tolérance dans la compréhension du message,
40:49et que ce soit bien compris,
40:51on dit toujours qu'un homme averti en vaut deux,
40:53ça vaut également pour l'automobiliste.
40:55– Eh bien, je vous remercie de venir dans le studio et d'avoir répondu à nos questions.