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Un reportage grand format sur l’immigration de France. Quels sont les vrais chiffres et les différentes filières ? Quelles sont les conséquences démographiques, économiques, sociaux, culturels et sécuritaires ?

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00:00On a un modèle social qui est généreux, et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
00:06Dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion, de ne plus reconnaître votre pays.
00:12Submersion migratoire.
00:16C'est l'un des principaux sujets de préoccupation des Français.
00:21L'immigration est plus que jamais au cœur des débats politiques et médiatiques.
00:25Les derniers chiffres sont tombés, et ils sont implacables.
00:30L'immigration en France est en hausse.
00:33Il n'y a jamais eu autant d'immigration en France qu'aujourd'hui.
00:35On est dans une immigration complètement subie, on n'est pas du tout dans une immigration choisie.
00:40En 20 ans, l'immigration légale a plus que doublé, et le nombre de QTF non-exécutés a explosé.
00:45Alors que les trois quarts des Français souhaiteraient un référendum sur la politique migratoire,
00:49enquête sur un sujet sensible.
00:51Non, il faut arrêter les féminins.
00:53Quels sont les vrais chiffres de l'immigration ?
00:55Quelle réalité sur le terrain ?
00:57Dans les villes ?
00:58Et vous allez en Angleterre, c'est ça ?
01:00Oui.
01:04Ils veulent me brûler, ils veulent me tuer, ils veulent me violer.
01:06C'est pas humain de me faire vivre ça au quotidien.
01:10Et les campagnes ?
01:11On nous a chassés un peu de chez nous.
01:13Ces gens-là n'ont pas la même culture, pas les mêmes mœurs, ils n'ont rien à faire chez nous.
01:19L'immigration est-elle une chance ?
01:21En France, l'immigration, il en faut.
01:23La restauration, c'est des métiers pénibles.
01:25Les Français ne veulent plus faire ces métiers-là.
01:27Je réfute l'idée qu'il y a une submersion migratoire.
01:31Les gens qui suivent l'immigration, si on ne les a pas, on n'existe pas.
01:35Ou une menace pour la France ?
01:37Moi, ce qui me choque, c'est que finalement, un étranger en situation irrégulière, il peut vivre normalement.
01:42Comme ils disent dans leur slogan, ils sont chez eux, ils partiront pas.
01:45Et c'est moi qui suis en train de tout perdre.
01:47Quelles sont ses conséquences sur les plans démographiques, économiques, sociaux, culturels et sécuritaires ?
01:52Enfin, peut-on réellement parler de submersion migratoire ?
02:03Si l'immigration est longtemps restée taboue en France, le sujet est aujourd'hui omniprésent dans l'espace médiatique et politique.
02:10En janvier dernier, le Premier ministre prononce une phrase choc sur un plateau de télévision.
02:15Je pense que la rencontre des cultures est positive.
02:19Mais dès l'instant que vous avez le sentiment d'une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, dès cet instant-là, vous avez rejet.
02:30Le mot « submersion », il a suscité une polémique.
02:32Pourquoi ? Parce que c'est un mot qui est utilisé depuis de nombreuses années par le Rassemble national et par la droite.
02:39Il a repris le constat, c'est-à-dire qu'il y aurait trop d'immigrés et d'étrangers en France.
02:45Les propos de François Bayrou provoquent un tollé à gauche.
02:50Submersion migratoire, c'est pour vous dire qu'on est envahis par les Arabes et les Noirs.
02:55Si vous gouvernez avec les préjugés de l'extrême droite, nous finirons gouvernés par l'extrême droite et vous en aurez été le complice.
03:03Pour ce qui me concerne, je réfute l'idée qu'il y a une submersion migratoire.
03:08Il peut y avoir en effet une tension migratoire.
03:11C'est pour ça que la gauche doit impérativement considérer ces questions.
03:15Mais quelques jours plus tard à l'Assemblée nationale, le Premier ministre maintient ses propos.
03:20Le passage que vous indiquez était fondé sur la situation à Mayotte.
03:26Quiconque s'est confronté à la situation à Mayotte, et ce n'est pas le seul endroit de France,
03:33mesure que le mot de submersion est celui qui est le plus adapté.
03:41Ce ne sont pas les mots, monsieur le Président Vallaud, qui sont choquants.
03:45C'est les réalités.
03:48Disons que si on vit dans la vraie vie avec des vrais gens,
03:52et qu'on se promène dans la rue et qu'on n'est pas enfermé dans un palais national,
03:55cette question est une question d'évidence et c'est un ressenti qu'on entend de manière régulière.
04:00On n'entend pas sentiment de submersion, on entend submersion,
04:04il n'y a pas de doute sur le fait que c'est une question et qu'elle mérite d'être posée.
04:08Le problème en France, il n'est pas la nature de l'immigration, il n'est même pas sa quantité,
04:13mais il est le fait que la quantité plus la nature sans obligation d'intégration
04:17créent le sentiment de subversion.
04:2169% des Français se disent d'accord avec la formule choc de François Bayrou
04:26et partagent donc ce sentiment de submersion migratoire.
04:29Quand je dis que l'immigration est devenue un sujet de consensus dans l'opinion,
04:32c'est qu'on a maintenant à peu près tous les mois des sondages sur cette question
04:36et on a toujours entre deux tiers et les trois quarts des sondés
04:39qui estiment que les niveaux d'immigration reçus en France sont aujourd'hui trop élevés.
04:43Quand je dis deux tiers des sondés, c'est évidemment 90% de l'électorat RN,
04:47mais c'est aussi deux tiers des électeurs du Bloc central,
04:50et c'est même une petite moitié de l'électorat de gauche.
04:53Quand François Bayrou par exemple a employé le terme de submersion migratoire,
04:56l'Institut Elabe a fait une enquête dans les jours qui ont suivi
04:59et on s'est rendu compte que plus de 40%, 43% des électeurs du Parti socialiste
05:03disaient partager à titre personnel ce qu'on stalle une submersion.
05:07En plein cœur de Paris, le centre culturel de la gaieté lyrique.
05:11Depuis le 10 décembre dernier, cet établissement public est occupé
05:15par plus de 400 migrants venant d'Afrique subsaharienne,
05:18présentés par les associations comme des mineurs isolés.
05:22Tous les spectacles ont été annulés
05:24et les salariés obligés de quitter les lieux, une situation à peine croyable.
05:29Mais le mardi 18 mars au petit matin, après 4 mois d'occupation,
05:33le centre a été évacué sur ordre de la préfecture.
05:36Depuis 5 heures du matin, plusieurs compagnies de CRS
05:39ont encerclé ce théâtre de la gaieté lyrique.
05:41Une délivrance pour de nombreux rifrains,
05:44comme cette voisine qui ne reconnaissait plus son quartier
05:47et notamment le square situé en face de la gaieté lyrique.
05:51Ce square, j'aime mieux vous dire qu'il n'est plus du tout fréquenté de la même façon.
05:54Alors ça n'est plus du tout des familles avec enfants,
05:57des gens qui se promènent, qui restent là.
05:59Les occupants de la gaieté lyrique, eux, sont très présents dans le square.
06:04Pour les rifrains, c'est pas drôle parce que tous les jours,
06:07le soir, il y a un rassemblement, des porte-voix, des chants,
06:14des tam-tams, des slogans et tout ça.
06:18C'est très très très très sonore et ça nous dérange énormément.
06:23Des désagréments pour certains et des drames pour d'autres.
06:26Elia a 39 ans.
06:28Cette restauratrice, dont l'établissement juxte le centre culturel,
06:31affirme avoir tout perdu en 3 mois.
06:34Il n'y a plus de clients parce que les gens ne veulent pas venir
06:37quand ils voient zoner, quand ils voient se battre.
06:39Les gens ont peur.
06:41Donc je ne travaille plus, ça fait 3 mois
06:43qu'on a une perte de chiffre d'affaires de plus de 60%.
06:46On ne travaille plus.
06:48Moi, je suis franco-algérienne, mon mari est malien,
06:51donc dans tout ce que je dis, il n'y a pas de racisme,
06:53on parle juste de bon sens.
06:54En France, l'immigration, il en faut.
06:57On sait tous, on est issus d'immigration,
06:59on sait que l'immigration, il en faut.
07:02Accueillir les gens, ce n'est pas les mettre dans un théâtre,
07:05à même le sol, sans douche.
07:07Moi, je n'ai rien contre les migrants.
07:09Eux, c'est juste les pantins des associations.
07:12Moi, plusieurs matins, je suis arrivée,
07:14sur ma terrasse, le matin, en train de rouler du shit,
07:18de zoner, je leur demande de partir.
07:20Mais c'est moi qui les dérange,
07:21parce que je leur demande de partir de mon commerce.
07:23Donc moi, quand je me prends la tête avec le collectif,
07:25en leur expliquant que je n'ai pas à subir ça,
07:27le collectif leur dit, oui, la patronne d'à côté,
07:30c'est une raciste, c'est une facho,
07:32donc moi, ils arrivent à me menacer de mort.
07:34Ils veulent me rouler, ils veulent me tuer,
07:36ils veulent me violer, parce que je ne les laisse pas faire leur trafic.
07:40Donc ils sont censés être mineurs.
07:41On sait tous qu'ils ne sont pas mineurs.
07:44Il y a une vingtaine de mineurs dedans, sûr et certain,
07:46puisqu'on les voit, ils sont très jeunes.
07:48Donc déjà, dire qu'ils sont mineurs alors que ce n'est pas vrai,
07:50ça fait du mal aux vrais mineurs qui sont dedans.
07:53On a écrit au préfet qu'ils ne me répondent pas,
07:55on a écrit à la mairie qu'ils ne me répondent pas.
07:57Quand la police est venue, quand ils m'ont menacé de mort,
07:59ils ont honte de ne pas les contrôler pour ne pas les provoquer.
08:02Comme ils disent dans leurs slogans,
08:04ils sont chez eux, ils ne partiront pas.
08:06Et c'est moi qui suis en train de tout perdre,
08:08donc on va faire une liquidation judiciaire,
08:10parce qu'on ne peut plus tenir, à un moment donné,
08:12on a un loyer à 10 000 euros par mois,
08:14on a six salariés, on est une chère salariale élevée,
08:17et ce n'est pas humain de me faire vivre ça au quotidien.
08:24Un préjudice financier, mais aussi moral pour cette mère de famille.
08:28Alors j'ai dû porter plainte parce qu'ils me menacent de mort,
08:31donc on ne me laisse plus à la brasserie toute seule,
08:34je suis toujours obligée d'avoir quelqu'un avec moi.
08:36J'habite le quartier, j'ai des enfants,
08:38donc je me dis un jour peut-être qu'il m'arrivera quelque chose.
08:40Jusqu'à aujourd'hui, j'avais refusé de parler.
08:43Mais là, la situation, elle ne peut plus continuer.
08:46Moi, j'ai peur de sortir, la nuit je ne dors pas,
08:49je suis stressée tout le temps,
08:51je prends des antidépressants le soir parce que je suis à bout,
08:53parce que je ne peux plus subir ça.
08:56Je suis en train de tout perdre et on me regarde tout perdre.
08:59Et quand je dis au collectif, à une personne du collectif,
09:02quand je vais tout perdre avec mon mari et mes enfants,
09:04on va aller dormir où ?
09:05Et qu'ils me répondent, mais votre mari, il est noir,
09:07on fera une exception, vous viendrez dormir avec nous à la gaieté,
09:09parce qu'ils ne prennent que les subsahariens,
09:11ils ne prennent pas les Arabes, ils ont refusé.
09:15Nous, on ne vient de rien, que ce soit avec mon mari ou moi,
09:17on vient de famille pauvre.
09:18Nous, on a travaillé pour avoir ce qu'on a,
09:20on n'a voulu à personne ce qu'on a.
09:23On a un crédit sur la brasserie, on est quotient personnel.
09:26Si je perds ma brasserie, je garde mes dettes,
09:28même si je dépose le bilan, le crédit de la brasserie,
09:30on l'aura toujours.
09:32Donc je me dis que c'est injuste parce qu'on ne peut pas
09:35laisser un commerce devenir comme ça.
09:40Une cagnotte solidaire a été mise en ligne
09:42pour sauver Elia et son établissement.
09:44Mais la restauratrice n'a quasiment plus d'espoir.
09:47Je vais faire quoi demain si je perds ma brasserie ?
09:49Des fois, je me dis que je ferais bien de m'en coller une,
09:51que je reste au sol et peut-être que là, on viendrait m'aider.
09:53Des fois, je me dis que ce serait la solution,
09:55qu'il m'arrive quelque chose de grave.
09:57Au moins, ça ferait changer les choses.
09:59Vous avez vu, vous êtes venus hier.
10:01À peine ils vous ont vu, ils viennent pour vous frapper.
10:03Imaginez-moi.
10:05La veille, nous avons tenté d'interroger
10:07les occupants de la gaieté lyrique.
10:09Mais la situation a vite dégénéré.
10:11L'un d'entre eux s'est saisi de notre caméra
10:13pour supprimer toutes nos images
10:15avant de casser notre matériel.
10:23Nous décidons de revenir sur les lieux 24 heures plus tard.
10:26L'accueil est pour le moins hostile.
10:28Non, il faut arrêter de filmer.
10:30Il faut arrêter de filmer.
10:32Pourquoi vous n'êtes tous pas à Paris ?
10:34Moi, j'ai cléné la préfecture de police de Paris.
10:36On s'en fout de la préfecture.
10:38C'est pas eux qui font la loi ?
10:40Arrêtez de filmer ici.
10:42Pas de quartier pour les fachos.
10:44Pas de quartier pour les fachos.
10:46Pas de quartier pour les fachos.
10:48Pas de quartier pour les fachos.
10:50La méditerranée.
10:52Reculez.
10:58Escortés par les forces de l'ordre,
11:00nous avons arrêté les lieux.
11:02Après l'évacuation qui a eu lieu
11:04le mardi 18 mars au matin,
11:06nous nous sommes procurés en exclusivité
11:08des images de l'intérieur du centre culturel
11:10que les migrants ont laissées
11:12dans un piteux état.
11:18Sur les murs de la salle de spectacle,
11:20des insultes envers le président Macron
11:22et des messages de haine
11:24contre la France et l'Europe.
11:26Mais quelle est la réalité des choses ?
11:28Quels sont les vrais chiffres
11:30de l'immigration sur notre territoire ?
11:32Une enquête publiée récemment par le JDD
11:34dévoile que 337 000 étrangers
11:36sont entrés légalement sur le territoire français
11:38en 2024,
11:40un chiffre qui a doublé en 20 ans.
11:42Il n'y a jamais eu autant d'immigration
11:44en France qu'aujourd'hui.
11:46C'est vrai,
11:48quels que soient les indicateurs qu'on prend,
11:50en flux, en stock, en volume,
11:52en pourcentage,
11:54tous les indicateurs dont on dispose
11:56attestent du caractère radicalement inédit
11:58de la situation migratoire de notre pays.
12:00Notre pays fait face,
12:02depuis le début des années 2000,
12:04à une vague migratoire qui est sans précédent.
12:06Même constat
12:08pour les demandeurs d'asile.
12:10Ils étaient 53 000 en 2002
12:12contre 131 000 en 2024.
12:14Pour obtenir le total
12:16du nombre d'immigrés en France,
12:18il faut ajouter à ces chiffres
12:20ceux de l'immigration clandestine.
12:22L'immigration clandestine, par nature,
12:24est plus difficile à approcher,
12:26mais on a un indicateur classique pour ce faire,
12:28c'est le nombre de bénéficiaires
12:30de l'aide médicale d'État,
12:32qui est réservé aux étrangers
12:34en situation irrégulière
12:36sous condition de ressources.
12:38On se rend compte que ce nombre
12:40de bénéficiaires de l'AME
12:42a lui aussi triplé en 20 ans,
12:44ce qui atteste d'une dynamique
12:46plus globale de l'immigration clandestine.
12:48D'autre part,
12:50les immigrants sont désormais
12:52les plus nombreux dans les flux migratoires.
12:54La courbe s'est inversée
12:56au milieu des années 2010,
12:58c'est-à-dire que désormais,
13:00il y a plus d'immigrés africains
13:02que d'immigrés européens.
13:04La majorité des immigrés que nous recevons
13:06sont des immigrés d'Afrique subsaharienne
13:08et du Maghreb.
13:10Il faut bien s'entendre sur ce qu'on appelle un immigré.
13:12Un immigré, c'est quelqu'un qui est né étranger à l'étranger.
13:14Sur les un peu plus de 7 millions
13:16d'immigrés en France,
13:18ont acquis la nationalité française.
13:20L'évolution importante,
13:22c'est que dans les immigrés,
13:24il y a ceux qui peuvent venir
13:26encore de l'Union Européenne,
13:28il y a encore des Italiens, des Portugais, des Espagnols
13:30qui sont les anciennes immigrations
13:32qui ont été dominantes jusqu'au début
13:34des années 80.
13:36Aujourd'hui, ceux qui dominent, c'est des personnes
13:38qui viennent de pays en dehors de l'Union Européenne.
13:40Aujourd'hui, on est, d'après les chiffres,
13:42dans une immigration complètement subie.
13:44On n'est pas du tout dans une immigration choisie.
13:46C'est un sentiment d'insécurité culturelle,
13:48une insécurité identitaire,
13:50et c'est la raison pour laquelle,
13:52sondage après sondage, élection après élection,
13:54les Français rejettent de plus en plus
13:56notre politique d'immigration.
13:58Ces chiffres ne sont ni de droite ni de gauche,
14:00ils sont le miroir brut de la réalité.
14:02En France,
14:04l'immigration se divise en plusieurs canaux.
14:06Aujourd'hui, pour ce qui est de l'immigration
14:08enregistrée, finalement,
14:10il y a deux principaux canaux d'entrée.
14:12Il y a, d'une part, l'immigration légale au sens strict,
14:14donc c'est le champ des titres de séjour.
14:16Dans ces titres-là,
14:18motifs étudiants, en premier,
14:20immigration familiale, ensuite,
14:22immigration pour motifs économiques,
14:24et d'autre part, dernier motif de titre,
14:26ce sont les titres de séjour pour motifs humanitaires.
14:28Alors, globalement, ça renvoie à la question de l'asile.
14:30Le droit d'asile, reconnu par la Convention de Genève
14:32de 1951, permet de protéger
14:34toute personne victime de persécution
14:36dans son propre pays.
14:38La demande d'asile, il faut bien prendre la mesure
14:40de ce que c'est aujourd'hui. Notre régime de l'asile
14:42dit que le droit d'asile
14:44est un droit opposable à l'immigration,
14:46sans limites quantitatives,
14:48sans capacité de contrôle du politique
14:50sur l'octroi de cet asile.
14:52Aujourd'hui, l'asile, ce n'est plus seulement
14:54une question individuelle de personne,
14:56c'est une question parfois de peuples entiers.
14:58Quand la Cour nationale du droit d'asile
15:00dit l'été dernier que l'ensemble des femmes afghanes
15:02qui souhaitent fuir le régime des talibans
15:04sont éligibles à l'asile en France,
15:06on se rend compte qu'on est là sur un canal
15:08qui est à la fois décorrélé des besoins de l'économie
15:10et même décorrélé des capacités
15:12les plus immédiates d'accueil
15:14de la société française.
15:16Un droit fondamentalement humain
15:18qui pose néanmoins problème dans son application concrète.
15:20Le droit d'asile étant aujourd'hui
15:22un droit sans aucune limite quantitative,
15:24on a voulu s'intéresser à l'Observatoire de l'immigration
15:26et de la démographie,
15:28à la part de la population mondiale
15:30qui remplit aujourd'hui au moins l'un des critères
15:32permettant aux individus
15:34qui les remplissent,
15:36s'ils se présentent sur le territoire français,
15:38d'obtenir l'asile de manière inconditionnelle
15:40et sans contrôle du politique.
15:42Nous sommes arrivés à estimer qu'environ
15:44un demi milliard de personnes, 580 millions,
15:46remplissaient au moins l'un des critères
15:48d'accès à l'asile en France
15:50et donc obtiendraient l'asile si demain
15:52elles se présentaient sur le territoire national.
15:54Alors quand on dit ça, évidemment,
15:56il ne s'agit pas de dire que ce demi milliard de personnes
15:58va se rendre en France.
16:00Il n'en demeure pas moins qu'il suffit que
16:021%, 2%, 5% de ce total
16:04fassent un tel choix
16:06vers la France ou vers d'autres pays européens
16:08pour que nos capacités d'accueil qui sont déjà saturées
16:10explosent complètement.
16:12Aujourd'hui, quand vous donnez un titre de séjour
16:14en fonction des catégories auxquelles vous appartenez,
16:16il n'y a pas de logique de plafond.
16:18Il n'y a pas 150 000 titres
16:20qui sont distribués
16:22en matière économique,
16:24en matière familiale ou en matière d'asile
16:26et puis le 150 000 unième
16:28se voit refuser le titre.
16:30Ce n'est pas comme ça que ça se passe.
16:32Notre droit national aujourd'hui l'empêche.
16:34Donc ça c'est un élément majeur
16:36qui explique que la maîtrise
16:38de ceux qui peuvent prétendre
16:40un titre de séjour ne s'inscrit pas
16:42dans une logique de quota
16:44mais s'inscrit dans une logique de capacité
16:46et de caractéristiques.
16:48Autre problème, les expulsions.
16:50La grande majorité des déboutés du droit d'asile
16:52font le choix de rester en France
16:54de manière illégale, ce qui augmente
16:56considérablement le nombre de clandestins
16:58estimés entre 600 000
17:00et 900 000 par le Sénat.
17:02Le Sénat reste impuissant face à cette situation.
17:04Seulement 7% des OQTF,
17:06obligations de quitter le territoire français,
17:08sont réellement appliquées.
17:10Une obligation de quitter le territoire français,
17:12c'est une sanction administrative qui est donnée
17:14à une personne qui est en situation régulière
17:16et ça l'oblige
17:18à quitter le territoire français.
17:20Ça l'oblige, pas forcément.
17:22En 2010, sous Brice Hortefeux
17:24et Nicolas Sarkozy, 22% des OQTF
17:26étaient exécutés.
17:28Aujourd'hui, c'est seulement 7% d'exécutés.
17:30Depuis une dizaine d'années,
17:32les gouvernements successifs n'ont pas voulu
17:34expulser les personnes en situation
17:36irrégulière et puis il y a une autre
17:38donnée, c'est que notamment les pays
17:40du Maghreb ne veulent pas nous donner
17:42des laissés-passer consulaires nécessaires
17:44pour exécuter une obligation de quitter
17:46le territoire français.
17:48Le problème, c'est qu'avec ce faible
17:50taux d'exécution, l'obligation
17:52de quitter le territoire français est maintenant
17:54vue comme une invitation à quitter le
17:56territoire français et les immigrés
17:58et les étrangers en situation irrégulière le savent
18:00très bien, quand ils ont une OQTF,
18:02elle ne sera pas appliquée, ils ont
18:043 mois pour quitter le territoire français
18:06eux-mêmes, mais ils ne le font quasiment jamais.
18:08Moi, ce qui me choque, en tant que
18:10policier, en tant que citoyen,
18:12c'est que finalement, un étranger
18:14en situation irrégulière, il peut
18:16vivre normalement. Il peut se loger,
18:18il peut se marier,
18:20il peut travailler, il peut mettre
18:22ses enfants à l'école. La situation irrégulière
18:24n'est pas incompatible avec
18:26l'accès à des droits. Le droit
18:28permet d'être étranger en situation
18:30irrégulière et de pouvoir continuer
18:32à bénéficier d'un logement social.
18:34L'un des enjeux, c'est que le droit
18:36change pour que lorsque vous devenez étranger
18:38en situation irrégulière, que vous avez perdu
18:40le bénéfice de votre titre,
18:42vous deviez quitter votre logement social.
18:44Dès qu'ils demandent une aide sociale, dès qu'ils demandent
18:46un accès au logement, etc., il faut pouvoir
18:48identifier l'irrégularité
18:50et que les administrations et les organismes
18:52sociaux qui sont chargés de cette politique-là
18:54aient les outils pour s'en rendre compte
18:56et les signalent. Je veux dire,
18:58ce n'est pas de la déléation que de
19:00signaler un étranger en situation
19:02irrégulière, parce que de toute façon,
19:04la situation irrégulière génère
19:06des délits et des comportements illicites.
19:10Dans les Hauts-de-France,
19:12Calais est l'une des villes du pays les plus
19:14concernées par la crise migratoire.
19:16Située au bord de la Manche,
19:18elle permet à des milliers de migrants de transiter
19:20entre leur pays d'origine et le Royaume-Uni
19:22dans des conditions extrêmement
19:24périlleuses. Marc Defleuriant,
19:26député de la circonscription, a accepté
19:28de nous montrer la réalité du terrain.
19:30Avec l'andestin, ils viennent à Calais parce que
19:32c'est l'endroit le plus près de l'Angleterre pour traverser.
19:34Avant, ils venaient parce qu'ils
19:36essayaient de traverser à partir des bateaux.
19:38Ils montaient dans les camions qui montaient dans les
19:40ferries qui traversaient la Manche.
19:42Ils essayaient aussi de passer par le tunnel.
19:44Maintenant que le port et le tunnel sont
19:46sécurisés, on a
19:48assisté à l'émergence d'un nouveau phénomène
19:50qui est celui des small boats.
19:52Ils
19:54prennent la mer dans des pneumatiques,
19:56dans des zodiacs, pour rejoindre l'Angleterre
19:58mais cette fois par la voie maritime
20:00en bateau. Là, on arrive au
20:02quartier du Pont-du-Leu, qui est un
20:04endroit où se trouve un campement clandestin
20:06qui nivelle la tranquillité
20:08des habitants et où
20:10les clandestins sont installés parce que c'est
20:12une petite zone boisée
20:14entre l'autoroute, la voie ferrée.
20:16Ils s'installent là
20:18pour pouvoir poser leur campement.
20:26C'est un quartier résidentiel,
20:28tranquille. Les gens vivent tranquillement
20:30mais ils sont gênés par la présence de ce campement clandestin
20:32au quotidien parce que c'est
20:34notamment sur les itinéraires piétons
20:36qui permettent de rejoindre le centre-ville,
20:38les écoles notamment.
20:40Ça nuit au quotidien des gens.
20:44Ici, on arrive aux abords du campement
20:46clandestin.
20:48Vous allez voir le problème d'insalubrité
20:50que ça pose qui saute aux yeux et qui a un amoncellement
20:52de déchets absolument considérable.
21:04Je pense que les clandestins dorment encore.
21:06Ils sont dans leur tente. Ils sont tous fermés.
21:08Je pense qu'ils sont là et qu'ils dorment.
21:10Il y a un gros problème d'insalubrité qui est évident.
21:12Pour les habitants, c'est devenu
21:14insupportable. La caractéristique ici,
21:16c'est que les clandestins sont en transit.
21:18Ils n'ont aucun intérêt à faire de vagues.
21:20Ils viennent, ils s'installent.
21:22Évidemment, ils détruisent
21:24l'endroit dans lequel ils s'installent
21:26et ensuite, ils cherchent à traverser.
21:28Ils cherchent à avoir le minimum d'interactions possibles
21:30avec la population. Sauf que l'interaction,
21:32elle est forcée de fait parce que
21:34quand on a des endroits comme ça dans une ville
21:36ou en périphérie d'une ville,
21:38évidemment, c'est insupportable
21:40pour les habitants. La politique menée par
21:42la préfecture, c'est un démantèlement tous les 48 heures
21:44pour éviter
21:46les constructions en dur. C'est-à-dire que tous les 48 heures,
21:48il y a les CRS qui arrivent
21:50sur ordre de la préfecture
21:52qui demandent aux clandestins
21:54de quitter les lieux. Les tentes
21:56sont démontées et sorties du camp.
21:58Et juste après,
22:00comme il n'y a pas de délit de séjour irrégulier,
22:02on ne peut pas forcer les clandestins à partir.
22:04Et donc, ils reprennent leur tente après et puis ils se réinstallent
22:06ici. Mais c'est juste
22:08pour éviter la construction de campements
22:10en dur comme on avait du temps de la jungle.
22:12En général, par campement, ils se regroupent
22:14par nationalité ou par zone géographique.
22:16Mais effectivement, il y a
22:18souvent des rixes interethniques entre,
22:20je ne sais pas, d'un côté les Érythréens et les Soudanais
22:22et les Somaliens.
22:26Interpellés par la présence de notre caméra,
22:28deux migrants sortent de leur tente.
22:30Le député tente d'instaurer
22:32un dialogue avec eux pour comprendre leur situation.
22:34Vous venez d'où ?
22:36D'Érythrée.
22:38Et toi ?
22:40D'Érythrée aussi.
22:42Et vous allez en Angleterre, c'est ça ?
22:44Oui.
22:46Ça fait combien de temps que vous êtes là ?
22:48Combien de jours ?
22:50Trois semaines.
22:52Pourquoi vous allez là-bas ?
22:54Moi, j'ai de la famille en Angleterre.
22:56Ah oui, où ça ?
22:58À Londres.
23:00Ok, donc tu veux rejoindre ta famille à Londres.
23:02Les deux hommes sont originaires d'Érythrée,
23:04pays du nord-est de l'Afrique,
23:06l'un des plus fermés du continent.
23:08Ils ont pris l'avion direction Malte
23:10avant de rejoindre Paris,
23:12puis Calais, pour fuir la misère
23:14et le manque de liberté.
23:18Donc vous avez décollé de Malte
23:20et vous avez atterri à Paris.
23:22Oui.
23:24Et après, vous êtes venu ici en bus ou en train ?
23:26Non, en voiture.
23:28Depuis trois semaines,
23:30ils sont dans l'attente d'un bateau
23:32pour rejoindre le Royaume-Uni,
23:34à la recherche d'une vie meilleure.
23:36Vous attendez le bon moment
23:38ou alors qu'il fasse beau ?
23:40Oui.
23:42Une traversée dangereuse
23:44est très coûteuse.
23:46Chaque migrant doit débourser
23:48plusieurs milliers d'euros
23:50pour traverser la Manche
23:52au risque de sa vie.
23:54Car pour certains,
23:56il existe des filières,
23:58des réseaux de passeurs
24:00qui relèvent du crime organisé,
24:02qui relèvent de ce qu'on appelle
24:04le trafic illicite
24:06de migrants.
24:08Et ces filières sont plus que jamais
24:10actives. Ce ne sont pas les migrants
24:12qui ont imaginé cela.
24:14Ce sont des réseaux de passeurs
24:16qui se sont dit,
24:18puisqu'on ne peut plus faire passer
24:20les migrants par les ports
24:22ou par le tunnel Transmanche,
24:24en leur faisant prendre des risques
24:26considérables pour leur vie,
24:28les inciter
24:30à traverser la Manche
24:32sur de petites embarcations.
24:34C'est particulièrement criminel,
24:36d'abord parce que la traversée de la Manche
24:38est tout sauf une partie de plaisir.
24:40Je rappelle que l'année dernière,
24:42le nombre des personnes
24:44qui sont décédées
24:46en tentant de traverser la Manche
24:48s'est élevé à 78.
24:50Ce qui correspond
24:52à une tragédie humaine terrible.
24:54Donc ces réseaux de passeurs,
24:56ils trouvent leur origine
24:58dans des pays assez éloignés de la France,
25:00l'Irak, la Syrie,
25:02des territoires kurdes
25:04aux confins de la Turquie.
25:06Ils sont très bien organisés.
25:08On sait par exemple que les moteurs
25:10des bateaux viennent de Chine
25:12et transitent par l'Allemagne.
25:14On arrive sur la plage de Blériot,
25:16qui est l'entrée
25:18d'une des zones
25:20où se trouvent
25:22les points de départ des clandestins
25:24vers l'Angleterre.
25:26On a une zone de dune
25:28dans laquelle les passeurs
25:30peuvent cacher le matériel.
25:32Et les clandestins viennent se cacher
25:34aussi avant la traversée,
25:36pendant la nuit, et au petit jour,
25:38juste au moment où le jour se lève,
25:40ils prennent la mer pour faire la traversée
25:42de jour qui peut durer
25:44plus longtemps que prévu
25:46parce qu'évidemment,
25:48ils n'ont pas de gros moteurs
25:50sur leur bateau et la traversée peut être longue.
25:52C'est la dernière étape avant
25:54le plus probable, c'est d'être empêché
25:56de traverser par les policiers
25:58qui font un travail remarquable.
26:00Ou c'est la dernière étape avant de se noyer
26:02en la mer, où ils sont
26:04parfois récupérés par les sauveteurs en mer
26:06dont on salue le courage.
26:08Ou alors d'arriver de l'autre côté en Angleterre
26:10où ils vont se poyer
26:12dans l'autre côté en Angleterre
26:14et vivre là-bas comme au pays
26:16avec des revenus bien supérieurs.
26:20Au départ,
26:22pour ces immigrés clandestins,
26:24la France est un pays de transit,
26:26la dernière étape d'un long voyage
26:28qui doit leur permettre de rejoindre la terre promise,
26:30l'Angleterre.
26:32L'expérience m'a prouvé que chaque fois qu'un pays
26:34était un pays de transit,
26:36il devient aussi un pays de destination.
26:38Car s'ils ne parviennent pas à traverser la Manche,
26:40cette population qui n'a pourtant
26:42aucune attache particulière avec la France
26:44ne peut pas s'installer sur le territoire.
26:46Aujourd'hui, de plus en plus, on voit apparaître
26:48des communautés qui ne sont pas francophones,
26:50qui n'ont pas de lien avec la France historique
26:52et qui, faute de pouvoir
26:54poursuivre leur voyage,
26:56se fixent sur notre territoire.
26:58Je vais citer par exemple quelques communautés
27:00qui n'avaient pas de lien avec la France
27:02comme les Albanais, les Géorgiens
27:04et depuis quelques années,
27:06les Afghans, les Syriens,
27:08tous ceux qui ne peuvent pas poursuivre leur voyage
27:10finalement s'arrêtent et s'installent.
27:12Sur le terrain, la police constate au quotidien
27:14à quel point ces migrants sont démunis
27:16une fois installés illégalement en France.
27:18Le problème qu'il y a sur le fond,
27:20c'est que pour eux,
27:22l'Eldorado leur est vendu dans leur pays d'origine.
27:24On leur vend
27:26bons et merveilles de la France
27:28et on a les drames qu'on connaît à Calais,
27:30où ils prennent tous les risques
27:32avec femmes, enfants pour certains,
27:34des morts qu'on ne compte même plus à la fin de l'année.
27:36C'est vraiment des personnes
27:38qui sont dans une précarité,
27:40qui n'ont pas de famille, qui n'ont rien.
27:42Le peu d'économie qu'ils font en France
27:44en travaillant de manière clandestine,
27:46c'est même pas de l'argent qui leur profite à eux
27:48pour essayer d'être hébergés
27:50dans des conditions dignes.
27:52C'est directement envoyé dans les pays d'origine
27:54pour essayer de subvenir aux besoins
27:56des X membres de la famille.
27:58Mais alors,
28:00pourquoi un pays comme la France
28:02n'arrive-t-il pas à réguler et mieux contrôler
28:04cette immigration irrégulière ?
28:06Selon Patrick Stefanini, l'ancien secrétaire général
28:08du ministère de l'Immigration,
28:10les raisons sont multiples.
28:12On manque de place dans les centres de rétention
28:14puisque, vous le savez, lorsqu'un étranger
28:16est interpellé en situation irrégulière
28:18et lorsqu'une mesure d'éloignement
28:20est prise par un préfet en règle générale
28:22à son encontre,
28:24il faut ensuite le placer en rétention
28:26pour le garder sous la main.
28:28Deuxième difficulté,
28:30un certain nombre de mesures
28:32d'éloignement sont annulées
28:34par la justice administrative.
28:36On reste ici !
28:38On reste ici !
28:40On l'a vu avec l'exemple de cet influenceur algérien
28:42qui a fait l'objet d'une mesure d'expulsion
28:44prise par le ministre de l'Intérieur.
28:46C'est un étranger qui avait été condamné
28:48à six reprises
28:50pour un total de peine d'emprisonnement
28:52dépassant les dix ans.
28:54On voit que la justice administrative
28:56est responsable de la mise en échec
28:58d'un pourcentage non négligeable
29:00de mesures d'éloignement.
29:02Et puis la troisième difficulté,
29:04les clandestins en France
29:06s'organisent pour faire disparaître
29:08leurs documents d'identité,
29:10puisqu'ils savent très bien que
29:12si ils sont porteurs d'un passeport,
29:14leur éloignement vers leur pays d'origine
29:16sera facilité.
29:18Autre difficulté majeure pour les autorités,
29:20la dépénalisation du délit de séjour irrégulier.
29:22En 2012, sous la présidence de François Hollande,
29:24pour entrer en conformité
29:26avec le droit européen,
29:28ce délit a été supprimé.
29:30Une grave erreur pour Fernand Gontier,
29:32chef de la police aux frontières.
29:34Finalement, avec cette dépénalisation,
29:36on a déclassé l'immigration irrégulière
29:38en termes de priorité.
29:40Le fait que ce soit du pénal
29:42et que ça devienne de l'administratif,
29:44on a finalement considéré que c'était
29:46moins grave qu'un délit
29:48de droit commun.
29:50Par ailleurs, on a perdu
29:52un certain nombre de pouvoirs d'investigation.
29:54Parce que quand vous avez un délit puni
29:56d'une peine d'un an de prison,
29:58vous pouvez placer en garde à vue
30:00une certaine contrainte.
30:02D'ailleurs, vous pouvez fouiller un téléphone.
30:04Aujourd'hui, dans un cadre administratif,
30:06vous ne pouvez pas fouiller un téléphone.
30:08Et ça permettait surtout d'identifier des passeurs.
30:10Parce que dans un téléphone,
30:12vous avez des numéros des passeurs.
30:14Et puis, on a perdu aussi la possibilité
30:16de relever les empreintes.
30:18Puisqu'ils sont sortis des fichiers judiciaires,
30:20donc nous n'avons plus les empreintes
30:22des étrangers.
30:24Et cette directive, finalement,
30:26qui empêche de refouler des étrangers
30:28à l'intérieur, réformant cette directive,
30:30il faut la réformer.
30:32Le ministre Retailleau a dit qu'il avait le demandé.
30:34Il a raison.
30:36La France est membre de l'Union européenne
30:38qui a choisi en 1995
30:40d'abolir toutes ses frontières intérieures.
30:42Au sein de l'espace Schengen,
30:44les ressortissants des 29 pays membres
30:46peuvent circuler à leur guise.
30:48Ce qui pouvait ressembler à un progrès
30:50au début des années 2000
30:52favorise aujourd'hui grandement l'immigration.
30:54La politique migratoire de la France
30:56est sous l'effet de Schengen.
30:58Schengen a été un coup d'accélérateur
31:00pour la politique migratoire.
31:02L'immigration dans notre pays
31:04est très liée au mouvement secondaire,
31:06c'est-à-dire la capacité d'un étranger
31:08dans un autre pays à pouvoir venir
31:10sur le sol national.
31:12À partir du moment où on a laissé
31:14aux États membres la responsabilité
31:16de délivrer les titres de séjour,
31:18à partir du moment où un étranger
31:20obtient ce titre de séjour,
31:22il peut circuler et s'installer
31:24sous certaines conditions
31:26dans tous les pays de l'espace européen.
31:28Ce que chacun fait, à terme,
31:30il engage les autres.
31:32Par exemple, demain, comme cela est prévu,
31:34l'Espagne va régulariser 900 000 travailleurs.
31:36Ces travailleurs pourront à terme
31:38s'installer en France, en Allemagne, etc.
31:40Ce qui se passe en Espagne
31:42a un impact direct sur notre pays
31:44et sur les autres États membres.
31:46Selon certains professionnels,
31:48pour être plus efficace,
31:50l'Europe devrait harmoniser
31:52dans tous les sujets.
31:54Harmonisation fiscale, sociale...
31:56En matière migratoire, c'est pareil.
31:58Nous n'avons pas de carte de séjour européenne.
32:00Chaque pays peut délivrer
32:02à son bon vouloir
32:04les titres de séjour.
32:06Nous n'avons pas les mêmes procédures
32:08pour l'asile, puisqu'on évoquait l'asile.
32:10Chaque pays a ses critères.
32:12Depuis la deuxième moitié
32:14du XIXe siècle,
32:16la France est un pays d'immigration.
32:18Et donc, bien avant la mise en place
32:20de Schengen, le pays a bénéficié
32:22de plusieurs vagues migratoires,
32:24dont les plus importantes
32:26après la Première et la Deuxième Guerres mondiales.
32:28Nous avons, si ma mémoire est fidèle,
32:3035 ou 36 nationalités.
32:32Eux, en principe, ils restent deux ans.
32:3418 mois, quelquefois, deux ans.
32:36Et puis, ils repartent chez eux.
32:38Ils ont constitué un petit pécule.
32:40Il faut bien voir qu'à l'époque,
32:42ces vagues d'immigration étaient liées
32:44à notre situation démographique.
32:46Les clashes d'âge jeune avaient été fauchées
32:48après la Première et la Deuxième Guerres mondiales.
32:50La France avait besoin de reconstituer
32:52son potentiel de main-d'oeuvre.
32:54Et ça a expliqué,
32:56à partir des années 1920,
32:58l'immigration notamment des Polonais,
33:00des Italiens, des Belges,
33:02etc.
33:04Et puis, après la Deuxième Guerre mondiale,
33:06le pays avait besoin d'être reconstruit.
33:08Et on a eu une vague d'immigration significative.
33:10Je suis venu ici
33:12pour m'étudier,
33:14de savoir le travail et tout ça.
33:16C'est pour cela que je suis venu en France.
33:18C'est pas question de l'argent que je suis venu en France.
33:20Mais même durant ces périodes,
33:22ces vagues migratoires désirées en France
33:24étaient moins importantes qu'aujourd'hui.
33:262024,
33:28c'est plus de 330 000
33:30titres de séjour attribués
33:32à des ressortissants de pays tiers.
33:34Entre 1960
33:36et 1966,
33:38donc au moment où
33:40la vague migratoire
33:42qui suit la Deuxième Guerre mondiale
33:44est à son apogée,
33:46la France délivre en moyenne
33:48180 000 titres de séjour par an,
33:50dont la moitié à des ressortissants
33:52de l'Union européenne.
33:54Selon certains observateurs,
33:56l'une des causes de la mauvaise intégration
33:58de plusieurs groupes d'immigrés en France
34:00est la politique de l'habitat menée par le pays
34:02au début des années 1970.
34:04Après coup, on se rend compte que ça a été horrible.
34:06Dans les villes, on disait,
34:08là, c'est la tour des Maliens.
34:10Là, ça va être la tour
34:12des gens
34:14venant du Maghreb.
34:16Là, ça va être la tour que sais-je.
34:18Il y a parfois eu des affectations de logement
34:20avec ces critères-là.
34:22Ça ne peut pas fonctionner
34:24parce que, bien évidemment,
34:26il y a la question de la proportion.
34:28Quand, dans un quartier,
34:30on va réunir au même lieu
34:32comme une assignation à résidence
34:34des personnes venant d'une autre culture,
34:36évidemment, à un moment donné,
34:38ça peut poser question sur notre capacité
34:40à aller vers des chemins d'intégration.
34:42Mais le fait qu'il y ait une telle politique
34:44de l'habitat peut créer,
34:46en effet, des formes
34:48de communautarisation.
34:50C'est la réalité, de le dire.
34:54Conséquence de cette politique
34:56de l'habitat dans certains quartiers
34:58et même certaines villes,
35:00le paysage urbain a radicalement changé.
35:02Il y a une phrase célèbre d'Edgar Kinet
35:04qui dit qu'il y a quelque chose
35:06qui est pire que l'exil extérieur.
35:08L'exil intérieur, c'est-à-dire le sentiment
35:10de ne plus reconnaître son pays.
35:12Voilà. Bon, c'est peut-être
35:14excessif de le dire comme ça,
35:16mais on peut comprendre qu'il y a
35:18un sentiment de dépossession
35:20d'un héritage historique,
35:22familial, sociétal
35:24dans certaines zones
35:26où on a un marquage de plus en plus grand
35:28du religieux dans l'espace public.
35:30Dans la ville de Saint-Denis,
35:32en Ile-de-France, nous retrouvons
35:34le journaliste Alexandre Devecchio,
35:36chef du département.
35:38Donc là, on est à Saint-Denis,
35:40dans la rue, peut-être emblématique
35:42de Saint-Denis, qui s'appelle
35:44l'avenue de la République
35:46et qui est une rue, voilà,
35:48commerçante, mais comme on peut le voir,
35:50désormais assez communautarisée,
35:52ce qui était déjà le cas
35:54quand j'étais étudiant
35:56et ce qui s'est renforcé
35:58avec notamment une prénuance
36:00des commerces islamistes.
36:02On a de plus en plus de commerces
36:04soit ethniques, soit communautaires,
36:06soit islamisés. Dans certains commerces,
36:08on trouve non seulement des voiles
36:10pour les femmes, mais des voiles aussi
36:12pour les enfants.
36:14Donc ça, c'est quelque chose
36:16qui contribue à l'enfermement
36:18des populations,
36:20à une certaine forme de pression
36:22islamiste.
36:24C'est un environnement
36:26qu'on n'imaginait pas voir
36:28il y a quelques années et qui ne représente
36:30pas la France et ses valeurs de liberté.
36:34Il y a le sentiment
36:36par endroits de submersion,
36:38comme l'a dit le Premier ministre,
36:40c'est parce qu'on a eu un phénomène de concentration
36:42qui s'est accéléré. L'exemple type,
36:44c'est Paris et la Seine-Saint-Denis.
36:46Oui, donc j'ai grandi à Épinay-sur-Seine
36:48dans le 93,
36:50une ville de banlieue
36:52d'une famille
36:54de classe moyenne,
36:56dans un quartier pavillionnaire relativement protégé,
36:58mais autour
37:00du quartier pavillionnaire, on a vu
37:02tout de même l'environnement
37:04changer petit à petit,
37:06avec un véritable basculement
37:08démographique, avec des commerces
37:10qui n'étaient plus que des commerces
37:12communautaires. Aujourd'hui, mes parents,
37:14qui habitent toujours là-bas, doivent
37:16prendre la voiture, faire plusieurs
37:18kilomètres pour trouver
37:20des boucheries
37:22non halales. Donc il y a
37:24cette pression communautaire
37:26qui se fait sentir et puis aussi
37:28la montée des violences.
37:30La Seine-Saint-Denis se crée le 1er janvier
37:321968, sur le plan administratif.
37:34La Seine-Saint-Denis est le 9e département
37:36en France par rapport
37:38au nombre d'immigrés dans sa population
37:40globale. Paris est devant.
37:42Et les dynamiques foncières,
37:44en partie, la désindustrialisation
37:46fait que Paris, qui comptait encore
37:48500 000 ouvriers en 1960,
37:50il n'y a quasiment plus d'ouvriers,
37:52l'immobilier est devenu de plus en plus cher et on a
37:54de fait expulsé de Paris
37:56les pauvres, les ouvriers,
37:58les immigrés. Et donc il y a moins
38:00d'immigrés dans Paris aujourd'hui
38:02qu'il y en a en Seine-Saint-Denis.
38:04Vous savez qu'en Seine-Saint-Denis, on ne sait pas
38:06dénombrer le nombre d'habitants
38:08tellement il y a d'immigration
38:10clandestine, puisque je vous ai parlé
38:12de l'immigration légale, mais il y a aussi le problème
38:14de l'immigration clandestine.
38:16Donc oui, on est dans une forme de basculement
38:18démographique qui aura
38:20des conséquences, je pense que c'est l'évidence.
38:22Au fil des années, le journaliste
38:24a été le témoin de la transformation de son
38:26département, à commencer par le collège
38:28catholique qu'il a fréquenté. À travers ce collège
38:30qui est un collège catholique, on voit le basculement
38:32démographique. J'ai lu récemment
38:34que dans ce collège catholique, il y avait aujourd'hui
38:3670 ou 75%
38:38de musulmans.
38:40Ce qui montre tout simplement
38:42la transformation
38:44du paysage. À mon époque,
38:46il y avait peut-être
38:485% de musulmans
38:50en collège catholique, ce qui
38:52apparaissait cohérent aujourd'hui
38:54c'est 75%, c'est
38:56la pression
38:58démographique. Ma mère,
39:00elle est arrivée en banlieue parisienne dans une
39:02petite ville pas
39:04très éloignée d'Épinay qui s'appelait
39:06Deuil. Et effectivement,
39:08là, c'est ce qu'on n'appelait
39:10pas à l'époque encore des quartiers
39:12populaires, mais ils étaient réellement populaires.
39:14C'est-à-dire que
39:16la question
39:18de l'immigration, supposément,
39:20c'était une immigration portugaise,
39:22mais il y avait une forme d'intégration
39:24qui était simple. Il n'y avait pas
39:26la question de la religion,
39:28une forme de liberté. Je pense que si
39:30on parle à ma mère, si on lui avait dit
39:32qu'elle vivrait dans une ville où la
39:34majorité des femmes sont
39:36voilées, je pense qu'elle aurait tout simplement
39:38halluciné. À l'image des parents
39:40d'Alexandre Devecchio, pas facile
39:42pour les habitants de ces villes très communautarisées
39:44d'en sortir. La difficulté,
39:46c'est de vendre ce pavillon
39:48de banlieue parce que justement,
39:50la ville est tellement dégradée
39:52que personne ne veut y habiter
39:54et que ce pavillon a perdu
39:56totalement de sa valeur. Ça illustre
39:58le sort des Français de la France
40:00périphérique qui
40:02soit sont relégués en banlieue
40:04lointaine, soit sont piégés, justement
40:06quand ils habitent en banlieue plus proche
40:08dans ces villes
40:10communautarisées, ghettoisées
40:12où on peut se faire agresser en
40:14allant faire les courses. C'est ce qui est arrivé
40:16à ma mère.
40:18À Creil, dans l'Oise, certains habitants
40:20à l'image d'Imani, qui y est né,
40:22ont réussi à quitter une ville qu'ils ne
40:24reconnaissaient plus.
40:26Creil était une vie paisible où il y avait
40:28un certain équilibre.
40:30On vivait ensemble, aucune différence.
40:32Il y avait
40:34cette complicité,
40:36cette joie de vivre. On n'était plus
40:38tous ensemble. On était tous mélangés,
40:40aucune différence de culture.
40:42La raison, au départ, c'est la mentalité,
40:44le changement. Vous pensez que la mixité
40:46n'existe plus ?
40:48Ah non, ça n'existe plus.
40:50Tout ça, c'est clair.
40:52Il n'existe plus. Il n'y a pas de différence.
40:54On est inquiets parce que
40:56on a nos familles sur place.
40:58On ne sait pas ce que ça va
41:00devenir parce que, déjà, là où nous sommes,
41:02c'est la catastrophe.
41:04Donc, qu'est-ce que ça va
41:06devenir en 2026 ?
41:08Selon le ministère de l'Intérieur, avec plus de 20%,
41:10l'Île-de-France est de loin la région
41:12du pays avec le plus fort taux d'immigrés
41:14dans sa population. Et depuis
41:16quelques temps, pour tenter de la désengorger,
41:18l'État ouvre des CADA,
41:20des centres d'accueil de demandeurs d'asile,
41:22partout en France. Comme ici, dans le petit
41:24village de Besnac, en Corrèze,
41:26qui doit être l'un des seuls endroits en France
41:28avec des panneaux écrits en arabe.
41:30Là, c'est de l'anglais.
41:32C'est notre langue. Et là, c'est de l'arabe.
41:34Vous savez lire l'arabe ? Non.
41:36Salut, Jeanette.
41:38Il faut dire qu'il y a deux ans, Laurent
41:40et les 360 autres habitants de la commune
41:42ont eu la mauvaise surprise de voir
41:44un CADA s'installer à quelques mètres
41:46de chez eux. Moi, j'habite là.
41:48Le terrain, c'est du terrain agricole,
41:50mais c'est ma ferme. On y a nos vaches
41:52et tout ça. Et le CADA est là-bas.
41:54La population de Besnac,
41:56qui a appris l'installation de ce CADA
41:58par la presse, a dû radicalement changer
42:00sa manière de vivre, à l'image de Jeanne,
42:02propriétaire d'une résidence secondaire
42:04dans le village. Nous, on y vient
42:06beaucoup moins souvent. Moi, vous voyez, j'y venais
42:08avec mes petits-enfants. Ils allaient
42:10faire du vélo. On n'était pas...
42:12On n'avait même pas besoin de les surveiller.
42:14Et alors, maintenant, on n'y va plus.
42:16Moi, avant, on faisait le jardin.
42:18Maintenant, le jardin, c'est fini.
42:20On n'y va pas tranquille.
42:22Quand moi, je suis seule et j'y vais
42:24rarement, mais enfin, quelques fois, je referme
42:26avec le CADENA derrière moi. Je vais sur les derrières.
42:28Je fais ce que j'ai à faire. Et il faut bien
42:30reconnaître qu'au moindre bruit,
42:32instinctivement, quand même, je tourne la tête.
42:34Avant, je ne faisais pas ça.
42:36Il y a un...
42:38Il y a un mal-être.
42:40Il y a un mal-être.
42:42Mais en fait, on n'est pas rassurés.
42:44Nous sommes ici. La maison n'est plus
42:46juste là. Il y a la cour devant.
42:48Et voilà, nous avons
42:50toutes les habitations.
42:52Le cadavre est juste derrière la clôture.
42:54Alors, nous avons laissé pousser
42:56la végétation en désordre
42:58pour nous masquer
43:00un petit peu. Mais souvent,
43:02ils viennent par là. On les a
43:04à proximité, vraiment à proximité.
43:06Voilà. C'est toute la...
43:08Là, il y a toutes les maisonnettes qui sont là.
43:10Il n'y avait pas de portail avant.
43:12C'était pas fermé. Les voisins, quand ils passaient
43:14là, ils me disaient, tiens, t'es dans ton jardin.
43:16Ils rentraient, ils venaient. C'était ouvert.
43:18Et là, maintenant... D'ailleurs, ils me le disent parfois.
43:20Ils me disent ça. Bien, maintenant, tu peux être
43:22chez toi. On ne s'arrête pas.
43:24Cette grand-mère, qui assure qu'elle
43:26aurait quitté le village si elle y avait vécu,
43:28a très mal ressenti l'implantation
43:30de ce cadavre, qui a également de lourdes
43:32conséquences financières pour tous les propriétaires
43:34du village. Si on voulait vendre la maison
43:36ou si nos enfants, plus tard, quand on sera pas là,
43:38voulaient... Eh bien, vous vous rendez compte ?
43:40Elle est dépréciée de...
43:42de moitié. Et encore, vous trouvez le client.
43:44Parce que...
43:46Il n'est pas certain que...
43:48Quand vous arrivez là-bas,
43:50oh, ben, c'est bien. Vous avez en face
43:52quoi ?
43:54Depuis l'arrivée des migrants, les rues
43:56de Besnac ne sont plus tout à fait les mêmes.
43:58Là, c'est un manque de respect
44:00de nos...
44:02de nos lieux, quand même, qui sont
44:04bien entretenus.
44:06Voilà.
44:08Regarde. Regarde.
44:10Regarde. Enfin, regarde.
44:12Non, mais attends.
44:14Non, mais c'est honteux.
44:16Les habitants de la commune ne comptent pas en rester
44:18là et vont faire tout ce qui est en leur pouvoir
44:20pour déloger le cadavre.
44:22On a créé une association
44:24au mois de février 2023.
44:26Et puis, suite à ça,
44:28eh bien, nous nous sommes partagé la tâche.
44:30Nous avons fait une pétition.
44:32Nous sommes passés dans les familles,
44:34dans les maisons de la commune.
44:36Nous n'avons pas forcé la main aux gens à signer,
44:38contrairement à ce qui a été dit ensuite.
44:40On a eu énormément de signatures.
44:42Ces signatures ont été
44:44déposées sur le bureau de monsieur le préfet.
44:46Et puis, donc,
44:48eh bien, nous avons attaqué les manifestations.
44:50Nous avons montré
44:52que nous existions, que nous étions
44:54contre ce cadavre
44:56puisque le site de la mandry
44:58était quand même mieux voué
45:00à être une résidence
45:02pour personnes âgées
45:04plutôt que d'être un cadavre
45:06puisqu'on est quand même au milieu de nulle part,
45:08proche d'aucune
45:10commodité.
45:12C'est le préfet qui a pris la décision
45:14d'instaurer un cadavre sur la commune
45:16de Besnac. Nous l'avons appris par la presse.
45:18Et donc, d'où
45:20ce slogan, un préfet
45:22qui s'associe avec une association
45:24frauduleuse. Des panneaux comme celui-ci,
45:26l'association en a affiché partout
45:28dans le village, avec des messages très clairs
45:30envers les autorités.
45:32Aucune restriction pour le cadavre.
45:34Voilà où passent nos impôts
45:36parce qu'il y a quand même quelques mois
45:38où le gouvernement avait demandé
45:40à ce qu'on fasse des économies,
45:42d'énergie, qu'on éteigne, voilà.
45:44Il faut savoir qu'ici, c'est
45:46Versailles, toute la nuit.
45:48C'est allumé comme si ça vivait...
45:50Et dans le parc aussi, parce qu'il y a les champs derrière.
45:52À 5h30 du matin,
45:54moi je passe, c'est Versailles.
45:56Il n'y a pas d'autre nom.
45:58Donc, nous,
46:00il faut qu'on fasse des économies, mais eux,
46:02non. Visiblement,
46:04un cadavre, on ne fait pas d'économies,
46:06tout est permis.
46:08Une population à bout de nerfs qui a beaucoup de mal
46:10à comprendre pourquoi un établissement comme celui-ci
46:12a été installé dans son village.
46:14Quand l'État nous dit
46:16que c'est pour repeupler nos campagnes,
46:18c'est pas possible. Ils ne veulent pas
46:20rester, ils ne veulent pas faire notre travail.
46:22Ils n'ont qu'un souci,
46:24c'est de partir. Qu'est-ce que vous voulez
46:26qu'ils fassent, là ? Il n'y a aucun magasin.
46:28Il n'y a rien, quoi.
46:30Aller travailler, quoi, dans la ferme du coin ?
46:32Aller ramasser les pommes ? Non.
46:34Ça ne se fera pas.
46:36S'ils n'arrivent pas à faire déménager ce centre
46:38d'accueil hors du village, beaucoup d'habitants
46:40de Besnac se résoudront à prendre
46:42une décision difficile.
46:44Et là, on va...
46:46C'est le cadavre qui fera partir.
46:48Mais oui.
46:50À compte du cadavre.
46:52On nous a indirectement
46:54chassés un peu de chez nous.
46:56Ces gens-là n'ont pas la même culture,
46:58pas les mêmes mœurs.
47:00Ils n'ont rien à faire chez nous.
47:02Il y en a beaucoup trop.
47:04C'est tout ce que j'ai à dire et ça, je le maintiens.
47:06Il y a des arrivées
47:08massives de migrants
47:10dont les populations ne veulent pas.
47:12Il y a de nombreuses polémiques,
47:14notamment sur les centres d'accueil aux migrants.
47:16C'était le cas à Calac,
47:18c'était le cas à Bélabre
47:20et à chaque fois, les maires n'ont pas demandé
47:22à leurs administrés ce qu'ils en pensaient.
47:24À Bélabre, justement.
47:26Petit village de 900 habitants dans l'Indre,
47:28les choses ne se sont pas passées comme à Besnac
47:30puisque la colère des habitants
47:32a fait annuler le projet.
47:34On se trouve un peu sur le centre du village.
47:36On est sur la place de la République.
47:38Ça a été, nous, notre cœur de combat
47:40parce que c'est ici qu'on se retrouvait
47:42pour faire toutes les manifestations
47:44avec le groupement de citoyens.
47:46Le projet de Bélabre nous emmène sur le site
47:48qui devait accueillir le centre en plein cœur du village.
47:50C'est cette ancienne chemiserie
47:52qui a été rachetée officiellement
47:54par l'association Ville Thaïs
47:56pour 40 000 euros
47:58et qui devait servir
48:00de centre
48:02pour ce centre d'accueil
48:04de demandeurs d'asile.
48:06Et à l'image de ce qui s'est passé à Besnac,
48:08les habitants ont été mis devant le fait accompli.
48:10Il n'y a eu aucune préparation,
48:12aucune concertation avec la population.
48:14On l'a appris vraiment comme ça
48:16et les gens ont été d'abord très choqués,
48:18très surpris dans l'incompréhension.
48:20On a très vite souhaité
48:22des réponses auprès de la mairie
48:24pour comprendre la finalité
48:26de cet article qui était sorti
48:28dans La Nouvelle République.
48:30Ils sont restés silencieux pendant de très longs jours.
48:32C'est la création d'un petit collectif
48:34qui a justement entraîné les prémisses
48:36de cette révolte
48:38et qui ont cherché à avoir des réponses.
48:40Ça s'est structuré ensuite en association
48:42avec l'Etat.
48:44Mais voilà, ça a été une grande stupéfaction,
48:46une incompréhension qui a laissé très vite place à la colère.
48:48Et la colère des habitants a fonctionné.
48:50Une année après, les Bélabrais ont fini
48:52par avoir gain de cause.
48:54On a évité que Bélabre soit
48:56aujourd'hui un territoire submergé
48:58justement par cette immigration
49:00qui est à contrôler en France aujourd'hui.
49:02Ludivine et son collectif ne comprennent toujours pas
49:04pourquoi un village déjà en difficulté
49:06comme Bélabre a été choisi pour accueillir
49:08un tel centre.
49:10Vous savez, si on n'a pas derrière un réel projet d'insertion
49:12et malheureusement à Bélabre c'était déjà saturé,
49:14vous avez des jeunes qui ne trouvent pas de travail,
49:16vous avez des commerces qui luttent pour rester ouverts,
49:18vous avez le tourisme
49:20qui affleure de peau aussi,
49:22donc il n'était pas entendable
49:24d'imposer encore plus de misère
49:26à la misère déjà existante en fait.
49:28On peut accueillir, mais on accueille dignement son prochain
49:30et ce n'est pas du tout
49:32un acte de fermeture.
49:34Il fallait mettre les politiques locales face à leurs responsabilités
49:36en disant, ici,
49:38on n'a pas les moyens d'accueillir.
49:40Il faut protéger nos campagnes,
49:42il faut protéger nos valeurs républicaines
49:44et puis nos valeurs françaises aussi
49:46qui sont impactées par cette immigration incontrôlée aujourd'hui.
49:52Que ce soit au niveau culturel,
49:54économique ou sécuritaire,
49:56l'immigration a un énorme impact
49:58sur la société française.
50:00Et tout commence par l'éducation.
50:02Près d'un tiers des immigrés ayant obtenu
50:04un titre de séjour en 2018
50:06n'ont pas le niveau collège.
50:08Le problème que nous avons, c'est la part des immigrés
50:10que nous avons du mal à intégrer
50:12sur le marché du travail
50:14ou qui ont du mal à s'intégrer sur le marché du travail.
50:16La France a cette difficulté,
50:18c'est qu'elle est le pays développé
50:20qui a la proportion d'immigrés
50:22la moins formée
50:24avec beaucoup de non-lecteurs,
50:26non-scripteurs, de personnes qui n'arrivent pas
50:28à lire leur langue,
50:30à écrire leur langue.
50:32Un faible niveau scolaire qui a pour conséquence
50:34le plus haut taux de chômage chez les immigrés.
50:36Deux données simplement à ce sujet,
50:38données au CDE 2020,
50:40on avait cette année-là à peine la moitié,
50:4251,6% des étrangers
50:44extra-européens en France,
50:46en âge de travailler, qui occupaient un emploi.
50:48Et c'était d'ailleurs l'un des taux les plus bas
50:50parmi les étrangers extra-européens
50:52de tous les pays de l'UE.
50:54Deuxième donnée, cette même année-là en 2020,
50:56on avait près de la moitié, 47%,
50:58des étrangers extra-européens en France
51:00qui vivaient sous le seuil de pauvreté,
51:02quatre fois supérieur à celui des Français.
51:04Mais cette immigration peu qualifiée
51:06profite quand même à la France,
51:08dans des secteurs d'activité en forte tension,
51:10comme nous l'explique Alain Fontaine,
51:12le président de l'Association française
51:14des restaurateurs.
51:16Ces métiers en tension, il y a les BTP,
51:18vous avez bien sûr l'aide à la personne,
51:20l'hospitalier, vous avez également la sécurité,
51:22et puis vous avez la restauration.
51:2430% des professionnels
51:26de la restauration
51:28sont issus de l'immigration.
51:30La plupart sont en situation régulière.
51:32Quand on parle d'immigration,
51:34je pense qu'il faut parler de deux immigrations.
51:36Il y a l'immigration non maîtrisée depuis 50 ans,
51:38et puis vous avez l'immigration économique.
51:40L'immigration économique,
51:42c'est des gens qui travaillent,
51:44qui ont un salaire,
51:46déclarent des charges sociales,
51:48participent à la croissance
51:50de la nation.
51:52Ça c'est une immigration qui est plutôt
51:54enrichissante.
51:56Mais alors pourquoi dans ces secteurs d'activité
51:58ces professionnels éprouvent-ils
52:00autant de difficultés à recruter des Français ?
52:02C'est des métiers où vous mettez
52:04une annonce « France Travail »,
52:06personne, personne.
52:08Les Français veulent moins faire ces métiers-là
52:10parce que vous avez un rapport « temps passé,
52:12argent reçu »,
52:14ou « pénibilité du métier, argent reçu ».
52:16Et ça, c'est flagrant.
52:18On reste debout toute la journée,
52:20il y a des horaires en décalé,
52:22le week-end, les soirs.
52:24C'est des métiers pénibles,
52:26les Français ne veulent plus faire ces métiers-là.
52:28Selon le restaurateur, dans ces secteurs,
52:30l'immigration est réellement indispensable.
52:32Dans les activités,
52:34les métiers en tension,
52:36si on ne les a pas, on n'existe pas.
52:40Vient ensuite la question sécuritaire.
52:42Alors peut-on réellement faire un lien
52:44entre immigration et délinquance ?
52:46Dire qu'il y a un lien entre immigration
52:48et délinquance, aujourd'hui c'est possible.
52:50Il y a quelques années, ce n'était pas possible,
52:52c'était tabou.
52:54En ce qui concerne l'immigration de Lyon,
52:56cette question n'est plus une question.
52:58Pourquoi ? Parce qu'on voit que 25%
53:00des personnes incarcérées en France
53:02sont étrangères, alors que la population
53:04étrangère ne représente que 7% de la population.
53:06Dans les grandes villes, les étrangers
53:08sont surreprésentés dans les crimes et délits.
53:10À Paris, c'est 48% des interpellés,
53:12à Marseille, c'est 55% des interpellés
53:14et à Lyon, c'est 39% des interpellés.
53:20L'écraseur de majorité des étrangers
53:22dans les pays où ils vivent se comporte bien.
53:24Étranger, ça ne veut pas dire délinquant.
53:26Mais dans certaines filières de délinquance,
53:28il y a une proportion importante
53:30de personnes en situation
53:32notamment irrégulière,
53:34parce qu'il y a
53:36des filières de recrutement.
53:38Selon ce policier, certaines personnes
53:40issues de l'immigration ne parviennent pas
53:42à adapter leur mode de vie avec les lois
53:44de la République française.
53:46On a également des personnes,
53:48encore une fois, issues de l'immigration,
53:50vivant avec leurs moeurs et coutumes
53:52dans leur pays.
53:54Leur religion, qui autorise la polygamie,
53:56si ou ça, est pour un embrouille,
53:58une prise de tête,
54:00justifie des violences
54:02à l'encontre de sa femme.
54:04Alors l'officiel,
54:06la numéro 2, la numéro 3,
54:08ils vivent avec plusieurs femmes
54:10et donc, voilà,
54:12pour des pâtes pas cuites,
54:14la femme
54:16est sous l'homme
54:18et il n'y a pas les mêmes droits qu'en France.
54:20D'ailleurs, un chiffre inquiétant
54:22illustre ces propos.
54:24En France, les étrangers extra-européens
54:26sont surreprésentés parmi les auteurs
54:28de féminicides, presque 4 fois plus
54:30que les citoyens français.
54:32En 2025, et plus que jamais auparavant,
54:34la politique migratoire de la France
54:36est devenue un enjeu crucial
54:38pour notre pays et pour les Français,
54:40qui sont presque 75%
54:42à demander un référendum sur le sujet.

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