• il y a 19 heures
Nous sommes en danger, il faut réarmer: voilà en substance comment, sans réserve, le ministre de la Défense belge Theo Francken a motivé sa philosophie du réarmement massif en Europe, partant en Belgique. La note d’orientation politique du ministre de la Défense commence par cette citation, et c’est son propos aujourd’hui en séance : «Si vis pacem, para bellum» (Si tu veux la paix, prépare la guerre), selon l’expression latine.
Transcription
00:00Mesdames et Messieurs, cette naïveté paresseuse, je ne veux pas la décrire autrement, était un phénomène sociétal de grande ampleur.
00:11Tous les partis de cette Assemblée en étaient coupables. C'était un phénomène qui se manifestait également dans toute l'Europe.
00:20Elle est née d'un optimisme con à l'avenir qui s'est avéré prématuré et naïf.
00:27L'Europe a automatiquement supposé que les guerres entre États ne se produiseraient plus jamais.
00:36Nous en étions même fermement convaincus. L'intégration croissante de l'économie mondiale le garantirait.
00:45L'interdépendance deviendrait la norme. En conséquence, les États auraient de plus en plus à perdre dans la guerre que dans la paix.
00:58Notre foi aveugle dans une paix sans effort avait encore un deuxième point d'accroche.
01:07Une foi toute aussi aveugle dans le pouvoir du droit international et des institutions internationales.
01:15On s'imaginait que l'arbitrage et les cadres du droit international résoudraient tous les conflits entre États de manière paisible.
01:26On le croyait. Entretemps, nous savons mieux. Les guerres visant à étendre le propre territoire sont de retour.
01:36Sur le sol européen, pas moins, malgré une intégration économique de grande envergure avec l'État aigrasseur la Russie
01:45et malgré tous les traités et institutions internationales dont la Russie elle-même fait partie.
01:54La conquête et l'annexation de cinq provinces ukrainiennes par la Russie représentent une prise du territoire armé d'une ampleur jamais vue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
02:09Ainsi, la Russie a bafoué le principe le plus important du droit international, le respect de l'intégrité territoriale des nations.
02:20L'ordre international d'après la Seconde Guerre mondiale et qui a été propagé dans le monde entier après la fin de la Guerre froide a reçu des sérieux coups.
02:31Nous devons faire face aux implications de cette réalité et nous devons agir en conséquence.
02:39Aujourd'hui, l'Europe n'a aucune garantie que l'ONU interviendrait si la Russie attaquait un autre État européen qu'elle considère comme faisant partie de sa sphère d'influence historique.
02:53Même pas s'il s'agissait d'un État membre de l'Union européenne.
02:58Dans ce contexte, je me souviens des propos de Lu Sey, le chef de la diplomatie chinoise chargée des affaires européennes, qui déclarait à la télévision française il y a deux ans,
03:11« Les anciennes républiques soviétiques n'ont aucun statut effectif en droit international. Aucun accord international ne concrétise leur statut d'État indépendant. »

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