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Dans paroles de coaches, Louis Cohen-Boyer part à la rencontre d'un pro français où étranger. Dans l'épisode 2, rencontre avec José-Filipe Lima, ancien joueur du Tour européen et pro au Golf de l'île Fleurie.

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Sport
Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le nouveau Parole de Coach, aujourd'hui on a un super
00:22invité, je suis ravi d'avoir Joséphilippe Lima avec nous, qui a un passé de joueur extraordinaire
00:27et qui maintenant a une nouvelle vie, il va nous raconter un petit peu comment ça se passe. Déjà
00:31Philippe, merci d'avoir répondu présent, c'est un grand plaisir. Je sens qu'il va y avoir beaucoup
00:37d'anecdotes et que moi en tant que coach je vais beaucoup apprendre de ce que tu as à dire et de
00:44ce que tu enseignes aujourd'hui au golfe de l'île Fleury. On est au golfe de l'île Fleury, sous le
00:49soleil parisien. Donc voilà déjà raconte-nous un petit peu comment tu en es arrivé à coacher
00:55puisque plus de 15 ans sur le tour européen, on se dit peut-être que tu as envie de faire
00:58autre chose. Tu as commencé en 2020, 2022 ? Ouais officiellement en septembre 2022 où je me suis
01:03dit vraiment vas-y commence à entraîner, à coacher, parce que tu aimes ça tout simplement. C'est vrai
01:07que mon passif de joueur me sert aussi pas mal, j'avoue. C'est vrai qu'on voit les choses un peu
01:12différemment, peut-être un peu plus sur l'aspect jeu évidemment, mais la technique me plaît et
01:16j'adore partager surtout. Et donc voilà c'est venu assez naturellement, le Covid aidant un petit
01:20peu, accélérer un peu le process. T'es quelqu'un de très humain, on sent que quand tu croises des
01:26gens au golfe, tu parles un peu avec tout le monde, c'est le côté vraiment partagé qui te...
01:32Oui exactement, c'est le partage, voilà toutes les anecdotes, toutes les histoires et essayer de
01:36faire progresser les gens. Donc on sait que c'est galère, on sait que c'est dur, il y a plein de
01:40manières d'y arriver et c'est vrai que de pouvoir essayer de les aider, c'est vraiment ce qui me
01:43plaît. Et tous les profils en plus, j'aime bien les débutants comme j'aime bien les joueurs
01:47confirmés. Les juniors, tu te retrouves un peu en eux ? C'est ce que je kiffe le plus, le niveau
01:53professionnel me plaît énormément parce que c'est l'aspect vraiment jeu, mais voilà, leur transmettre
01:58dès le plus jeune âge, on va dire, les bonnes valeurs de ce sport, c'est ce qui m'amuse le plus.
02:01Aujourd'hui donc à Ilfiori, t'as donc amateurs, débutants, juniors, comment se répartit ton temps ?
02:08T'es aussi dans la direction du golf, du côté sportif, quel est ton quotidien finalement ?
02:15Je suis simplement directeur de l'enseignement, donc j'ai une équipe de pro qui est top, qui était déjà là depuis longtemps,
02:20donc c'est vrai que j'ai pas énormément de travail avec eux parce qu'ils savent déjà se gérer.
02:23C'est plus peut-être mon nom qu'ils utilisent un petit peu, donc la curiosité des gens ça attire le
02:28plus de monde et c'est vrai que la structure était déjà bien solide quand je suis arrivé. On a
02:33beaucoup d'enfants, on a près de 240 enfants dans l'école de golf. C'est une des plus grandes en France, tu dois être dans le top 5 non ?
02:38Ouais exactement, on a vraiment une grosse structure, on a vraiment tous les profils du joueur débutant,
02:43petits, 3-4 ans parce qu'on a des golfers, aux plus confirmés où on essaie d'avoir des groupes élites plus,
02:48qu'on essaie d'emmener au chemin de France. Y'a quelques pépites ? Ouais, après, il faut être honnête, on a une structure qui est là pour former
02:55le début de la carrière. Pour aller un peu plus loin, je les transfère, je les envoie dans les grands clubs,
03:02c'est un peu plus solide. Tu connais des coachs à droite à gauche ? Voilà, je partage avec Saint-Anon, Saint-Cloud, Saint-Germain,
03:08La Boulie. Dès que je les vois, qu'ils ont besoin d'aller ailleurs pour avoir un parcours un peu plus à la hauteur et avoir une structure qui tient un peu plus,
03:15je suis obligé de les transférer. J'ai un œil sur eux, j'ai toujours des taux, évidemment. Mais voilà, le but c'est de les former, de leur donner goût,
03:22leur plaisir et une fois qu'ils ont ça, après on les laisse pour la future. En tout cas, je te félicite parce que c'est vrai que de voir le bonheur
03:30et le bien pour les enfants avant son bien personnel, de former les jeunes, de pouvoir les laisser partir, c'est déjà une grande étape.
03:38Ce n'est pas évident parce que tu passes du temps, tu veux des énergies. Non, mais comme tout, quand on fait les choses avec plaisir, c'est toujours plus facile.
03:44C'est une vie complètement différente pour le coup. C'est vrai que tu vas en parler évidemment. Ça c'est cool.
03:49C'est très bien, mais c'est vrai qu'il y a presque un train qui s'installe, mais finalement, tant que tu prends du plaisir et qu'en plus les élèves me le rendent
03:56parce qu'ils progressent et me le disent, donc ça c'est cool.
04:00On va faire un petit flashback sur ta carrière de joueur. Plus de 15 ans sur le tour européen, évidemment des amitiés qui se sont formées, des centaines d'anecdotes.
04:10Même moi déjà, et toi j'en ai une ou deux, tu ne dois pas t'en souvenir, mais je m'imagine que tu dois en avoir plein.
04:16Si tu devais en raconter une ou deux, qu'est-ce qui t'a le plus marqué ? Tu as fait les JO, on regardera après, mais qu'est-ce qui t'a vraiment marqué quand tu étais au plus haut niveau ?
04:25Comme tu disais, il y a tellement de choses qui sont passées en 20 ans. Le côté famille, que moi j'adore, j'adore partager, donc c'est vrai que toute cette bande de Colsart, Averet, Jacquelin, Luquin, De La Montagne,
04:38avec Marcel Sim, en plus c'était des différentes origines. On va dire que c'est ce côté-là qui manque le plus. C'est vrai, c'est ce côté d'aller avec eux, aller partir du mardi, on joue un petit billet.
04:49Tous ces trucs-là manquent beaucoup, la compétition. Qui a gagné le plus dans ces parties-là ? Les anciens, on avait une phrase qui était sympa, c'était « il faut payer pour apprendre ».
05:00Vous pouvez le demander à Julien Garrier. Julien Garrier me l'a dit, je l'ai dit. À la sorte de quelle bouche ? Ah, c'était toi qui…
05:07Ils te l'avaient sorti à terre lourde. Honnêtement, des mecs comme Jacquelin, on jouait avec Barry Lane, Barry Lane était très fort. Ces mecs-là, ils prenaient pas mal, on galérait un petit peu, mais nous on se mangeait sur les jeunes.
05:18C'était quoi la partie ? On faisait souvent des 4 balles le mardi où on mettait un petit billet, 50 allers, 50 retours, 50 total. Le classique. Et après, quand on faisait des séjours un peu plus longs, j'étais sur Dubaï, on faisait des plus grosses parties où on jouait tous les jours et on faisait à la fin un petit peu au commun.
05:34Ce côté-là, vraiment, me manque. Après la compétition, oui, elle me manque, mais c'est vrai que quand on découvre une autre vie, on se rend compte qu'on subit quand même une pression énorme. On ne se rend pas compte sur le moment parce qu'on s'y habitue, mais c'est vrai qu'on a une autre pression, mais elle est différente.
05:48Et c'est vrai que ce qu'on vit en tant que pro nous permet de relativiser beaucoup de choses et c'est vrai qu'on prend d'autant plus de plaisir maintenant dans cette nouvelle vie.
05:56Alors, tu as été joueur pendant très longtemps, tu as créé ces souvenirs, ces anecdotes. Maintenant, tu es coach dans Cahiers Fleury. Est-ce que tu as eu un mentor ? Est-ce qu'il y a eu quelqu'un vraiment qui t'a amené vers le coaching ? Et est-ce que tu as des anecdotes, encore une fois, sur un coach peut-être international qui t'aurait donné des bons conseils à un moment ?
06:18C'est assez simple et assez clair. J'ai été formé par mon père et un vieux pro qui s'appelait Roger Goliath à l'époque.
06:24Ton papa qui travaillait au Goliath de Saint-Denis-la-Protège.
06:27Oui, qui travaillait au Goliath de Saint-Denis-la-Protège, qui m'a « créé mon swing » avec Roger. Et Benoît, Benoît Villemar qui est arrivé très vite parce que mon père, au bout d'un moment, je pense quelqu'un d'intelligent, a vu qu'il n'avait plus le niveau pour me suivre.
06:36Et donc, quand j'avais 16 ans, j'ai naturellement vu Benoît en me disant « est-ce que tu peux te couper mon fils ? » Et depuis, l'histoire ne s'est jamais arrêtée.
06:43À ce moment-là, tu étais quoi ? Tu étais en équipe de France ?
06:46J'étais en équipe de France. Je n'étais pas numéro 1 français, mais en tout cas, j'étais en équipe de France. Et naturellement, ça s'est fait. Et depuis, c'est toujours mon coach.
06:54C'est vrai que j'ai eu peut-être deux fois dans ma carrière une petite curiosité à aller voir ailleurs. J'ai vu un coach anglais, je ne pourrais même pas dire son nom pour ne pas me marquer, pendant un an.
07:04Et j'ai vu un petit peu Franck. J'ai travaillé un peu avec lui parce qu'il m'avait donné un coup de main à un moment où je galérais. J'avais bien aimé.
07:12Après, on a fait une tentative sur une saison et je voyais que Benoît me convenait mieux, tout simplement, malgré tout le travail de Franck qui était génial.
07:19Et après, on a un peu parlé avec moi, avec Christian Sevère qui commençait à coacher. Je suis allé voir un petit peu. Mais vraiment, ça a toujours été Benoît. J'ai tout appris de lui.
07:29Vous travaillez du coup ensemble du côté coaching ?
07:33Oui, exactement. On a même une structure. On essaie de s'occuper du haut niveau. Notre joueur numéro un, c'est Robin Seussigris, qu'on s'occupe un peu.
07:42De gaucher.
07:43On est tous les deux dessus.
07:44Qu'est-ce qui tape bien la balle.
07:45Oui, génial.
07:46On adorera le voir percer.
07:47Oui, ça va venir.
07:48Oui, ça va venir.
07:49Mais c'est tellement un ensemble de choses. C'est vrai que taper la balle, c'est une chose. Mais après, jouer, c'est une autre.
07:54Vraiment, Robin, on est très content du travail qu'il a mis en place l'année dernière. Les choses avancent. Je pense qu'il a pris vraiment le bon côté de la chose et que les choses vont apparaître.
08:04C'est sûr, parce que c'est un gamin génial. Il joue très bien au golf, comme tu le sais. Mais voilà, il y a des choses encore à remettre dans l'ordre.
08:10On va commencer avec l'état d'esprit et tous ces choses-là.
08:12Malheureusement, dans le golf, le mérite, ça n'existe pas vraiment. C'est vraiment celui qui arrive à monter dans le train au bon moment et il y en a qui travaillent beaucoup et qui ne percent pas encore.
08:21Mais j'espère vraiment que c'est un des meilleurs mecs Robin.
08:23Il faut de la chance de temps en temps. Même si la chance n'existe pas, il faut quand même un petit coup de pouce du destin.
08:27Et ce qu'il faut dire, c'est que le travail perd toujours dans ce sport. Le problème, c'est qu'on ne sait pas quand. Donc, il ne faut pas lâcher.
08:32Alors, si tu devais définir, maintenant que tu es en cadre Robin avec l'aide de Benoît, si tu devais définir un peu les trois piliers, trois, quatre piliers de votre enseignement, ça se résumerait en quelques mots. Qu'est-ce que ça pourrait être ?
08:53On joue beaucoup sur l'attitude. L'attitude, pour nous, elle est primordiale. Parce que l'attitude, elle va engendrer le résultat et pas l'inverse. Il ne faut pas que le résultat engendre l'attitude. C'est trop facile.
09:00Tu joues mal, tu n'es pas content, tu joues bien, tu es content. Par contre, si tu arrives à avoir une attitude toujours dans le travail, toujours essayer de voir le bon côté des choses, évidemment que les résultats derrière vont s'améliorer.
09:11Donc, on essaie beaucoup de bosser là-dessus, le mental au final.
09:14Et c'est quoi ? C'est des exos de perfs au practice ?
09:16Oui, c'est des discussions. C'est essayer de parler un maximum, d'échanger, de ne pas avoir peur de dire les choses auxquelles on a peur.
09:22Tu rentres un peu dans la peau d'un coach mental ?
09:25Oui, presque. Même si ce n'est pas notre rôle. Mais c'est vrai qu'on est tellement avec eux tout le temps et on a une relation qui se passe.
09:31Donc, souvent, on échange un peu mieux quand on est proche de nos joueurs. Mais oui, c'est vrai que la première approche est mentale dans ce sport, de toute manière.
09:37Et après, on a l'aspect technique, on essaie d'améliorer. Évidemment, on ne change pas une technique. Je pense qu'il ne faut pas oublier ça. Une technique, ça ne se modifie pas, ça s'améliore tout simplement.
09:46On essaie toujours de faire attention, d'aller dans le sens du joueur pour qu'il soit à l'aise dans ses propres trajectoires. On essaie juste de les estomper si jamais il y a un gros défaut.
09:55Au-delà de ça, moi, je suis vraiment dans le côté jeu et bord de green, tout ce qui se rapproche du green.
10:00On va voir ça après ensemble, il me semble. Tu vas donner un petit cours qui va être là.
10:04Oui, c'est beaucoup d'analyse, de création, de création, d'analyse.
10:07Pour avoir travaillé avec Christian qui, on va dire, le ponte à ce niveau-là, comme il disait, lui, c'était surtout la préparation et tout ce qu'il voyait, qu'il était fort.
10:15Il faisait les greens magnifiques au niveau du poting, il potait très bien parce qu'il disait bien, il avait la bonne vitesse, il contrôlait les points de chute.
10:22Il avait une technique très simple qui était la sienne, qui n'était pas, on va dire, académique pour tout le monde, mais c'était la sienne, il la maîtrisait.
10:27Et voilà, il contrôlait tous ces aspects-là. Et c'est ce qu'on essaie de faire, en tout cas, ce que j'essaie de faire avec Robin.
10:34Donc finalement, des choses assez simples, et vous essayez de bien faire les choses simples.
10:38Exactement. C'est déjà assez compliqué ce sport.
10:40Si on les rend plus difficiles encore, parce qu'on se prend la tête sur des sujets qui, finalement, vont peut-être t'apporter quelque chose, mais est-ce que vraiment ça va t'apporter dans le jeu quelque chose ?
10:48Oui, peut-être être champion du monde du practice. Mais après, je respecte.
10:52C'est vrai que si on sort du haut niveau, j'ai des clients, j'appelle ça des clients, mais c'est plutôt des élèves, qui me disent, voilà, Philippe, moi je vais être un...
11:01Très bien. Aucun problème. C'est avec plaisir. Donc, il faut toujours écouter aussi.
11:04Moi, je pense que le rôle premier d'un coach, c'est d'écouter. D'écouter, de toujours poser les bonnes questions et d'essayer de le comprendre, tout simplement.
11:11Parce que la technique, elle est comme elle est, et on fait avec ce qu'on a.
11:15C'est des bonnes paroles, c'est sûr.
11:17Alors, en tant que... Voilà, t'es un peu directeur sportif, du coup, du côté de Lille Fleury.
11:23Est-ce que tu peux me parler un petit peu de ce que tu demandes aux coachs au quotidien ? Quel est leur rôle dans le club ? Qu'est-ce que tu veux qu'ils projettent ?
11:32Parce que je trouve que, personnellement, et c'est la raison pour laquelle on fait cette émission, je t'en parlais tout à l'heure, je trouve que les pros sont des très grands passionnés.
11:40Ils ont beaucoup d'histoires à raconter, beaucoup de très bons enseignements auxquels ils peuvent vraiment donner aux gens, aux membres.
11:49Quel est, pour toi, ton point de vue sur le rôle du pro dans un club ?
11:54C'est de donner plaisir aux gens à jouer au golf.
11:56Donc, évidemment que si les gens viennent avec plaisir et savent pourquoi ils viennent, en tout cas selon ce qu'ils veulent faire au golf, c'est déjà leur apporter cet aspect de plaisir et structuré, entre guillemets.
12:09Et en général, quand on a une raison, en tout cas on sait pourquoi on vient, les gens s'entraînent mieux et ils progressent plus, plus de plaisir.
12:16C'est vrai, c'est une bonne spirale.
12:19Et c'est juste, voilà, essayer de structurer les enfants avec des exercices simples et juste qu'eux s'amusent et essayer de structurer.
12:28On vient cadrer, répéter et derrière, amusement, performance.
12:32Pour moi, la performance et l'amusement, c'est toujours essayer de partir dans ce sens-là, mais toujours finir avec un peu de performance et de plaisir parce qu'on est là pour ça.
12:40Il faut performer et le plaisir vient avec.
12:43Du coup, essayer de structurer les séances un peu comme ça.
12:45On cadre, on leur fait répéter et derrière, on les fait amuser.
12:48C'est une notion qui ressort beaucoup.
12:50Ce matin, on était plutôt avec Vincent Lousteau au Golf de la Bouillie dans un autre Parole de coach et il a tout de suite parlé du plaisir.
12:57Effectivement, je pense que pour accrocher un enfant, pour qu'il revienne au golf, pour qu'il soit vraiment dans son club et qu'il soit fort dans son golf, il faut qu'il fasse plaisir.
13:06Et il faut qu'il arrive à être content quand il arrive et quand il part.
13:10D'ailleurs, tu dois être un des meilleurs coach pour ça.
13:12Je pense que prendre un cours avec Philippe, ça doit être...
13:15J'aime bien, je suis péchu.
13:17J'essaie de faire un maximum d'énergie.
13:19Je ne lâche pas.
13:20Tu arrives toute la journée à donner de l'énergie ?
13:22Oui, j'y arrive.
13:23Je suis un peu fatigué le soir de temps en temps, mais j'y arrive parce que, un, ça fait partie de mon travail.
13:27Les gens me payent pour ça, clairement.
13:29Et donc, je ne peux pas baisser les bras.
13:31J'en ai qui galèrent, c'est sûr.
13:33Mais justement, c'est ces moments-là qui sont encore plus marrants.
13:36J'ai une élève, d'ailleurs, elle m'a envoyé un texto tout à l'heure.
13:38C'est la première fois que ça m'arrive de faire une heure de socket.
13:41Et je suis parti de là la tête à l'envers.
13:43Je n'ai pas lâché.
13:44Et ce qui est marrant, c'est que j'ai trouvé la solution après la séance.
13:49Tu t'es repensé ?
13:50Non, en parlant avec elle.
13:51On partait du practice.
13:52Elle était peut-être dans les essais.
13:54Et non.
13:55En parlant avec elle, j'ai juste essayé d'avoir un discours positif.
13:58En disant, voilà, en expliquant que c'est dur, ces choses comme ça.
14:00Elle me dit, ouais, mais je n'ai plus envie de jouer, et tout comme ça.
14:02Je fais, mais accepte ces moments-là.
14:04Tu vas apprendre des choses et tu verras.
14:06Mais ouais, j'ai envie de faire une pause.
14:07Non, reviens demain.
14:08Viens taper les bas demain.
14:09Sans moi.
14:10Et essaie juste de te souvenir un peu de ce qu'on a vu.
14:12Et elle est revenue le lendemain.
14:13Elle m'a rappelé une semaine après.
14:15Elle m'a dit, j'ai envie de te revoir.
14:16Donc, on a refait un cours.
14:17C'était magnifique.
14:18Et elle m'a dit le lendemain, voilà, je ne sais pas, ce que tu m'as dit m'a redonné
14:21envie.
14:22J'ai vraiment envie de rejouer, de m'entraîner.
14:23Et ce n'était pas pendant le cours.
14:24Pendant le cours, elle ne fait que des sockets.
14:25Donc, voilà.
14:26Et c'est jamais lâché au final.
14:27Oui.
14:28En fin de compte, c'est toujours ça.
14:29Oui.
14:30Toujours essayer de trouver une solution.
14:31Et c'est ça qui est dur, c'est de trouver une solution parce que tout le monde est différent.
14:34C'est horrible.
14:35Et donc, tout le monde réagit différemment à des exercices, à des positions de main,
14:40Il n'y a pas de méthode en fin de compte.
14:42Non, il n'y a pas de méthode.
14:43On est tous différents.
14:44Comment on peut avoir une méthode ? Oui, il y a des lois balistiques, des lois mécaniques,
14:47certes.
14:48Mais tant que la balle, elle va où on veut et qu'on arrive à le gérer, c'est l'essentiel.
14:53Alors, tu parlais justement des lois mécaniques.
14:56Il y en a six, évidemment.
14:58On aimerait bien qu'il y ait une méthode.
15:00Il n'y en a pas exactement.
15:01Mais par contre, j'aimerais bien savoir quand même par où tu commences en général.
15:04Quand tu vois un élève, est-ce qu'il y a quand même une suite logique pour toi dans
15:07ta tête ?
15:08Ou alors, est-ce que c'est très lourd ? Jamais ?
15:10Non, je n'ai aucune suite logique.
15:11Vraiment, j'arrive sur la leçon, la première chose.
15:13C'est plutôt de l'instinct finalement.
15:14C'est de l'instinct, mais c'est surtout de l'écoute.
15:16C'est-à-dire que la première question, c'est tout simplement je dis bonjour, ça va, très
15:20bien.
15:21Qu'est-ce que vous attendez de moi ? Ou qu'est-ce que vous attendez de vous ? Ou qu'est-ce
15:23que vous attendez de votre golf ? Expliquez-moi comment vous le voyez ? Qu'est-ce qui vous
15:26plaît ? Qu'est-ce qui ne vous plaît pas ? Qu'est-ce que vous voulez faire ? Baisser
15:30votre handicap ? Prendre la régularité ? Toutes ces questions m'emmènent vers la leçon.
15:34Après, évidemment, avant de prendre une décision, j'attends qu'il tape.
15:37Parce qu'il faut que je voie un peu la mécanique.
15:39Et de là, après, toutes mes décisions, c'est dans le déroulement de la leçon.
15:44Parfois, je n'ai même pas d'approche technique.
15:46Quand je vois que la technique est là et que ça va…
15:48Tu penses à autre chose.
15:49Voilà.
15:50Et s'il a envie de baisser son handicap, s'il est 10 et qu'il a envie de passer
15:52à un chiffre, je sais que ce ne sera pas la technique.
15:54Ce sera une manière qu'il va s'entraîner, apprendre à wadger, apprendre à faire des
15:57distances.
15:58On va vite savoir en péting si tout va bien, si jamais il y a des difficultés.
16:01Mais tout ça, c'est dans le doigt.
16:02Selon qui j'ai en face.
16:03Après, quand je connais l'élève, c'est différent.
16:05Mais c'est vrai que la première approche…
16:06Tu as un peu le contexte quand tu connais l'élève.
16:07La première approche, c'est vraiment, allez, on voit ce qui se passe.
16:10Il faut qu'on parle, il faut qu'on voit.
16:12Et après, évidemment, avec le temps, plus on connaît l'élève, plus performant on
16:15est.
16:16Moi, je trouve que le temps nous permet de voir beaucoup de choses et de connaître,
16:19et surtout sur le parcours.
16:20Bon, tu l'as dit, il n'y a pas de méthode.
16:22Mais si Philippe devait être connu pour un conseil qu'il donne et qu'il doit donner
16:27à toute la France, ce serait quoi ?
16:28Moi, j'estime que savoir gérer sa phase de club, savoir comprendre ce que c'est une
16:33phase de club ouverte, fermée et square, je pense que c'est fondamental.
16:37Parce que quand on sait ça, on peut compenser.
16:39Et c'est que de la compensation.
16:41Je ne vais pas appeler ça du bricolage, mais presque.
16:43Si je veux te donner un exemple, je considère qu'un swing de golf, c'est ta caisse à
16:46outils.
16:47Tu as un beau swing, tu as une belle caisse à outils.
16:49Très bien.
16:51Je parle pour rigoler.
16:53Et tu arrives avec ta belle caisse à outils et tu tires les tiroirs et qu'il n'y a pas
16:56d'outils.
16:57Donc, comment tu fais pour bricoler ?
16:58C'est un peu ça le golf.
16:59C'est qu'avoir une caisse à outils, c'est bien.
17:01Une belle caisse à outils bien construite, bien solide, avec des beaux tiroirs.
17:04Mais il faut la remplir.
17:05Et je pense que le rôle du coach est de la remplir.
17:07C'est de donner des outils pour voir toute la situation parce que c'est que de l'adaptation.
17:10Les lines, les conditions physiques, mentales.
17:12Tout est réuni.
17:13Plus tu as d'outils, plus tu vas gérer toutes les situations.
17:15Et c'est ça qu'il faut essayer de donner aux élèves.
17:17C'est des armes en fait.
17:18Voilà.
17:19C'est exactement des armes.
17:20Moi, j'appelle ça des outils.
17:21Et les outils, c'est plein de choses.
17:22Ça peut être lave dans la tête.
17:23Ça peut être les clubs, le matériel.
17:25Il y a tellement de choses qu'on peut donner et c'est ça qu'il faut qu'on apporte.
17:28La caisse à outils, elle est comme elle est.
17:30Évidemment, quand elle est catastrophique, on aide.
17:33Mais quand, je veux dire, c'est répété, c'est gérable, on peut essayer de donner
17:37un petit conseil pour donner une clé plus qu'autre chose.
17:40Mais voilà, on laisse la trajectoire apparaître.
17:42On laisse la tendance apparaître.
17:43On essaie juste de l'estomper si elle est vraiment accentuée comme les touches là,
17:45si on la connaît.
17:46Mais ce n'est pas grave.
17:47Ce n'est pas grave en soi.
17:48Si on ne fait que des droites, des G, on s'aligne à gauche sur le parcours.
17:52Oui, on connaît des très bons.
17:53Ça, c'est un très bon conseil déjà.
17:55Écoutez, on connaît des joueurs au plus haut niveau qui n'ont qu'une trajectoire,
18:01qui arrivent à répéter ça de manière super régulière.
18:04Et du coup, évidemment, si on reproduit ça tout le temps, ça produit le résultat.
18:07Moi, je vais m'aller plus loin là-dedans.
18:09100% des joueurs n'ont qu'une trajectoire qu'ils connaissent vraiment.
18:11Après, on sait toutes les faire.
18:12Mais réellement, quand on est en difficulté, on fait tout ce qu'on sait faire.
18:15C'est une trajectoire.
18:16Oui, un Tiger faisait que du fade.
18:17Il essayait de la sortir comme il pouvait.
18:19C'est bon les clubs.
18:20Moi, j'avais joué tout en draw jusqu'au faire 6 et après que du fade.
18:22Ah oui, d'accord.
18:23Parce que c'est ce que je maîtrisais le mieux, ce que je sentais le mieux dans mon mouvement.
18:25Et voilà, j'avais deux trajectoires.
18:27Pourtant, je jouais à peu près le même swing.
18:28Mais je ne sais pas, dans la sensation, dans la visualisation.
18:30C'est peut-être avec la taille du club que ça changeait.
18:32Oui, exactement.
18:33Je me sentais plus à l'aise à lâcher le push fade avec les longs fers
18:36et plutôt la plate en draw avec les petits fers.
18:38Pourquoi ? Je ne sais pas.
18:40Mais oui, on a tous une maîtrise de trajectoire.
18:42On a tous un sens.
18:43Il faut le respecter.
18:52Toi qui as voyagé partout dans le monde, tu as vu des centaines de golfs.
18:56Tu as vu des centaines de coachs travailler à droite à gauche.
18:59Tu as discuté avec des milliers de joueurs.
19:01Qu'est-ce que tu vois particulièrement ?
19:04Quelles sont les différences entre la méthode française et la méthode anglo-saxonne ou américaine ?
19:10Le jeu.
19:11Tout simplement le jeu.
19:12Je trouve que je suis très proche d'un de mes meilleurs amis est-Écossais.
19:16Et je vois comment lui, il voit le golf.
19:17En tout cas, comment lui, il a appris le golf.
19:19On le connaît ou non ?
19:20Non, il m'a quédéé un petit peu sur le tour.
19:21Il s'appelle Stuart McDermott.
19:23C'est vraiment un très bon ami.
19:24L'anecdote est marrante.
19:25C'est que quand il était tout gamin.
19:26Enfin, les anecdotes.
19:27C'était pour ça que je voulais le dire.
19:28Quand il était tout gamin, je me souviens, le premier tournoi où il m'a vu, c'était de Dunning Links.
19:32J'étais tout jeune.
19:33C'était 2003.
19:342004.
19:35Non, 2004 ou 2005.
19:36Et il était là avec son papa.
19:37Et il me suivait.
19:38Et à chaque fois que j'apparaissais en Écosse, je le voyais.
19:40Et tu te souviens de lui ?
19:42Ben oui, parce qu'il me demandait des balles.
19:44Et année après année, on sympathisait.
19:46Je commençais à parler avec lui.
19:47Bon, il était tout petit.
19:48Il fait deux mètres maintenant.
19:50Et lui, il était vraiment tout petit.
19:52Et on va sympathiser, sympathiser.
19:53À tel point qu'au bout d'un moment, lui, grandissant, un jour, il a dit, j'ai envie de me cadayer.
20:00Je suis allé fou.
20:01Donc, il est venu me cadayer sur un tournoi.
20:03Et on a…
20:04Maintenant, c'est un de mes meilleurs potes.
20:05Ah, c'est des belles histoires de…
20:06C'est un de mes meilleurs potes.
20:07Et tous les joueurs le connaissent maintenant.
20:08Ah ouais ?
20:09Et il est encore sur le circuit ?
20:10Il cadaye encore ?
20:11Non, non, non.
20:12Il travaille pour une marque de livres en Écosse.
20:16Passionné de golf.
20:17Et il vient sur les tournois.
20:19Il venait sur les tournois.
20:20Il vient encore sur les tournois voir les joueurs.
20:21Les joueurs le reconnaissent parce qu'il était toujours fort avec moi.
20:23Et voilà.
20:24Ce qui est marrant, c'est que c'est un fan qui est devenu ami et très ami.
20:26Ah, c'est cool.
20:27Voilà.
20:28Ah, il devrait y en avoir des anecdotes comme ça.
20:30Il va falloir que tu me sortes la meilleure plus tard.
20:32Mais pour l'instant, on va parler d'un autre sujet.
20:34Tu parlais d'outils tout à l'heure.
20:35Oui.
20:36Donc, en arrivant, tu m'as expliqué qu'à Yves-Fleury, vous allez installer les TrackMan Rage.
20:39Qu'est-ce que tu penses de ces outils, des TrackMan, des radars, des full swing ?
20:43Quel est ton a priori en tant que coach ?
20:46Est-ce que tu penses que ça aide vraiment l'élève à s'améliorer ?
20:49C'est un outil de plus.
20:50Tout simplement, c'est vrai que c'est top.
20:52Moi, vraiment, je l'utilise dans les bons moments.
20:54Et juste pour vérifier, pour que les gens comprennent les distances.
20:57Quelle distance tu fais ?
20:58Parce que pour moi, la différence entre un très, très bon joueur,
21:00en tout cas un joueur pro et un bon joueur amateur,
21:02c'est la maîtrise des distances.
21:03On maîtrise parfaitement toutes nos distances.
21:05Parce que la latéralité, on la contrôle.
21:07Mais à quelques mètres près, tu auras quand même…
21:10Oui, on rampe toujours un petit peu.
21:11Mais c'est vrai que la profondeur…
21:12Tu parles de profondeur.
21:13Pour l'exemple, quand je vais jouer avec les gamins,
21:15que j'ai un Fer-5, un gamin de 12 ans ou un Fer-5 de papy,
21:18je vais la gérer, la distance.
21:20Moi, je n'ai que 100 mètres à faire.
21:21Et c'est ce côté-là que le TrackMan est bon,
21:23c'est vraiment comprendre les distances qu'on fait par rapport aux amplitudes,
21:26et faire tous ces sujets-là.
21:27Et ça, j'aime bien l'utiliser.
21:28Après, au niveau des chiffres, je les connais, je les utilise.
21:31TrackMan, tout ce qu'on veut.
21:32Mais je trouve que ça peut être aussi un piège.
21:34Ça peut avoir aussi quelqu'un qui n'est que là-dedans.
21:37Il oublie d'écouter, sentir.
21:40Dès qu'il y a une difficulté, les chiffres…
21:42Ils ne sont plus là, les chiffres,
21:43parce que là-dedans, ils n'entendent pas les chiffres.
21:45Du coup, comment tu fais ?
21:46Et c'est vrai que ça retire un peu ce côté…
21:48Moi, je suis un joueur latin et j'aime bien les mains,
21:50j'aime bien le créer.
21:51Et ça retire un peu cette chose-là.
21:53Donc oui, bien sûr, il faut savoir utiliser les chiffres,
21:57voir les TrackMan, mais avec modération, comme toujours.
21:59Tout est fait avec modération.
22:01Mais oui, bien sûr que c'est bien.
22:02Tout ce qu'il y a d'un golfeur est bien, de toute manière.
22:03Ça se permet de comprendre, en fait.
22:05C'est la première étape.
22:06Voilà, c'est factuel.
22:08C'est de l'intérieur, c'est de l'extérieur.
22:09C'est factuel.
22:10Donc c'est vrai que la compréhension est peut-être plus rapide.
22:11Mais il ne faut pas rester là-dedans.
22:13Il faut savoir varier.
22:14Et ça, c'est notre rôle.
22:15De leur expliquer qu'il y a d'autres choses à regarder.
22:17OK, c'est parfait.
22:18S'il y avait, à ton avis, trois grands mots
22:22qui décrivent une personnalité d'un champion, d'un golfeur,
22:26qu'est-ce qui te viendrait à l'esprit directement ?
22:31Patience, clairement.
22:35Humilité.
22:37C'est très dur.
22:38Mais il faut être humble.
22:39Parce que ce sport est très direct.
22:40Oui, parce qu'en plus, quand tu joues très bien,
22:42au bout d'un moment,
22:43ça ne va pas forcément beaucoup arriver,
22:44mais tu dois te sentir un petit peu au-dessus.
22:46Tu dois te dire, ça y est, je suis là,
22:48je suis au stade du tournoi.
22:50Alors que le golf a tendance à te ramener directement.
22:52C'est ça qui est sympa aussi.
22:53Souvent, je leur dis aux gamins,
22:54il y en a qui font les mains,
22:55ne vous inquiétez pas,
22:56je n'ai pas besoin de vous le dire.
22:57Vous allez comprendre très vite.
22:58Le coup d'après.
22:59Après, je fais exprès,
23:00parce que j'en ai un petit coup de pression sur le coup d'après.
23:02Donc ils ratent souvent.
23:03C'est ce que j'aime bien jouer là-dessus.
23:04D'ailleurs, ça fait partie des choses que j'utilise avec les gamins,
23:06c'est toujours les mettre sous pression.
23:08Parce qu'il faut qu'ils sachent la gérer.
23:10Et sinon, pour le troisième mot,
23:12patience, humilité et travail.
23:15Évidemment, travail, le talent, certes,
23:17mais le travail,
23:18le travail, il est indispensable.
23:20La répétition, c'est indispensable.
23:22Si on veut bien jouer au golf,
23:23il faut répéter, répéter, répéter.
23:25Ça, il n'y a pas de secret maintenant.
23:27Et ça, c'est clair.
23:28Et crois-moi que ça vient de la bouche de quelqu'un
23:30du début.
23:31Benoît, il a galéré à me faire bosser.
23:32Et je pense que je n'ai jamais assez bossé.
23:34Mais clairement, le travail,
23:36le travail est nécessaire.
23:38Il faut comprendre que nous,
23:40en tant que joueur,
23:41on pouvait jouer 8 à 10 heures par jour.
23:43Tous les jours.
23:44Et on a raté des coups.
23:45Donc les élèves qui tapent une fois par semaine
23:48et qui nous disent pourquoi j'ai raté,
23:50c'est parce que tu ne tapes pas assez,
23:51tout simplement.
23:52Ce n'est pas une question technique.
23:53Il faut juste que tu répètes.
23:54Donc le travail.
23:55OK.
23:56Bon, Philippe,
23:57il va falloir vraiment que tu
23:59sortes de ta zone de confort
24:00et que tu me racontes vraiment
24:01la meilleure anecdote que tu as.
24:02Alors, ça peut être deux choses.
24:04Ça peut être la meilleure anecdote que tu as eue
24:05quand tu étais joueur.
24:06Oui.
24:07Et ça peut être aussi
24:08la meilleure anecdote que tu as eue
24:10ici, à Lille Fleury,
24:11où tu es coach notamment.
24:13Jamais racontée.
24:14Jamais racontée.
24:15Jamais racontée.
24:16Non, mais attention,
24:17on parle de golf.
24:18Oui, voilà, j'allais dire.
24:19Après, il n'y a pas de choses à faire.
24:20Il y a votre vie en dehors.
24:21Non, alors en tant que coach,
24:22moi, j'estime que je suis encore un jeune coach.
24:24J'ai de l'expérience dans le golf.
24:26Mais c'est vrai qu'en tant que coach,
24:27ça fait que…
24:28Tu as des inspirations,
24:29des coaches que tu regardes beaucoup
24:30sur les réseaux,
24:31sur des livres ?
24:32Non, pas particulièrement.
24:33Ah non, pas du tout.
24:34Alors là, je ne suis pas du tout…
24:35J'aime bien regarder un peu
24:36tout ce qui se fait
24:37parce que justement,
24:38c'est la curiosité.
24:39La curiosité est importante
24:40de voir tout ce qui peut se faire
24:41parce qu'il n'y a pas qu'une solution.
24:43Maintenant, je n'ai pas de…
24:44J'ai toujours été comme ça.
24:45Comme je le disais,
24:46je n'ai jamais eu un joueur
24:47que je préférais qu'un autre.
24:48Mais…
24:49Mais donc, ta meilleure anecdote…
24:50En tant que coaching,
24:51en tant que coaching,
24:52je n'ai pas…
24:53Oui, j'ai des petites…
24:54Si, avec des enfants,
24:55les coupettes…
24:56Voilà.
24:57Après, c'est des trucs…
24:58Oui, non,
24:59ce ne sont même pas des anecdotes.
25:00Ce sont des petites aventures
25:01qui se passent à droite à gauche
25:02en tant que joueur.
25:03Il y en a tellement.
25:04Là, tu me poses vraiment une peine
25:05parce que laquelle je vais choisir ?
25:06Ça tombe un peu sur le pouce.
25:07J'avoue que là,
25:08c'est dur de…
25:09Oui, oui,
25:10ça tombe un peu.
25:11Tu me fais un peu de…
25:12Bon, si elle te revient,
25:13on pourra…
25:14Oui, voilà.
25:15Je vais essayer de te faire penser
25:16mes anecdotes.
25:17Avec Benoit,
25:18il y a peut-être un moment
25:19où il t'a déclenché…
25:20Il y a eu un déclic.
25:21On parle souvent des déclics au golf.
25:22Ils viennent avec du travail,
25:23ça, tu l'as dit,
25:24mais il n'y a pas eu un moment
25:25où tu te dis
25:26« putain, la semaine prochaine,
25:27je vais planter. »
25:28Il y a un truc qui me vient vite là,
25:29comme ça,
25:30une anecdote
25:31qui est vraiment personnelle
25:32parce que je crois que
25:33personne ne la connaît.
25:34C'est l'année où je suis remonté
25:35sur le tour.
25:36Comme les dernières années,
25:37j'étais sur Challenge Tour.
25:38Je vais sur un tournoi,
25:39je ne vais pas venir.
25:40Vraiment, je peux t'épanouir.
25:42Je pars le mardi matin très tôt.
25:45Je charge mon sac,
25:46truc de la chambre,
25:47de la maison et de tout.
25:50Je tire le sac.
25:51Putain, j'ai un sac de golf qui tombe
25:52avec des putters dedans.
25:54En tombant,
25:55il y a un putter qui sort du…
25:56Je te jure,
25:57elle est ouf.
25:58Il y a un putter qui sort un peu.
25:59Tu vois ?
26:00C'était un ancien putter.
26:01Un ancien putter.
26:02Ne me dis pas que tu joues avec
26:03et que tu gagnes.
26:04Écoute.
26:05Et le putter…
26:06J'avais un Scotty dans le sac.
26:07Je vois le putter.
26:08Je me dis « tiens,
26:09je vais en prendre un deuxième
26:11J'arrive au tournoi.
26:12Mardi, truc.
26:13Je vais la prendre le mardi après-midi.
26:14J'arrive sur le green.
26:15Chambre, Scotty.
26:16Je pop, je pop.
26:17Je n'ai pas la vitesse.
26:18Et là, je vois l'autre putter.
26:19Je sors.
26:20Je pop, clic.
26:21Tour d'après, je prends, clic.
26:23Tour d'après, clic.
26:25Je fais « ok ».
26:26Mercredi, je joue trois.
26:28Avec.
26:29Je putte bien.
26:30Bon, je vais putter avec.
26:31Je fais deux.
26:32Deuxième.
26:33Et je gagne la semaine d'après avec.
26:34Énorme.
26:35Mais t'imagines.
26:36Ça se joue à…
26:37Ça se joue à quoi ?
26:38Ça se joue à un sac qui est tombé
26:39parce que je l'ai vu le putter.
26:40Après, c'est un putter que j'utilisais régulièrement.
26:41C'est un putter que j'aimais bien.
26:42Non, mais c'est marrant parce que tu parles de travail, de patience, mais là, souvent,
26:46là, t'as le truc qui sort et qui te dit que c'est un signe du destin, quoi.
26:49C'est extraordinaire.
27:10Celle-là, elle est incroyable et honnêtement, elle est dure à croire.
27:15Elle est très dure à croire.
27:16J'ai hâte.
27:17Je vais la raconter parce qu'elle est ouf et elle a lancé ma carrière.
27:20Vas-y.
27:21Elle est ouf, ici.
27:22On a hâte.
27:23Je suis en Espagne.
27:24Seguros Vildas, premier challenge tour que je gagne.
27:26Et la manière que je le gagne, qui me qualifie pour Saint-Omer derrière, et que je gagne
27:30aussi, elle est ouf.
27:31Donc, je vais là-bas.
27:33Je suis vendredi.
27:36Je suis au départ du 17.
27:37Non, c'est le premier tour parce que c'est le…
27:40Attends.
27:41Oui, c'est parce que je finis bien.
27:42C'est le premier tour.
27:43Je suis au départ du 17.
27:44Je suis pas mal au score.
27:45Je suis moins 2.
27:46Ça jouait bien.
27:47Je suis au départ.
27:48Il y a un par 5.
27:49Le 16 qui revient.
27:50Il y a un mec qui tape coup de bois à 3.
27:51Bam ! Je la prends dans les reins, là, comme ça.
27:53Une douleur.
27:54OK.
27:55Je ne peux pas finir.
27:56Je n'arrive pas à monter le rêve et tout.
27:58Je fais deux petits par 4.
27:59Je fais 6-6.
28:00Je finis plus de 2.
28:01Mort.
28:02Aux fraises.
28:03Donc, le lendemain, j'arrive.
28:04Je pense qu'il n'y avait pas de kiné à cette époque-là sur le charange chaud.
28:07Non, mais voilà.
28:08Un petit retour de l'hyprane, un peu de massage.
28:09Ça fait un peu, mais rien de grave.
28:10Je repars le lendemain.
28:11Je sais qu'il faut que je fasse moins 5.
28:13Parce que c'était moins 3 de quête.
28:15Je pars sur le parcours.
28:16Je ne joue pas mal.
28:17Je ne mets pas les potes.
28:18Je m'agace.
28:19Des trucs comme ça.
28:20Bref, ça me fait chier les trucs.
28:21Il me reste 5-3 jours.
28:22Je suis là.
28:23On part.
28:24J'ai 5 blindes.
28:25Non.
28:26Et derrière, tu gagnes.
28:27Je passe le 4 sur la ligne.
28:28Là, je fais moins 5 le samedi.
28:30Mais j'étais quand même loin.
28:31Et je refais moins 5 le dimanche.
28:33Moins 10 stades ?
28:34Moins 10 stades.
28:35L'après-midi, tempête.
28:36Tempête.
28:37J'avais 10 coups de retard.
28:38Tous les leaders craquent.
28:39Play-off.
28:40Je fais Eagle au play-off.
28:41Je gagne le tournoi.
28:42Je me quitte pour Saint-Omer.
28:43Je gagne Saint-Omer.
28:44C'est ouf.
28:45Et là, c'est particulier.
28:46Tu t'imagines à quoi cela joue ?
28:47Bon, l'histoire de Bois III, c'est la petite anecdote.
28:49Je finis par 5-2 hors-dit pour passer le cut.
28:51Je gagne le tournoi parce que les conditions climatiques m'aident.
28:53Et derrière, 5 qualifications à Saint-Omer.
28:55Et je gagne Saint-Omer.
28:56Et du coup, après, c'est là où ça me lance sur le tour.
28:58Parce que Saint-Omer, Jean-Jacques Durand, il voulait me donner l'envie.
29:02Il n'était pas sûr.
29:03Je ne sais pas.
29:04Il m'a voulu m'en aller.
29:05J'ai donné mon propre droit.
29:06Et j'ai gagné.
29:16Vous vous sentez bien ce temps-là ?
29:17Oui.
29:18Fier de…
29:19Oui, je suis content.
29:20Pour plein de choses.
29:21Je suis vraiment content.
29:23Le travail.
29:24Toute mon équipe.
29:25Victory Swing.
29:26Tout le monde.
29:27Mes amis qui sont venus.
29:28C'est énorme.
29:39Fabuleux.
29:40Oui, c'est magnifique.
29:41C'est magnifique.
29:42Oui, elle est marrante ça.
29:432004.
29:44Oui, 2004.
29:45Je vais te passer un iPad avec deux photos qui vont apparaître.
29:51Tu vas me dire ce qui te vient à l'esprit quand tu vois ces personnes.
29:57On te voit ici avec ton mentor qui est aujourd'hui ton associé.
30:03Décris-moi votre relation.
30:06C'est pas loin d'un deuxième père.
30:10Si ce n'est un deuxième père.
30:12Franchement, sans lui, jamais je n'aurais eu la carrière que j'ai eue.
30:15Tout simplement parce que quand mon père est parti vivre au Portugal après sa retraite,
30:19c'est lui qui m'a aidé financièrement, golphiquement, mentalement.
30:22C'est là où le métier de coach sort complètement du cadre.
30:26Honnêtement, j'ai mon père qui est mon père.
30:29Mais Benoît, il n'est pas loin derrière.
30:31Franchement, il n'est pas loin derrière.
30:32Je ne l'ai jamais dit.
30:33Il va le voir.
30:34Benoît, c'est inestimé.
30:35Il n'y a pas de mots pour définir Benoît, ce qu'il est par rapport à moi et à ma vie.
30:40C'est quelqu'un à qui je vote.
30:43Tout simplement.
30:44Je vote tout ce que j'aime.
30:45Du coup, ça me lance sur la prochaine photo.
30:48Je pense qu'ils parleront bientôt de toi comme ça.
30:51Petit jeune.
30:52Oui, mes petits loulous.
30:53Première coupe à Lille Fleury, il me semble.
30:55Oui, voilà.
30:56Là, c'est marrant parce que là, c'est les trois petits qu'on a formés ici.
30:59Lui, il n'était pas ici, mais je connaissais très bien son papa.
31:01C'est Guillaume Céasso.
31:02Et maintenant, il a été transféré à la Boulie.
31:04Il est dans la Rosner Academy, s'il ne me trompe pas.
31:06Super joueur, Antoine Céasso.
31:07C'est un très bon joueur.
31:08Évidemment, Claire Hunette.
31:09Voilà, ça, c'est ce que j'adore.
31:11C'est partager avec eux le programme.
31:13On a gagné deux années de suite en plus.
31:14Très bien.
31:15Ça, c'est cool.
31:16Voilà, et ça, c'est tout ce que je veux faire maintenant.
31:19C'est partager ces moments-là.
31:20Et tu vois dans leurs yeux, c'est des trucs qui vont s'en souvenir.
31:23Même moi, je suis comme un gosse.
31:24Et en plus, ce programme, il fallait le mettre.
31:26Assemblée à la Bretèges, chez moi, deux années de suite.
31:28Parfait.
31:29Avec mes gamins.
31:30Dans mon club formateur où j'ai grandi.
31:32Avec un autre club.
31:33La boucle est bouclée.
31:34En plus, moi, j'aime bien un peu piquer les gens.
31:36On connaît.
31:37Et donc, du coup, c'est un peu…
31:38Voilà, Lima, il est là.
31:41Après, je ne dis pas que j'ai envie d'aller enseigner à Saint-Lôme.
31:43Rien à voir.
31:44C'est juste, voilà, encore une chose qui fait que la montrée de caractère est là.
31:47Et j'aime bien toujours faire parler les clubs.
31:49En tout cas, ça se ressent dans ta voix.
31:52Ça se voit dans tes yeux.
31:53Tu adores ça.
31:54Et je te félicite pour ton ancienne carrière et pour cette nouvelle qui débute.
31:58Même si ça fait quand même déjà un petit bout de temps.
31:59Mais je suis sûr que tu as énormément de choses à transmettre.
32:01Et que beaucoup de gens de la région parisienne viendront te voir.
32:05Philippe, merci.
32:06Un plaisir.
32:07Le mot de la fin, ce sera la phrase de Philippe tout à l'heure.
32:09C'est l'attitude qui fait le résultat.
32:11Et ce n'est pas le résultat qui doit faire l'attitude.
32:13Ça, je l'ai retenu.
32:14Et du coup, je le transmettrai.
32:15Voilà, c'est de la transmission.
32:16J'en parlerai dès la semaine prochaine dans la région de Lille.
32:19Encore merci.
32:20Je t'en prie.
32:21Et à bientôt pour un nouveau Parole de Coach.

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